Le protomagdalénien I du Bois des Chênes sur la platière des Beauregards, près de Nemours (Seine-et-Marne) - article ; n°9 ; vol.57, pg 607-620
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Le protomagdalénien I du Bois des Chênes sur la platière des Beauregards, près de Nemours (Seine-et-Marne) - article ; n°9 ; vol.57, pg 607-620

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1960 - Volume 57 - Numéro 9 - Pages 607-620
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Delarue
Ed. Vignard
Le protomagdalénien I du Bois des Chênes sur la platière des
Beauregards, près de Nemours (Seine-et-Marne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1960, tome 57, N. 9-10. pp. 607-620.
Citer ce document / Cite this document :
Delarue R., Vignard Ed. Le protomagdalénien I du Bois des Chênes sur la platière des Beauregards, près de Nemours (Seine-
et-Marne). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1960, tome 57, N. 9-10. pp. 607-620.
doi : 10.3406/bspf.1960.3522
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1960_num_57_9_3522Le protomagdalénien I du Bois des Chênes
sur la plalière des Beauregards
près de Nemours (Seine-et-Marne)
PAR
R. DELARUE et Ed. VIGNARD *
Le gisement du Bois des Chênes a été découvert en décembre 1956
en vérifiant, sur le terrain, les hypothèses concernant les lois d'habitat
des diverses populations qui ont, au paléolithique supérieur, occupé
notre région, ("'est un gisement de plein air situé dans les bois des Beau-
regards de Nemours, dans les propriétés de M. Hauvette auquel nous
adressons nos sincères remerciements pour les autorisations qu'il
a si aimablement accordées.
Le gisement occupe une circonférence d'environ 35 à 40 m de dia
mètre centrée autour d'un bloc de grès. Dans le même périmètre, on
remarque encore une quinzaine de rochers émergeant du sol de quelques
décimètres. (Vest entre ces blocs que se sont installées les trois popul
ations que nous y avons reconnues.
Nos tranchées de reconnaissance ou de fouille ont été contrariées ou
arrêtées souvent par une multitude de blocs enterrés que la sonde nous
a permis de déceler et d'éviter par la suite. Dans les quelques dizaines
de mètres carrés entourant le bloc central nous avons reconnu un cam
pement magdalénien à lamelles à dos. Dans un périmètre de 35 m, nous
avons récolté, pendant trois ans, une très abondante industrie prot
omagdalénienne I, assez uniformément répartie : c'est elle qui fera l'ob
jet du présent mémoire. Enfin, nous avons, dans le cours de la première
année, eu la bonne fortune de découvrir quelques nuclei et outils péri-
gordiens. Ce n'est que plus tard que, mettant à profit les enseignements
pédologiques que nous avaient fournis Gros Monts bis et ter (1), que nous
avons pu découvrir, in silu, sous un pavement protomagdalénien I, sous,
0,60 à 0,80 m de sable loessique jaune, sous de grosses dalles plates, vers
1,50 à 1,70 m de profondeur, de bonnes séries périgordiennes illuvées,
à la partie supérieure d un .subie roux argileux.
Nous réservons l'examen du Magdalénien pour une é^uue des
nombreux gisements de cette civilisation rencontrés sur cette plalière;
cl: nous pensons présenter le Périgordien, quand nous aurons: complété
nos series par des récoltes plus abondantes.
Le Protomagdaiénien I.
Avant de commencer la description, nous tenons à préciser qu'il est
en tous points comparable à la civilisation dénommée Protomagdalé
nien 1 par le I)r Cheijnier à l'occasion de l'étude de Badegoule (2). Dans
(*) Séance de mars 1960.
(1 ) Dhlaruk et Vignaru. — - L'Aurignaco-Périgordien des Gros Monts bis et
ter. Bull. Soc préhist. />., 1959. pp. 462-478.
(2) A. Chbynier. — Archives IPH, n° 23 et Bull. Soc. préhist. fr., 19Л0,
p. 483. 608 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
notre mémoire sur le Deuxième Redan (3) nous nous sommes déjà ral
liés à cette dénomination qu'avaient adoptée D. Peyrony et R. Daniel.
A Badegoule, cette industrie est superposée au Solutréen final et sous
-jacente au vrai Madgalénien II; c'est donc en fonction de sa position
stratigraphique que notre collègue lui donna le nom de Protomagdalé
nien I, dès 1930...
