Les fours dits de potier dans l Orient ancien - article ; n°1 ; vol.49, pg 35-95
62 pages
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Description

Syria - Année 1972 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 35-95
61 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

J.-L. Huot
Gilbert Delcroix
Les fours dits de potier dans l'Orient ancien
In: Syria. Tome 49 fascicule 1-2, 1972. pp. 35-95.
Citer ce document / Cite this document :
Huot J.-L., Delcroix Gilbert. Les fours dits de potier dans l'Orient ancien. In: Syria. Tome 49 fascicule 1-2, 1972. pp. 35-95.
doi : 10.3406/syria.1972.6331
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1972_num_49_1_6331LES FOURS DITS «DE POTIER»
DANS L'ORIENT ANCIEN
PAR
Gilbert Delcroix et Jean-Louis Huot
Les étapes du développement technologique de l'art du potier
demeurent mal précisées (1). La mise au point du four ne fut pas l'une des
moindres phases de ce progrès. On en connaît fort mal l'histoire : les
inventions technologiques sont souvent évoquées, rarement analysées ;
les ouvrages généraux ne citent que quelques exemples, toujours les mêmes.
La documentation archéologique actuellement disponible <2) est pourtant
plus riche.
L'existence de fours de potier artisanaux, utilisés par des professionnels
pour une fabrication en série, ne fait aucun doute : les textes ont été
récemment évoqués par M. Th. Barrelet (3). L'archéologie les corrobore-
t-elle ? Les « fours » ne manquent pas au long des rapports de fouille, ni
les « fours de potier ». Cette identification est souvent sujette à caution.
C'est pourquoi, sans doute, le lecteur curieux de ces questions ne trouve
à sa disposition aucune monographie. Certes, les ouvrages généraux sur
les techniques de la céramique antique sont nombreux, depuis l'étude
pionnière de Franchet (4) jusqu'au livre plus récent de A. Shepard (5>.
(^ J. L. Huot a réuni la documentation (*) Barrelet 1968, p. 50 et note 2.
archéologique, que G. Delcroix a étudiée du (*) Franchet 1911, spécialement p. 120 sq.
point de vue de la technologie. Les idées expri- (*) Shepard 1956 ; on pourrait consulter
mées ici sont le résultat d'une collaboration également, entre autres : Crane 1936, Singer
eflîcace et prolongée. Les plans ont été dessinés 1955, Forbes 1958, Balfet s. d., Balfet 1966,
par C. Delcroix. Diet. Techn. 1962, Blanc 1963.
(*) Juin 1971, date de la rédaction de ces
lignes. SYRIA [XLix 36
Les monographies régionales consacrées aux pays du Proche-Orient et
mentionnant les fours de potier ne font pas défaut, de l'Egypte (1) à la
Mésopotamie <2), la Palestine (3) ou l'Asie Centrale*4). Les descriptions
de techniques artisanales contemporaines du Proche-Orient permettent
d'instructives comparaisons (5>. Il a cependant paru utile de rassembler
quelques exemples fort dispersés. Auparavant, il faut préciser les limites
de l'enquête : le domaine gréco-romain a volontairement été laissé de côté.
Le monde grec a fait récemment l'objet d'un essai du même genre, à propos
des fouilles de Lato <6>. Les exemples romains ont fourni matière à de
nombreux articles (7). Cette enquête s'arrête donc, dans le temps, à la
conquête d'Alexandre, et ne concerne géographiquement que le Proche-
Orient pré-classique, de l' Indus à l'Anatolie, l'Egypte exceptée. Elle ne
prend en considération que les fours réellement dégagés par la fouille, sans
interroger l'iconographie (8). L'hétérogénéité des sources ne facilite pas
la tâche : tel ouvrage fournit une étude précise de l'installation considérée,
avec plans, coupes, description et photographie. Tel autre n'offre qu'une
brève mention, peut-être accompagnée d'une photographie, mais dénuée
de tout complément graphique. Comme il est impossible de tout citer, la
liste de fours présentée ci-dessous ne se veut pas exhaustive : d'une part
on a volontairement écarté tous les « foyers » ne présentant pas un agence
ment élaboré ; le critère est subjectif, mais il fallait éliminer ces
innombrables dispositifs domestiques dont l'étude aurait dépassé les limites
de ces lignes. D'autre part il n'a été inclus dans la liste numérotée que les
fours complètement publiés, c'est-à-dire pour lesquels on dispose de plans
