Les Bulgares peints par eux-memes; documents et commentaires recueillis et rédigés
336 pages
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LES BULGARES PEINTS PAR EUX-MÊMES COMMENTAIRESDOCUMENTS ET RECUEILLIS ET REDIGES PAR KUHNEVICTOR DEPRÉFACE AUGUSTE GAUVAIN C'«LIBRAIRIE PAYOT & PARISLAUSANNE 1061 B^ S*-Germain,Rue de Bourg,1, 1917 IL 2-*^ LES BULGARES PEINTS PAR EUX-MÊMES DOCUMENTS ET COMMENTAIRES RKCL'BILLIS ET RKDIGÉS PAR VICTOR KUHNE PRÉFACE DE AUGUSTE GAUVAIN LIBRAIRIE PAYOT & G'« LAUSANNE PARIS 1, Rue de Bourg, 1 BBEBT PKEFACE va avoir d'excuseGrâce à M. Victor Kuhne, personne ne plus Avant l'automne les per-pour défendre la cause bulgare. 1914, pouvaient hésiter sur lesonnes incomplètement renseignées Après l'ouverture des hosti-caractère de la politique bulgare. Alliés, toute hésitation devait dis-lités entre la Turquie et les de Sofia de prendre parti,paraître devant le refus du Cabinet récompenses, contre ses anciensmoyennant de somptueuses effet, pour tout observateuroppresseurs. Il était évident, en et ses minisires ne voulaientréfléchi que, si le tzar Ferdinand reprendre Andrinople et la ligne Enos-pas saisir l'occasion de ou indirectement,Midia, c'est qu'ils étaient déjà, directement avec l'Allemagne. Pour acquérirliés avec les Turcs, c'est-à-dire voir et de toucher lescette conviction, il n'était nul besoin de lors que les Bulgares dédai-papiers enregistrant l'accord. Dès siège de laquelle ils s'é-gnaient la capitale de la Thrace, au 1912-1913, était certain qu'ilstaient acharnés durant l'hiver il satisfaire ailleurs de plusavaient d'autre part l'assurance de à cœur.

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LES
BULGARES
PEINTS PAR EUX-MÊMES
COMMENTAIRESDOCUMENTS ET
RECUEILLIS ET REDIGES PAR
KUHNEVICTOR
DEPRÉFACE
AUGUSTE GAUVAIN
C'«LIBRAIRIE PAYOT &
PARISLAUSANNE
1061 B^ S*-Germain,Rue de Bourg,1,
1917IL
2-*^LES
BULGARES
PEINTS PAR EUX-MÊMES
DOCUMENTS ET COMMENTAIRES
RKCL'BILLIS ET RKDIGÉS PAR
VICTOR KUHNE
PRÉFACE DE
AUGUSTE GAUVAIN
LIBRAIRIE PAYOT & G'«
LAUSANNE PARIS
1, Rue de Bourg, 1 B<» S»-Germain, 106
1917^
OUVRAGE DU MÊME AUTEUR :
Ceux dont on ignore le martyre
(Les Yougoslaves et la guerre)
—Les Yougoslaves et leurs oppresseurs. Luttes culturelles des Yougoslaves en Bosnie-
— — Les paysHerzégovine. Evénements contemporains en Serbie. attentats en yougo-
slaves. — L'attentat de Saraïevo. — Les procès de haute trahison contre les Y^oogo-
— — — — Le grand procès de Banialouka. Conclusion. Annexes. Le martyre
continue.
: fr. 50Prix 3
(SUlSSli)KUNDIG, GENÈVEIMPRIMERIE AI>BEBTPKEFACE
va avoir d'excuseGrâce à M. Victor Kuhne, personne ne plus
Avant l'automne les per-pour défendre la cause bulgare. 1914,
pouvaient hésiter sur lesonnes incomplètement renseignées
Après l'ouverture des hosti-caractère de la politique bulgare.
