Les activités de l'EFA - article ; n°2 ; vol.124, pg 461-488

Roland Etienne

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 2000 - Volume 124 - Numéro 2 - Pages 461-488
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_CORRESPONDANCE_HELLENIQUE
• Publié le: 01 janvier 2000
• Nombre de lectures: 85
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Roland Étienne
Les activités de l'EFA
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 124, livraison 2, 2000. pp. 461-488.
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Étienne Roland. Les activités de l'EFA. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 124, livraison 2, 2000. pp. 461-488.
doi : 10.3406/bch.2000.1605
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_2000_num_124_2_1605ACTIVITÉS DE L'EFA 461 LES
Rapport sur les travaux
de l'Ecole française d'Athènes
en 1999
Les activités de l'EFA
par Roland Etienne
Si l'année 1998 avait été celle de la rénovation de la bibliothèque et de la numérisation de son fichier,
1999 a été marqué par la création du site Internet de l'EFA : il ne s'agit pas d'une simple vitrine, vantant
les productions de l'École et expliquant son fonctionnement, mais d'un véritable instrument de travail don
nant accès au catalogue de la bibliothèque et destiné, à terme, à permettre un travail à distance sur les archives
scientifiques.
L'année 1999 marquait la fin d'un plan quadriennal et la préparation du suivant ; le bilan des quatre
dernières années et les grands axes de la politique future de l'EFA ont donné lieu à un document de syn
thèse, dont les grandes lignes sont reproduites ci-dessous.
1. Personnel
général: Bibliothécaire 4e année Membres: Directeur Jean-Michel ; Véronique : Guy : Catherine Roland COBOLET SAULNIER, CHANKOWSKI ETIENNE, VANDERHEYDE ; assisté Directeur et assisté par Françoise Evi des par (membre PLATANITOU études Lisa ROUGEMONT, CHRYSSIKOPOULOU néohelléniques belge)1, ; Adjoint Christophe en 3e : aux Gérassimos année publications ; Directeur FEYEL ; Sabine NOTARAS. et FOURRIER Gilles des : Gilles études, GRIVAUD, TOUCHAIS secrétaire et Patrice en ;
HAMON, en 2e année ; Anne COUDERC, Alain DANDRAU et Jean-Yves STRASSER, en lre année.
1 Le nom de Catherine Vanderheyde, nommée membre de p. 531 ; 123 [1999], p. 459), tandis que celui d'anne Des-
l'EFA à compter du 1.1.1997, a été malencontreusement trooper a été maintenu par erreur dans le premier de ces
oublié dans les deux derniers rapports {BCH 122 [1998], deux rapports.
BCH124 (2000) 462 TRAVAUX DE L'ÉCOLE FRANÇAISE EN GRÈCE EN 1999
Service des publications : Béatrice DETOURNAY, Anna PHILIPPA-TOUCHAIS, Ioanna SAMOUIUDOU,
Yannis VARALIS et (à partir du 1.07.99) Sandrine HUBER.
Bibliothèque : Claudie ANALYTIS, Dora GARTAGANI, Éléni GÉRONTAKOU, Pétros CHARIKIOPOULOS
et Lia KOLONIA.
Archives : Kelly CHRISTOPHI, responsable, Elpida CHAIRI, Nana DÉLINIARI et Évangélia TROUKI.
Services techniques : Tony KOZELJ, Yvonne RlZAKIS, Martin SCHMID et Manuela WURCH-KOZELJ,
architectes ; Vélissarios ANAGNOSTOPOULOS et Panayiota PATIRI, Service de l'image numérique ; Nikos
SlGALAS, dessinateur ; Philippe COLLET, photographe ; Aristophanis KONSTANTATOS, restaurateur ; Andréa
lACOVELLA et Julien CARAN, informaticiens ; Dimitrios KORITOS, contremaître.
Comptabilité : Christian COSTOPOULOS, agent comptable ; Geneviève LANG, comptable adjointe ;
Laura BlOSCA et Pierrette ANAGNOSTOPOULOU.
Hôtellerie, entretien, services : Maria SPYROPOULOU, standardiste ; Marios SEÏTANIDIS, courrier ;
Lisa VlDALI, concierge ; Stanislaos DARMIS, jardinier ; Dimitrios KOUVÉLIS, électricien ; Ketty VALLI, re
sponsable de l'entretien ; Éléni BOURLOU, Réna DARMI, Maria CHARIKIOPOULOU, Maria KATSOULI,
Paraskévi LYMBÉROPOULOU, Éléni MlCHALOPOULOU, Pétrinella PALAMARI, Polyxéni PASCHALI et
Panayiota SEÏTOU, personnel d'entretien.
