Le temple d Aphrodite et d Arès à Sta Lenikà - article ; n°1 ; vol.62, pg 386-408
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1938 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 386-408
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Bousquet
Le temple d'Aphrodite et d'Arès à Sta Lenikà
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 62, 1938. pp. 386-408.
Citer ce document / Cite this document :
Bousquet Jean. Le temple d'Aphrodite et d'Arès à Sta Lenikà. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 62, 1938. pp.
386-408.
doi : 10.3406/bch.1938.2712
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1938_num_62_1_2712LE TEMPLE D'APHRODITE ET D'ARES
A STA LENtKÀ
(CRÈTE ORIENTALE)
(PI. XLII-XLIII)
L'École française d'Athènes a fait en 1937-38 des recherches dans la
région d'Olonte, sur la baie de Mirabello, en Crète Orientale (1). Je me
suis spécialement occupé de la fouille d'un sanctuaire au lieu dit Sta Lenikà,
εις τα Ελληνικά, à mi-chemin entre Elunda et Haghios Nikolaos, où trois
inscriptions avaient été relevées (2). On verra par la suite que le site dépen
dait en réalité de l'ancienne ville de Lato, fouillée par J. Demargne (BCH
1901, 282 sq. ; 1903, 206 sq.) : il nous est apparu que le petit temple double
rendu au jour, riche en inscriptions et pauvre en menues trouvailles,
prenait place dans l'histoire de cette région mal connue, de façon assez
frappante. Les résultats de la fouille d'Olonte seront présentés par M. H.
van Efïenterre, qui a entrepris et exécuté avec moi les travaux de 1937 :
c'est à lui qu'ont incombé en outre le déchiffrement et la publication d'une
grande stèle trouvée dans le vestibule du temple, à laquelle je ferai, avec
son autorisation, les allusions nécessaires. On trouvera ici une étude du
temple de Sta Lenikà et des textes qui s'y rapportent (3).
(1) Cf. BCH 1937, Chron., p. 473-5 [AJA 1938, 404-5) ; CRAI 1938, 180-2.
(2) M. Guarducci, Inscriptiones Creticae, t. I (1935), Olus, XXII, n03 1-3. Ce volume sera
désigné par/C. — Cf. E. Kirsten, Olus, dans RE, col. 2504-08 (1937) :pour Sta Lenikà, col. 2506.
Les habitants prononcent le nom du hameau sans l'iotacisme du grec moderne, j'écris par consé
quent Sia Lenikà. Ce terme désigne les χωράφια ελληνικά, sites antiques rendus relativement
fertiles par l'occupation ancienne, où se trouvent des tessons et où la tradition de restes hell
éniques survit malgré leur absence apparente.
(3) Ce travail a fait l'objet d'un mémoire présenté en 1938 à l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres. Cf. CRA1, 28 avril 1939. .
·
TEMPLE D'APHRODITE ET D'ARES A STA LENIKA 387 LE
Nous avons été attirés à Sta Lenikà par les inscriptions copiées par
D. Comparetti (1) et F. Halbherr (2), dans les ruines reconnaissables à
quelque deux cents mètres du hameau moderne, et appelées par les habi
tants πύργος (non point lour, mais « monceau de pierres antiques »). L'ins
cription mentionnant Ares gisait au milieu d'énormes tas de pierres : le
plus proche, à quelques mètres, affectait une forme à peu près carrée
(12 mètres sur 12) et con-
„_„.,, __^ „_ ,— ,.„-, . , ~- tenait des pierres travail-
' " ~ . , dont un fragment du ] lées,
« cornicioncino » vu par
Mariani, et un grand jam
bage qui nous sembla être
un pilier de salle hypostyle
(en réalité la porte de la
chambre d'Aphrodite). La
fouille, du 9 au 13 août
1937 et du 23 au 28 mai
1938, dégagea une chapelle
double avec vestibule, les
restes d'un premier édifice
d'époque géométrique (3),
et tout autour un certain
nombre de maisons sans
intérêt spécial où je me
suis contenté, vu la pauFig. 1. — ■ La chapelle vue de l'Est.
Au fond, le mont Oxa. vreté de ce village, de
sondages assez rapides.
I. Le site. — Sta Lenikà (PI. XLII) est à mi-chemin entre l'isthme
de Poros, où se trouvait la ville d'Olous, et le petit port de Haghios
Nikolaos, sur la baie de Mirabello, qui représente le port de Lato,
Λατώ προς Καμάρα : en venant d'Elounda on passe au bout d'une
heure un col, ligne de partage des eaux entre les versants Nord et Sud
(1) Museo Ital. II (1888), 178. Liste de noms en caractères archaïques, boustrophédon, attes
tant une occupation à haute date. (=/Cp. 244, n° 1).
