Le Yen et les échanges extérieurs du Japon - article ; n°1 ; vol.33, pg 57-104
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Revue de l'OFCE - Année 1990 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 57-104
Measured in dollars, the Japanese current account surplus started to decline in 1989. But this is misleading : the actual reversal of the trend started in 1987, when this surplus, measured in yen, started to decline. This is due to a contraction of the trade balance which appears in every bilateral trade account. During the period 1987-1990, the prices of primary products declined while the terms of trade of manufactured goods were almost stable despite the wide fluctuations of the exchange rate. Consequently, the contraction of the current account surplus is due to the movements affecting the volumes of manufactured goods : decelerating exports, accelerating imports. Changes in the dollar-yen exchange rate largely explain those volume movements despite a very active behaviour of Japanese exporting firms on their profit margins. This behaviour is particularly noticeable for equipment goods, and still shows in sectors confronted with quantitative restrictions in importing countries. External trade of manufactured goods is increasingly split between high value added exports and low value-added imports. This is consistent with the long-term trend of appreciation followed by the yen and by direct investments overseas. Direct investments overseas account for only a small fraction of capital outflows. Global outflows largely excède the current account surplus, which explains part of the yen depreciation in 1988-1989. The current account surplus will probably register a small growth in the coming quarters despite the surge of oil prices. But it will eventually drift downwards as the surplus in manufactured goods will diminish, while the yen will follow its appreciation trend.
L'excédent courant du Japon exprimé en dollars s'est amenuisé en 1989. Le renversement de tendance est en fait plus ancien ; mesuré en Yen, il remonte à 1987. Cette évolution est imputable à celle de l'excédent commercial, qui s'est réduit vis-à-vis de toutes les zones partenaires. Les prix des produits primaires exprimés en Yen ont évolué favorablement durant ces années là, tandis que les termes de l'échange en produits manufacturés demeuraient quasiment stables en dépit des fortes variations du taux de change. En définitive, la réduction de l'excédent courant est imputable aux mouvements des volumes de produits manufacturés : forte décélération des exportations, accélération des importations. Les variations du taux de change yen-dollar sont un élément explicatif essentiel de la détérioration des échanges en volume de produits manufacturés depuis 1985, en dépit d'un comportement de marge très actif de la part des exportateurs nippons. Ce comportement est particulièrement marqué dans les biens d'équipement, et transparait encore dans les secteurs soumis à quotas d'importation par les pays occidentaux. Les échanges de produits manufacturés sont marqués par une polarisation rapide, les exportations montant en gamme tandis que les importations concernent des produits banaux. Cette polarisation va de pair avec l'appréciation tendancielle du Yen et est renforcée par les investissements directs effectués à l'étranger par le Japon. Les investissements directs ne constituent qu'une faible fraction des sorties de capitaux. L'ensemble de ces sorties est très supérieur à l'excédent de la balance courante, ce qui explique en partie la dépréciation du Yen de 1988-1989. L'excédent de la balance courante va sans doute s'accroître modérément au cours des prochains trimestres en dépit de la hausse du prix du pétrole. Il s'orientera ensuite durablement à la baisse sous l'effet principalement du commerce de produits manufacturés tandis que le Yen recommencera à s'apprécier lentement.
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Monique Fouet
Le Yen et les échanges extérieurs du Japon
In: Revue de l'OFCE. N°33, 1990. pp. 57-104.
Citer ce document / Cite this document :
Fouet Monique. Le Yen et les échanges extérieurs du Japon. In: Revue de l'OFCE. N°33, 1990. pp. 57-104.
doi : 10.3406/ofce.1990.1675
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1990_num_33_1_1675Abstract
Measured in dollars, the Japanese current account surplus started to decline in 1989. But this is
misleading : the actual reversal of the trend started in 1987, when this surplus, measured in yen, started
to decline. This is due to a contraction of the trade balance which appears in every bilateral trade
account. During the period 1987-1990, the prices of primary products declined while the terms of trade
of manufactured goods were almost stable despite the wide fluctuations of the exchange rate.
Consequently, the contraction of the current account surplus is due to the movements affecting the
volumes of manufactured goods : decelerating exports, accelerating imports. Changes in the dollar-yen
exchange rate largely explain those volume movements despite a very active behaviour of Japanese
exporting firms on their profit margins. This behaviour is particularly noticeable for equipment goods,
and still shows in sectors confronted with quantitative restrictions in importing countries. External trade
of manufactured goods is increasingly split between high value added exports and low value-added
imports. This is consistent with the long-term trend of appreciation followed by the yen and by direct
investments overseas. Direct investments overseas account for only a small fraction of capital outflows.
Global outflows largely excède the current account surplus, which explains part of the yen depreciation
in 1988-1989. The current account surplus will probably register a small growth in the coming quarters
despite the surge of oil prices. But it will eventually drift downwards as the surplus in manufactured
goods will diminish, while the yen will follow its appreciation trend.
Résumé
L'excédent courant du Japon exprimé en dollars s'est amenuisé en 1989. Le renversement de tendance
est en fait plus ancien ; mesuré en Yen, il remonte à 1987. Cette évolution est imputable à celle de
l'excédent commercial, qui s'est réduit vis-à-vis de toutes les zones partenaires. Les prix des produits
primaires exprimés en Yen ont évolué favorablement durant ces années là, tandis que les termes de
l'échange en produits manufacturés demeuraient quasiment stables en dépit des fortes variations du
taux de change. En définitive, la réduction de l'excédent courant est imputable aux mouvements des
volumes de produits : forte décélération des exportations, accélération des importations.
