Les effets des scènes de violence au cinéma et à la télévision - article ; n°1 ; vol.7, pg 74-119
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Les effets des scènes de violence au cinéma et à la télévision - article ; n°1 ; vol.7, pg 74-119

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Description

Communications - Année 1966 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 74-119
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

André Glucksmann
Les effets des scènes de violence au cinéma et à la télévision
In: Communications, 7, 1966. pp. 74-119.
Citer ce document / Cite this document :
Glucksmann André. Les effets des scènes de violence au cinéma et à la télévision. In: Communications, 7, 1966. pp. 74-119.
doi : 10.3406/comm.1966.1097
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1966_num_7_1_1097ANALYSE
André Glucksmann
Rapport sur les recherches concernant les effets
sur la jeunesse des scènes de violence
au cinéma et à la télévision1
INTRODUCTION
Le but de ce rapport est de permettre l'utilisation efficace de l'abondante
littérature consacrée aux effets sur la jeunesse, des scènes de violence dans les
films cinématographiques et les émissions de la télévision.
Nous sommes devant un ensemble de livres et d'articles dont la lecture exhaust
ive dépasserait infiniment les moyens du spécialiste de l'enfance et de l'adoles
cence, et le temps dont il dispose : si la bibliographie de l'U. N. E. S. C. 0. retient
déjà 500 titres, la bibliographie le Film et la Jeunesse de Karl Heinrich, publiée
en 1959, recense 2 500 ouvrages. Encore n'est-elle pas complète : les débats sur
l'influence du cinéma commencent avec la naissance de ce dernier, les premières
campagnes de presse contre les « Nickels Odeons » datent de 1909 (U. S. A.) et
de 1912 (France) et le premier procès est instruit en 1916 (Contre le cinéma école
du vice et du crime, pour le cinéma école d'éducation moralisatrice et vulgarisatrice
par E. Poulain, Paris, 1916). Notre première tâche a donc été de définir les critères
d'une sélection adéquate.
La est en elle-même périlleuse. On ne peut en effet choisir les ouvrages
en fonction de leur vérité. Contrairement à ce qui se passe dans les sciences
exactes, aucune vérité même partielle ne fait ici l'accord des chercheurs :
« De nombreuses recherches ont été faites en vue de déterminer si le cinéma cor
rompt ou non la jeunesse, mais les méthodes employées sont différentes et les résultats
obtenus contradictoires. »
constate le rapporteur de l'U. N. E. S. C. 0. 2. De même l'accord des chercheurs :
n'a pu se faire sur les procédés objectifs qui permettraient d'analyser le problème
« La méthodologie qui inspire les études sur la réaction de l'enfant au cinéma est
encore assez mal précisée. De nombreux écrits ne sont que des opinions professées
par leurs auteurs. »
1. Nous remercions le Ministère de la Jeunesse et des Sports d'avoir bien voulu nous
autoriser à publier ce rapport. N. D. L. R.
_ 2. U. N. E. S. C. 0., a L'influence du cinéma sur les enfants et les adolescents, »
bibliographie internationale annotée, Étude* et documents, 31, 1963.
74 Les effets des scènes de violence au cinéma et à la télévision
montre M. Veillard dans son rapport au Centre International de l'Enfance K
Enfin, il n'y a pas non plus de division du travail. Chaque chercheur, qu'il
soit physiologue, psychologue, médecin, sociologue etc., se donne pour tâche
de répondre au problème dans son ensemble. La multiplicité des points de vue
semble arbitraire : il n'y a aucune corrélation entre les projets de recherche.
On comprend dès lors une remarque du recensement fait par l'U. N. E. S. C. 0. :
« Tout ce que nous savons en toute certitude sur le cinéma, c'est que nous ne savons
pas grand-chose de certain. »
De quelle manière sélectionner alors les ouvrages importants dans cet amas
de recherches désorganisées, où le savoir et l'opinion se mêlent confusément?
Il faut faire de nécessité vertu et multiplier les critères de sélection. Un certain
nombre d'enquêtes et de recherches font autorité même si elles n'apportent pas
de solutions définitives : on ne peut plus discuter des effets de la violence sans
