Les dernières années du calendrier pré-julien - article ; n°1 ; vol.27, pg 13-32
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Publications de l'École française de Rome - Année 1976 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 13-32
20 pages

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Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 50
Langue Français
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Extrait

Monsieur Jean Beaujeu
Les dernières années du calendrier pré-julien
In: L'Italie préromaine et la Rome républicaine. I. Mélanges offerts à Jacques Heurgon. Rome : École Française de
Rome, 1976. pp. 13-32. (Publications de l'École française de Rome, 27)
Citer ce document / Cite this document :
Beaujeu Jean. Les dernières années du calendrier pré-julien. In: L'Italie préromaine et la Rome républicaine. I. Mélanges offerts
à Jacques Heurgon. Rome : École Française de Rome, 1976. pp. 13-32. (Publications de l'École française de Rome, 27)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1976_ant_27_1_1969JEAN BEAUJEU
LES DERNIÈRES ANNÉES DU CALENDRIER PRÉ-JULIEN
Les problèmes mineurs de l'histoire ne sont pas toujours ceux qui
suscitent les controverses les moins ardentes et les moins durables; celui
du décalage entre le calendrier romain officiel et le calendrier astronomique,
dans les vingt années qui ont précédé la réforme de César, en offre un exemple
bien connu: qu'importe, au fond, que les événements de cette période aient
eu lieu une vingtaine de jours plus tôt ou plus tard et que César ait eu à
corriger, en 708/46, un écart de 67 ou de 90 jours? Mais le débat con
cerne une période cruciale de l'histoire, il a mis aux prises et continue de
diviser les savants qui se sont donné pour tâche de l'étudier ou d'éditer les
textes qui permettent de la connaître, il intéresse également historiens, philo
logues, astronomes et spécialistes de la chronologie antique; à ce titre, on
nous pardonnera de dire notre mot sur ce problème agaçant et, par là-même,
excitant, sans oser prétendre que ce mot soit le dernier.
Les nombreux travaux qui, au siècle dernier, ont contribué à éclaircir
- parfois à obscurcir - la question, ont abouti à deux systèmes cohérents,
contradictoires et irréductibles l'un à l'autre: celui de l'astronome français
U. Le Verrier \ et celui de L. Holzapfel, vulgarisé par Groebe 2; depuis lors,
les érudits adoptent soit l'un soit l'autre, sans remettre en question les
méthodes de calcul3, et apportent occasionnellement un argument nouveau
à l'appui de l'un ou de l'autre; parmi les partisans du système Groebe, citons
1 Publié dans l'Histoire de Jules César, Guerre des Gaules, par Napoléon III (II, Paris
1866, p. 521-552) et dans l'Histoire de Jules César, Guerre civile, par C. Stoffel (II, Paris 1887,
p. 385-418).
2 L. Holzapfel, Römische Chronologie, Leipzig 1885; clairement présenté par P. Groebe
dans la Geschichte Roms in seinem Uebergang von der republikanischen zur monarchischen
Verfassung de W. Drumann (2e edit., Ill, Berlin 1906, p. 757-827).
3 Ces méthodes sont résolument balayées par un jeune professeur de l'Université d'Ottawa,
Pierre Brind'Amour, qui a eu la grande obligeance de nous communiquer, au moment où
le présent article allait être envoyé à l'impression, le manuscrit d'un ouvrage, à paraître pro- 14 JEAN BEAUJEU
T. Rice Holmes, St. Gsell, L. A. Constans, les auteurs de la Cambridge
ancient History, plus récemment E. J. Bickermann4 et A. E. Samuel5; entre
autres tenants du système Le Verrier, il faut mentionner C. Jullian, J. Car-
copino, dont le rayonnement lui a valu un regain de faveur en France,
A. Piganiol, converti par les raisons de J. Carcopino, J. Bayet, P. Fabre
(in edit. Caes. B.C., Paris 1947), J. Andrieu (in edit. Bell. Alex., Paris 1954),
A. Bouvet (in edit. Bell. Afr., Paris 1949), plus récemment P. Grimai, etc.
On peut admettre que les deux systèmes reposent sur des bases mathé
matiques solides et sont logiquement et minutieusement construits; en tout
cas, nous l'admettrons ici. Il n'y a pas d'autre raison de choisir entre l'un
et l'autre que leur aptitude à rendre compte de certaines données chronolo
giques concernant la période en question; ces données résultent de l'analyse
critique et de la confrontation judicieuse des textes que la sagacité des
