Le gisement périgordien supérieur des Jambes, commune de Périgueux (Dordogne) - article ; n°1 ; vol.64, pg 53-68
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Le gisement périgordien supérieur des Jambes, commune de Périgueux (Dordogne) - article ; n°1 ; vol.64, pg 53-68

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1967 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 53-68
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Célerier
Le gisement périgordien supérieur des "Jambes", commune de
Périgueux (Dordogne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1967, tome 64, N. 1. pp. 53-68.
Citer ce document / Cite this document :
Célerier G. Le gisement périgordien supérieur des "Jambes", commune de Périgueux (Dordogne). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1967, tome 64, N. 1. pp. 53-68.
doi : 10.3406/bspf.1967.4100
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1967_hos_64_1_4100gisement périgordien supérieur Le
des " Jambes "
Commune de Périgueux (Dordogne)
PAR
G. CELERIER
...La validité historique des reconstructions du naturaliste est garantie, en dernière
analyse, par le lien biologique de la reproduction.
Au contraire, une hache n'engendre jamais une autre hache ; entre deux outils
identiques, ou entre deux outils différents mais de forme aussi voisine qu'on voudra,
il y a et il y aura toujours une discontinuité radicale qui provient de ce que l'un n'est pas
issu de l'autre, mais chacun d'eux d'un système de représentation.
Claude Lévi-Strauss. Histoire et Ethnologie m Anthropologie structurale.
Le gisement se situe au lieu-dit « Les Jambes » dans le
faubourg du Toulon, à Périgueux, sur la rive droite de l'Isle, à une
centaine de mètres en aval de la station préhistorique du Petit-
Puyrousseau, fouillée par Féaux en 1878 et vidée en 1912 par Daniel
et Delugin [3-6-7] (*).
Il se présente comme un dépôt de pente sur le versant sud du
petit plateau de Cap-Blanc et se place sur la courbe des niveaux
102-104 m de la carte au 1/1 000e de Périgueux, c'est-à-dire à une
vingtaine de mètres au-dessus de l'actuel étiage de l'Isle. L'import
ante source du Toulon qui alimente la ville en eau se trouve à
son pied.
Le site fut découvert par Louis Peyrille lors de l'établissement
d'un chemin privé reliant la rue Loucheur à un lotissement placé
plus haut sur la pente. Dans les déblais et dans la coupe faite par
les engins excavateurs, il récolta de nombreux éclats et quelques
outils de silex. Il signalait son invention à M. le Professeur F.
Bordes, Directeur de Circonscription des Antiquités Préhistoriques
d'Aquitaine. Ce dernier me chargeait d'un sondage que j'effectuai
en 1963, me limitant à une fouille verticale peu profonde (30 cm
environ) étendue à presque toute la longueur de la coupe qui révéla
(*) Les chiffres entre crochets carrés [ ] renvoient à la biliographie en fin d'article- 54 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
deux couches archéologiques paraissant bien en place ; l'industrie
recueillie, homogène, caractérisée par un grand nombre de burins,
en majorité sur troncature retouchée et quelques fragments de poin
tes de la Gravette, permettait de l'attribuer à un stade supérieur du
Périgordien. Devant l'intérêt de ces premiers résultats, une fouille
fut décidée (1). Elle a été conduite suivant la méthode habituell
ement préconisée par F. Bordes : stratigraphie aussi fine que possi
ble, position des objets intéressants notés à l'aide des coordonnées
cartésiennes par rapport aux trois plans de l'espace. La hauteur
de la coupe du talus atteignant plus de 6 mètres, la fouille a dû
être abordée par décapage horizontal d'une tranchée de 4 m de
long et 2 m de large dans le sens de la pente et d'une tranchée
perpendiculaire à la première de 6 m de long sur 2 m de large,
celle-ci parallèle au front de la coupe.
Cette note préliminaire donne le compte rendu de deux cam
pagnes de fouilles (1964 et 1965), pour une superficie fouillée de
4 mètres carrés ; c'est dire le caractère provisoire de cette étude
surtout en ce qui concerne les résultats statistiques, étant donné le
nombre modeste d'outils recueillis.