tenir compte des données qu'apportent Himmelweit, Schramm, Bogart, Steiner,
Keilhacker et bien d'autres. Il y a des avis qui paraissent plus fondés que d'autres
par l'expérience à laquelle ils se réfèrent, qu'elle soit psychologique, sociologique
juridique, pédagogique, médicale etc.. 2. C'est donc moins les thèses proposées
que la manière de les illustrer, voire de les démontrer qui a permis la sélection
que nous proposons.
L'ensemble des études ainsi déterminé fait apparaître un certain nombre de
directions majeures ; à les suivre, le champ de la recherche se laisse découper
en six grands secteurs qui sont les six perspectives prises jusqu'à maintenant
sur notre problème.
1) Les opinions générales: toute recherche part de thèses simples sur l'effet
du cinéma et de la télévision, ou espère y parvenir. De plus chacune de ces thèses
est affirmée pour elle-même par une partie de l'opinion. Il est donc possible à
la fois de les recenser et d'étudier leur distribution dans les différentes couches de
la population.
2) L'impact du cinéma et de la télévision. Les opinions ont toutes leur origine
dans certains faits que le public ressent et que les chercheurs ont analysés :
l'importance du cinéma et de la télévision, qui s'illustre par l'ampleur de leur
public, et l'importance quantitative des scènes de violence dans les films et les
émissions télévisées.
3) L'étude sociologique des effets. Les scènes de violence ne sont pas seulement
« émises » par le cinéma et la télévision, elles sont aussi « reçues » par un public
hétérogène — la sociologie, par ses méthodes statistiques et ses considérations
globales, permet : a) de préciser la nature de cet effet en comparant le compor-
1. M. Veillard, Le cinéma et l'enfant, Séminaire sur la prévention de l'inadaptation,
Centre international de l'Enfance, décembre 1961.
2. Cf. en particulier : H. T. Himmelweit, A. N., Oppenheim, P. Vince, Television
and the Child, London, Oxford University Press, 1958, 522 p. — W. Schramm, J. Lyle,
E. B. Parker., Television in the Lives of Our Children, Stanford University Press, 1961,
324p. — L. Bogart., The Age of Television, New York, Frederick Ungar Publishing Co.,
1956, 348 p. — Martin. Keilhacker, « Der Gegenwârtige Stand der deutschen und
auslândischen Forschung ûber Wirkungsweise und Einflûsse des Films auf Kinder
Jugendliche », Vierteljakr — fiirWissensch. Padagogik, 30, 1954, 192-305. — T. Furu.,
« Die Rolle des Fernsehens im Leben der Kinder », Rundfunk und Fernsehen, 1962, 4,
325-367.
75 André Glucksmann
tement des spectateurs assidus et celui des non-spectateurs ; b) de différencier
la nature de l'effet en fonction des différentes couches de public.
4) La détermination des mécanismes psychologiques: les scènes de violence,
en tant précisément qu'elles sont mises en scène par un intermédiaire particulier
(l'image animée), agissent sur le public en fonction des caractères propres à cet
intermédiaire. Quand on parle de la fascination que provoquent les images de
la violence, on fait intervenir l'idée de mécanismes originaux qui commandent
le rapport du spectateur à des média aussi spécifiques que le cinéma et la télé
vision. Les hypothèses qui permettent de théoriser le rapport spectateur-image
introduisent ainsi de nouvelles variables dans la considération des effets des
scènes de violence.
5) Les études expérimentales « in vitro ». Les considérations précédentes ont
fait surgir un certain nombre de problèmes en termes suffisamment précis pour
qu'on tente de les résoudre par des expériences artificielles (études, par les pro
cédés de la psychologie expérimentale, d'une petite population sélectionnée).
On essaie alors de spécifier par des tests l'effet de chacune des variables que l'on
peut isoler et maîtriser.
6) Les études culturelles: de même que l'effet des scènes de violence dépend
de la nature propre du médium qui les transmet, il dépend aussi du contexte
narratif. Les enquêtes sociologiques semblent montrer que la violence n'est pas
ressentie de la même façon selon qu'elle se présente dans un western, dans un
film policier ou dans un film d'épouvanté. Il faut

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