Le monnayage d or axoumite : une altération particulière - article ; n°32 ; vol.6, pg 186-211
27 pages
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Description

Revue numismatique - Année 1990 - Volume 6 - Numéro 32 - Pages 186-211
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Noël BARRANDON
Éric Godet
Cécile Morrisson
Le monnayage d'or axoumite : une altération particulière
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 32, année 1990 pp. 186-211.
Citer ce document / Cite this document :
BARRANDON Jean-Noël, Godet Éric, Morrisson Cécile. Le monnayage d'or axoumite : une altération particulière. In: Revue
numismatique, 6e série - Tome 32, année 1990 pp. 186-211.
doi : 10.3406/numi.1990.2024
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1990_num_6_32_2024BARRANDON, * Eric GODET, ** Cécile MORRISSON*** Jean-Noël
LE MONNAYAGE D'OR AXOUMITE:
UNE ALTÉRATION PARTICULIÈRE
vine Résumé. s.) montre — L'analyse que la par baisse activation du titre protonique de l'or de 98 de à 61 57% monnaies est causée d'or par axoumites l'adjonction (fin d'or 111e-
natif au métal des monnaies antérieures. La baisse du poids d'or fin contenu est
compensée par une augmentation du volume des flans afin de conserver un poids
moyen constant aux monnaies, poids qui varie au cours de quatre phases à chacune
desquelles correspond un type particulier.
Le monnayage d'or axoumite a déjà fait l'objet de recherches visant à
déterminer son titre : Oddy et Munro-Hay 1 avaient publié les analyses de
95 exemplaires, de son côté, W. Hahn 2 en a présenté 27, dont 7 réalisées
par J.-N. Barrandon. Par la suite Munro-Hay, Oddy et Cowell3 ont
publié 63 nouvelles analyses et B. Juel-Jensen a publié les résultats
d'analyses effectuées par B. Atkins de 36 monnaies de sa collection 4.
Nous reprenons ici l'étude de la composition de ce monnayage dans le
cadre des recherches du Centre Ernest-Babelon (ERA 27 du Centre de
* Centre Ernest-Babelon, C.N.R.S., 45071 Orléans Cedex.
** 7, rue Bonaparte, 75006 PARIS.
*** URA.186, C.N.R.S. - Collège de France - Bibliothèque nationale, Cabinet des
Médailles, Paris.
1. W. A. Oddy, S. С Munro-Hay, The Specific Gravity Analysis of the Gold Coins
of Aksum, MIN 1, 1980 p. 73-82, PI. 2-4.
2. Wolfgang Hahn, Die Munzprâgung des axumitischen Reiches LNV 2 (1983),
p. 145-150, pi. 12-15; Id., The Numismatic Evidence for the Reconstruction of the
Aksumite Royal Line, ANSMN 29, 1984, p. 159-179, pi. 27-32; Id., Some Remarks on
the Metal Composition of Aksumite Silver Coins, MIN 2, 1988, p. 17-21.
3. S. С Munro-Hay, W. A. Oddy, M. R. Cowell, The Gold Coinage of Aksum,
New Analyses and their Significance for Chronology, MIN 2, 1988, p. 1-16, pi. 1-3.
4. Brian Atkins, Bent Juel-Jensen, The Gold Coinage of Aksum. Further Analys
es of Specific Gravity. A Contribution to NC 1988, p. 175-180.
Revue numismatique, 1990, 6e série, XXXII, p. 186-211 l'altération du monnayage axoumite 187
Recherches Archéologiques, CNRS) sur l'or monnayé. Après avoir étudié
l'or du Bas-Empire romain et de Byzance 5, il est en effet intéressant de
mettre en regard les données concernant le royaume africain contempor
ain d'Axoum, qui a joué un rôle important d'intermédiaire du 111e au vie
siècle dans le commerce de Rome avec l'Extrême-Orient et était connu
comme producteur d'or6.
La méthode d'analyse par activation protonique 7 convient, on le sait,
tout particulièrement à l'étude des alliages plurimétalliques tel celui des
monnaies axoumites composé des trois éléments majeurs : Au, Ag, Cu,
ainsi que d'autres éléments à l'état de traces. Or les résultats obtenus
antérieurement n'étaient pas tout à fait exempts d'erreurs. L'étude des
poids spécifiques menée par W. A. Oddy et S. C. Munro-Hay repose sur
l'hypothèse d'un alliage binaire : aussi le pourcentage donné pour l'or est-
il sous-estimé lorsque le taux de cuivre atteint des valeurs trop fortes.
Quant aux analyses microchimiques de R. Mauterer pour W. Hahn, elles
mettent bien en évidence les trois métaux, mais trop de valeurs trouvées
sont suspectes car la méthode est très difficile à pratiquer8.
