Le Paléolithique supérieur d'El Quseir et de Masaraq an Na'aj (Palestine). Inventaire de la collection René Neuville I et II - article ; n°8 ; vol.52, pg 493-506

Jean Perrot

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1955 - Volume 52 - Numéro 8 - Pages 493-506
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1955
• Nombre de lectures: 15
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

J. Perrot
Le Paléolithique supérieur d'El Quseir et de Masaraq an Na'aj
(Palestine). Inventaire de la collection René Neuville I et II
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1955, tome 52, N. 8. pp. 493-506.
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Perrot J. Le Paléolithique supérieur d'El Quseir et de Masaraq an Na'aj (Palestine). Inventaire de la collection René Neuville I et
II. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1955, tome 52, N. 8. pp. 493-506.
doi : 10.3406/bspf.1955.3245
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1955_num_52_8_3245!
1
Le Paléolithique supérieur d'EI Quseir
et de Masaraq an Na'aj (Palestine)
Inventaire de la collection René Neuville I et II
PAR
Jean PERROT 1
■
En avril 1952, alors qu'il souffrait déjà de la terrible maladie qui
devait l'emporter quelques semaines plus tard, René Neuville me montra
des silex que lui apportait un Arabe Taamré, son chef de chantier lors
de ses recherches dans le Désert de Judée. Dans l'espoir sans doute de
trouver quelque riche lot de manuscrits anciens, notre Bédouin avait dû
sonder clandestinement et sans succès quelques grottes, et se dire qu'à
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défaut de parchemins, les silex au moins le paieraient de sa peine.
Fort de son expérience, il avait entrepris dans l'abri d'el Quseir un
sondage assez profond, recueillant soigneusement, selon les couches
géologiques dont il préleva des échantillons, la faune, du charbon de bois
et toute l'industrie y compris les éclats. Bref, une fouille regrettable
mais non désespérée. L'intérêt de ce matériel frappa René Neuville qui
en fit aussitôt un premier classement et confia la faune au Pr Georges
Haas de l'Université hébraïque.
Quelque temps plus tard, d'un autre gisement (Masaraq an Na'aj) mais
de même façon, parvinrent encore quelques boîtes et sacs qui, alors,
ne furent même pas ouverts, René Neuville étant décédé le 23 juin.
Les circonstances ne permettant guère une fouille régulière des gis
ements d'el Quseir et de Masaraq an Na'aj, je ne pense pas qu'il y ait
intérêt à retarder la publication du matériel mis au jour; j'ai pu au
moins contrôler sa position stratigraphique.
I. L'ABRI D'EL QUSEIR
II s'ouvre dans une des parties les plus sauvages du Désert de Judée
(200 mm. de pluie moyenne annuelle) et son accès est très difficile, bien
qu'il ne soit qu'à 25 km. au Sud-Est de Bethléem et à quelques kilo
mètres à l'Ouest de la Mer Morte (coordonnées de la carte de Palestine
au l/100.000e : 18041097) au confluent de l'ouadi Maqta' el Juss et de
l'ouadi Muraba'at (Fig. 1) qui creusent dans les calcaires turoniens et
sur cénomaniens la rive gauche de véritables du Maqta' canions. el Juss, L'abri dans est un à banc environ horizontal 200 m. de d'altitude, calcaire
blanc (mezzi hilu) d'âge Turonien, à une trentaine de mètres au-dessus
du talweg; on y accède par une étroite corniche. Il a été réoccupé et
vraisemblablement fortifié, d'où son nom, à l'époque byzantine.
Stratigraphie du sondage.
De haut en bas :
A2 — Terre sableuse, blanchâtre, provenant d'apports éoliens et de la avec' désagrégation des parois, quelques petits éclats minces, anguleux.
Pas d'industrie. Mollusques terrestres : Levantina hierosolyma, var.
папа (27-33 mm.). 0ш80.
В — Sable gris-brun à • gris-foncé, phosphatique,, avec rares éclats de
desquamation et quelques galets de roche grise. Pas d'industrie. La
faune n'est représentée que par quelques os d'oiseaux. Les mollusques
