Le décor des baies de Saint-Louis-des-Français à Rome : une alternative au vitrail au XIXe siècle - article ; n°2 ; vol.103, pg 681-706
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Le décor des baies de Saint-Louis-des-Français à Rome : une alternative au vitrail au XIXe siècle - article ; n°2 ; vol.103, pg 681-706

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée - Année 1991 - Volume 103 - Numéro 2 - Pages 681-706
Hervé Cabezas, Le décor des baies de Saint-Louis-des-Français à Rome : une alternative au vitrail au XIXe siècle, p. 681-706. En 1869-1870, l'église Saint-Louis-des-Français est partiellement redécorée. C'est alors que toutes ses fenêtres sont pourvues de ferronneries ornées d'inscriptions et d'emblèmes se détachant à contre-jour devant de grandes plaques de verre blanc. Envisageant cet équipement sous ses quatre aspects principaux - ses thèmes, ultramontains et gallicans; sa technique; sa fonction de fermeture de baies; et le système décoratif qui le régit, archéologique sur un point et moderne sur un autre -, l'étude montre, d'une part, qu'il s'explique parfaitement au XIXe siècle, dans une église française de la fin du XVIe siècle implantée à Rome, et, d'autre part, qu'il n'est qu'une alternative au vitrail, le plus attendu au siècle der-
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hervé Cabezas
Le décor des baies de Saint-Louis-des-Français à Rome : une
alternative au vitrail au XIXe siècle
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 103, N°2. 1991. pp. 681-706.
Résumé
Hervé Cabezas, Le décor des baies de Saint-Louis-des-Français à Rome : une alternative au vitrail au XIXe siècle, p. 681-706.
En 1869-1870, l'église Saint-Louis-des-Français est partiellement redécorée. C'est alors que toutes ses fenêtres sont pourvues
de ferronneries ornées d'inscriptions et d'emblèmes se détachant à contre-jour devant de grandes plaques de verre blanc.
Envisageant cet équipement sous ses quatre aspects principaux - ses thèmes, ultramontains et gallicans; sa technique; sa
fonction de fermeture de baies; et le système décoratif qui le régit, archéologique sur un point et moderne sur un autre -, l'étude
montre, d'une part, qu'il s'explique parfaitement au XIXe siècle, dans une église française de la fin du XVIe siècle implantée à
Rome, et, d'autre part, qu'il n'est qu'une alternative au vitrail, le plus attendu au siècle der-
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Cabezas Hervé. Le décor des baies de Saint-Louis-des-Français à Rome : une alternative au vitrail au XIXe siècle. In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 103, N°2. 1991. pp. 681-706.
doi : 10.3406/mefr.1991.4173
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1991_num_103_2_4173HERVE CABEZAS
LE DÉCOR DES BAIES
DE L'ÉGLISE SAINT-LOUIS-DES-FRANÇAIS À ROME :
UNE ALTERNATIVE AU VITRAIL AU XIXe SIÈCLE
Une archéologie du catholicisme français aux XIXe et XXe siècles ne
peut se limiter aux seuls catholiques en France. Elle se doit également
d'aborder d'une part les équipements républicains comparables1 et d'au
tre part, les manifestations du catholicisme français à l'étranger. Ainsi, la
diffusion des cultes nationaux hors de l'Hexagone permet de mesurer le
poids de la France catholique dans le monde; j'ai traité naguère le cas du
culte de Jeanne d'Arc en Grande-Bretagne2, et une étude similaire pourr
ait être menée très profitablement pour les apparitions françaises de la
Vierge, telle Notre-Dame de Lourdes. Dans cette optique, l'architecture,
l'aménagement et le décor des lieux de culte français à l'étranger, offrant
à leur pays d'accueil une image du catholicisme national, sont d'autant
plus à prendre en compte qu'ils se trouvent à Rome, la capitale de la
chrétienté.
Le volume n° 52 (1981) de la Collection de l'École française de Rome
intitulé Les fondations nationales dans la Rome pontificale, tenant lieu
d'actes du colloque organisé conjointement par l'École française de Rome
et par l'Académie de France, en mai 1978, accorde une place aux réalisa
tions architecturales des Pieux Établissements de la France à Rome et à
Lorette et à leurs décorations jusqu'au dernier tiers du XIXe siècle3, et
1 Cf. Ph. Bruneau, L'archéologie de la République et du catholicisme dans
la France du XIXe et du début du XXe siècle, dans Revue d'archéologie moderne
et d'archéologie générale (RAMAGE), 3, 1984-1985, p. 13-47.
2 Cf. H. Cabezas, Le culte de Jeanne d'Arc en Grande-Bretagne, dans RAMAG
E, 4, 1986, p. 167-189.
3 Cf. Fr. Macé de Lépinay, Architecture religieuse à Rome à la fin du XIXe
siècle: la reconstruction de Saint-Yves-des-Bretons, p. 423-451; et P.Violette, La
décoration de l'église Saint-Nicolas-des-Lorrains (1623-1870), p. 487-539.
