Le fonctionnement des institutions locales à Alès entre 1598 et 1629 - article ; n°2 ; vol.160, pg 591-603
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Bibliothèque de l'école des chartes - Année 2002 - Volume 160 - Numéro 2 - Pages 591-603
Zu Ende des 16. Jahrhunderts versuchten die protestantischen und katholischen Einwohner von Alès, die languedokische Stadt gemeinschaftlich “ dans la paix et l'amitié ” zu verwalten. Ein hälftig besetztes Konsulat (mi-parti) wurde ins Leben gerufen, bei dem Bewohner beider Konfessionen allé städtischen Domänen paritätisch verantworteten ; eine sinnreiche Kombination von Wahl und Losverfahren erlaubte seine Besetzung. Diese Institutionen arbeiteten mit Erfolg von 1598 bis um 1615 und wurden durch Einigungsschwüre (serments d'union) zwischen protestantischen und katholischen Bürgern gefestigt. Nach 1615 und vor allem ab 1621 führten die wiederauflebenden Religionswirren zu immer zahlreicheren Funktionsstomngen. Die radikalen Protestanten (protestants “ fermes ”) drängten die Katholiken aus der Stadtverwaltung und bekämpften zugleich die gemaßigten Reformierten. Parteigänger des Herzogs von Rohan führten Ausnahmeregelungen ein, die an die Stelle der traditionellen Institutionen traten. Als letztere nach der Übergabe der Stadt an die königlichen Truppen 1629 wiederhergestellt wurden, waren sie nurmehr Makulatur.
In the later years of the 16th century, the Catholics and Protestants of Alès experimented governing the town together, “ in peace and in amity ”. They established a “ mi-parti ” (half and half) Consulate, in which all municipal offices were shared equally among inhabitants of either faith, using complex procedures based on a combination of voting and balloting. Consolidated by “ oaths of union ” between both parties, these institutions worked successfully enough from 1598 to e. 1615. After 1615, and particularly after 1621, a renewal of religions strife gave rise to increasing difficulties, and the “ firm ” Protestants ousted the Catholics from the municipal government, at the same time opposing the moderate Huguenots. Exceptional structures, controlled by followers of the Duke de Rohan, replaced the traditional institutions. The latter were reestablished in 1629 after the town surrendered to the royal army, but from that moment on they enjoyed no more than nominal authority.
À la fin du XVIe siècle, les habitants protestants et catholiques d'Alès tentèrent de gouverner la cité languedocienne conjointement, « dans la paix et l'amitié ». On mit en place un consulat « mi-parti », où toutes les charges municipales étaient partagées de façon paritaire entre les habitants de l'une et de l'autre confession, au moyen de règlements complexes, mêlant élections et tirages au sort. Ces institutions fonctionnèrent correctement de 1598 aux alentours de 1615, consolidées par des « serments d'union » entre habitants des deux confessions. Après 1615, et surtout à partir de 1621, à la faveur des troubles religieux renaissants, les dysfonctionnements se multiplièrent, et les protestants « fermes » évincèrent les catholiques du gouvernement municipal tout en combattant les réformés modérés ; des structures d'exception, dirigées par les partisans du duc de Rohan, remplacèrent les institutions traditionnelles. Celles-ci, rétablies en 1629, après la reddition de la ville aux troupes royales, n'étaient plus dès lors qu'une façade.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Rachel Aupetitgendre-Le Thuaut
Le fonctionnement des institutions locales à Alès entre 1598 et
1629
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 2002, tome 160, livraison 2. pp. 591-603.