terrestres par L. hierosolyma, var. папа, Leucochroa filia (2) et Helix
xerocrassa Seetzeni Koch, toutes espèces fréquentes aujourd'hui dans
la région. 0m13.
С — Sable limoneux gris-brun clair, très phosphatique, sans cailloutis,
plus foncé et plus limoneux vers la base où les éclats reparaissent.
Industrie Paléolithique supérieur, phase IV. Faune abondante: Gazelles,
très nombreuses, représentées par plusieurs espèces; une Chèvre, un
Bouquetin, un Sanglier, un petit Lynx et un Cheval de grande taille (3).
Mollusques terrestres : L. Hier., var. л ал a et Leucochroa filia. lm40.
D — Sable blanc-crème à cailloutis mince, anguleux, plus abondant vers
la base de la couche. Industrie peu typique, Paléolithique supérieur,
(2) Cette espèce apparaît ici pour la première fois dans un gisement
préhistorique palestinien; de même Leucochroa sphincterorila Boissier
A Masaraq an Na'aj (plus loin, p. 502). H. Xerocrassa Seetzeni n'avait été
trouvée jusqu'ici qu'à Oumm ez Zouweitineh. Voir R. Neuville, Le Paléo
lithique et le Mésolithique du Désert de Judée, Arch, de И.Р.Н., Mém. 24,
1951, p. 243.
(3) Ce Cheval, représenté en particulier par une mandibule presque
complète avec les dents en place, est, selon M. le Pr Georges Haas qui a
procédé à un premier examen de la faune, d'une plus grande taille et
offre des caractères plus primitifs que celui décrit par M. le Pr Raymond
Vaufrey à Erq el Ahmar, et rapproché par lui d'Equus Mauritanicus. 2. — El. Quseir. Industrie de la couche D. Paléolithique supérieur. Fig.
Phase III-IV. Ech. : 2/3. 496 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
phase III-IV. Faune rare : une Chèvre. Mollusques : L. Hier. var. папа
dans le haut de la couche seulement. Nombreux fragments de charbon
de bois. 0m56.
E — Le cailloutis d'origine thermoclastique devient très abondant et
les éclats de plus grande dimension. Ni industrie ni faune. lm35. Le
sol rocheux n'a pas été atteint.
MVEAU D
Industrie lithique.
Abondante, mais peu caractéristique; 35 outils sur 667 pièces. Les lames
et les lamelles sont très nombreuses (80 %); les plus grandes
atteignent 0m10 mais la moyenne est autour de 0m06; quelques lames
courtes et éclats présentent un talon à facettes, dièdre le plus souvent.
Les nuclei sont rares (4, prismatiques et pyramidaux) mais leur absence
peut être accidentelle (4). Le silex mis en œuvre, blanc-crème ou gris-
brun clair, est abondant dans la région : silex en plaquette du Campa-
nien, dont les bancs affleurent partout dans le Désert de Judée, et rognons
du Turonien, nombreux dans le lit de l'ouadi.
Un certain nombre de pièces présentent à des degrés divers, une patine
blanc-bleuâtre; cette distinction paraît sans relation avec la typologie.
Une dizaine de silex conseivent des traces d'ocFe rouge. Un assez grand
nombre ont subi l'action du feu.
Typologie.
Grattoirs. — II y en a 19, soit plus de la moitié de l'outillage; 7 sont
sur bout de lames et d'éclats (Fig. 2, nos 2 et 6) ; 5 sont aménagés sur
le bord gauche d'éclats très larges (Fig. 2, n°" 13 et 14); un, sur éclat,
tend vers le grattoir circulaire (n° 3) ; 2 sont doubles, dont un sur
grand éclat ovalaire, plus épais à une extrémité, avec retouche s'éten-
dant au bord droit (n° 1); 3 grattoirs carénés, dont un (n° 5) à front
aigu, peu typiques; un seul grattoir à museau, très mauvais.
Outils doubles. — Un grattoir en bout opposé à un burin fruste.
Burins. — 3 burins dièdre droit, dont un à enlèvements multiples (n° 4).
Piècs à encoches. — Un éclat à large encoche (n° 12).
Denticulés. — Un seul, sur éclat à douple patine.
Racloirs. — 2 racloirs minces, l'un sur lame, concave, l'autre sur éclat,
transversal droit.
Lamelles à dos. — 5, typiques (n°* 7-9) et une à bord partiellement
abattu (n° 10). Une lamelle à dos présente également quelques r
etouches inverses, semi abruptes (n° 11).
Divers. — • Un éclat épais, informe, à retaille biface.
Lames et lamelles. — 3 lames, 2 lamelles et 3 éclats portent quelques
retouches abruptes o