Les îles Gilbert comparées aux Tuamotus. Introduction. Traits communs - article ; n°23 ; vol.23, pg 101-113
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Journal de la Société des océanistes - Année 1967 - Volume 23 - Numéro 23 - Pages 101-113
Following a short visit paid to the Gilberts in 1967, a comparison is made with the Tuamotus. The island distribution around the Gilbert atolls is strongly asymmetrical, more than usually in other archipelagoes. The renewal of water in lagoons through oceanic supply is easy since atoll rims are discontinuous. Coral growth on reef flats is almost nil, but corals thrive on outer upper slopes. The Porolithon ridge is absent, a feature to be probably ascribed to the moderation of surf in the doldrums, whereas surf is heavier under the Tropics where trade winds blow stronger. Shallow gaps between islands are not frequently closed by spits on their inner sides, since the waves in lagoons are not so high as in the Tuamotus where such features are common. No old emerged ledge was found in those islands which were investigated. Mangrove thrives, while it is not found in the Tuamotus.
As to the human and economic geography, the Gilberts are overpopulated (50.000 inhabitants). Their present economic status keeps many features of the old Pacific island civilisation; Pandanus still plays a very large role in the Gilbertese life, and old fashions in crops are still in use, as the taro cultivation in pits. Coconut trees are poorly grown, and islander wages are not high. Housing of native civil servants is, however, getting more modern, and a semi-urban pattern appears in the southern part of Tarawa, the main atoll of the group. But the possibilities for a further economic development look to be limited.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Guilcher
Les îles Gilbert comparées aux Tuamotus. Introduction. Traits
communs
In: Journal de la Société des océanistes. Tome 23, 1967. pp. 101-113.
Abstract
Following a short visit paid to the Gilberts in 1967, a comparison is made with the Tuamotus. The island distribution around the
Gilbert atolls is strongly asymmetrical, more than usually in other archipelagoes. The renewal of water in lagoons through oceanic
supply is easy since atoll rims are discontinuous. Coral growth on reef flats is almost nil, but corals thrive on outer upper slopes.
The Porolithon ridge is absent, a feature to be probably ascribed to the moderation of surf in the doldrums, whereas surf is
heavier under the Tropics where trade winds blow stronger. Shallow gaps between islands are not frequently closed by spits on
their inner sides, since the waves in lagoons are not so high as in the Tuamotus where such features are common. No old
emerged ledge was found in those islands which were investigated. Mangrove thrives, while it is not found in the Tuamotus.
As to the human and economic geography, the Gilberts are overpopulated (50.000 inhabitants). Their present economic status
keeps many features of the old Pacific island civilisation; Pandanus still plays a very large role in the Gilbertese life, and old
fashions in crops are still in use, as the taro cultivation in pits. Coconut trees are poorly grown, and islander wages are not high.
Housing of native civil servants is, however, getting more modern, and a semi-urban pattern appears in the southern part of
Tarawa, the main atoll of the group. But the possibilities for a further economic development look to be limited.
Citer ce document / Cite this document :
Guilcher André. Les îles Gilbert comparées aux Tuamotus. Introduction. Traits communs. In: Journal de la Société des
océanistes. Tome 23, 1967. pp. 101-113.
doi : 10.3406/jso.1967.2210
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1967_num_23_23_2210Les îles Gilbert
comparées aux Tuamotus
INTRODUCTION. TRAITS COMMUNS
Un Séminaire organisé, sur l'initiative du Dr. Loison, par la Commission
du Pacifique Sud à Tarawa en mai 1967, et dont le thème était les problèmes
de santé et d'écologie dans les atolls, a été une occasion, pour nous-même
et pour notre collègue F. Doumenge, de visiter deux ou trois atolls de l'a
rchipel des Gilberts, d'accès encore malaisé de nos jours. La Colonie des Iles
Gilbert et Ellice — tel est le nom officiel — comprend 37 atolls situés à cheval
sur l'Equateur. Elle n'inclut que des îles basses, il n'y a pas d'îles hautes.
On y passe de la Polynésie à la Micronésie, celle-ci se poursuivant plus au
Nord dans les Iles Marshall et plus à l'Ouest dans les Carolines et les Mariannes.
Funafuti et Tarawa sont desservis par des Heron des Fiji Airways, appareils
de qualité mais de petite taille, et la distance fait que le nombre de passagers
est limité à 8 pour Tarawa (service hebdomadaire). C'est dire que les visi
teurs restent assez rares, et que la venue de quelque vingt congressistes
amenés par un DC 4 spécial de l'Aéronavale de Nouméa fut une sorte d'événe
ment.
Nous avons pu parcourir au sol Tarawa et Abemama, et survoler assez en
détail Tarawa et plus sommairement Maiana, grâce à l'obligeance du Com
mandant de bord, le Capitaine de Corvette Courtois. Et nous voudrions ici
rassembler quelques observations, quelques comparaisons avec ce que nous
connaissions au préalable d'autres atolls du Pacifique, surtout les atolls des
Tuamotus.