Trois membres ont été recrutés au concours du mois de juin 1999 : Madame Emmanuelle Kara-
giannis-Moser présentait un projet de recherche sur les êtres fantastiques dans l'imaginaire populaire des
Grecs modernes ; Monsieur Samuel Provost poursuivra des recherches sur l'urbanisme romain tardif du Bas-
Danube et reprendra des fouilles à Philippes ; Mademoiselle Zoï Tsirtsoni, préhistorienne, est chargée de la
publication de la céramique néolithique de Dikili Tash.
2. Activités
Programmes propres de l'EFA
À Thasos, à défaut d'être très spectaculaires, des découvertes importantes intéressent l'interprétation
de tout l'urbanisme de l'époque classique.
Le Passage des Théores constitue un des points-clés de l'urbanisme thasien et l'un des monuments
les plus curieux de l'architecture insulaire ; de plus il est lié depuis longtemps à la France puisqu'en 1 867,
le voyageur français Emmanuel Miller déménagea au Louvre les superbes reliefs du début du Ve siècle qui
ornaient chaque côté du couloir.
Dans ce passage, les sondages de 1992 et 1994, avaient mis en évidence les états antérieurs au début
du Ve siècle, c'est-à-dire antérieurs à l'aménagement du Passage avec les reliefs. Les sondages de 1999 ont
fait apparaître dans la baïonnette décrite par le mur M9 un grand trou de crapaudine correspondant à une
porte à double vantail de la muraille archaïque. Il ne fait ainsi plus de doute que le passage a pris la place
d'une ancienne porte qui date au moins du milieu du VIe siècle av. J.-C. (ci-dessous, p. 516-521).
C'est sur le tracé et l'identification de cette première muraille que jettent quelque lumière les son
dages menés aux abords Sud-Est du théâtre. Il est maintenant clair :
— que le massif archaïque découvert précédemment fait retour en direction de l'acropole et qu'il
s'agit bien d'une muraille datant de la deuxième moitié du VIe siècle av. J.-C. ;
BCH124 (2000) ACTIVITÉS DE L'EFA 463 LES
— que cette muraille a été renforcée par un avant-mur dans la première décennie du Ve siècle av. J.-C.
(la date en est donnée par une monnaie de Thasos, retrouvée dans le remblai d'un foyer coupé par le mur).
Du côté du port, c'est la muraille du début du Ve siècle qui a été mise en évidence dans une fouille
menée en collaboration avec l'Éphorie. Les fouilleurs ont suivi sur plus de 1 5 m le diateichisma, c'est-à-dire
la partie du rempart qui fermait la ville du côté du port. Des sondages profonds en ont révélé les fondations
et ont permis de préciser le niveau marin antique, qui était inférieur de 1,20 m à 1,50 m au niveau actuel ;
ainsi, le rempart était battu par les flots lors de grosses tempêtes (ci-dessous, p. 506-515).
Résumons les acquis de ces recherches :
— les Thasiens ont construit une muraille, au plus tard dans la deuxième moitié du VIe siècle av. J.-C. ;
ils la renforcent au tout début du Ve siècle ; c'est à ces travaux que fait allusion Hérodote (VI 46-47) et c'est
cette muraille que détruisit Darius en 491 av. J.-C. ;
— après les guerres médiques (donc vers 480 av. J.-C.) Thasos se transforme : la cité se dote d'un
superbe rempart, dont subsistent encore aujourd'hui des pans importants ; le centre civique est rénové : il
comprend une nouvelle agora, en bordure de mer, sur laquelle on transfère le monument du héros fonda
teur Glaukos, et l'on aménage le curieux Passage des Théores, qui est une création originale de l'architec
ture thasienne : à la fois lieu de culte et lien monumental entre l'ancienne et la nouvelle cité, entre l'ancienne
et la nouvelle agora.
D'un côté, l'histoire de Thasos s'en trouve éclaircie, et, de l'autre, Thasos prend place dans ce grand
mouvement de rénovation ou de création urbaine du début du Ve siècle av. J.-C, dont les exemples les plus
célèbres sont Milet et le Pirée. Par l'originalité de ses créations et par l'ambition de ses programmes, la colo
nie parienne ne le cède en rien à ces exemples fameux.
Ce renouvellement des études thasiennes affecte aussi des bâtiments que l'on considérait comme
connus. Ainsi le portique de l'agora, qui occupe le côté Nord-Ouest de la place, avait été publié par
R. Martin en I960 : cette publication a été entièrement révisée par Tony Kozelj, architecte de l'EFA. Tony
Kozelj a identifié de nouveaux blocs appartenant à ce portique, qui donnent la clé de toutes les assises et
permettent de reconstituer les différents états du monument avec une grande précision : le portique avait
été initialement fermé, aux extrémités, sur trois travées ; puis, tous les entrecolonnements, sauf deux, fu