Les constructions d Innocent III et de Nicolas III sur la colline Vaticane - article ; n°1 ; vol.71, pg 359-376
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Les constructions d'Innocent III et de Nicolas III sur la colline Vaticane - article ; n°1 ; vol.71, pg 359-376

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1959 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 359-376
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 61
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

D. Redig de Campos
Les constructions d'Innocent III et de Nicolas III sur la colline
Vaticane
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 71, 1959. pp. 359-376.
Citer ce document / Cite this document :
Redig de Campos D. Les constructions d'Innocent III et de Nicolas III sur la colline Vaticane. In: Mélanges d'archéologie et
d'histoire T. 71, 1959. pp. 359-376.
doi : 10.3406/mefr.1959.7455
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1959_num_71_1_7455■
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LES CONSTRUCTIONS
D'INNOCENT III ET DE NICOLAS III
SUR LA COLLINE VATICANE
PAR
D. Redig de Campos
Pendant ces derniers vingt-cinq ans la partie la plus ancienne
des palais du Vatican, celle qui entoure le Cortile del Pappagallo,
a été l'objet de nombreux travaux de réparation. Les recherches
que j'ai pu faire au cours de ceux-ci m'ont permis de reprendre les
études de F. Ebrle et de H. Egger concernant les constructions
d'Innocent III et de Nicolas III sur la colline au Nord de Saint-
Pierre1, et d'en corriger, préciser et compléter les résultats. Dans
les pages qui suivent je me propose de retracer l'histoire de ces
bâtiments, en tenant compte des nouvelles données.
Innocent III (Conti, 1198-1216).
Il convient de rappeler ici qu'avant le xme siècle nous ne savons
rien d'une résidence pontificale située sur la colline au Nord de
la Basilique, connue alors sous le nom de Mons Saccorum2. Les
édifices construits par Symmaque (498-514) et par Eugène III
(1145-1153) se trouvaient tous dans les environs immédiats de
1 F. Ehrle-H. Egger, Der Vatikanische Palast in seiner Entwicklung
bis zur Mitte des XV. Jahrhunderts, Biblioteca Apostolica Vaticana,
1935 (citation abrégée : Ehrle-Egger).
2 Sur la dénomination de cette colline et des deux autres comprises
dans l'enceinte des murs Léoniens, le Mons Geretulus et le Mons Sancti
Aegidii, cf. Ehrle-Egger, p. 41-44. 360 D. REDIG DE CAMPOS
t. Saint-Pierre et n'étaient normalement destinés qu'à des séjours
temporaires des papes, à l'occasion des grandes solennités liturgiques
ou lorsque des troubles politiques rendaient peu sûr le palais
du Latran, résidence officielle des pontifes depuis Constantin.
Les Gesta Innocenta nous conservent la liste des locaux et
édifices construits apud sanctum Petrum par ce pape, forcé par
l'instabilité de la situation politique romaine à s'éloigner fréquem
ment du Latran. Voici le passage qui nous intéresse : Quia vero
non tantum honor abile sed utile censuit, ut summus pontifex eciam
apud sanctum Petrum palacium dignum haberet, fecit ibi fieri
domos, istas de novo : capellaniam, cameram et capellam, panetta-
riam, butilleriam, coquinam et marescalciam, domos cancéllarii
camerarii et helemosinarii ; aulam autem confirmari praecepit
ac refici longiam, totumque palacium claudi mûris et super portas
erigi turres. Emit eciam domum intra clausuram palacii, quam
ad habitacionem medici depuiavit1.
Il s'agit donc de travaux de réparation dans le palais d'Eu
gène III (consolidation des murs de la grande salle et transformation
d'une « loggia ») et de dix locaux construits de novo pour la suite
du pape. Tout était prêt avant l'été 1208, date finale de la rédac
tion des Gesta Innocenta, écrits par un fonctionnaire anonyme
de la cour romaine et terminés entre les mois de juin et d'août
de cette année2.
Il semble difficile d'admettre que cet ensemble imposant pût
trouver place sur l'étroite bande de terrain restée libre entre le
Mons Saccorum et la basilique de Saint-Pierre avec son episco-
pium, flanqués de la Via Cornelia. D'après Vasari, une partie
au moins de ces constructions s'élevait sur la colline. Dans sa
biographie d'Arnolfo di Cambio il écrit· en effet : « Fece poi fare
Innocenzio III in sul monte Vaticano due palazzi, per quel che
1 Cf. Ehrle-Bgger, p. 33-34, et Migne, Patr. lat., vol. 214, col. ccxi,
