Le processus d apprentissage de la fime J : contenu et limites - article ; n°1 ; vol.74, pg 85-101
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1995 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 85-101
The purpose of this paper is to analyze the learning process of the J firm related to horizontal coordination, taking successively into account the shops (and the workers), the links between the shops and, lastly, the consistency of these decentralized operations with the goals of organization. The difficulties and the theoretical problems are emphasized along with the viability constraints on the learning process.
Cet article analyse le processus d'apprentissage de la firme J, en liaison avec la coordination horizontale, en considérant successivement les ateliers (et les travailleurs), les relations entre ateliers et, enfin, la compatibilité de ces actions décentralisées avec les objectifs de l'organisation. Les difficultés et les problèmes théoriques sont mis en évidence, de même que sont analysées les contraintes de viabilité qui pèsent sur le processus d'apprentissage.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Guilhon
Le processus d'apprentissage de la fime J : contenu et limites
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 74. 4e trimestre 1995. pp. 85-101.
Abstract
The purpose of this paper is to analyze the learning process of the J firm related to horizontal coordination, taking successively
into account the shops (and the workers), the links between the shops and, lastly, the consistency of these decentralized
operations with the goals of organization. The difficulties and the theoretical problems are emphasized along with the viability
constraints on the learning process.
Résumé
Cet article analyse le processus d'apprentissage de la firme J, en liaison avec la coordination horizontale, en considérant
successivement les ateliers (et les travailleurs), les relations entre ateliers et, enfin, la compatibilité de ces actions décentralisées
avec les objectifs de l'organisation. Les difficultés et les problèmes théoriques sont mis en évidence, de même que sont
analysées les contraintes de viabilité qui pèsent sur le processus d'apprentissage.
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Guilhon Bernard. Le processus d'apprentissage de la fime J : contenu et limites. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 74. 4e
trimestre 1995. pp. 85-101.
doi : 10.3406/rei.1995.1598
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1995_num_74_1_1598Bernard GUILHON
CEFI, URAn°951 (*)
Université d'Aix-Marseille II
LE PROCESSUS D'APPRENTISSAGE
DE LA FIRME J : CONTENU ET LIMITES
Mots clés : Apprentissage, coordination, formation, marché, stimulants.
Key-words : Learning, training, market, incentives.
INTRODUCTION
L'objectif de cet article est doublement circonscrit. En premier lieu, nous
avons choisi de privilégier l'un des aspects marquants de la firme japonaise ou
firme J (1), qui concerne les mécanismes d'apprentissage qu'elle met en
œuvre. En second lieu, nous avons choisi d'aborder cette question uniquement
à travers les écrits d'Aoki et les évolutions de sa pensée (2). Pour cet auteur,
l'apprentissage porte sur les modalités d'acquisition des informations par les
unités opérationnelles et sur la façon dont ces unités se coordonnent en parta
geant les informations ex-post (qui sont des résultats appris) sur les lieux
mêmes de la production (1990a, p. 8).
La problématique adoptée repose sur les remarques suivantes :
• d'un système productif exerçant des effets de domination à l'échelle mond
iale peut être inférée l'idée que les firmes qui le composent possèdent un sys
tème d'organisation ayant vocation à se diffuser. Les réflexions les plus
récentes d'Aoki (1995, pp 102-105) conduisent cependant à admettre que les
(*) L'auteur remercie les rapporteurs anonymes qui lui ont permis d'améliorer le texte propos
é. Cependant, les erreurs et maladresses lui sont imputables.
(1) De nombreuses contributions ont analysé les différentes caractéristiques de la firme J : les
formes de consensus et de coopération, les relations de sous-traitance, les rapports capital-
travail, le « long-termism », les formes institutionnelles dominantes du capital
(Keiretsu),... Certaines de ces contributions ont été regroupées dans le livre édité par
