Les guerres d Henri II et le traité du Cateau-Cambrésis (1554-1559) - article ; n°1 ; vol.30, pg 3-50
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Les guerres d'Henri II et le traité du Cateau-Cambrésis (1554-1559) - article ; n°1 ; vol.30, pg 3-50

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1910 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 3-50
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1910
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M. Lucien Romier
Les guerres d'Henri II et le traité du Cateau-Cambrésis (1554-
1559)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 30, 1910. pp. 3-50.
Citer ce document / Cite this document :
Romier Lucien. Les guerres d'Henri II et le traité du Cateau-Cambrésis (1554-1559). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T.
30, 1910. pp. 3-50.
doi : 10.3406/mefr.1910.8373
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1910_num_30_1_8373GUERRES D'HENRI II LES
ET LE TRAITÉ DU CATEAU-CAMBRÉSIS
(1554-1559)
Le* sources sûres de l'histoire du règne d'Henri II sont rares.
On compte à peine deux œuvres qui se présentent sous forme de
journaux : Les Commentaires sur le f'aiet des dernières (pierres en
la Gaule- Belgique, par François de Eabutin, et les Mémo ir es- Jour
naux du duc de Guise . Encore de ces deux sources, la première
Ti'a-t-elle fait jusqu'ici l'objet d'aucune édition critique et la s
econde est plutôt un recueil de documents qu'un récit personnel x.
[Iva un demi siècle que Ricotti, l'illustre historien de la
Monarchie Piémontaise, signalait, dans une communication à l'Aca
démie des Sciences de Turin 2, l'existence, aux Archives d'Etat de
cette ville, de précieux Diarii où le célèbre- fondateur de la fortune
de Savoie, Emmanuel-Philibert, général au service de T'harles-^uint
et de Philippe il, puis beau-frère d'Henri Π par le bénéfice du
traité du ('ateau-Cantbrésis qui lui rendit ses Etats, avait noté au
jour le jour les faits de sa vie militaire et diplomatique. Le mé
moire de Ricotti, intitulé De<jlì scritti del duca, Emanitele Filiberto.
semblait devoir provoquer l'édition de ces textes. Π n'en a rien été.
Les historiens italiens les ont peu utilisés et nous ne connaissons pas
d'historien français qui les ait cités. La Società di storia patria.
qui manifesta la velléité de les publier, ne semble pas près d'a
boutir à un résultat. C'est pourquoi nous avons pensé qu'il était
1 V. H. Hauser, Les sources de V Histoire de France au XVIe siècle.
f;isc. II, pp. 160 et 162.
2 Accademia di Torino, serie 2a, t. XVII, pp. 91 et sq. 4 DIARII D EMMANUEL-PHILIBERT
nécessaire d'en donner ici quelques extraits qui intéressent part
iculièrement l'histoire de France.
Ces Diarii, qui comprennent les années 1554 à 1559, — avec
de très fortes lacunes — , sont importants surtout pour les années
155S et 1559. Ils furent rédigés, semble-t-il, de la main môme
d'Emmanuel-Philibert, en langue espagnole. Une traduction ancienne
en français est jointe à l'original. L'exactitude de cette traduction
nous permet d'emprunter au texte français les extraits que nous
publions plus loin.
Il suffira de donner quelques détails historiques sur la person
nalité d'Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, pour faire comprendre
la valeur que peuvent avoir ces documents *.
Emmanuel-Philibert est sans doute, après Charles-Quint et
Henri IV, la plus énergique figure de prince du seizième siècle.
Loué avec une admiration peut-être exagérée par les historiens de la
monarchie Piémontaise, il n'a pas reçu des érudits étrangers les
éloges auxquels lui donnaient droit son caractère, l'intelligence et
la ténacité qu'il déploya pour faire renaître la fortune de sa maison.
En somme, il manque uu récit à la fois critique et complet de la
vie de cette homme tout-à-fait remarquable 2.
1 Xous donnerons une étude complète sur le rôle d'Emmanuel-Phil
ibert vis à vis de la France dans le livre que nous préparons sur
Henri II et V Italie. D 'es maintenant néanmoins nous croyons devoir in
sister un peu sur ce personnage, dont l'histoire n'a pas été étudiée du tout
en France.
2 Les meilleurs et plus récents travaux à consulter sont cpux de
M. Claretta, La successione di Emanitela Filiberto ni trono Sabaudo (To
rino, 1884. in-8). ft Immanuele Filiberto e la corte di, Londra negli anni
1554 ρ 1.5") υ (Pinerolo, 1892, in-«S): de M. A. Tallone, II viaggio di Enr
ico II in Piemonte nel 154-8 (Bollettino storico bibliografico subalpino,
t. IV, 1899), et Ivrea e il Piemonte al tempo della prima dominazione
francese {P>ibUoteca, della società storica subalpina, t. VII. 1900); de M.