D'autre part, comme il a été démontré à propos de l'or romano-byzan-
tin 9, la teneur en plomb de l'alliage en fonction de l'argent permet de
distinguer l'argent présent dans comme impureté associée à l'or
natif10 de délibérément ajouté. Les techniques antiques de raff
inage de l'or ne permettaient pas de récupérer l'argent contenu dans le
5. СЕВ 2 ; С. Morrisson, J.-N. Barrandon, S. Bendall, Proton Activation and
XRF Analysis, An Application to the Study of the Alloy of Nicaean and Palaeologan
Hyperpera Issues, 23-39, MIN 2, 1988, p. 23-39.
6. Cosmas, p. 360-364. Cf. M. G. Raschke, New Studies in Roman Commerce with
the East, ANRW II, 9, 2, p. 604-1361.
7. Pour la méthode, voir J.-N. Barrandon, J. Poirier, СЕВ 2, p. 17-38.
8. Comparaison des résultats obtenus par ces différentes méthodes dans Methods
p. 171-182 et СЕВ 2, p. 17-19 et 28-30. Voir les divergences de résultats d'analyse
obtenues par R. Mauterer sur des échantillons étalonnés par Oddy, Munro-Hay,
Cowell 1988 : table 3, p. 4. En outre, dans la table de W. Hahn 1983 : p. 146-148 s'est
glissée une grave erreur que n'ont pas remarquée Oddy, Munro-Hay, Cowell 1988 :
les colonnes de l'argent (Ag) et du cuivre (Cu) ont été interverties, tout particulièr
ement sur la p. 147, et probablement dans quelques résultats de la p. 146 (n° 1 et 5 qu'il
faudrait analyser à nouveau car les valeurs sont aberrantes). Voir à nouveau W. Hahn
dans LNV 3, p. 543-546.
9. J.-N. Barrandon, J. Poirier, СЕВ 2, p. 33-34.
10. L'argent peut se trouver en quantité importante dans l'or natif, jusqu'à 40%,
dans certains minerais employés par les Axoumites. Cf. dans J.-N. Barrandon, J.
Poirier, СЕВ 2, p. 35, l'analyse d'une pépite d'or provenant de Musmor (région de la
mer Rouge) au Soudan qui contient 65,88% d'or, 34,12% d'argent et 1,8% de cuivre. 188 J.-N. BARRANDON, E. GODET, С. MORRISSON
minerai u et donc de le réintroduire ensuite dans la monnaie d'argent. Il
faut aussi rappeler que si l'or et le cuivre (et le fer) sont présents dans le
sol éthiopien, il n'y existe aucun gisement exploitable d'argent, de plomb
ou d'étain, alors que l'argent a été extrait au Yémen ancien, des mines de
Radrâd notamment12.
Dans le dessein de préciser les données antérieures sur l'évolution du
contenu d'or du monnayage axoumite et surtout de comprendre le mode
de son altération, 61 monnaies ont donc été analysées dont 34 du Cabinet
des médailles de la Bibliothèque nationale de Paris13 et 27 provenant
d'Ethiopie, actuellement conservées dans des collections privées (ind
iquées ici par un chiffre suivi d'un astérisque *). Leur catalogue est donné
en annexe I (p. 201-203).
Les monnaies ont été irradiées au cyclotron à énergie variable du
C. E.R.I. d'Orléans-La Source (C.N.R.S.), avec des protons d'une énergie
de 12 Mev et un courant de 2 jxA pendant 15 minutes. Outre le dosage des
éléments majeurs (Au, Ag, Cu), cette méthode permet celui des éléments
présents à l'état de traces (en particulier Pb, Sn, Fe, Zn, Pd). Non des
tructive, elle n'induit qu'une radio-activité de courte période, ce qui
limite le séjour des monnaies au laboratoire à un mois environ.
Un taux variant de 25 à 40% d'argent dans l'or des placers du Wallegga et du Sidamo a
été indiqué verbalement à E. Godet par des experts du ministère éthiopien des mines en
1980.
11. « Dans l'affinage de l'or par cémentation, l'argent est perdu totalement ou partiell
ement » et « La coupellation fut étendue à l'or natif dans les cas où il contient du cuivre et
d'autres métaux oxydables (elle n'élimine pas l'argent) » (R. Halleux, СЕВ 2, p. 45-46
et 50).
12. Christian Robin 1987, Das Bergwerk von ar-Radrâd : Al-Hamdânî und das Sil-
ber des Jemen dans Yemen (catalogue de l'exposition), Munich, 1987, p. 129-131. En
Ethiopie, le plomb est assez fréquemment associé à l'or dans les quartz d'Erythrée
(Danilo A. Jelenc, Mineral Occurences in Ethiopia, Addis Ababa, Ministry of Mines,
1960). Selon le même auteur, l'argent apparaît seulement comme élément associé dans
des gisements d'autres minerais. Au xvne s., les jésuites portugais mentionnent des
mines d'or et de plomb dans le Tigré et notamment dans le Támbén, (Emmanuel
Barradas, Tratado segundo,

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