Le marché du travail en Europe - article ; n°1 ; vol.43, pg 169-181
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Description

Revue de l'OFCE - Année 1993 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 169-181
Labour Markets in Europe Are European labour markets converging? A number of long-run national labour market trends are very similar: high levels of unemployment since the first oil schock; a steady increase of the number of women and white collar-workers engaged in the labour force; a steady decrease of the unionization rate; etc. However, labour mobility between European countries is still very low and is unlikely to increase. In the future, the integration of European goods and capital markets, combined with the segmentation of national labour markets, could lead to a concentration of unemployment in the weakest regions. Specific action will be needed to overcome regional disequilibrium.
Peut-on parler en 1992 d'un marché du travail européen ?Les évolutions de longue période font apparaître des similitudes importantes : développement d'un fort chômage structurel depuis le premier choc pétrolier, féminisation et tertiarisation de la population active, recul de la syndicalisation, .... Toutefois, la mobilité de la main-d'œuvre entre les pays de la Communauté reste très faible. Pour l'avenir, l'intégration de plus en plus poussée des marchés des biens et du capital, associée au maintien du cloisonnement des marchés nationaux est un facteur de polarisation du chômage dans les régions les plus fragiles. Une action volontaire visant à réduire les déséquilibres régionaux qui pourraient se développer, est sans doute indispensable à long terme.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gérard Cornilleau
Le marché du travail en Europe
In: Revue de l'OFCE. N°43, 1993. pp. 169-181.
Résumé
Peut-on parler en 1992 d'un marché du travail européen ?Les évolutions de longue période font apparaître des similitudes
importantes : développement d'un fort chômage structurel depuis le premier choc pétrolier, féminisation et tertiarisation de la
population active, recul de la syndicalisation, .... Toutefois, la mobilité de la main-d'œuvre entre les pays de la Communauté reste
très faible. Pour l'avenir, l'intégration de plus en plus poussée des marchés des biens et du capital, associée au maintien du
cloisonnement des marchés nationaux est un facteur de polarisation du chômage dans les régions les plus fragiles. Une action
volontaire visant à réduire les déséquilibres régionaux qui pourraient se développer, est sans doute indispensable à long terme.
Abstract
Labour Markets in Europe
Are European labour markets converging? A number of long-run national labour market trends are very similar: high levels of
unemployment since the first oil schock; a steady increase of the number of women and white collar-workers engaged in the
labour force; a steady decrease of the unionization rate; etc. However, labour mobility between European countries is still very
low and is unlikely to increase. In the future, the integration of European goods and capital markets, combined with the
segmentation of national labour markets, could lead to a concentration of unemployment in the weakest regions. Specific action
will be needed to overcome regional disequilibrium.
Citer ce document / Cite this document :
Cornilleau Gérard. Le marché du travail en Europe. In: Revue de l'OFCE. N°43, 1993. pp. 169-181.
doi : 10.3406/ofce.1993.1302
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1993_num_43_1_1302Le marché du travail en Europe
Gérard Cornilleau,
Chargé de recherche au CNRS
Département ď économétrie de l'OFCE
Peut-on parler en 1992 d'un marché du travail européen ?Les évolutions
de longue période font apparaître des similitudes importantes : développe
ment d'un fort chômage structurel depuis le premier choc pétrolier, féminisation
et tertiarisation de la population active, recul de la syndicalisation, ....
Toutefois, la mobilité de la main-d'œuvre entre les pays de la Communauté
reste très faible. Pour l'avenir, l'intégration de plus en plus poussée des
marchés des biens et du capital, associée au maintien du cloisonnement des nationaux est un facteur de polarisation du chômage dans les
régions les plus fragiles. Une action volontaire visant à réduire les déséquilibres
régionaux qui pourraient se développer, est sans doute indispensable
à long terme.
Peut-on parler en 1992 d'un marché du travail européen ? La réponse est à
l'évidence négative car la mobilité des travailleurs au sein de l'Europe reste très
faible : en 1990 seuls 2 % des actifs de la CE résidaient dans un Etat membre
différent de leur Etat d'origine, alors que 2,8 % étaient originaires dTun pays extérieur
à la Communauté (tableau 1). Pourtant le cloisonnement des marchés du travail
européens n'exclut pas des évolutions similaires. C'est ce que montrent les
mouvements de longue période de l'emploi et du chômage.