n. cxLVi.
* Cf. Ehrle-Egger, p. 33. '
LES CONSTRUCTIONS D'INNOCENT III ET DE NICOLAS III 361
si è potuto vedere, di assai buona maniera : ma perché da altri
papi furono rovinati, e particolarmente da Niccola V, che disfece
e rifece la maggior parte del palazzo, non ne diro altro, se non
che si vede una parte d'essi nel torrione tondo, e parte nella
sagrestia vecchia di San Piero1. »
Ce renseignement est un peu confus, mais il contient des indi
cations précieuses (l'allusion au « monte Vaticano »), confirmées
par de récentes découvertes. Au cours des travaux de restaura
tion exécutés dans la chapelle de Nicolas V (dite aussi de Fra
Angelico) et qui se sont étendus aux deux locaux correspondants
des étages inférieurs, on a pu constater que celle-ci est aménagée
dans l'espace du quatrième et cinquième étage d'une tour médié
vale (fig. 1 Β). Les mesures de cette construction sont les suivantes : ■fi
hauteur 27 mètres environ (la partie terminale manque), longueur
6m70 et largeur 5m10. Elle fait bloc avec l'extrémité Est de la paroi
Nord de la salle Ducale (fig. 1 A) et ses murs sont construits dans
le même matériau : des briques de tuf d'environ 13 χ 15 centi
mètres. Il faut en conclure que la tour et la première partie de
cette salle (aula tertia) formaient à l'origine un seul et même
édifice2, la seconde partie étant d'une époque différente, comme
on verra plus tard. L'épaisseur des murs augmente vers le bas, en
1 G. Vasari, Vite (édition G. Milanesi), vol. I, Firenze, 1878, p. 276.
F. Bonanni, Numismata Summorum Pontificum Templi Vaticani fabri
cant indicantia, Romae, 1696, p. 229, attribue le plan du palais d'In
nocent III à Arnolfo di Cambio (qui vivait dans la deuxième moitié
du xme siècle), peut-être parce que Vasari en parle dans la vie de cet
artiste. Ni Ehrle ni Egger ne mentionnent ce curieux passage de Vasari,
mais Egger, dans un appendice au chapitre m, soutient, contre l'opinion
d'Ehrle, que les nouveaux édifices d'Innocent III occupaient déjà,
au moins en partie, la colline où, soixante-dix ans plus tard, devait
surgir le palais de Nicolas III. Il attribue même à cette période initiale
la construction des salles voûtées au rez-de-chaussée de l'aile Sud de
la cour du Pappagallo, et de celle qui se trouve au-dessous de la Sala
Regia (cf. Ehrle-Egger, p. 51-52).
2 Sur la dénomination médiévale de cette salle et d'autres locaux
du Vatican, cf. Ehrle-Egger, p. 144 et suiv. (Ortsregister).
' \
γ. ij 362 D. RED IG DE CAMPOS
créant à chaque étage un saillant intérieur sur lequel s'appuyaient
autrefois les poutres des échafaudages qui tenaient lieu de plan
chers. Un de ces saillants est encore visible dans la chapelle de
Fra Angelico, entre les deux cycles superposés de ses fresques.
On construisait de la sorte les tours de défense, afin de pouvoir
les rendre rapidement inutiles à l'ennemi victorieux, en incen
diant les charpentes avant la retraite.
Vers 1278 cette tour fut incorporée dans l'aile Est (encore con
servée, comme on dira bientôt) de la nouvelle résidence de Nico
las III, et le point de jonction entre les deux murs, de facture
identique, a été retrouvé sous l'enduit de l'arc de passage entre
les cours du Pappagallo et de Saint-Damase 1 (pi. Ill, fig. 1).
Étant donné ce caractère particulier, il est très probable que
la tour et l'édifice auquel elle est adossée constituaient autrefois
un ouvrage de la ceinture fortifiée dont Innocent III avait en
touré « tout le palais », comme atteste le passage des Gesta cité
plus haut. Cette deuxième ligne de défense à l'intérieur des murs
Léoniens et à peu de distance de leur tracé semble bien indiquée,
d'une façon un peu sommaire et fantaisiste, dans le plan de Rome
dessiné par A. Strozzi en 1474 2. A cette même ceinture devait
encore appartenir une autre tour, construite elle aussi en «tufelli »,
et dont les ruines sont adossées à la « Maison du Jardinier », située
sur la colline à l'Ouest de l'abside de Saint-Pierre, colline qui
portait alors le nom de Mons Geretulus*.
1 Ce point de jonction a été photographié et l'enduit a été remis
en ayant soin de laisser une zone libre pouf témoigner de ce que nous
venons de dire. Cf. D. Redig de Campos, Relazione, dans Rendiconti
della Pontificia Accademia Romana di Archeologia, XXIII-XXIV
(1947-1949

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