Les colombes de Déméter à Philadelphie-Amman  - article ; n°1 ; vol.66, pg 337-348
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Les colombes de Déméter à Philadelphie-Amman - article ; n°1 ; vol.66, pg 337-348

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Description

Syria - Année 1989 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 337-348
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P.-L. Gatier
Anne-Marie Vérilhac
Les colombes de Déméter à Philadelphie-Amman
In: Syria. Tome 66 fascicule 1-4, 1989. pp. 337-348.
Citer ce document / Cite this document :
Gatier P.-L., Vérilhac Anne-Marie. Les colombes de Déméter à Philadelphie-Amman . In: Syria. Tome 66 fascicule 1-4, 1989.
pp. 337-348.
doi : 10.3406/syria.1989.7116
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1989_num_66_1_7116LES COLOMBES DE DÉMÉTER À PHILADELPHIE-AMMAN
PAR
P.-L. Gatier et A.-M. Vérilhac
Deux nouvelles inscriptions grecques, trouvées dans une nécropole de Philadelphie,
fournissent un témoignage important sur la vie religieuse et culturelle dans cette cité de
l'Arabie romaine au 11e siècle de notre ère1.
Le site de Rajib, dit également Raqim, à 6 km au sud -sud-est d'Amman, est celui
d'une vaste nécropole romaine s'étendant sur une longue colline rocheuse qui domine, au
sud, une plaine fertile. Plusieurs tombeaux creusés dans le roc présentent une façade
monumentale sculptée et l'un d'eux a été aménagé en sanctuaire musulman surmonté
par une mosquée. La légende des Sept Dormants y a en effet été localisée et cette partie
du site est nommée el-Kahf («la grotte») ou Ahl el-Kahf («les gens de la grotte»)2. A
environ 800 mètres à l'est de cette grotte on avait déjà trouvé, sur une petite eminence,
des traces de murs, des citernes, dont l'une voûtée et construite en grand appareil, et des
tombeaux-grottes. Des travaux de construction accomplis pendant l'automne et l'hiver
1987 ont révélé en ce lieu d'autres installations, dont des tombes et, semble-t-il, un
pressoir avec une mosaïque grossière et une cuve en basalte ainsi que divers fragments
architecturaux, colonnes et chapiteaux de type dorique. Tous ces vestiges ont subi
beaucoup de bouleversements et de destructions. Les deux blocs portant les inscriptions
ont également été découverts au cours de ces travaux.
1. Nous remercions le Dr Adnan Hadidi, Directeur du Inscriptions de la Jordanie, II, Paris, 1986, p. 70-71 ; une
Département des Antiquités, qui nous a informés de la seule inscription grecque était connue, depuis le xix« siè-
découverte et nous a fourni des photographies et un cle, sur un fragment de sarcophage (P.-L. Gatier, ibid.,
estampage pris par M.Jacques Seigne. C'est à sa n° 55). Cf. R.G. Khouri, Amman, a Brief Guide to the
demande que nous publions ici ces inscriptions. Nous Antiquities, Amman, 1988, p. 27-30, avec des photogra-
remercions également M. Hani Khair, propriétaire de phies de la grotte des Sept Dormants et, sur la
l'inscription n° II. couverture, d'une autre façade de tombeau.
2. Pour le site et la bibliographie voir P.-L. Gatier, 338 SYRIA [LXVI
Bloc de dimensions inconnues. L'inscription B est gravée dans un cartouche rectangulaire à queues-
d'aronde bordé par une double moulure; les inscriptions A, C et D, en lettres plus petites, occupent
respectivement l'espace au-dessus du cadre, l'espace au-dessous et l'angle supérieur droit du bloc. D'après
une photographie; la pierre aurait disparu (fig. 1).
A. 0e6ç. 'AyaÔY] Tu/T). Zeùç
B. 'Ap((7TCt)V
TOÇ TOU
«rei Par'
G. "Exei (?) XÉOouç (jteyàX(ouç) <7Tepe(i(vioo<;) .. AO 7T6>pou
D.
•X- M, E
Nous n'avons disposé que de clichés médiocres, trop pâles.
A. Il n'est pas exclu que la ligne soit entièrement lisible, même si quelques lettres sont assez effacées. A
la fin nous ne distinguons que la haste gauche de Vêla et la haste du rho.
C. Une bonne photographie eût probablement permis de déchiffrer le début ; notre lecture des deux
premières lettres n'est pas parfaitement assurée, il semble qu'il y ait une haste entre epsilon et khi, mais ce
peut être un trait accidentel. Les deux adjectifs sont abrégés et ce qui les suit fait difficulté. Après mu un
éclat de la pierre a été emporté, on voit une boucle de rho ou de bêla suivie d'une autre boucle ou d'un