Citer ce document / Cite this document :
Aupetitgendre-Le Thuaut Rachel. Le fonctionnement des institutions locales à Alès entre 1598 et 1629. In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 2002, tome 160, livraison 2. pp. 591-603.
doi : 10.3406/bec.2002.451108
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_2002_num_160_2_451108Zusammenfassung
Zu Ende des 16. Jahrhunderts versuchten die protestantischen und katholischen Einwohner von Alès,
die languedokische Stadt gemeinschaftlich “ dans la paix et l'amitié ” zu verwalten. Ein hälftig besetztes
Konsulat (mi-parti) wurde ins Leben gerufen, bei dem Bewohner beider Konfessionen allé städtischen
Domänen paritätisch verantworteten ; eine sinnreiche Kombination von Wahl und Losverfahren erlaubte
seine Besetzung. Diese Institutionen arbeiteten mit Erfolg von 1598 bis um 1615 und wurden durch
Einigungsschwüre (serments d'union) zwischen protestantischen und katholischen Bürgern gefestigt.
Nach 1615 und vor allem ab 1621 führten die wiederauflebenden Religionswirren zu immer
zahlreicheren Funktionsstomngen. Die radikalen Protestanten (protestants “ fermes ”) drängten die
Katholiken aus der Stadtverwaltung und bekämpften zugleich die gemaßigten Reformierten.
Parteigänger des Herzogs von Rohan führten Ausnahmeregelungen ein, die an die Stelle der
traditionellen Institutionen traten. Als letztere nach der Übergabe der Stadt an die königlichen Truppen
1629 wiederhergestellt wurden, waren sie nurmehr Makulatur.
Abstract
In the later years of the 16th century, the Catholics and Protestants of Alès experimented governing the
town together, “ in peace and in amity ”. They established a “ mi-parti ” (half and half) Consulate, in
which all municipal offices were shared equally among inhabitants of either faith, using complex
procedures based on a combination of voting and balloting. Consolidated by “ oaths of union ” between
both parties, these institutions worked successfully enough from 1598 to e. 1615. After 1615, and
particularly after 1621, a renewal of religions strife gave rise to increasing difficulties, and the “ firm ”
Protestants ousted the Catholics from the municipal government, at the same time opposing the
moderate Huguenots. Exceptional structures, controlled by followers of the Duke de Rohan, replaced
the traditional institutions. The latter were reestablished in 1629 after the town surrendered to the royal
army, but from that moment on they enjoyed no more than nominal authority.
Résumé
À la fin du XVIe siècle, les habitants protestants et catholiques d'Alès tentèrent de gouverner la cité
languedocienne conjointement, « dans la paix et l'amitié ». On mit en place un consulat « mi-parti », où
toutes les charges municipales étaient partagées de façon paritaire entre les habitants de l'une et de
l'autre confession, au moyen de règlements complexes, mêlant élections et tirages au sort. Ces
institutions fonctionnèrent correctement de 1598 aux alentours de 1615, consolidées par des «
serments d'union » entre habitants des deux confessions. Après 1615, et surtout à partir de 1621, à la
faveur des troubles religieux renaissants, les dysfonctionnements se multiplièrent, et les protestants «
fermes » évincèrent les catholiques du gouvernement municipal tout en combattant les réformés
modérés ; des structures d'exception, dirigées par les partisans du duc de Rohan, remplacèrent les
institutions traditionnelles. Celles-ci, rétablies en 1629, après la reddition de la ville aux troupes royales,
n'étaient plus dès lors qu'une façade.Bibliothèque de l'École des chartes, t. 160, 2002, p. 591-603.