chercheurs parvient à déceler et à exploiter. Mais il ne sera pas superflu
de rappeler d'abord les principales divergences entre les deux systèmes; les
tables de concordance dressées, pour chaque jour des années 691/63 à
709/45, par Le Verrier et par Groebe, font bien ressortir ces . . . discordances 6:
selon Le Verrier, Intercalation du Mercedonius eut lieu régulièrement, les
années paires, de 63 à 52 (+ 22 jours en 62, 58, 54; + 23 jours en 60,
56, 52); suivant Groebe, il y eut un mois intercalaire régulier, les années
chainement, sur Le Calendrier romain, des origines de la Ville à la rectification d'Auguste;
dans ce livre aux vues hardies, qui soulèvera sans doute de vigoureuses contestations, l'auteur
n'aborde pas de front la question traitée ici.
4 Chronology of the ancient World, Londres 1968, p. 47.
5 Greek and Roman Chronology. Calendars and years in classical Antiquity, in Handbuch
der klassischen Altertumswissenschaft fondé par I. von Mueller, I, 72, Munich 1972, p. 157.
6 Le Verrier, o.e. p. 524-552 (= 390-418); Drumann-Groebe, o.e. p. 780-825. On sait
que l'année du calendrier pré-julien comptait 355 jours: 7 mois de 29 jours + 4 mois de 31 jours
(mars, mai, juillet, octobre) + 1 mois de 28 jours (février) = 203 + 124 + 28; au bout de quatre
ans, le calendrier officiel prenait donc .10 1/4x4 = 41 jours d'avance sur le calendrier astrono
mique; comme dans la plupart des pays d'Orient et des cités grecques, les Romains recouraient
à l'intercalation périodique d'un mois supplémentaire: un an sur deux, en principe, on
substituait un mois, dit Mercedonius, aux quatre ou aux cinq derniers jours de février; ce mois
de 27 jours succédant, en principe, alternativement au 23 et au 24 février, cela revenait à
ajouter, tous les quatre ans, 22 + 23 = 45 jours aux 48 mois «réguliers»; c'était quatre
jours de trop! En réalité, l'intercalation n'obéissait pas à une règle stricte, et le collège des
pontifes, qui en avait la responsabilité, la maniait avec une certaine fantaisie, où les calculs
intéressés et les jeux d'influence jouaient un rôle non négligeable (cf. A. K. Michels, The
Calendar of the Roman Republic, Princeton 1967, p. 16 sq.; 147-172). - Pour simplifier, nous
emploierons l'expression «date réelle» pour désigner un jour donné de l'année astronomique,
converti en termes du calendrier julien. LES DERNIÈRES ANNÉES DU CALENDRIER PRÉ -JULIEN 15
impaires, de 63 à 58 (+ 23 jours en 63 et 59; + 22 jours en 61) 7, mais
l'intercalation fut omise en 57 et ne reprit qu'en 54 et 52 7 bls. Ensuite, il est
certain que les années 51 à 47 ne comportèrent pas d'intercalation et que
l'année 46 fut celle de la remise en ordre.
En conséquence:
1) pendant la période de 63 à 58, l'intercalation tomba sur les années
paires pour Le Verrier, sur les années impaires pour Groebe;
2) si l'année 57 fut une année courte l'un et pour l'autre (à
un jour près, l'avance du calendrier officiel sur le calendrier astronomique
en 697/57 apparaît identique chez Le Verrier - Kai. Apr. = 17 mars
astron. - et chez Groebe - Kai. Apr. =18 mars -), l'année 698/56 com
porta une intercalation de 23 jours à en croire Le Verrier et en fut exempte
suivant Groebe; d'où une différence de 23-1 = 22 jours, à partir du XVI Kal.
Mart, qui équivaut au 12 févr. « réel » chez Le Verrier, au 21 janvier chez
Groebe;
3) comme les deux savants sont d'accord sur la longueur des
années 699/55 à 707/47, la discordance de 22 jours entre les deux systèmes
7 Groebe (o. c. p. 774) avoue cependant un doute pour les années 59 et 58: il admet
que l'intercalation a pu être omise en 59 et avoir lieu en 58. P. Grimai estime, non sans raison,
que l'insertion d'un mois intercalaire en 58 rend plus vraisemblable la suite des événements
des premiers mois, tout en reconnaissant que ce n'est pas nécessaire (Etudes de chronologie
cicéronienne, Paris 1967; en particulier, p. 24; 100 sq.; 138; 147). Dans ses recherches sur la
chronologie de l'année 59 (On the chronology of Caesar's first consulship, dans Amer. ]. of
Philol. LXXII, 1951, p. 254-268), L. R. Taylor n'a pas abordé le problème de l'intercalation;
ses conclusions n'infirment pas plus qu'elles ne recommandent l'insertion d'un mois supplé
mentaire cette année-là. De toute façon, le choix ent

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