L. Vaccarone, Immanuele Filiberto. principe di Piemonte, alla corte c
esarea di Carlo V (Miscellanea d,i storia, italiana, sei:. Ha, t. V, p. 277; ; diarii d'emmanuel-philibert 5
C'est une histoire navrante que celle des ducs de Savoie pen
dant la première moitié du seizième siècle.
Né à Chambéry, le 8 juillet 1528, Emmanuel-Philibert était
fils de Blanche de Portugal et du duc Charles II. Son père, prince
débonnaire, toujours hésitant devant le parti à prendre dans la
grande lutte ou Charles-Quint et François Ier le contraignaient d'in
tervenir, ne sut montrer de la dignité et de la constance politiques
que lorsque les pires malheurs se furent abattus sur lui.
On sait à la suite de quels événements, presque inévitables,
( 'harles II fut privé de son patrimoine. Les rois de France avaient
des droits d'héritiers sur le Milanais; mais le Milanais était séparé
du royaume par les territoires importants de la Savoie et du Piémont.
Le cours des choses devait forcément aboutir à une occupation des
Etats du duc. C'est ce qui était arrivé en 1586, à la suite d'une
fausse manœuvre diplomatique du malheureux Charles. Francois Ier
lit d'abord de la conquête de la Savoie un moyen d'arriver à celle
de la Lombardie, puis un gage de ses droits sur le Milanais. Π
advint ainsi que les Français s'établirent dans un pays sur lequoil
ils n'avaient à faire valoir aucune prétention légitime, dont l'occu
pation ne devait pas être acceptée par la diplomatie européenne
et ne pouvait être défendue par d'autre raison que celle de la
force.
enfin les nombreuses et remarquables études de M. Artnro Segre, parmi
lesquelles: Appunti sul (lucido di Carlo II di Savoia tra il 1546 ed, il
1550 (Rendiconti dell' Acc. dei Lincei^ ser. 5a, t. IX), Appunti di storia
sabauda dal 1546 al 1553 (Rendiconti dell'Acc. dei Lincei, ser. f)a t. XII\
// richiamo di D. Ferrante Qonsa.ga dal governo di Sfilano (Acc. di l'o
rino, ser. 2a, t. LIV), La questione. Sabauda e gli avvenimenti clic prepara
rono la tregua di Vaucelles (Acc. di Torino, ser. 2a, t. LV), Immanuele- Fili-
berto e la repubblica di Venezia, {Miscellanea, della deput. neneti, di star. patr.,
t. Vili, L'opera di Andrea Promina, di Ley ni nello Stato sabaudo (Mem,.
dell' A ce. dei Lincei, 1898), etc. M. V. L. Bòurrilly a publié un résumé très
succinct des travaux de M. Segre dans la Revue d'histoire moderne et,
contemporaine, t. VI. β DIARII M EMMANUEL-PHILIBERT
Charles II, dès le premier choc, des armes françaises, s'était re
tiré à Verceil, avee la duchesse Béatrice de Portugal, proche al
liée de Charles-Quint, son fils Emmanuel-Philibert, et quelques
fidèles. De cette ville, de Xice, d'Ivrée, ou encore d"Asti, quand
elles ne furent pas au moins de l'étranger, il pourvut au gouver
nement des maigres territoires qui lui restaient, vivant avec peine
des contributions arrachées difficilement à ses quelques sujets qu'op
primaient les Impériaux. C'est à Verceil qu'après avoir supplié
à plusieurs reprises le roi de France de le prendre en pitié « veu
l'aage et les malladies » *, il mourut, dans la nuit du 16 au 17
août 155:], presque seul, assisté de son fidèle barbier Catelano Ci-
borne.
-Ses dernières années avaient été très douloureuses 2. Frappé
d'apoplexie dès les premiers jours d'octobre 1550, il était demeuré
mélancolique et irritable. Il laissait à son fils, pour héritage, trente
cinq ecus qui furent trouvés dans sa caisse: les joyaux et objets
précieux avaient été volés par des serviteurs, au moment de sa
qu" Aoste. Nice. mort. De ses Etats, il ne lui restait plus alors
Cuneo et Verceil, cette dernière ville siège dune « larve » de gou
vernement.
Charles II, devant l'obstination du roi de France, s'était r
etranché dans une idée qui rendit possible le retour de la fortune
qu'il semblait avoir compromise d'une façon irréparable. Durant
la dernière p

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