Alliés, toute hésitation devait dis-lités entre la Turquie et les
de Sofia de prendre parti,paraître devant le refus du Cabinet
récompenses, contre ses anciensmoyennant de somptueuses
effet, pour tout observateuroppresseurs. Il était évident, en
et ses minisires ne voulaientréfléchi que, si le tzar Ferdinand
reprendre Andrinople et la ligne Enos-pas saisir l'occasion de
ou indirectement,Midia, c'est qu'ils étaient déjà, directement
avec l'Allemagne. Pour acquérirliés avec les Turcs, c'est-à-dire
voir et de toucher lescette conviction, il n'était nul besoin de
lors que les Bulgares dédai-papiers enregistrant l'accord. Dès
siège de laquelle ils s'é-gnaient la capitale de la Thrace, au
1912-1913, était certain qu'ilstaient acharnés durant l'hiver il
satisfaire ailleurs de plusavaient d'autre part l'assurance de
à cœur. Cet ailleurs,vastes convoitises leur tenant davantage
c'est-à-dire l'alliée de lac'était en première ligne la Serbie,
paroles et les actes les pa-Triple Entente. Tout le criait, les ;
réclamaient l'occupationroles des journaux de Sofia qui
»actes des < comitadjis qui, pre-immédiate de la Macédoine, les
comme base d'opérations, se livraientnant le territoire bulgare
destructions sur le territoire serbe.à des incursions et à desIV
Les diplomates de la Triple Entente se fermèrent les yeux
et les oreilles. Entichés du projet de reconstitution de la Ligue
Balkanique de 191:2, ils traitèrent la Bulgarie en future alliée.
Ils s'efforcèrent de gagner son roi, puis d'agir sur le roi par le
peuple. Les deux sortes de tentatives étaient destinées à
échouer. Le roi et le peuple s'étaient liés volontairement, après
mûre réflexion, au système austro-allemand. On ne voulut pas
le croire en Occident, parce qu'on s'y imaginait que le pays
affranchi par la Bussie en 1876-1878 conservait à l'égard de sa
libératrice des sentiments filiaux. Ce raisonnement était puéril.
Il dénotait chez ses auteurs un manque total de psychologie
politique. En réalité, presque tous les hommes politiques bul-
gares faisaient de la politique anti-russe. Une seule différence
les séparait sous ce rapport. Les uns disaient franchement que
la Bulgarie devait s'appuyer sur l'Autriche-Hongrie contre la
Serbie afin de s'agrandir en Macédoine et de prévenir l'encer-
clement du jeune royaume par l'occupation russe de Constan-
linople et des Dardanelles. Les autres voulaient d'abord se
servir de la Bussie contre la Turquie afin d'être mieux en me-
sure de mater ensuite les Serbes et les Grecs. Les complai-
sances inépuisables des Busses envers les hommes de Sofia et
leurs mauvais procédés à l'égard des Serbes et des Grecs furent
deux aberrations. Le mirage byzantin troubla les cerveaux des
impérialistes de droite et de gauche. Les événements d'aujour-
d'hui montrent à quel point étaient artificielles les aspirations
« »mystiques vers Constantinople MM. Sazonov et Miliou-que
kov déclaraient irrésistibles.
L'un des principaux mérites du livre de M. Kuhne est de
mettre à nu l'erreur fondamentale du parti Milioukov dans
celte question. Ce parti en voulait beaucoup aux rares Français
et Anglais qui dénonçaient les dangers de la politique bulgare.