(2) Ibid. Ill (1890), 655-6 = IC p. 245 n° 2 : mention d'Ares et de «portes», indiquant la
réfection d'un édifice cultuel, fin (?) du ne s. av. J.-G. Halbherr pensait à un fortin militaire,
en rapport avec le culte guerrier. Mariani (Mon. Ant. VI, 1895, 250-1) est passé à Sta Lenikà,
dont il fait une description exacte et intelligente, corrigeant les hypothèses d'Halbherr.
(3) Cf. BCH 1937, 474-475 et fig. 40. 388 J. BOUSQUET
(ancienne frontière entre Olous et Lato), et dix minutes après, en su
ivant toujours le chemin muletier de Saint-Nicolas, on traverse les pau
vres maisons du hameau, qui entourent une chapelle. — En venant de
Saint-Nicolas, en sens inverse, le chemin muletier longe la mer, coupant
le pédoncule des presqu'îles qui découpent le golfe en petites criques, et
après une montée assez raide on débouche dans le vallon de Sta Lenikà :
cette course demande aussi un peu plus d'une heure. — Quand on
vient par mer, le caïque
doit aborder au pied d'une
falaise raide, et l'on
remonte la gorge d'un tor
rent qui descend sous le
village. La pente rejoint à
une centaine de mètres
d'altitude le chemin mulet
ier. C'est alors seulement
qu'on découvre derrière un
dernier ressaut l'endroit
habité, qu'on ne peut
soupçonner de la mer :
exactement ce que les
Anciens appelaient δειράς.
On se trouve alors dans
un vaste creux, limité par
le mont Oxa et les hau
Fig. 2. — Le vestibule et la porte nord. teurs tourmentées qui
descendent en désordre de
sa cime vers la mer. Entre celle-ci et le temple, une légère crête suffit à
enfermer le site et à le cacher de la vue du golfe aussi bien que des régions
de Lato et d'Olonte. Comme à Delphes, comme à l'Àmphiareion d'Oropos,
on a choisi un compartiment fermé, le plus proche de la mer, mais le mieux
défilé aux vues indiscrètes. Aujourd'hui, ce lakkos, comme disent les Cretois
en parlant d'une cuvette naturelle, et aussi d'une citerne (1), est extr
êmement pierreux et pauvre, dépourvu de sources. Jamais cet endroit n'a
pu permettre une installation importante, et le lieu de culte qui s'y est établi
est toujours resté très pauvre, comme la fouille ne l'a que trop bien montré :
l'Aphrodision-Areion n'a jamais été qu'un petit sanctuaire-frontière, entouré
(1) Cf. BCH 1937, p. 31 (citerne de Dréros). TEMPLE D'APHRODITE ET D'ARES A STA LENIKA 389 LE
de quelques maisons, dans un endroit solitaire. Aussi ne vaudrait-il pas la
peine qu'on s'y attachât un peu longuement, si sa position stratégique n'y
avait fait graver le dossier d'une querelle où Rome et le sanctuaire délien
sont mêlés, avec les détails de sa reconstruction à l'époque hellénistico-
romaine, exposés d'une manière si nette qu'elle prend une valeur
d'exemple.
II. Le temple hellénistique el ses inscriptions. — La chapelle double se
présente (pi. XLIII) comme un bâtiment à peu près carré de 12 mètres
environ de côté, à l'intérieur duquel des murs déterminent deux chambres
de dimension égale, sans communication entre elles, qui s'ouvrent chacune
par une porte sur un vestibule commun. Au fond'de chacune, sur les deux
tiers seulement de la largeur, une banquette à offrandes ; la chambre
d'Ares possède en outre une petite porte de côté (ταν θυρίδα). Le matériau
est la pierre locale, calcaire bleu foncé extrêmement dur, ou sidéropélra.
Un enduit blanc cachait cette matière triste et son travail médiocre. Le
dallage des deux chambres était fait d'éclats plats de calcaire, celui du
vestibule de tuiles plates identiques à celles de la couverture. La porte
de la chambre d'Ares ouvrant sur le vestibule avait pour linteau un bloc
taillé en forme de fronton (fig. 15), dont les morceaux ont été recueillis
tout autour ; il semble que l'autre chambre était dépourvue de cet orne
ment. On entrait dans le vestibule par une porte dont nous avons la trace
(trous de gonds), percée sans doute dans un mur bas qui soutenait des
colonnes (en bois ?) portant elles-mêmes un auvent indé

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