La lecture à portée de main
Description
Sujets
Informations
Publié par | les_archives_du_savoir |
Nombre de lectures | 8 |
Licence : | |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 16 Mo |
Extrait
;^'i,f?^^
»
3iî«
r^
^.A,
^r^LES
BEAUX-ARTS
EN EUROPE— I.U!l«. TYI'. SIMOX r.AÇON ETCOMI'., RUF Ii'eBFURTH,LES
BEAl\-ARTS
EN EUROPE
1S55
THÉOPHILE GAUTIER
PREMIÈRE SÉRIE
-Mi
PARIS
MICHEL LÉVY FRÈRES, LIRRAIRES-ÉDITEURS
BUE VIVIENNE, 2 BIS
1855
L'auteur et les éditeurs se réservent le droit traduction et dede
reproduction à l'étranger.CLWitîfeGETTYTHE
UBRARYLES
BEAUX-AKTS
EN EUROPE
18o5
-PEINTURE SCULPTURE
C'est la première fois que les beaux-arts de tous les [leu-
])les vont se voir face à face sur ce paciiique champ de ba-
—taille de l'Exposiiioii universelle. Grande idée que notre
siècle seul pouvait réaliser avec ses prodigieux moyens de
devant lesquels il n'existe ni mers, nicommunication, mon-
— « 11 atagnes, ni drstances, ni obstacles. n'y plus de Py-
1. 1LES EN Eb'KOPE.2 BEAUX-ARTS
rénées, •» est un mot applicable maintenant à toute IVon-
tiére, et par-dessus les fictives lignes bleues, vertes et rouges
lies caries les causent familièrementgéographiques, pays
entre eux d'un bout du monde à l'autre. Jusqu'ici la pein-
ture et la sculpture, divisées en nombreuses écoles locales,
dont les cliefs-d'ieuvre épars exigeaient, pour être étudiés
visités, de pénibles coûteux voyages, ne ligu-ou longs, et
raient aux musées et aux galeries qu'à l'état posthume. Les
maitres qui, vivante, ne s'étaient jamais rencontrés, se cou-
doyaient après leur mort et faisaient connaissance dans cette
sereine atmosphère d'immortalité où le temps et l'espace
disparaissent. Mais, à aucune ép()(|ue, les arts contemporains
ne s'étaient donné rendez-vous sur un point central du globe
pour se tendre la main, se mesurer et s'apprécier. Ainsi nous,
dont la vie été consacrée à la patiente et respectueuse ado-i\
ration du génie humain, nous avons été obligé, pour létu-
dier dans se? manifestations diverses, de parcourir la Grèce.
l'Italie, TEspagne, FAngleterre, la Belgiciue, la Hollande,
l'Allemagne, se taillait le marbre.ilous arrêtant partout où
où s'étalait la fres(|ue, où se colorait la toile, avançant notre
tète, au sortir des collections nationale? et princières, pan-
théons des gloires du passé, la jtorte entrc-bàillée desi)ar
'Heliers modernes, alin voir l'œuvre des tempsd'y à Tesiuit
nouveaux. Eh bien, ces nombreux pèlerinages, qui ont oc-
l'upé nos plur> belles saisons et fait de nous comme une soile
de(le Juif err^mt l'art, une course en fiacre à rû\euue Mon-
taigne les remplace aisément, et vous en apprenez plus en
quatre heures que nous ne l'avons fait en quinze années.