Il leur reprochait de compromettre l'accord des Alliés avec
la Bulgarie en encourageant la résistance de la Serbie et
de la Grèce aux concessions territoriales en Macédoine. Or
c'est lui-même, ce sont MM. Sazonov et Milioukov qui ontle plus indisposé les Bulgares, au cours des négociations de
1915, en proclamant les prétentions, les droits de la Russie
sur Constantinople et les Détroits. Cela résulte des nom-
breuses citations reproduites par M. Ruhne. Car M. Kuhne n'a
pas fait œuvre de polémiste. Il a seulement constitué un dos-
sier avec des pièces bulgares. Il nous rapporte ce qu'ont dit les
Bulgares qualifiés;les plus il nous met sous les yeux ce qu'ils
ont écrit. quiCe n'est pas lui qui argumente, qui apprécie,
juge. Ce Malinoff,sont MM. Radoslavofî, Tontcheff, Ghénadieff,
Daneff; représentantsc'est le généralissime Jékoff, ce sont les
de Ferdinand P^* à l'étranger et les organes du gouvernement. Ce
sont même les socialistes, en qui l'on aimait à voir des adver-
saires irréductibles du roi Ferdinand. Voici, par exemple, ce
orthodoxes.qu'écrivait le député Blagoïeff, chef des socialistes
Détroits« La domination sur Constantinople et sur les englobe
aussi la sur la Bulgarie... Il a cependant des partis eny
envers la Bul-Bulgarie qui s'imaginent que, si la politique russe
tels quegarie a été mauvaise, c'est parce que des réactionnaires
Sazoïiov l'ont dirigée. Ils croient que cette politique cesserait d'être
connu des Bul-dangereuse si le professeur Milioukov, l'ami bien
direction. Cesgares et le chef des libéraux russes, lui imprimait sa
exposées ces jours-ci dans le Mir et le Freporetz. Cetteidées ont été
qu'insoutenable. La Riissielibé-idéologie est tout aussi dangereuse
dange-rale et bourgeoise avec F. Milioukov à sa tête, est encore plus
»reusepour les Balkans et la Bulgarie quela Russie réactionnaire.
Rados-Le 11 avril 191G, les Narodnl Prava, journal de M.
le 24 marslavoff, commentaient ainsi le discours prononcé
précédent à la Douma par M. Milioukov ;
« visant réparation des injustices cau-Les vœux de Milioukov la
ne détruirontsées à la Bulgarie restent des phrases creuses qui
dejamais la tendance fondamentale de la politique balkanique la
Russie qui est d'arriver à travers la Roumanie et la Bulgarie jus-
Milioukov lui-même, s'il étaitqu'aux Dardanelles et à la mer Egée.
laau gouvernail de la politique russe, irait droit par-dessus
Bulgarie afin que la Russie obtienne la mer ouverte que Milioukov
que les autres. La différence est peut-être queréclame aussi bien
Milioukov agirait avec plus de ruse. Il bernerait la Bulgarie pour
l'attribution de la Macédoine pour pouvoir pi'endre Constantinople,VI
—après, par la force de l'évolution naturelle par laquelle le pluset
—du plus faible Milioukov trouverait trèsfort s'emparera juste
la »que la Russie mît aussi main sur la Bulgarie et la Macédoine.
C'est la crainte de la Russie qui a réconcilié la Bulgarie avec
la Turquie. A Sotia, depuis qu'on a manqué le coup de Tcha-
taldja en 1912, on désire que les Turcs restent à Gonstantinople.
Dès lors qu'on n'a pu aller soi-même, on ne veut pas quey
ded'autres s'y établissent. Dans le libérateur 1878, on ne re-
veut devenirconnaît pas un ami ; on voit un protecteur qui un
instrument. On prétendmaître. Or, on ne veut pas être un
devenir maître son tour. On veut régner sur les Balkans. Laà
fourvoyée. arriveradiplomatie russe s'est complètement Pour
Bulgarie avecses fins elle aurait dû tenir la en échec la Serbie,
au contrairela Roumanie et la Grèce. Elle s'est appliquée à
contrecarrer ces trois puissances. Quant au parti Milioukov, il
a cru qu'il détournerait la Bulgarie de la Marmara en lui li-
vrant la Macédoine. Plus il sentait ses amis de Sofia inquiets
sujet des Détroits, plus il accentuait sa pression sur la Ser-au
bie et la Grèce pour déterminer ces deux puis

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