MEFRIM - 103 - 1991 - 2, p. 681-706. 682 HERVÉ CABEZAS
en particulier à Saint-Louis-des-Français4. Moins spectaculaires, et
moins valorisées, que son décor peint ou sculpté, les ferronneries ornant
les baies du monument n'ont pas été étudiées dans cet ouvrage, ni nulle
part ailleurs à ma connaissance. Pourtant, aussi bien thématiquement que
techniquement, elles affirment le caractère pleinement national du prin
cipal sanctuaire français de Rome.
PRÉSENTATION
A - LA TECHNIQUE ET LE DÉCOR
Chaque baie de l'église Saint-Louis-des-Français et de sa sacristie
est équipée de ferronneries forgées, «en fer malléable et non fondu»5,
dont le motif est particulièrement bien visible, placé à l'intérieur du
monument et se détachant à contre-jour devant de grandes plaques de
verre blanc translucide (fig. 1) qu'elles sont destinées à supporter6. Sur
le plan de l'église, ci-contre7, la numérotation des baies selon l'habitu
de du Corpus vitrearum medii aevi6, permet de les localiser dans le
monument.
Chaque baie semi-circulaire de la sacristie et des dix chapelles des
bas-côtés de l'église (n° 1 à 10) figure, de la même façon, trois fleurs de
lis stylisées (fig. 2). En outre, la troisième chapelle du bas-côté gauche,
dédiée à saint Louis, est dotée d'un petit lanternon à deux oculi décorés
d'une étoile, et à huit fenêtres ornées du monogramme de la Vierge
Marie, de motifs abstraits et de la croix latine.
4 Cf. 01. Michel, Décoration et restauration de Guiseppe Manno à Saint-
Louis-des-Français, p. 173-224; et Ant. Le Normand, Un siècle de monuments fu
néraires à Saint-Louis-des-Français (1814-1920), p. 225-247.
5 Cf. La Semaine religieuse de Paris, 862, samedi 21 mai 1870, p. 692.
6 Ibid.
7 Ce plan est extrait de San Luigi de' Francesi (Le chiese di Roma), Rome,
1960.
8 Les baies axiales portent, de bas en haut, les numéros 0, 100 et 200; les
nombres pairs correspondent aux fenêtres du côté droit du monument et les impairs aux fenêtres du côté gauche; enfin, les baies du rez-de-chaus
sée sont numérotées de 0 à 99, celles du premier étage de 100 à 199, et celles
du second étage de 200 à 299. LE DÉCOR DES BAIES DE SAINT-LOUIS-DES-FRANÇAIS 683
Église Saint-Louis-des-Français à Rome : plan sommaire
avec indication de la numérotation des baies. 684 HERVÉ CABEZAS
L'éclairage du chœur est en grande partie assuré par les six fenêtres
du lanternon de la coupole (n° 200 à 205). Trois seulement sont visibles de
la table de communion. On distingue sur les baies 201 et 202 un mono
gramme dans un médaillon central, ceux respectivement de la Vierge
Marie et de saint Louis, et sur la baie 200, une croix latine sous l'inscrip
tion «SOLI. DEO. GLORIA».
Les douze fenêtres hautes de la nef (n° 101 à 112), de forme carrée et
légèrement arrondies en leur sommet, portent toutes des inscriptions et
se composent d'une bordure et d'un médaillon central quadrilobé.
Baie 101, les lettres «A M V» entrelassées, formant le monogramme
de la Vierge, occupent le médaillon central bordé de l'inscription «REGI
NA CŒLORUM» en haut, et «GALLIAE PATRON[A]» en bas, tandis que
sur la bordure de la baie se lit, en haut, la mention «ANNO DOMINI» et,
en bas, «MDCCCLXIX» (fig. 3).
Baie 102, sur la partie supérieure de la bordure, figure l'inscription
«AN CONCILII OECUM», et sur la partie inférieure «PIO IX ROMAE
CONVOCATI». Le médaillon central, au monogramme «S L» de saint
Louis, est, quant à lui, bordé en haut de «SS. AP. PETRUS ET PAULUS»,
et en bas de «S. LVDOVICVS REX GALLIAE» (fig. 4).
Le décor des baies 103 à 112 alterne d'une travée à l'autre. Sur les
baies 103, 104, 107, 108, 111 et 112, le monogramme de saint Louis,
«S L», orne le médaillon central, et une croix latine d'où partent des
rayons, les bordures latérales (fig. 5), tandis que sur les baies 105, 106,
109 et 110, c'est l'inverse, le monogramme «S L» occupe les bordures ver
ticales gauche et droite, et la croix latine le médaillon central (fig. 6). En
revanche, toutes portent sur leur bordure horizontale, en haut le nom
d'un saint et en bas celui d'une sainte :
- baie 103 : «S. LAZARUS / S. MAGDALENA»;
- baie 104 : «S. DIONISIUS / S. GENOVEFFA»;
- baie 105 : «S. IRENAEUS / S. BLANDINA»;
- baie 106 : «S. HILARIUS / S. RADEGUNDIS» (fig. 5);
- baie 107 : «[S.] MARTINUS / S. BALHILDIS»;
- baie 108 : «S. REMIGIUS / S. CLOTIDIS» (fig. 6);
- baie 109 : «S. BE

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