Les variations du taux de change yen-dollar sont un élément explicatif essentiel de la détérioration des
échanges en volume de produits manufacturés depuis 1985, en dépit d'un comportement de marge très
actif de la part des exportateurs nippons. Ce comportement est particulièrement marqué dans les biens
d'équipement, et transparait encore dans les secteurs soumis à quotas d'importation par les pays
occidentaux. Les échanges de produits manufacturés sont marqués par une polarisation rapide, les
exportations montant en gamme tandis que les importations concernent des produits banaux. Cette
polarisation va de pair avec l'appréciation tendancielle du Yen et est renforcée par les investissements
directs effectués à l'étranger par le Japon. Les investissements directs ne constituent qu'une faible
fraction des sorties de capitaux. L'ensemble de ces sorties est très supérieur à l'excédent de la balance
courante, ce qui explique en partie la dépréciation du Yen de 1988-1989. L'excédent de la
courante va sans doute s'accroître modérément au cours des prochains trimestres en dépit de la
hausse du prix du pétrole. Il s'orientera ensuite durablement à la baisse sous l'effet principalement du
commerce de produits manufacturés tandis que le Yen recommencera à s'apprécier lentement.Le Yen et les échanges extérieurs
du Japon
Monique Fouet,
Responsable de la division internationale au département des diagnostics de l'OFCE
L'excédent courant du Japon exprimé en dollars s'est ame
nuisé en 1989. Le renversement de tendance est en fait plus
ancien ; mesuré en Yen, il remonte à 1987. Cette évolution est
imputable à celle de l'excédent commercial, qui s'est réduit vis-à-
vis de toutes les zones partenaires. Les prix des produits pr
imaires exprimés en Yen ont évolué favorablement durant ces
années là, tandis que les termes de l'échange en produits manuf
acturés demeuraient quasiment stables en dépit des fortes varia
tions du taux de change. En définitive, la réduction de l'excédent
courant est imputable aux mouvements des volumes de produits
manufacturés : forte décélération des exportations, accélération
des importations.
Les variations du taux de change yen-dollar sont un élément
explicatif essentiel de la détérioration des échanges en volume de
produits manufacturés depuis 1985, en dépit d'un comportement
de marge très actif de la part des exportateurs nippons. Ce
comportement est particulièrement marqué dans les biens d'équi
pement, et transparait encore dans les secteurs soumis à quotas
d'importation par les pays occidentaux. Les échanges de produits
manufacturés sont marqués par une polarisation rapide, les export
ations montant en gamme tandis que les importations concernent
des produits banaux. Cette polarisation va de pair avec l'appré
ciation tendancielle du Yen et est renforcée par les investiss
ements directs effectués à l'étranger par le Japon.
Les investissements directs ne constituent qu'une faible frac
tion des sorties de capitaux. L'ensemble de ces sorties est très
supérieur à l'excédent de la balance courante, ce qui explique en
partie la dépréciation du Yen de 1988-1989. L'excédent de la
balance courante va sans doute s'accroître modérément au cours
des prochains trimestres en dépit de la hausse du prix du pétrole.
Il s'orientera ensuite durablement à la baisse sous l'effet principa
lement du commerce de produits manufacturés tandis que le Yen
recommencera à s'apprécier lentement.
Observations et diagnostics économiques n° 33 / octobre 1990 57 Fouet Monique
L'excédent de la balance courante du Japon s'était fortement gonflé
durant la première moitié des années quatre-vingt, faisant de ce pays le
premier créditeur mondial. Durant cette période, les autres pays indust
rialisés avaient fait pression pour qu'il réduise cet excédent. Or celui-ci
s'est amenuisé depuis quelque temps, mais cela suscite plus de
craintes que de soulagement à un moment où les besoins mondiaux de
capitaux apparaissent en forte croissance. L'évolution probable du
solde courant japonais constitue donc un point de passage important
dans tout exercice de prévision internationale.
L'excédent de la balance courante ne trouve pourtant pas, loin s'en
faut, sa contrepartie exacte dans les sorties brutes de capitaux. Le rôle
croissant d'intermédiation financière joué par le Japon depuis le début
des années quatre-vingt a provoqué une vive croissance des entrées
aussi bien que des sorties de capitaux. Parmi ces dernières, les flux
d'investissement direct jouent un rôle important au regard des straté
gies économiques de moyen-long terme mais ne constituent pas la plus
large fraction des masses en jeu.
Le Yen s'est par ailleurs fortement déprécié au cours des trimestres
récents après avoir connu plusieurs semestres de vive appréciation.
Le présent article apporte quelques éléments d'analyse concernant
l'interaction de ces différents éléments : balance courante, flux de capi
taux, mouvements et niveau du taux de change durant les décennies
soixante-dix et quatre-vingt. Il en déduit que l'excédent de la balance
courante qui a recommencé à s'accroître durant le deuxième trimestre
de l'année 1990 aurait, en l'absence de choc sur le prix du pétrole,
plafonné au bout de quelques semestres pour s'orienter sur une ten
dance à moyen terme de lente diminution. Les événements du Golfe
rendront moins ample et moins durable ce sursaut de l'excédent cour
ant.
La dégrad

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