Le sursis - article ; n°1 ; vol.21, pg 5-78
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Revue de l'OFCE - Année 1987 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 5-78
The Respite Département des diagnostics de l'OFCE Following the upheavals of 1986, 1987 has so far been somewhat calmer. The depreciation of the dollar came to an end. The price of oil has come back to 18 $/bl and stabilised. Slow economic growth has continued in the major industrialised countries. World trade of manufactured goods continues to follow a slow upward trend, while the market shares of the main industrialised countries are slowly tending to display a more balanced pattern. Business conditions have therefore recently improved. But all this looks more like a respite than the first phase of stable world economic growth. The economic balances recently observed are indeed fragile. The major risk is of a rapid dollar fall that would trigger a restrictive monetary policy in the United States ; inflation is a major concern even if it does not yet show up. Even should this situation be avoided, the American economy is nervertheless likely to enter recession in 1988. Japan and Germany will lack dynamism. In the United Kingdom and Italy, where economic growth is currently fast, a slowdown will occur. A slight rise in the prices of oil and raw materials will enable LDC to increase their imports. But overall world trade will slacken. In France, economic growth will probably resume in the coming months but its magnitude will be small. GNP is projected to rise by 1,4 % in 1987 and 1,8 % in 1988. Household consumption is no longer sustained by real wages, which have stopped increasing, only by non- wage incomes and tax cuts. However social security deficits must be reduced, so that either benefits will have to be reduced or contributions increased. In any case, disposable personal income will slow down. Consumer borrowing will become more important so that consumption might rise by 2 %. Private productive investment has been able to grow, and will continue to do so, owing to an improvement in the financial situation of the firms that results from recent developments in the oil price and in wages. Restructuring continues, but that seems unlikely to lead to an acceleration in plant and equipment expenditures, given sluggish final demand. This appears clearly in the downward revision of planned expenditures recorded last spring in France as well as in other industrialised countries. Export performance will remain weak. Market shares will undoubtedly shrink despite the slight recovery of LDC imports and despite good performance in civil aeronautics and automobile vehicles. Production will not even keep pace with the small growth of final demand because imports will increase faster. Insufficient competitiveness accounts for the projected worsening of the trade deficit at a time when economic growth is slow. An increase of 3 % in productive investment in 1987 and 1988 will probably prove high enough to damage external trade but too low to restore competitiveness. The oil price fall will thus then have enabled France to record a current account surplus for only one year (i.e. 1986). An increased deficit will then be experienced, even though demand will lag behind that of France's economic partners.
Après les bouleversements qui avaient marqué l'année 1986, une série de pauses ou de remises en ordre se sont effectuées en 1987. Le dollar a cessé de se déprécier. Le prix du pétrole, revenu à 18 dollars le baril, s'est stabilisé à ce niveau. La croissance économique s'est poursuivie à un rythme lent dans les économies dominantes. Les importations mondiales de produits manufacturés ont continué à progresser modérément, tandis que les parts de marché se rééquilibraient un peu entre les grands pays industrialisés. Le climat des affaires s'en trouve amélioré depuis quelques mois. Mais tout cela ressemble plus à un sursis qu'à la première phase d'une croissance économique mondiale stable. Les équilibres observés récemment sont fragiles. Le risque majeur est celui de l'amorce d'une dépréciation incontrôlée du dollar suscitant une réaction restrictive de la politique monétaire américaine. En effet les préoccupations inflationnistes sont grandes bien que la réalité ne soit pas pour le moment alarmante. Même si une telle éventualité était évitée, l'économie américaine risque de s'engager dans une phase de récession au cours de l'année 1988. Le Japon et la RFA ne seront guère dynamiques. Le Royaume-Uni et l'Italie, actuellement à contre-courant, verront leur croissance se ralentir. La légère remontée des cours des matières premières, énergétiques et autres, alimentera un peu les importations des zones en développement. Mais au total le commerce mondial ira en se ralentissant. En France une reprise de l'activité est probable au cours des mois à venir. Mais elle serait de faible ampleur, le PIB progressant de 1,4 % en 1987 et 1,8 % en 1988. La consommation des ménages n'est désormais plus soutenue par des salaires réels en hausse. Seule subsiste la croissance des revenus non salariaux, complétée par des baisses d'impôts. Mais la nécessité de comprimer les déficits des régimes sociaux impose de limiter les revenus indirects ou d'élever les cotisations. Le résultat est identique pour le revenu des ménages : une faible croissance. Le crédit à la consommation prend le relais et atténue pour les achats les fluctuations