STRATIGRAPHIE
Sous une couche de terre végétale épaisse en moyenne de 20 cm
on trouve de haut en bas (2) :
Couche 1 - 1,20 m : Colluvions modernes formées d'éboulis
thermoclastiques émoussés, noyés dans une argile sableuse ; ces
colluvions contiennent dans toute leur épaisseur des fragments de
tuiles, de poteries, ainsi que des éclats et outils de silex portant
une légère patine bleuâtre provenant sans doute d'une couche reman
iée plus haut dans la pente.
Couche 2 - 1,10 m : C'est un sol brun calcaire, bien développé
avec ses divers horizons bien caractérisés. La base de ce sol ren
ferme la première couche archéologique, épaisse en moyenne de 0,25
à 0,30 m, constituée par une argile sablo-limoneuse, jaune-rouge,
truffée d'éclats, de lames et débris de débitage et de retouche, d'out
ils, de rognons de silex bruts, ainsi que par de menus fragments
d'os brûlés et de petites esquilles diaphysaires mal conservées. Cette
(1) Je souhaiterais remercier ici M. le Professeur F. Bordes et Mme de Sonneville-
Bordes pour le bienveillant accueil qu'ils ont bien voulu me réserver au laboratoire de
la Faculté des Sciences de Bordeaux, ainsi que tous les précieux conseils qu'ils m'ont
prodigués. Mes remerciements iront aussi à F. Prat qui, avec sa souriante érudition,
a bien voulu déterminer la faune ; à P. Laurent qui s'est chargé de dessiner l'industrie ;
à J.-P. Rigaud qui, dans le cadre d'un diplôme d'Etudes Supérieures sur les burins
du Périgordien, m'a précisé certaines morphologies hésitantes, et à H. Laville et
C. Thibault qui, avec flegme, patience et bonne humeur se sont attachés à l'étude sédi-
mentologique, sans doute la moins spectaculaire mais la plus précieuse pour notre
connaissance des paléoclimats.
(2) Une description précise de la coupe est faite par H. Laville et C. Thibault :
Etude sédimentologique du gisement préhistorique des Jambes, commune de Périgueux (Dordogne). Bull, de la S.P.F., 1967, pp. 69-82. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 55
couche archéologique, bien délimitée en avant dans les carrés A, A 1
et B, tend à disparaître vers l'arrière. Dans la moitié supérieure de
la couche 2, nous avons trouvé sporadiquement des pièces isolées
qui semblent remaniées ; leur position est vraisemblablement liée
au mode de formation du sol où le ruissellement a été l'élément
déterminant.
Couche 3 .' Sur une puissance de près de 4 mètres, c'est une
couche d'éboulis thermoclastiques noyés dans une argile sablo-limo-
neuse brune. Seul le sommet a été fouillé (0,30 m à 0,45 m environ).
Immédiatement sous-jacent à la couche 2, le sommet de la couche
3 est constitué de plaques calcaires (> 10 cm) et de blocs effondrés
dont la face en contact avec 2 est altérée, émoussée, avec de faibles
intrusions d'argile entre les gros éléments. Sous ces blocailles, le
sédiment est formé d'éboulis de petite taille (plaquettes et granules)
rendus pulvérulents par altération et emballés dans l'argile sablo-
limoneuse. La seconde couche archéologique se place sous une faible
épaisseur de ces sédiments stériles ; elle est constituée par un grand
nombre d'éclats, lames et débris de débitage et de retouche, mêlés
à de menus fragments d'os brûlés et d'esquilles diaphysaires, ainsi
qu'à de nombreux galets et de fragments de quartz, dispersés,
paraissant distribués par gravité. La faune est assez bien conservée,
bien que les fragments déterminables soient rares. Sous-jacente à
la deuxième couche archéologique, on retrouve des dalles calcaires
et de gros blocs frais formant une nappe continue visible tout au
long de la coupe.
FAUNE
Les restes déterminables proviennent tous de la couche 3. Ils
se répartissent de la manière suivante :
Equus caballus : une extrémité inférieure de tibia gauche, un
astragale droit, une molaire supérieure gauche (M 2 ou M 3) une
molaire inférieure gauche, un fragment supérieur de radius gauche,
un fragment d'humérus.
Rangifer tarandus : deux fragments inférieurs d'humérus gau
che, un astragale gauche.
FLORE
L'analyse palynologique des sédiments prélevés à la base du
sol brun calcaire, dans la

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