Le Fan-tseu t a de Yunnanfou - article ; n°1 ; vol.25, pg 435-448
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Le Fan-tseu t'a de Yunnanfou - article ; n°1 ; vol.25, pg 435-448

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1925 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 435-448
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Louis Finot
Victor Goloubew
Le Fan-tseu t'a de Yunnanfou
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 25, 1925. pp. 435-448.
Citer ce document / Cite this document :
Finot Louis, Goloubew Victor. Le Fan-tseu t'a de Yunnanfou. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 25, 1925.
pp. 435-448.
doi : 10.3406/befeo.1925.3062
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1925_num_25_1_3062FAN-TSEU T'A DE YUNNANFOU LE
par Louis FINOT et Victor GOLOUBEW
Si on suit vers l'Est la grande voie dite Sin-tch'ong p'ou qui traverse le
faubourg Sud de Yunnanfou, on rencontre à droite, après avoir franchi le pont
du ICin-tche ho, un petit portique où se lit, en caractères tchouan, au-dessus
de l'entrée, l'inscription suivante : Song tai che tcfiouang % f^ |J Щ « pilier
de pierre de l'époque des Song». Des inscriptions latérales nous apprennent
que ce portique fut construit par le Commissariat général de la police le 3e
mois de la 9e année de la République chinoise (avril-mai 1920).
La porte franchie, dans un jardin naguère planté de mûriers et de thuyas, on
aperçoit au bout du sentier le « pilier de pierre » annoncé, qui, toutefois, en
raison de sa forme pyramidale, est mieux défini par sa dénomination tradition
nelle àeFan-lseu Va j£ ^ j:|f, « stupa aux caractères indiens » (PI. XLVIII).
Ce n'est pas que le terme tch'ouang « pilier » soit absolument injustifié.
Les Chinois appellent ainsi des piliers octogonaux inscrits, « parce qu'ils re
présentent en pierre les anciennes banderoles qu'on suspendait à une tige
centrale en bois » (J). Or le monument de Yunnanfou est sur plan octogonal et
deux sections du fût portent des inscriptions bouddhiques.
On ne peut guère douter cependant qu'il dérive bien, comme l'indique
un des mots qui servent à le désigner(fa), non du pilier chinois, mais du stupa
indien (á). Sa forme octogonale n'est, selon toute apparence, qu'une modificat
ion secondaire de la forme carrée : ce qui le prouve, c'est qu'il ne présente
à aucun des étages supérieurs huit scènes sculptées sur autant de pans, mais
toujours quatre scènes entre quatre statues en ronde-bosse (étages 3, 4, 5, 8),
ou sur les quatre faces d'un édifice cruciforme (étage 7). Quant à l'étage 2,
il consiste essentiellement en quatre grandes statues, qui pourraient tout aussi
bien être adossées à un tronc carré; Tangle que le fût dessine entre elles est si
peu important que les lignes de l'inscription le franchissent sans en tenir compte.
On peut donc admettre qu'ici l'octogone aux pans inscrits est dû à l'influence
(') Chavannes, Mission archéologique, I, p. 324.
(-) Sur les origines du stupa chinois et son symbolisme en Chine, cf. J. J. M. De
Groot, Der Thupa, das hciligsle Heiliglum des Buddhismus in China. Berlin, 1919. - - 436
du pilier chinois et que le prototype de notre monument est le stupa carré à
quatre grandes figures, dont on trouve dans l'Inde et en Indochine de fréquents
exemples. Ecsrtez les parasols qui en forment le couronnement conique, pour
insérer entre eux des scènes figurées, et vous avez le Fan-tseu t'a.
Si on veut employer l'équivalent sanskrit de t'a, on a le choix entre stupa
et caitya. Mais le mot stupa évoque toujours plus ou moins nettement l'idée
du dôme hémisphérique primitif, tandis que caitya est appliqué également et
même de préférence aux formes les plus évoluées du stupa. Nous choisirons
donc le terme caitya comme plus compréhensif.
L'origine du Fan-tseu t'a est fixée avec précision par différents passages
du Yun-nan ťong-tche Ш Ш Ш, Лу Í1)- Un premier renseignement (éd. 1736,
r" et éd. 1835, k. 209, f 5 v ), nous apprend que ce monument se k. 15, Г 37
trouve dans le Ti-tsang sseu Й ^ ^, qui fut construit à la fin des Song (960-
1279) par deux bonzes du Sseu-tch'ouan, nommés Yong-tchao ^ Ш et Yun-
wou Щ fg- et fut ensuite restauré, au début de la période siuan-tô des Ming
(1425- 1435), parle bonze Tao-tcheng Щ J£.