LE FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS
LOCALES À ALÈS ENTRE 1598 ET 1629
par
Rachel AUPETITGENDRE-LE THUAUT
Les institutions d'Alès, fixées au XIIIe siècle, étaient celles d'une ville de
consulat. L'administration locale était aux mains d'officiers municipaux, les
consuls, élus pour un an. Au nombre de quatre, les consuls détenaient le
pouvoir exécutif ; ils étaient aidés dans l'administration de la ville par une
assemblée délibérante, le conseil ordinaire, qui pouvait être renforcé en cas de
besoin par un conseil extraordinaire 1. Ces institutions furent mises à l'épreuve
durant les années troubles des premières guerres de religion. Des modifications
s'imposèrent, conséquence du recul des catholiques dans les Cévennes. La ville
était en effet passée au protestantisme au début des années 1560 2 et le duc de
Montmorency tenta, dans les années 1585, d'y établir un gouvernement
mi-parti. Ce gouvernement se justifiait par la présence dans la cité d'une forte
minorité catholique, qui dépassait sans doute le tiers de la population vers
1600 3, mais qui semble amoindrie dans les années 1620, sans être négligeable 4,
1. Sur l'histoire d'Alès, Etienne-Auguste- Jules Duclaux-Monteils, J.-M. Marette et Maximilien
d'Hombres, Recherches historiques sur la ville d'Alais, Aies, 1860 ; chanoine Marcel Bruyère,
Aies, capitale des Cévennes : vie politique, religieuse, intellectuelle, économique et sociale,
Nîmes, 1948. Le travail demeuré manuscrit d'Achille Bai'don, érudit local du xixe siècle, Notes
d'histoire d'Alais dans leur suite chronologique de 1592 à 1630 : siège, prise et paix d'Alais
(Arch. dép. Gard, 1 F 168), regroupe des notes prises dans les registres de notaires et dans les
registres de délibération de la ville. La source la plus importante pour le propos est constituée par
quatre registres de délibérations consulaires, qui totalisent 2084 feuillets écrits. Ils comprennent
une suite de trois épais registres (7 janvier 1592-13 septembre 1630, Arch. comm. Aies, ID 17-19)
et un petit registre complémentaire tenu à part par les consuls catholiques (13 février 1623-
2 octobre 1627, Arch. comm. Aies, ID 20).
2. La première église réformée aurait été fondée en 1560 d'après Samuel Mours, Les Églises
réformées de France, Strasbourg, 1958, p. 73-77 ; l'année suivante, l'église Saint- Jean était prise et
les religieux chassés de leurs couvents.
3. « Ceux de la religion réformée sont en plus grand nombre que les catholiques », note-t-on au
conseil extraordinaire du 7 septembre 1615 (Arch. comm. Aies, ID 18). A. Bardon (Notes d'histoire
d'Alais..., p. 57) estime les protestants « d'un tiers plus nombreux que les catholiques » en 1603.
4. « Les catholiques ne sont pas la sixième partie des habitants », fait remarquer un docteur
protestant au conseil du 3 janvier 1623 (Arch. comm. Aies, ID 19).
Rachel Aupetitgendre-Le Thuaut, professeur agrégé au lycée François-Villon, F-45190 Beau-
gency. RACHEL AUPETITGENDRE B.É.C. 2002 592
situation originale par rapport aux villes voisines, comme Anduze, Saint- Jean -
du-Gard ou Mialet, où la population catholique était réduite à presque rien.
De 1598 à 1615 environ, ces institutions municipales fonctionnèrent correc
tement, et des améliorations furent apportées aux statuts afin d'éviter toute
friction entre les habitants de l'une et de l'autre religion. Mais, à partir de 1615,
les inquiétudes qu'avait fait naître la mort d'Henri IV se précisèrent, et les
troubles devinrent plus fréquents dans la province. A Aies, un climat de
suspicion et de défiance vis-à-vis des habitants catholiques commença à gripper
le processus électoral ainsi que le fonctionnement des conseils. Ces premiers
dysfonctionnements ne firent que s'accroître à mesure que les conflits entre
protestants et catholiques prenaient de l'ampleur. Après 1621, la rupture fut
consommée entre habitants des deux confessions, et les institutions locales
traditionnelles furent remplacées par des structures d'exception, mises en
place par les hommes du duc de Rohan, et répondant aux nécessités de la
guerre.
1. Le fonctionnement des institutions avant les troubles (1598-1615). —
Dans la période qui suit la proclamation de l'édit de Nantes, les sources
permettent de suivre en détail le jeu des institutions municipales d'Alès et sa
régularité. L'élection des nouveaux consuls avait lieu le 31 décembre de chaque
année, au cours d'un conseil général et extraordinaire, appelé « conseil des
pomelaires »

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