trimestrielles du revenu, permettant une croissance de l'ordre de 2 % de la consommation. L'investissement des entreprises a pu et pourra encore progresser davantage que l'activité grâce à l'assainissement financier qui a résulté de la politique salariale, puis de la baisse du prix du pétrole. Les restructurations se développent, mais, en l'absence d'une demande en forte croissance, on imagine mal comment l'effort d'équipement pourrait s'intensifier à l'avenir. Les révisions en baisse des projets des entreprises pour 1987, opérées entre la fin de 1986 et le printemps 1987, illustrent en France comme ailleurs cet obstacle. A l'exportation les performances resteront médiocres. Des pertes de parts de marché sont encore certaines même si elles sont atténuées par la légère reprise de la demande des pays en développement et le succès de secteurs tels l'aéronautique civile et l'automobile. Et la croissance de la demande intérieure, pourtant faible, ne se transmettra que partiellement à la production du fait d'importations élevées. C'est le coût du handicap de la faible compétitivité externe : un creusement du déficit commercial peut aller de pair avec une faible croissance. Un peu plus de 3 % de hausse de l'investissement en 1987 et en 1988 suffisent à dégrader le solde extérieur, mais pas à remettre les produits nationaux au niveau des produits concurrents. Le contre-choc pétrolier n'aura ainsi permis qu'une année d'excédent des paiements courants, 1986. On s'éloigne désormais de l'équilibre, alors que le déficit énergétique est réduit et que la demande en France risque d'être plutôt inférieure à celle de ses partenaires.
74 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Département des diagnostics de
l'OFCE
Philippe Sigogne
Philippe Aroyo
Véronique Riches
Richard Wind
Françoise Milewski
Monsieur Alain Gubian
Véronique Przedborski
Monique Fouet
Jacques Adda
Le sursis
In: Revue de l'OFCE. N°21, 1987. pp. 5-78.
Citer ce document / Cite this document :
Département des diagnostics de l'OFCE, Sigogne Philippe, Aroyo Philippe, Riches Véronique, Wind Richard, Milewski
Françoise, Gubian Alain, Przedborski Véronique, Fouet Monique, Adda Jacques. Le sursis. In: Revue de l'OFCE. N°21, 1987.
pp. 5-78.
doi : 10.3406/ofce.1987.1108
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1987_num_21_1_1108Abstract
The Respite Département des diagnostics de l'OFCE Following the upheavals of 1986, 1987 has so far
been somewhat calmer. The depreciation of the dollar came to an end. The price of oil has come back
to 18 $/bl and stabilised. Slow economic growth has continued in the major industrialised countries.
World trade of manufactured goods continues to follow a slow upward trend, while the market shares of
the main industrialised countries are slowly tending to display a more balanced pattern. Business
conditions have therefore recently improved. But all this looks more like a respite than the first phase of
stable world economic growth. The economic balances recently observed are indeed fragile. The major
risk is of a rapid dollar fall that would trigger a restrictive monetary policy in the United States ; inflation
is a major concern even if it does not yet show up. Even should this situation be avoided, the American
economy is nervertheless likely to enter recession in 1988. Japan and Germany will lack dynamism. In
the United Kingdom and Italy, where economic growth is currently fast, a slowdown will occur. A slight
rise in the prices of oil and raw materials will enable LDC to increase their imports. But overall world
trade will slacken. In France, economic growth will probably resume in the coming months but its
magnitude will be small. GNP is projected to rise by 1,4 % in 1987 and 1,8 % in 1988. Household
consumption is no longer sustained by real wages, which have stopped increasing, only by non- wage
incomes and tax cuts. However social security deficits must be reduced, so that either benefits will have
to be reduced or contributions increased. In any case, disposable personal income will slow down.
Consumer borrowing will become more important so that consumption might rise by 2 %. Private
productive investment has been able to grow, and will continue to do so, owing to an improvement in
the financial situation of the firms that results from recent developments in the oil price and in wages.
Restructuring continues, but that seems unlikely to lead to an acceleration in plant and equipment
expenditures, given sluggish final demand. This appears clearly in the downward revision of planned
expenditures recorded last spring in France as well as in other industrialised countries. Export
performance will remain weak. Market shares will undoubtedly shrink despite the slight recovery of LDC
imports and despite good performance in civil aeronautics and automobile vehicles. Production will not
even keep pace with the small growth of final demand because imports will increase faster. Insufficient
competitiveness accounts for the projected worsening of the trade deficit at a time when economic
growth is slow. An increase of 3 % in productive investment in 1987 and 1988 will probably prove high
enough to damage external trade but too low to restore competitiveness. The oil price fall will thus then
have enabled France to record a current account surplus for only one year (i.e. 1986). An increased
deficit will then be experienced, even though demand will lag behind that of France's economic partners.