omicron placé en haut de la ligne. La coupe <x<p 7«opou n'est pas impossible, mais on peut penser plutôt à un
autre mot abrégé ; en tout cas on ne peut supposer un mot en -a suivi du chiffre 0 représentant le nombre de
blocs, car une telle mention serait sans parallèle.
A. Dieu. Bonne Fortune. Zeus Sauveur.
B. Ariston, fils de Clément, petit-fils d' Ariston, a construit en souvenir.
An 202
C. Il a de grands bloc solides ... de poros.
D. Dépense totale : 15000 deniers
Cette première inscription, trouvée non loin de la seconde et mentionnant le même
personnage, fournit, dans sa brièveté, des éléments d'une importance capitale : d'abord
la date, l'an 202 selon l'ère municipale de Philadelphie, c'est-à-dire 139/1403, ensuite le
caractère funéraire des constructions entreprises par Ariston, enfin la somme totale
3. On place le début de l'ère de Philadelphie en 63 ou C. H. Kraeling, Gerasa, City of the Decapolis, New
en 64 a.C. ; la première date paraît préférable. L'écriture Haven, 1838) et d'un autre, avec ligatures, daté de 150
est très proche de celle d'un texte sans ligatures daté de (P.-L. Gatier, Inscr. de la Jordanie, n° 17).
130 (C. B. Welles, The inscriptions, n° 58 in LES COLOMBES DE DÉMÉTER À PHILADELPHIE-AMMAN 339 1989]
Fig. 1. — L'inscription n° I.
déboursée pour l'ensemble de ces bâtiments ainsi que le matériau utilisé. Une telle
précision est inhabituelle, mais son motif est assez clair. Les photographies montrent
qu'il s'agit de calcaire fin. Ariston a voulu faire savoir qu'au lieu de se contenter du
calcaire local, assez grossier, il a fait venir d'ailleurs une pierre de meilleure qualité, plus
onéreuse.
En revanche les noms ne sont pas assez significatifs pour permettre d'identifier le
personnage4. Nous ignorons qui reposait dans la tombe. Le monument devait porter une
troisième inscription, l'épitaphe, sans doute en vers. L'hypothèse la plus vraisemblable
est qu'Ariston l'a consacré à son père. En outre, indépendamment des difficultés de
4. Les deux noms sont connus dans la région. Pour Clément cf. IGLS, 9422 (Bostra) ; Waddington, Inscr. de
Ariston cf. C.B. Welles, Gerasa, The Inscr., 32 (l'in la Syrie, 2413 i (Sanamein) ; la présence de ce nom
scription a été retrouvée, le nom est bien Ariston et non d'origine latine à Philadelphie s'explique par l'intégration
Aristion), 45-46, 61, 74, 167. En outre un rhéteur de ce ancienne de la cité dans la province de Syrie, dès avant
nom, originaire de Gérasa, est connu grâce à Etienne de 63 a.C, avant son rattachement à la province d'Arabie,
Byzance s.v. Gerasa, citant Philon de Byblos. Pour créée en 106. Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. — Estampage (J. Seigne) de l'inscription n° II.
Fig. 3. — L'inscription n° II (détail). LES COLOMBES DE DÉMÉTER À PHILADELPHIE-AMMAN 341 1989]
Fig. 4. — L'inscription n° II.
lecture, un point reste obscur. L'inscription C se termine par un chiffre, 20000, or D
donne le montant de la dépense totale, 15000 deniers. Faut-il alors voir dans 20000 autre
chose qu'une somme, puisqu'il n'y a pas ici le sigle du denier? Mais pour le nombre des
blocs c'est un chiffre beaucoup trop élevé. Il n'est d'ailleurs pas d'usage d'indiquer sur un
monument le nombre de pierres utilisées pour le construire ; on se contente de préciser la
somme qu'il a coûté5.
5. Bon nombre d'inscriptions funéraires de Syrie Princeton University, Archaeological Expeditions ..., Ill,
indiquent le coût du tombeau : cf. W. H. Waddington, Greek and Latin Inscriptions, A, Leiden, 1921, n°» 177,
Inscriptions grecques et latines de la Syrie, nM 1999, 2000, 787-10, 787-14).
2037, 2537 a ; E. Littmann, Syria, Publications of the I
|
SYRIA [LXVI 342
II
Bloc de calcaire légèrement éraflé sur les bords ayant fait partie d'une construction;
0,55 x 0,74 x 0,41. L'inscription est gravée dans un cartouche rectangulaire à queues-d'aronde bordé d'une
triple moulure ; la ligne de prose occupe le bord supérieur du cadre et les lettres Z et H les queues-d'aronde ;
h.l. : 2-3 (1. 1) à 1 (dernière ligne) (fig. 2, 3 et 4).
['Aya]09) Tux?)- 0eôç
A. Tiç as PpoTtov Trofyae, nek&pis ; — Aïoç '

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