Les collections d Insulinde du Musée de l Homme. Inventaire sommaire d un trésor méconnu (1ère partie) - article ; n°1 ; vol.62, pg 163-208
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Les collections d'Insulinde du Musée de l'Homme. Inventaire sommaire d'un trésor méconnu (1ère partie) - article ; n°1 ; vol.62, pg 163-208

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Archipel - Année 2001 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 163-208
Christian Pelras
The ethnographie collections of artefacts originating from the Malay world, or Insulindia (present-day Malaysia, Indonesia and the Philippines) owned by the Musée de l'Homme in Paris comprise 10,215 items and can be compared with similar collections in many European museums. In 1878, at the time of the creation of the Musée d'Ethnographie du Trocadéro which predated the Musée de l'Homme (created in 1937), there were only 64 Insulindian items. In 1918 their number had climbed to 2,833, and in 1950 to 5,206. Since then, their number has nearly doubled, reaching more than three times the Polynesian collections in the same museum.
This article is a preliminary description of this collection, at a time when it is about to be transferred, together with other exotic collections, to a brand new Musée des Arts et Civilisations which will be mainly devoted to the creations of primeval art. The article first records the way the collection grew out of donations and other acquisitions over more than a century, and second, reviews the contents of the collections by ethnic groups. The second installment of the article will be published in Archipel No. 63.
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Christian Pelras
Les collections d'Insulinde du Musée de l'Homme. Inventaire
sommaire d'un trésor méconnu (1ère partie)
In: Archipel. Volume 62, 2001. pp. 163-208.
Abstract
Christian Pelras
The ethnographie collections of artefacts originating from the Malay world, or "Insulindia" (present-day Malaysia, Indonesia and
the Philippines) owned by the Musée de l'Homme in Paris comprise 10,215 items and can be compared with similar collections in
many European museums. In 1878, at the time of the creation of the "Musée d'Ethnographie du Trocadéro" which predated the
Musée de l'Homme (created in 1937), there were only 64 Insulindian items. In 1918 their number had climbed to 2,833, and in
1950 to 5,206. Since then, their number has nearly doubled, reaching more than three times the Polynesian collections in the
same museum.
This article is a preliminary description of this collection, at a time when it is about to be transferred, together with other exotic
collections, to a brand new Musée des Arts et Civilisations which will be mainly devoted to the creations of "primeval art". The
article first records the way the collection grew out of donations and other acquisitions over more than a century, and second,
reviews the contents of the collections by ethnic groups. The second installment of the article will be published in Archipel No. 63.
Citer ce document / Cite this document :
Pelras Christian. Les collections d'Insulinde du Musée de l'Homme. Inventaire sommaire d'un trésor méconnu (1ère partie). In:
Archipel. Volume 62, 2001. pp. 163-208.
doi : 10.3406/arch.2001.3669
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_2001_num_62_1_3669Christian PELRAS
Les collections d'Insulinde du Musée de l'Homme 0)
Inventaire sommaire d'un trésor méconnu (1ère partie)
Quand on évoque les collections ethnographiques provenant d'Insulinde
existant en Europe, on pense immédiatement à celles qui sont conservées
dans les prestigieux Musées du Royaume-Uni (British Museum de Londres,
Pitt Rivers Museum d'Oxford), des Pays-Bas (Amsterdam, Leyde,
Rotterdam), d'Allemagne (Cologne, Hambourg, Berlin), d'Autriche
(Vienne), du Danemark (Copenhague), de Suède (Gôteborg, Stockholm) ou
de Russie (Saint-Pétersbourg); on pense rarement à celles qui sont conser
vées en France - tant à Paris qu'en province. Or, ces collections sont beau
coup plus importantes qu'on ne pourrait le croire en ne s'en tenant qu'à ce
1. Le présent article (dont est publiée ici la première partie, la deuxième devant paraître dans
Archipel 63) reprend en partie les données présentées par l'auteur à l'occasion de trois inter
ventions orales : 1) «The Indonesian objects of the Musée de l'Homme (Paris) : an almost
ignored collection», communication présentée le 6 octobre 1995 au Seminar on «The
Indonesian collections of European Museums : past, present and future», Rijksmuseum voor
Volkenkunde, Leiden (Pays-Bas) ; 2) « L'Insulinde au Département d'Océanie du Musée de
l'Homme », exposé présenté le 1 1 mars devant le groupe « Océanie » de la Mission de
Préfiguration du Musée des Arts et des Civilisations ; 3) une version modifiée et augmentée
de la communication (incluant la péninsule malaise) a été présentée le 15 décembre 1998
devant le groupe «Asie» de la susdite Mission de Préfiguration sous le titre «L'Insulinde
archipélagique et péninsulaire dans les collections du Musée de l'Homme ». Une version très
résumée de la première communication a été publiée sous le titre «Les objets indonésiens du
Musée de l'Homme», La Lettre de VAFRASE (Association Française pour la Recherche sur
l'Asie du Sud-Est), 39 (1996) pp. 3-9.