D'autre part le Yun-nan ťong-tche (éd. 1835, k. 196, f° 16 ro-i8 v°),
dans sa notice sur le Ti-tsang sseu ťa-tclťouangfy Ш^гШ Ш> reproduit en
l'annotant le texte d'une inscription chinoise de 62 lignes gravée sur le
saillant octogonal qui sépare les deux premiers étages du monument. Cette-
inscription porte un titre pouvant se réduire à ceci : « Note sur le précieux
tcliouang bouddhique érigé avec respect par YuanTeou-kouang |& Ji %,
disciple du Buddha, du pays de Ta-li » ; elle a été écrite par un bonze dont
le nom religieux était Ts'eu-tsi /& Щ et le nom laïque Touan Tsin-ts'iuan
Ix il ^ comme l'indique une note de deux lignes placée à la suite du titre.
L'inscription due à Touan Tsin-ts'iuan célèbre la construction à peine achevée
du caitya et fait l'éloge du bouddhisme et de Yuan Teou-kouang dans un
style précieux et ampoulé. Nous y apprenons que le Fan-tseu t'a fut érigé par
Yuan Teou-kouang. Aucun des textes chinois consultés n'a fourni de donnée
directe sur l'époque à laquelle vivaient Yuan Teou-kouang et Touan Tsin-
ts'iuan. Cependant le texte rédigé par ce dernier contient un passage qui peut
nous aider à dater approximativement le caitya. A la dix-huitième ligne il est
question du fils cadet d'un certain maréchal Kao Kouan-yin ming. Ce dernier
ne nous est pas inconnu. Son nom reparaît en effet (sous une forme un peu
différente, mais il serait aisé de démontrer l'identité des deux personnages)
dans le Nan-tchao ye che (k. 7, f ° 4 r° ; trad. Sainson, p. 101 ) où il est dit
qu'il aurait reçu en 1 103 le titre de maréchal. Ceci nous permet d'établir que
le Fan-tseu t'a fut érigé après le début du XIIe siècle.
(*) Nous devons tous ces renseignements sur les données du Yun-nan ťong-tche à
M. L. Aurousseau. PL XLIX
Le Fan-tseij t'a. Etapes inférieurs (p. 437 i. Enfin l'inscription de Touan Tsin-ts'iuan ne fait aucune mention du Ti-tsang
sseu et semble bien indiquer au contraire que le caitya fut érigé seul, avec sa
destination propre. Il faut en conclure que le Fan-tseu t'a était achevé depuis
quelque temps lorsque le Ti-tsang sseu fut édifié vers le milieu du XIIIe siècle
(sans doute avant 1252, date à laquelle le royaume deTa-lifut conquis par les
Mongols). On peut donc, sans risque d'erreur trop grande, dire que la date de
l'achèvement du caitya de Yunnanfou prend place entre 1103 et 1252, soit
entre le début du XIIe et la fin de la première moitié du XIIIe siècle.
Le Ti-tsang sseu (*) fut détruit il y a une cinquantaine d'années et le caitya
de pierre resta seul debout sur l'emplacement du couvent disparu. Récemment,
un survivant de l'ancienne communauté, le bonze Lien-tcheou ij| |ЭД, sollicita et
obtint l'autorisation de faire une quête pour l'entourer d'une clôture. L'infidélité
d'un novice qui prit le large avec les fonds recueillis obligea le pauvre moine à
s'adresser à la police qui se chargea de l'affaire et termina la clôture en 1920.
A cette occasion, le bonze Lien-tcheou a publié une brochure intitulée Pi
kouan ling Щ Щ &fc, où il raconte à sa manière l'histoire du monument. Il en
attribue l'érection à un certain Tsong-pao ^ -fàç, qui, après avoir rempli les
fonctions de purohita (Щ fjjjj) auprès du roi du Yunnan Che long Щ fê§r (859-
877), construisit le temple de Ti-tsang et s'y fit moine sous le nom de Ts'eu-tsi
jf& Щ. Il enferma sous le caitya de pierre un dragon malfaisant qui désolait la
ville de Chan-chan (Yunnanfou). Le moine décrit ainsi ce monument : « Les fa
ces sont décorées de fines sculptures représentant des milliers de buddhas,
des caractères fan et des kin kang 4& Щ terrassant des dragons. Du pied au
sommet la tour a neuf assises. »
II semble bien qu'en composant ce récit, le digne religieux ait cédé au dé
sir assez nature] d'ajouter quelques siècles à l'antiquité du monument pour
lequel il sollicitait la générosité des fidèles. Il n'y a aucune raison de préférer
ses propos intéressés au témoignage très sérieux du Yun-nan ťong-tche.
Nous acceptons donc la date fournie par ce d

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