Le site magdalénien du Buisson Campin à Verberie (Oise) - article ; n°1 ; vol.24, pg 99-143
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Description

Gallia préhistoire - Année 1981 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 99-143
45 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Françoise Audouze
Daniel Cahen
Lawrence-H. Keeley
Béatrice Schmider
Le site magdalénien du Buisson Campin à Verberie (Oise)
In: Gallia préhistoire. Tome 24 fascicule 1, 1981. pp. 99-143.
Citer ce document / Cite this document :
Audouze Françoise, Cahen Daniel, Keeley Lawrence-H., Schmider Béatrice. Le site magdalénien du Buisson Campin à
Verberie (Oise). In: Gallia préhistoire. Tome 24 fascicule 1, 1981. pp. 99-143.
doi : 10.3406/galip.1981.1667
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1981_num_24_1_1667SITE MAGDALÉNIEN DU BUISSON CAMPIN LE
À VERBERIE (Oise)
par Françoise AUDOUZE, Daniel CAHEN, Lawrence-H. KEELEY et Béatrice SCHMIDER
La découverte du site magdalénien de Verberie remonte à 1974. Elle témoigne de
l'activité du groupe archéologique de Compiègne dont les prospections systématiques et
les fouilles ont permis de décupler en dix ans les sites connus dans l'Oise. En effet,
B. Lambot, membre du CRAVO1, remarquait en 1974, au retour d'une tournée de vérification
dans les carrières qui bordent l'Oise, des éclats et des outils de silex ramenés à la surface
d'un champ par les labours. Les sondages qu'il pratiqua durant l'été 1975 lui révélèrent
l'existence d'un sol d'habitat magdalénien en place en deux endroits du champ (B. Lambot
1975 et 1976). Les labours profonds menaçaient le gisement si bien que R. Agache, directeur
des Antiquités préhistoriques de Picardie, organisa un sauvetage programmé de grande
envergure en 1976 avec la collaboration de B. Lambot, J.-C. Blanchet et de F. Audouze.
Une prospection aérienne menée conjointement par R. Agache entraîna la découverte d'une
grande habitation gauloise de 20 m sur 12, connue par les fonds de trous de poteau et les
fosses adjacentes. Elle fut fouillée en même temps que les sols d'habitation magdaléniens.
Cinq campagnes se sont succédées depuis la découverte; elles ont été principalement axées
sur le Magdalénien mais elles ont aussi permis de découvrir une seconde habitation gauloise
dont le décapage est en cours (R. Agache et al., 1976, F. Audouze 1978, 1979, 1980)2.
1. HYPOTHÈSES ET MÉTHODES.
Les fouilles de Pincevent et la publication de l'Habitation n° 1 (A. Leroi-Gourhan et
M. Brézillon 1966) avaient permis à A. Leroi-Gourhan de proposer un modèle d'interpré
tation des habitations magdaléniennes dont il donna une version révisée dans la publication
1. Centre de Recherches archéologiques de la vallée de l'Oise.
2. Ces fouilles ont été rendues possibles grâce au soutien efficace du directeur des Antiquités préhistoriques de
Picardie, du Service des Fouilles qui a inclu cette fouille dans ses sauvetages programmés, grâce au Conseil général
de l'Oise qui a soutenu son action par ses subventions. Nous remercions aussi M. Hornain, exploitant agricole à
Verberie, pour son accueil et son aide, les membres du CRAVO et en particulier J.-C. Blanchet, B. Lambot, et
G.-P. Woimant, archéologue départemental et tous les fouilleurs qui ont participé aux fouilles, en particulier,
M. et J. Lemoine, M. Caron, P. Marquis, P. Wattincourt, C. Toupet, J. Folliot, S. Krausz, C. Pommepuy et tous
les autres, trop nombreux pour être cités ici.