et coupes, qui seuls permettent les calculs et les comparaisons précises.
Lorsque des fours présentent un intérêt certain, malgré une publication
défectueuse, il en est seulement fait mention.
Un four est l'installation qui contient les objets soumis directement
(M Lucas 1962. (7) On mentionnera, à titre d'exemple
(*) Salonen 1964, Levey 1957, Levey 1959. Chenet 1928, Stieren 1932, Corder 1957,
(») Kelso 1943, Kelso 1948. Domergue 1960, Gaume 1963, Johnston 1969.
(4) Sarianidi 1958. (*) Voir, sur ce sujet, Barrelet 1968, p. 50
(s) Hampe 1962, Hankey 1968. et flg. 3, d.
(•) Ducrey et Picard 1969. LES FOURS DITS «DE POTIER» DANS L'ORIENT ANCIEN 37 1972]
à l'action de la chaleur, et un fourneau, celle destinée à chauffer les contenants
(par exemple un creuset). Le foyer est l'ensemble des dispositifs permettant
d'introduire le combustible dans le four, de le mélanger avec l'air et d'assurer
sa combustion. L'alandier est l'endroit, quel que soit son emplacement,
où s'effectue la combustion. La chambre de chauffe contient les gaz chauds
issus de la Alandier et chambre de chauffe peuvent être
séparés ou confondus. On nomme laboratoire l'endroit où sont entassés
les produits à cuire. La sole sépare la chambre de chauffe du laboratoire.
L'appareil de tirage est le système assurant la circulation des gaz ou flammes
par des conduits appelés carneaux, et leur évacuation par des cheminées.
La flèche mesure la distance entre la charge (c'est-à-dire les produits à cuire)
et le sommet de la voûte. Les gaz chauds (oxyde de carbone, gaz carbonique,
azote, oxygène, vapeur d'eau...) dont la nature dépend du combustible
employé, des conditions du mélange air-gaz et du volume offert, peuvent,
suivant le type de four, entrer en contact avec la charge ou en être
séparés par une enceinte fermée ou non (moufle ou semi-moufle). Leur
circulation est provoquée par le tirage naturel. Ce tirage est dû à la
différence de pression produite par la différence de poids des gaz chauds et
des gaz froids. Il est réduit par les frottements le long des carneaux
(« perte de charge »). On peut régler ce tirage en agissant sur la vitesse du
courant gazeux ou le poids des gaz en circulation. Ce réglage est
obtenu par une disposition habile de la charge, ou la modification des
orifices qui permettent l'entrée de l'air ou la sortie des gaz, ou leur
orientation par rapport aux vents dominants, enfin par une disposition
appropriée de la voûte et des murs. Les gaz chauds transmettent la chaleur
par conduction, convection ou rayonnement. En cours de transfert se
produisent des gains (ensoleillement) ou des pertes (par les parois, les
ouvertures et le sol). Ces dernières sont considérablement réduites si le
foyer est enterré. La cuisson ne peut être bonne sans un état parfaitement
sec du four (collecteur de drainage). On contrôle la bonne marche de la
cuisson d'après la couleur des fumées ou par des regards dans la paroi.
La chambre supérieure d'un four à deux étages n'est pas forcément
recouverte d'une « coupole ». Au contraire les tensions mécaniques créées
par la chaleur, impossibles à compenser dans l'Antiquité, la fissureraient
3—1 38 SYRIA [XLix
très rapidement. On peut se contenter d'entourer le laboratoire d'un muret
à paroi convexe, ou d'un départ de coupole, sans fermer celle-ci. C'est ce
qu'on appelle un four découvert. Dans ce cas, une porte spéciale de charge
ment n'est pas nécessaire.
I. Les fours.
A. AFGHANISTAN-PAKISTAN
A.l: Mundigak (fig. 1). Casal 1961, vol. I, p. 31 et 125 ; plan : id., vol. II,
fig. 47,1 ; photographie : id., vol. II, pi. VI.
Cette installation, très mal conservée, située à l'Ouest de la
place CCCXIX, contre une maison, appartient à la période 1,5 <*>. Les
dates des niveaux de Mundigak fournies par le C.14 présentant toujours
des difficultés insurmontables, il faut se contenter de situer approximative
ment la période 1,5 dans la deuxième moitié du IVe millénaire av. J.-C.
Deux parties elliptiques se font face ; l'une, la plus grande, tournée vers
l'Est, est attestée par une paroi de briques crues.

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