Pour les préhistoriens qui ont eu l'occasion de l'étudier, cette indust
rie est, à présent, très aisée à identifier, tant par la composition de son
mobilier que par sa typologie et par l'allure très spéciale de son outil
lage. Les pourcentages des différents objets sont très variables suivant
les gisements, mais la composition est toujours semblable et comporte
les mêmes outils, que nous allons étudier : nuclei, racloirs, grattoirs,
burins variés, perçoir-épine, raclettes, pièces esquillées.
OUTILLAGE (4)
I. Nuclei. — II y en a de trois sortes :
et) quelques-uns, rares, de technique Levallois;
b) certains, les plus nombreux, globuleux, sur lesquels des éclats ont
été prélevés de tous côtés, sur les deux faces;
c) d'autres, aplatis, ramenés à l'état de plaques épaisses dont on a
retiré des éclats sur les deux faces.
L'artisan recherchait des éclats solides, donc épais, plutôt que des
lames, qui semblent avoir été fort peu utilisées et seraient, ici, si l'on
veut, plutôt des accidents de taille.
II. Racloirs : 13,6 %. — Beaucoup ont été taillés sur éclats bruts très
grossiers (Fig. I, nos 6-7) qui ont conservé leur cortex, mais la beauté
de la retouche leur donne plus remarquable apparence (n"s 1 à 14).
Pour la plupart, ils sont très épais (n" 6), rarement sur éclat laminaire
(n° 14). Le plan de frappe est uni, rarement à polyfacettes (n" 4). Beau
coup présentent une allure levalloisienne, mais nous savons, maintenant,
qu'ils appartiennent bien au Protomagdalénien I.
De puissants enlèvements appliqués sur la face inférieure ont sou
vent fait disparaître les bulbes ou les aspérités gênantes (nos 3, 6, 7),
probablement pour en faciliter l'emmanchement. Certains sont allongés
(n°2), et même, exceptionnellement, laminaires (n" 9), courts (n° 7),
simples (n"s 5-6) ou doubles (n"s 1-2). Les retouches sont tantôt à droite
(n°7) tantôt à gauche (nos 4-5).
Beaucoup sont fracturés (190 contre 100 entiers) : La plupart des
fractures sont le fait du travail, mais, comme au Deuxième Redan, nous
avons remarqué plusieurs cas de fracture volontaire, comme le prouvent
les stigmates de choc (c) et d'enclume (e) que portent encore quelques-
uns d'entre eux. (nOM 10-11). Ces fractures intentionnelles, ainsi que
nous l'avons déjà démontré (5), ont permis la fabrication de burins
{Fig. Il, nos 1-2, 21, 26-27) et l'on a l'impression que l'ouvrier, au lieu de
rebuter un racloir, peut-être usagé, s'ingéniait de préférence, par cette
technique, à en tirer un outil nouveau. L'examen de l'ensemble de la
Fig. II et de la dernière rangée de la Fig. Ill, malgré l'absence de sti
gmates de choc et d'enclume, ne peut que confirmer cette impression.
(3)Delarue et Vignard. — Le Protomagdalénien I du 2" Redan, Bull. Soc.
préhist. fr., 1958, p. 529.
(4) Pour faciliter l'examen nous adopterons la même présentation que
pour le gisement du 2" Redan auquel nous prions le lecteur de se reporter
{Bull. Soc. préhist fr., 1958, pp. 529-538).
(5) R. Delarue et E. Vignard. — Fracture des racloirs dans Bull. Soc.
préhist. fr., 1958, pp. 370-374. PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 609 SOCIÉTÉ
Fig. I. — №9 1 à 14 : racloirs; №" 15 à 25 : grattoirs.
SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 610 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Nous avons dessiné les plus représentatifs pour en montrer la belle
technique de retouches, mais il en existe, il faut le reconnaître, de beau
coup plus grossiers et mal venus. Dans le pourcentage de 13,6, nous-
n'avons compris que des racloirs proprement dits, sans tenir compte
des burins ou autres objets provenant avec certitude de l'emploi secon
daire des racloirs (Fig. II, nos 1-2, 26-27).
nos III. 16-25), Grattoirs très rarement : 6,3 %. de — lames Ils courtes proviennent et épaisses d'éclats (Fig. massifs I, nos 15-19) (Fie/. I, :
ils portent de belles retouches à l'aurignacienne. Ils sont très robustes
et, (n° malgré 20), d'arrondis cela, plusieurs (n° 25), ont d'associés été brisés à (nos un burin 22-23). (nos Il en 21, est 24). de Comme carrés
pour l'ensemble de l'outillage, la partie active a été soignée, mais la
grande majorité a été fabriquée sur éclats encore recouverts de leur
gangue et demeu

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