K. Imai et R. Komiya : « Business Enterprise in Japan » (1994).
(2) Nous nous référerons presque exclusivement à l'article de 1986 (AER), l'ouvrage de 1988
(CUP), l'article de 1990 (JEL) et celui de 1995 (REI). Nous indiquerons, chaque fois que
nous utiliserons ou citerons les propos de l'auteur, l'année de référence et la ou les page(s).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 74, 4e trimestre 1995 85 tendances à la différenciation et à la spécificité du modèle d'organisation japo
nais l'emportent sur les tendances à son universalisation ;
• les facteurs de spécificité proviennent, non pas de données culturelles
propres à la société japonaise, mais de l'architecture institutionnelle et des
mécanismes qu'elle sous-tend, qui mettent en évidence les différentes formes
de régulation de la firme J lui permettant de produire et de se reproduire ;
• dans ce contexte, la firme J peut être analysée, soit en termes de cohéren
ce organisationnelle en mettant l'accent sur « l' effet-système » lié à des rela
tions complémentaires (1995, p. 93), soit en privilégiant l'une des composantes
qui, dans cette contribution, sera constituée par les mécanismes d'apprentissa
ge et de coordination. L'objectif n'est donc pas ici de produire une réflexion
théorique globale sur la firme J en considérant l'ensemble organisé de ses rela
tions (dénommé par Aoki « interconnectedness of attributes »). Il s'agit tout au
plus d'analyser certaines pratiques qui donnent lieu à des faits stylisés inter
prétables en termes théoriques (3) : ce qui permet de mettre en évidence les
contradictions sur le plan organisationnel et de montrer le rôle des facteurs ins
titutionnels externes qui conditionnent les processus .d'apprentissage ;
• nous admettrons enfin que si les organisations sont composées de sous-unit
és qui sont considérées comme des acteurs capables d'apprendre, c'est-à-dire
de reconnaître et d'agir, alors les conséquences des décisions sur la production
doivent être analysées au plan local des sous-unités comme au plan d'en
semble de la firme. L'apprentissage organisationnel est donc «hautement
interactif » [Herriot, Levinthal et March (1985)].
Faire référence aux processus d'interaction (entre les unités opérationnelles,
entre ces unités et la firme, entre la firme et l'environnement) comme point
d'entrée dans la réflexion d'Aoki sur les mécanismes d'apprentissage permet
de développer une argumentation prenant en compte successivement :
• le caractère « démocratique » de la firme J que nous nous proposons de lire
à travers l'analyse des structures de décision ;
• le modèle d'apprentissage et la nature de la coordination qui en résultent ;
• les problèmes soulevés et l'analyse des contraintes de viabilité du proces
sus d'apprentissage localisées dans le jeu des marchés et des institutions.
(3) Dans l'article de 1990 publié dans le JEL, Aoki distingue nettement les pratiques des firmes
J, qui constituent des faits pertinents, des développements théoriques organisés autour des
trois principes de dualité qui permettent de caractériser la firme J, voire même une firme en
général, cf. sur ce point les remarques stimulantes de B. Coriat et O. Weinstein (1995).
gß REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 74, 4e trimestre 1995 — LA FIRME J : « UNE DEMOCRATIE TECHNO-PLURALISTE » I.
1. Justification
• Le terme démocratie, utilisé par Aoki, signifie que les salariés peuvent faire
entendre leur voix à l'intérieur de la firme (1988, pp. 170-171), notamment par
le truchement des syndicats d'entreprise (1990a, p. 13).
• La démocratie est définie, de façon plus implicite et par opposition à la
firme A, comme la délégation significative de l 'autorité de décision aux uni
tés opérationnelles constituant la firme J (1986, p. 975). Elle représente donc
la possibilité pour une sous-unité de décider de l'usage effectif des facteurs
existants, c'est-à-dire de la technologie de production incarnée dans un pro
cessus de production flexibilisé par l'apport des technologies de l'information
(1988, p. 47). Ces sous-unités ou ateliers, producteurs de demi-produits et de
composants, forment une structure technologique en arbre ou quasi-arbre
selon que les opérations productives sont organisées séquentiellement ou
menées en parallèle pour aboutir au produit final (1988, pp. 32 et s.). Cette
structure technologique définit les proximités entre ateliers.
• Le pluralisme indique que les sous-unités opérationnelles sont nombreuses
et mettent en œuvre des processus technologiques spécifiques. La complexité
des interdépendances technologiques entre les sous-unités est donc élevée et
elle est susceptible d'affecter leurs performances d'efficience, souvent assimi
lées à la maîtrise de leurs coûts de production (1986, p. 973).
2. L'analyse des structures de décision
Les théoriciens de l'organisation considèrent trois types de structures de
décision [Cohen, March

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