Les feuilles d or de placage des casques celtiques d Amfreville et d Agris - article ; n°1 ; vol.47, pg 67-77
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Les feuilles d'or de placage des casques celtiques d'Amfreville et d'Agris - article ; n°1 ; vol.47, pg 67-77

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Description

Gallia - Année 1990 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 67-77
Le microscope électronique à balayage (MEB) permet de mieux percevoir les différentes méthodes de fabrication de la feuille d'or dans l'Antiquité. On peut ainsi distinguer une frappe primitive ou «verticale» et une frappe «progressive» plus élaborée. Les feuilles de placage des casques d'Amfreville et d'Agris sont issues de la première méthode, pratiquement abandonnée dans le domaine méditerranéen à leur époque (IV s. avant J.- C). Des observations au MEB plus nombreuses nous renseigneraient utilement sur l'extension du procédé dans le monde celte.
With the help of scanning electron microscopy (SEM) we are now able to distinguish between the various ancient methods of sheet gold hammering. A primitive or vertical hammering used from the beginning of gold jewellery has little by little been replaced by a more elaborate progressive hammering during the first millenium B.C. The plated gold leaves of the Amfreville and Agris helmets (4th century B.C.) were made with the first method which was virtually abandoned during the same period in the Mediterranean basin. Many other observations of this kind would be very useful to know the extension of the process in the Celtic world.
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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 86
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Gérard Nicolini
Bernard Bouchet
Les feuilles d'or de placage des casques celtiques d'Amfreville
et d'Agris
In: Gallia. Tome 47, 1990. pp. 67-77.
Résumé
Le microscope électronique à balayage (MEB) permet de mieux percevoir les différentes méthodes de fabrication de la feuille
d'or dans l'Antiquité. On peut ainsi distinguer une frappe primitive ou «verticale» et une frappe «progressive» plus élaborée. Les
feuilles de placage des casques d'Amfreville et d'Agris sont issues de la première méthode, pratiquement abandonnée dans le
domaine méditerranéen à leur époque (IV s. avant J.- C). Des observations au MEB plus nombreuses nous renseigneraient
utilement sur l'extension du procédé dans le monde celte.
Abstract
With the help of scanning electron microscopy (SEM) we are now able to distinguish between the various ancient methods of
sheet gold hammering. A primitive or "vertical" hammering used from the beginning of gold jewellery has little by little been
replaced by a more elaborate "progressive" during the first millenium B.C. The plated gold leaves of the Amfreville
and Agris helmets (4th century B.C.) were made with the first method which was virtually abandoned during the same period in
the Mediterranean basin. Many other observations of this kind would be very useful to know the extension of the process in the
Celtic world.
Citer ce document / Cite this document :
Nicolini Gérard, Bouchet Bernard. Les feuilles d'or de placage des casques celtiques d'Amfreville et d'Agris. In: Gallia. Tome 47,
1990. pp. 67-77.
doi : 10.3406/galia.1990.2903
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1990_num_47_1_2903:
;
;
FEUILLES D'OR DE PLACAGE LES
DES CASQUES CELTIQUES D'AMFREVILLE ET D'AGRIS1
par Gérard NICOLINI et Bernard BOUCHET
Le microscope électronique à balayage (MEB) permet de mieux percevoir les différentes méthodes de
fabrication de la feuille d'or dans l'Antiquité. On peut ainsi distinguer une frappe primitive ou «verticale» et
une frappe «progressive» plus élaborée. Les feuilles de placage des casques d'Amfreville et d'Agris sont issues de
la première méthode, pratiquement abandonnée dans le domaine méditerranéen à leur époque (iv s. avant J.-
C). Des observations au MEB plus nombreuses nous renseigneraient utilement sur l'extension du procédé dans
le monde celte.
With the help of scanning electron microscopy (SEM) we are now able to distinguish between the various ancient
methods of sheet gold hammering. A primitive or "vertical" hammering used from the beginning of gold jewellery has
little by little been replaced by a more elaborate "progressive" hammering during the first millenium B.C. The plated
gold leaves of the Amfreville and Agris helmets (4th century B.C.) were made with the first method which was virtually
abandoned during the same period in the Mediterranean basin. Many other observations of this kind would be very
useful to know the extension of the process in the Celtic world.
Après les récentes publications sur les casques abordé par les auteurs, celui de la fabrication de
d'Amfreville-sous-les-Monts (Eure)2 et d'Agris leurs feuilles d'or de placage. Celle-ci est désormais