Archipel 62, Paris, 2001, pp. 163-208 164 Christian Pelras
qui en est montré dans les galeries permanentes ouvertes aux visiteurs ou à
l'occasion d'expositions temporaires.
Dans le présent article, l'auteur souhaite donner un premier aperçu de
celles qui se trouvent conservées en 2001 au Musée de l'Homme à Paris, au
moment où toutes les collections ethnographiques de ce musée - à l'excep
tion des collections européennes - vont être transférées avec celles du Musée
des Arts d'Afrique et d'Océanie au futur Musée du quai Branly. On sait en
effet que ce nouveau musée, que l'on ne connaît encore que sous son nom
provisoire de «Musée des Arts et des Civilisations», sera davantage orienté
vers les arts dits «premiers» et vers la mise en valeur des aspects esthétiques
des objets, qu'intéressé par leur usage quotidien, leurs technolo
giques, leurs particularités culturelles, leur signification sociale ou rituelle -
en bref, tout ce qui en fait les témoins, souvent humbles mais parfois irrem
plaçables, de populations dont ils constituent en quelque sorte les archives
muettes. Et même si l'avenir modifie ces options de départ, il n'en reste pas
moins que ce transfert marque la fin de toute une époque.
Cet article embrassera l'histoire des deux institutions qui se sont succédé
en un même lieu sur la colline de Chaillot à Paris - tout d'abord le «Musée
d'Ethnographie du Trocadéro», fondé en 1878(2) - une date relativement tar
dive si on la compare avec celle des grands musées ethnographiques euro
péens, puis transformé en «Musée de l'Homme» à l'occasion de
l'Exposition Universelle de Paris en 1937 (3).
Les chiffres qui seront indiqués ci-dessous résultent d'un pointage syst
ématique mais assez rapide des objets, conservés en 1998 dans ce musée, que
j'ai identifiés comme provenant de l'une des régions constituant l'Insulinde.
Cependant plusieurs facteurs empêchent d'atteindre à une exactitude abso
lue. Tout d'abord, certaines collections (en particulier les plus anciennes)
regroupent des objets dont les provenances ne sont pas toujours bien préci
sées, ni toujours exactes, ni toujours dignes de foi. D'autre part il n'est pas
toujours facile de repérer tel ou tel objet isolé au milieu de certaines listes
d'inventaire qui ne suivent pas un ordre systématique. Il arrive aussi que plu
sieurs objets récoltés ensemble, mais qui pourraient exister isolément ou être
interchangés pour entrer dans d'autres combinaisons (p. ex. des pièces de
vêtements, des marionnettes de wayang), figurent sous un même numéro
d'inventaire, - auquel cas je les ai considérés comme des objets distincts. À
2. Sur la création du Musée du Trocadéro, voir Dias, 1991 : 163 et 168-174; Hamy, 1880 a et
b, et 1891 ; Verneau, s.d.
3. Sur la création du Musée de l'Homme, voir Anonyme, 1976; Rivet, 1931 ; Rivet et
Rivière, 1930.
Archipel 62, Paris, 2001 Les collections d'Insulinde du Musée de l'Homme 165
l'inverse, il arrive que les diverses parties d'un objet complexe (p. ex., les
pièces d'un métier à tisser, même démonté) ou des éléments d'un ensemble
de pièces conçues pour ne pas être utilisées l'une sans l'autre (p. ex. une pai
re de boucles d'oreilles, le couvercle d'une boîte ou les baguettes d'un tam
bour) soient enregistrés séparément - auquel cas je les ai comptés comme
des parties d'un seul item. Par conséquent, les chiffres indiqués ci-après sont
quelque peu différents de ce qu'aurait donné un simple comptage des fiches
d' inventaire^) et ils restent tous révisables. D'autre part, une étude plus fine
de beaucoup de collections pourrait certainement amener à modifier les attr
ibutions qui ont été données à un certain nombre d'objets. Le lecteur est donc
invité à ne considérer cet article que comme un travail provisoire, dans
l'attente que soit publié un véritable catalogue détaillé, qui ne saurait être
qu'une œuvre collective de longue haleine (5).
L'aire insulindienne
L'expression «collections d'Insulinde» nécessite une explicitation préa
lable sur ce que j'entends ici par «Insulinde». On sait qu'en français, au sens
strict, ce terme désigne les îles situées au large de l'Asie du Sud-est continent
ale à l'exclusion de la Nouvelle Guinée et de l'Australie - soit la région du
monde (dite en indonésien Nusantara) que les Européens ont aussi appelée,

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