Assurément, dans les Iles Gilbert du Nord que nous avons parcourues,
on retrouve un certain nombre de caractères généraux des atolls. Les parties
habitables sont des îles basses de sable ou de gravier corallien, disposées en
anneau autour d'un lagon central de profondeur variable, plus ou moins
parsemé de pinacles ou de petits bancs de corail. Dans les extrémités des
lagons s'individualisent souvent, tout comme aux Tuamotus (par exemple à
Rangiroa ou à Ahe), des étendues moins profondes que le lagon général,
dont elles sont quelque peu séparées, qui résultent d'une sédimentation plus
avancée qu'ailleurs, et qui, d'avion, apparaissent en vert plus clair et plus
moucheté. Les sols des Iles Gilbert ne sont pas spéciaux eux non plus : comme
tous les sols d'atolls, ils sont immatures, constitués de sable calcaire presque
pur, avec une teneur très faible en matière organique, en azote, en fer, en 102 SOCIÉTÉ DES OCEANISTES
i73°E 174
I
3°N ^^ ** (Butaritari) Makin
xs V
\ \$ Tarawa
„-' JJ' Maiana
A be mama o-I/^v
Kuria '■•£■ *" i#. ^ '1 n -, /-J3 nit u'ji ,
/7*° 0° Equateur 173°E
Fig. 1. — Les Iles Gilbert, partie de l'archipel située au Nord de l'Equateur. LES ÎLES GILBERT COMPARÉES AUX TUAMOTUS 103
manganèse. Le manque de matière organique est le point le plus grave. Il
peut être atténué en assurant un ombrage au sol, et en faisant des apports
de déchets végétaux. La couleur un peu plus sombre du sable en surface
traduit une certaine évolution pédologique, mais ne doit pas donner d'illu
sions sur la fertilité. On peut pourtant y planter l'arbre à pain (Artocarpus
altilis), qui y fructifie normalement. Un autre point commun est l'existence
d'une nappe d'eau sous les îles de sable, dite lentille de Ghyben-Herzberg,
source unique douce en dehors des citernes modernes. La lentille de
Ghyben-Herzberg est fort bien caractérisée à Tarawa, et rationnellement
exploitée au moyen de pompes qui élèvent l'eau dans des réservoirs, d'où on
la fait descendre par gravité dans des camions-citernes qui assurent sa distr
ibution.
La population, enfin, ne nous est pas apparue fort distincte, dans ses traits
physiques, des Pomotus que connaissions déjà. Ces Micronésiens, dont la
langue est différente du Polynésien, ont des traits semblables à ceux des
gens de Rangiroa, par exemple ; ils sont, comme les Pomotus, nettement plus
foncés que l'ensemble des Tahitiens, probablement parce que les populations
des atolls, où que soient ceux-ci, sont moins métissées d'Européens et de
Chinois que celle de Tahiti ; peut-être aussi pour d'autres raisons.
À côté de ces traits de similitude, d'une profonde unité de milieu qui
justifiait la tenue du Séminaire de Tarawa et l'élaboration de recommand
ations communes à adresser aux divers Territoires du Pacifique incluant
des atolls, les Gilberts du Nord que nous avons vues, et même à divers égards
les Gilberts dans leur ensemble, offrent un certain nombre de traits propres
que nous allons maintenant dégager.
I. — ORIGINALITÉS PHYSIQUES
1. Forte dissymétrie des atolls. Les atolls de l'ensemble du Pacifique pré
sentent presque toujours une certaine dissymétrie dans la répartition de leurs
îles : celles-ci se trouvent en majorité groupées du côté au vent, frappé par
l'alizé et par la houle prédominante qu'il engendre ; elles sont donc du côté
oriental, alors que le côté occidental en comprend beaucoup moins ou pas du
tout. Il en va de même sur les barrières autour des îles hautes. Dans les Iles
de la Société, les atolls de Mopelia et de Scilly, et la barrière de Bora-Bora,
en sont des exemples caractéristiques.
Aux Iles Gilbert, non seulement ce trait se retrouve, mais il est fort accentué
et exagéré. Ainsi, à Tarawa, il n'y a d'îles que sur les faces sud et est (fig. 2).
La face occidentale en est totalement dénuée, et le récif y est même noyé sous
2 à 6 mètres d'eau. C'est ce dernier point surtout qui est différent des atolls
de la Société et des Tuamotus, où le récif, là où il ne porte pas d'îles (ou bien
s'il n'en porte que peu), est à fleur d'eau ou même émerge légèrement à basse
mer, de sorte que la houle brise même du côté sous le vent. A Tarawa, la
houle ne brise usuellement pas sous le vent, et la passe d'entrée, qui se trouve
normalement de ce côté comme dans les atolls en général, ne peut pas être
reconnue si aisément. Il en va de même à Abemama. D'après les cartes, ce 104 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
trait est aussi net ou encore plus net en d'autres atolls gilbertins, comme
Butaritari (alias Makin), Nonuti, Tapetetea, Onotoa.
L'origine de l'exagération de la dissymétrie des atolls gilbertins ne nous
apparaît pas

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