(Charente)3, consacrées à leurs aspects techniques, mieux perçue grâce à une série d'examens au
typologiques et stylistiques, il apparaissait intéres microscope électronique à balayage (MEB). Les
sant de se tourner vers un problème non encore modalités de la méthode sont décrites ci-après par
B. Bouchet qui a largement contribué à l'adaptation
du MEB à l'observation de la surface de la feuille
1 Cette étude n'aurait pu être faite sans l'amabilité de d'or antique et moderne et à l'établissement d'une Patrick Périn, Conservateur en chef des Musées de Rouen, et grammaire des signes selon les différents grandisse- José Gomez de Soto, ER 27 du CNRS, inventeur du casque
ments. On a pu ainsi reconnaître les signes de d'Agris, qui m'ont communiqué ces fragments, de Bernard
Bouchet, responsable de l'examen des matériaux au MEB de battage, de lissage et d'application, d'usure antique
l'École Nationale Supérieure de Mécanique et d'Aérotechnique et moderne, d'attaque chimique des agents du sol de
de Poitiers. Qu'ils soient ici chaleureusement remerciés. conservation des objets. Cette démarche a permis de 2 P. -M. Duval, Les Celtes, L'Univers des Formes, Paris
1977, p. 90-91, fig. 80; — V. Kruta, Études celtiques, XV, 2,
1978, p. 405-424; — A. Duval, J. Gomez de Soto, 1er suppl. surtout A. Duval, J. Gomez de Soto, op. cit., p. 241-244 —
à Aquitania, 1986, p. 240-241 ; — A. Duval, L. Lehoczky, J. Gomez de Soto, Archâologisches Korrespondenzblatt, 16,
V. Schaaf, Archâologisches Korrespondenzblatt 16, 1986, p. 82- 1986, p. 179-183, pi. V-VI — C. Eluère, J. Gomez de Soto,
86. A. R. Duval, Bulletin de la Société Préhistorique Française
3 Parmi les publications déjà nombreuses, on retiendra (=BSPF), 84, 1987, p. 8-22.
Gallia, 47, 1990. :
:
68 GÉRARD NICOLINI, BERNARD BOUCHET
faire une comparaison entre les deux placages d'une
part, entre ceux-ci et divers exemples de feuilles -" j: ?:""■: ":■'* antiques et modernes, afin d'éviter certaines confus
ions, qui auraient évidemment remis en question le
bien-fondé de la méthode. Afin que le lecteur
perçoive bien tout ce qui a été vu par les auteurs,
ceux-ci ont préféré appuyer leur démonstration sur
un commentaire des photographies mêmes produites
par le MEB.
Fig. 1 — Casque d'Amfreville. La feuille du casque d'Amfreville
Fragment étudié de la feuille de placage.
Le fragment de feuille étudié appartient à la
bordure supérieure du registre médian du décor du
facilitait sans doute le brunissage sur le support. En timbre. Rappelons que ce registre est formé d'une
outre si l'on excepte le casque d'Agris (infra), cette ligne de triscèles cantonnée de deux bandes ornées
composition est fréquente dans les ors gaulois, chacune d'une ligne de «cornes» dressées vers le
employés en placage ou massifs. Il pourrait s'agir centre, bordée du côté externe d'une ligne de
d'ors naturels non alliés8. bossettes masquant les têtes de clous. Le fragment
L'épaisseur de la feuille est irrégulière, variant mesure environ 32,5 mm sur 18 mm ; il comprend
de 3 à 4/100e environ, selon les mesures au palmer. Il deux parties (fig. 1). La plus petite, à gauche, était
est difficile de dire aujourd'hui si ces irrégularités écrasée. On y distingue cependant les traces de deux
sont dues entièrement à la technique de frappe (v. «cornes» et du trait limitant à l'intérieur la bande de
infra) ou au brunissage, ou aux deux à la fois. Quoi bordure. Cette partie a été nettoyée par trempage
qu'il en soit, cette épaisseur est importante pour un dans l'eau distillée, sans frottement notable. La
placage si l'on considère les placages d'or sur bronze partie droite est plus importante ; on y voit une
en bijouterie, généralement beaucoup plus minces9. «corne» et la ligne de bossettes entre deux traits.
Là, l'épaisseur de la feuille peut avoir plusieurs L'or du fragment paraît assez pur, de ton jaune
raisons : le désir de donner une plus grande valeur à à jaune clair. La partie droite a gardé une patine
la pièce, une certaine impéritie dans la technique du jaune verdâtre plus soutenue4. Aucune analyse n'en
placage, une trop faible résistance de l'or, peut-être a été faite, mais le placage du casque d'Amfreville a
les trois à la fois. La technique adoptée était été analysé par la technique de la microfluorescence
certainement le brunissage sur le support travaillé au X en plusieurs points et il n'y a guère de raison que
repoussé, dont le relief et le décor apparaissaient ce fragment soit d'un or différent. Ces analyses ont
ainsi sur la feuille d'or, dans un procédé s'apparen- produit : Ag : 4 à 6%, Cu : 0,6 %5. La couleur
tant à celui du travail sur la forme en relief verdâtre de la surface pourrait être due à une
(Modellieren des Allemands)10. La feuille était ensuite altération de l'argent; elle a disparu lors du nettoya
détachée puis encollée sur l'envers et de nouveau ge à l'eau distillée6. On pourrait s'étonner de la faible
mise en place. Il était en effet imp

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