Résumé
Après les bouleversements qui avaient marqué l'année 1986, une série de pauses ou de remises en
ordre se sont effectuées en 1987. Le dollar a cessé de se déprécier. Le prix du pétrole, revenu à 18
dollars le baril, s'est stabilisé à ce niveau. La croissance économique s'est poursuivie à un rythme lent
dans les économies dominantes. Les importations mondiales de produits manufacturés ont continué à
progresser modérément, tandis que les parts de marché se rééquilibraient un peu entre les grands pays
industrialisés. Le climat des affaires s'en trouve amélioré depuis quelques mois. Mais tout cela
ressemble plus à un sursis qu'à la première phase d'une croissance économique mondiale stable. Les
équilibres observés récemment sont fragiles. Le risque majeur est celui de l'amorce d'une dépréciation
incontrôlée du dollar suscitant une réaction restrictive de la politique monétaire américaine. En effet les
préoccupations inflationnistes sont grandes bien que la réalité ne soit pas pour le moment alarmante.
Même si une telle éventualité était évitée, l'économie américaine risque de s'engager dans une phase
de récession au cours de l'année 1988. Le Japon et la RFA ne seront guère dynamiques. Le Royaume-
Uni et l'Italie, actuellement à contre-courant, verront leur croissance se ralentir. La légère remontée des
cours des matières premières, énergétiques et autres, alimentera un peu les importations des zones en
développement. Mais au total le commerce mondial ira en se ralentissant. En France une reprise de
l'activité est probable au cours des mois à venir. Mais elle serait de faible ampleur, le PIB progressant
de 1,4 % en 1987 et 1,8 % en 1988. La consommation des ménages n'est désormais plus soutenue par
des salaires réels en hausse. Seule subsiste la croissance des revenus non salariaux, complétée par
des baisses d'impôts. Mais la nécessité de comprimer les déficits des régimes sociaux impose de limiter
les revenus indirects ou d'élever les cotisations. Le résultat est identique pour le revenu des ménages :une faible croissance. Le crédit à la consommation prend le relais et atténue pour les achats les
fluctuations trimestrielles du revenu, permettant une croissance de l'ordre de 2 % de la consommation.
L'investissement des entreprises a pu et pourra encore progresser davantage que l'activité grâce à
l'assainissement financier qui a résulté de la politique salariale, puis de la baisse du prix du pétrole. Les
restructurations se développent, mais, en l'absence d'une demande en forte croissance, on imagine mal
comment l'effort d'équipement pourrait s'intensifier à l'avenir. Les révisions en baisse des projets des
entreprises pour 1987, opérées entre la fin de 1986 et le printemps 1987, illustrent en France comme
ailleurs cet obstacle. A l'exportation les performances resteront médiocres. Des pertes de parts de
marché sont encore certaines même si elles sont atténuées par la légère reprise de la demande des
pays en développement et le succès de secteurs tels l'aéronautique civile et l'automobile. Et la
croissance de la demande intérieure, pourtant faible, ne se transmettra que partiellement à la
production du fait d'importations élevées. C'est le coût du handicap de la faible compétitivité externe :
un creusement du déficit commercial peut aller de pair avec une faible croissance. Un peu plus de 3 %
de hausse de l'investissement en 1987 et en 1988 suffisent à dégrader le solde extérieur, mais pas à
remettre les produits nationaux au niveau des produits concurrents. Le contre-choc pétrolier n'aura ainsi
permis qu'une année d'excédent des paiements courants, 1986. On s'éloigne désormais de l'équilibre,
alors que le déficit énergétique est réduit et que la demande en France risque d'être plutôt inférieure à
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Après les bouleversements qui avaient marqué l'année 1986,
une série de pauses ou de remises en ordre se sont effectuées
en 1987. Le dollar a cessé de se déprécier. Le prix du pétrole,
revenu à 18 dollars le baril, s'est stabilisé à ce niveau. La
croissance économique s'est poursuivie à un rythme lent dans
les économies dominantes. Les importations mondiales de pro
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dis que les parts de marché se rééquilibraient un peu entre les
grands pays industrialisés. Le climat des affaires s'en trouve
amélioré depuis quelques mois.
Mais tout cela ressemble plus à un sursis qu'à la première
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