Dans les années soixante, les six pays du marché commun connaissaient une
situation très favorable de forte croissance de la population et de l'emploi, accom
pagnée de très faibles taux de chômage. Après deux chocs pétroliers et une courte
période de reprise de la croissance économique, entre 1986 et 1990, la Commun
auté s'est transformée en une zone de sous-emploi chronique et de chômage
structurel. Cette évolution est caractéristique pratiquement, de l'ensemble des pays
qui composent l'Europe. La convergence des marchés du travail nationaux en
Europe est nette dans presque tous les domaines : partout, on peut observer une
Observations et diagnostics économiques n° 43 /Janvier 1993. 1 69 Gérard Cornilleau
1. Origine de la population active en Europe en 1990
Autres pays En % de la population active totale de la CE Nationaux Pays hors CE
Allemagne 91,7 2,7 5,6
France 93.6 3,0 3,5
Italie nd nd nd
Grande-Bretagne 96,6 1.6 1,8
Belgique 92,6 5,2 2,3
Danemark 98,0 0,5 1,5
Grèce 99,4 0,2 0,5
Irlande 97,4 2,1 0,5
66,7 31,5 1,9 Luxembourg 96,3 1,4 2,3 Pays-Bas
99,4 0,1 Portugal 0,5
Espagne 99,8 0,1 0,1
CE 95,2 Z8 2fi
Source : OSCE, Enquête sur les forces de travail.
féminisation rapide de la population active et une concentration de l'âge moyen des
actifs entre 25 et 55 ans. La tertiairisation de l'emploi et un ralentissement marqué
des progrès de la productivité du travail, sont aussi une caractéristique commune
des pays européens ; de même que la tendance à la division du marché du travail
entre un secteur d'emplois précaires et un secteur d'emplois plus stables. Dans le
domaine des salaires, le poids du chômage allié au ralentissement des gains de
productivité, a entraîné, pratiquement partout, un fort de la progression
du pouvoir d'achat.
Ces évolutions convergentes ont toutefois des limites. De fortes disparités,
anciennes et nouvelles, subsistent entre les marchés du travail des pays d'Europe.
Ainsi, l'activité des femmes, en augmentation dans tous les pays, reste très
différente du Nord au Sud de la Communauté. La répartition de l'emploi par secteur
d'activité est très marquée par la spécialisation ancienne des économies, plus
agricoles au Sud qu'au Nord. Les évolutions récentes, comme la concentration des
industries de biens d'équipements industriels en Allemagne, le développement des
services financiers au Luxembourg ou la forte croissance du tourisme en France,
tendent d'ailleurs à renforcer certaines spécialisations régionales. La dégradation
de la situation générale du marché du travail et la forte augmentation du chômage
au cours des années soixante-dix et quatre-vingt, ont également fait apparaître des
divergences assez fortes dans les comportements et les modes de fonctionnement
des marchés qui ont conduit à des résultats souvent opposés en matière de
répartition de la charge du chômage entre catégories sociales : Le chômage des
jeunes reflète ainsi largement aujourd'hui, les différences très importantes des
systèmes de formation et d'insertion professionnelle ; de même la part des chômeurs
de longue durée varie beaucoup selon que l'on a mis l'accent sur l'indemnisation des
chômeurs ou sur leur reclassement. Enfin, l'organisation des relations sociales dans
le travail reste très fortement marquée par les caractéristiques propres de l'Histoire
sociale des différents pays : la représentation syndicale et le recours à la grève
opposent, peut-être encore plus que dans les années soixante, les pays à forte
170 marché du travail en Europe Le
tradition co-gestionnaire (Allemagne, Danemark notamment) aux pays plus mar
qués par la « lutte des classes ». Les premiers ont connus une stabilité voire une
progression de la syndicalisation, alors que les derniers, ont tous connu au cours des
années quatre-vingt, une chute de la syndicalisation, mais selon des rythmes très
différents, allant de la désyndicalisation presque totale (France) au maintien d'une
force syndicale importante (Grande-Bretagne, Italie).
Le chômage
En 1 974, le taux de chômage moyen des douze pays qui forment aujourd'hui la
Communauté européenne, était inférieur à 3 %. A cette époque seules l'Italie et
l'Irlande connaissaient des taux supérieurs à 5 %. Le premier choc pétrolier porta le
taux de chômage en Europe à 6 % en moyenne. Le second choc, en 1 979, entraîna
une augmentation plus rapide encore et il atteignit près de 1 1 % en 1 985. La courte
reprise d'activité des années 1986-1990, ne suscita qu'une baisse limitée de trois
points environ, qui fut stoppée par le ralentissement conjoncturel amorcé en 1990,
qui se prolonge encore aujourd'hui. Ainsi, en 1992 le taux de chômage européen,
1 0 % de la population active, est le plus élevé des pays développés. Ces évolutions
très défavorables — qui s'opposent en particulier à celles que l'on a pu observer aux
Etats-Unis où

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