Gallia Préhistoire, Tome 24, 1981, 1. MAGDALÉNIEN À VERBERIE 100
D '] F \G
1 d'évacuation isolées. au ont d'activité vent. Modèle pu Le être Ce domestique contour des qui déplacées rapprochée. tentes explique de (B1 la de au interne E tente les Pincevent. cours : variations espace comporte du ; Ba démontage, d'évacuation Les externe). de une lettres l'ovale certaine G la désignent dispersée. : qui A. tente espace Leroi-Gourhan). paraît incertitude elle-même réservé les F toutefois : différents espace (non ; les a avoir d'évacuation pierres pu couvert espaces être été qui réorientée par la d'occupation. semblent raréfiée. forme l'ocre sur recherchée du avoir G place sol : A espace piétiné). : bordé le pour (légende foyer. des la rester couverture D découvertes B : : d'après espace espace le dos
de la section 36 du même site (A. Leroi-Gourhan et M. Brézillon 1972). La découverte de
deux autres sites magdaléniens dans le Bassin parisien, à Étiolles (Essonne) en 1971 et à
Marsangy (Yonne) en 1972, montra que, malgré la disparition quasi totale de la faune,
ces habitats de plein air présentaient de nombreux traits en commun (Y. Taborin 1974,
B. Schmider 1976). La probabilité était grande que Verberie appartint à ce groupe d'habit
ats. Nous avons donc utilisé le modèle d'habitation de Pincevent comme hypothèse de
référence à laquelle ont été confrontées les données recueillies au cours des fouilles. Dès la
découverte du foyer, la conduite de la fouille a été orientée en fonction de ce modèle qui a
permis de prévoir où se trouvaient les différentes aires spécialisées entourant le foyer.
Mais en même temps que les recherches s'organisaient, à Verberie, à partir du modèle
de Pincevent, elles permettaient aussi de vérifier sa validité et de voir à quel niveau de
généralité ou de détail s'appliquait la similarité entre les deux sites. Rappelons que ce modèle
s'organise autour d'un foyer, entouré par un espace d'activité domestique (B), puis encadré,
au delà, d'un côté par un espace assez pauvre en vestiges et dépourvu d'ocre correspondant
à l'espace couvert (C), de l'autre par des zones disposées en auréoles successives : espace
d'évacuation rapprochée (D), dispersée (E), raréfiée (F) et enfin par un espace des décou
vertes isolées (G) (fig. l)3.
La démarche suivie ici ne diffère guère de celle exposée dans la publication de
3. Nous exprimons nos très vifs remerciements au Pr. A. Leroi-Gourhan qui nous a autorisés à reproduire ici
son modèle (A. Leroi-Gourhan et M. Brézillon 1972, fig. 174). À VERBERIE 101 MAGDALÉNIEN
Pincevent, en particulier au stade de la fouille. Mais elle a été approfondie et rendue plus
explicite par la réflexion collective menée depuis une quinzaine d'années au sein du Laborat
oire d'Ethnologie préhistorique sous la direction d'André Leroi-Gourhan et bénéficie
d'innovations intervenues depuis 1972. Elle s'articule autour d'une analyse spatiale fondée
sur des distributions préférentielles de catégories de vestiges. Ces dernières sont construites
à partir de la nature, la morphologie, la fonction, la valeur matérielle ou symbolique des
vestiges4. Leur emploi implique qu'elles rendent compte de phénomènes anthropiques et
qu'elles soient pertinentes pour l'étude de l'habitat c'est-à-dire qu'elles correspondent à
des produits de l'activité ou du comportement humain dans l'habitat5. Certaines d'entre
elles sont des catégories très générales qu'on retrouve à tous les stades de l'habitat telles
que objets utiles conservés à proximité opposés à déchets rejetés au loin. D'autres sont
d'ordre technique et les contraintes mécaniques qui restreignent leur champ en rendent
l'interprétation plus aisée et ne nécessitent pas de recours au comparatisme ethnologique
mais seulement technologique. L'utilisation conjointe des remontages de blocs de matières
premières et l'analyse des traces d'utilisation des outils permettent de vérifier la pertinence
de ces catégories.
Il existe une autre implication préalable à ce type d'analyse, dont il a largement été
question récemment (F. Bordes 1980, D. Cahen 1980). On suppose que le sol ou la couche
archéologique qui fait l'objet de l'analyse spatiale ne contient que des vestiges contempor
ains ou qu'ils sont séparés par une fraction de temps suffisamment faible pour que leur
répartition ne témoigne pas de phénomènes indépendants ou contradictoires. La contempo-
ranéité au sens archéologique du terme représente un certaine durée (d'heures, de jours
ou plus) puisque au sein d'un ensemble considéré comme synchrone on peut retrouver une
microchronologie à partir des remontages. Cette contemporanéité n'est d'ailleurs pas
nécessaire lorsqu'il existe une permanence du comportement humain dans un habitat
donné (F. Bordes 1975, J.-P. Rig

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