Les industries levalloisiennes d'Heliopolis ef d'Abu-Suwair (Egypte) - article ; n°5 ; vol.54, pg 329-339

Antà M.Montet

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1957 - Volume 54 - Numéro 5 - Pages 329-339
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1957
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

A. Montet
Les industries levalloisiennes d'Heliopolis ef d'Abu-Suwair
(Egypte)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1957, tome 54, N. 5-6. pp. 329-339.
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Montet A. Les industries levalloisiennes d'Heliopolis ef d'Abu-Suwair (Egypte). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1957, tome 54, N. 5-6. pp. 329-339.
doi : 10.3406/bspf.1957.6017
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1957_num_54_5_6017Les industries levalloisiennes
d'Heliopolis ef d'Abu-Suwair (Egypte)
PAR
• Antà M. MONTET (M- WHITE)
Les deux sites d'Heliopolis et d'Abu-Suwair ont été découverts entre
1939 et 1942 par un officier anglais le Lieutenant Grace. Il a ramassé en
place deux importantes collections qui se trouvent conservées à la section
de Géographie de l'Université du Caire (1).
Le gisement d'Heliopolis se trouve à l'extrémité du champ de tir de
cette ville; il est situé dans les alluvions de la basse terrasse du Nil; deux
horizons peuvent être distingués, au sommet des sables argileux rouges,
à la base un niveau de graviers et gros galets. L'industrie provient du
niveau à galets. Le gisement a été signalé en 1945 par S. A. Huzzayyin
dans une note lue au Royal Anthropological Institute et rapidement
décrit par G. Caton-Thompson (2).
Les galets ramassés dans les alluvions ont servi de matière première;
ils sont de grande taille, la longueur maxima moyenne est comprise entre
8 et 10 cm. Le matériel de cette collection est surtout composé de nucleus
et de galets taillés.
Les taillés sont au nombre de 21, ce sont des choppingtools
(Fig. 1, n° 1-2, Fig. 2, n° 1-2-3) qui sont parfois réutilisés comme nucleus,
il existe quatre pièces de ce type (Fig. I, n° 3).
Les nucleus se répartissent selon différents types :
— 3 ont un plan de frappe préparé à facettes, sans préparation laté
rale; ces trois nucleus proviennent de galets de petite taille.
— Viennent ensuite des nucleus de type levallois qui se répartissent
de la manière suivante : 8 à pointe,
2 à lame,
14 à éclat,
(Fig. 1, n° 4, Fig. 3, n" 1-3-4).
— Un nombre assez important de nucleus ont deux plans de frappe
facettés, préparés aux deux extrémités opposées du galet, il n'y a pas de
préparation n° 2). latérale, plusieurs éclats-laminaires ont été enlevés (Fig. 3,
— Les disques, au nombre de 14, sont larges et très plats, 1,5 à 2 cm.
d'épaisseur pour un diamètre variant de 7 à 8 cm.
— Il faut ajouter à cette liste 17 nucleus globuleux inclassables, 5
d'entre eux ont été préparés selon la technique levalloisienne, mais la
n" forme 4). naturelle du galet n'a pas permis l'enlèvement d'un éclat (Fig. 2,
Les différents types ont été répartis de la manière suivante en vue
d'une étude statistique :
a, galets taillés,
b, nucleus à plan de frappe à facettes sans préparation latérale,
c,levallois,
d,à double plan de frappe facetté,
e, nucleus à lames à de oblique simple ou double,
f, disques,
g,globuleux.
(*) Note présentée le 20-12-1956.
(1) Nous tenons à remercier ici le Dr Ibrahim Rizkana, directeur de
cette section, qui nous les a communiquées et a bien voulu nous en
faciliter l'étude.
(2) G. Caton-Thompson. — The levalloisian industries of Egypt. P.P.S.,
1946, n» 4, p. 116. 330 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Fig. 1. — Héliopolis, n>s 1 et 2, chopping-tools, 3, chopping-tool
réutilisé en nucleus, 4, nucleus Jevallois à éclat. Ech. : 643/1000. 2. - — Héliopolis, nos 1-2-3, chopping-tools, n° 4, nucleus levallois Fig.
ébauché. Ech. : 73/100. 332 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 333
Ceci nous permet de présenter le tableau de répartition suivant :
type a 21 19.09 % b 3 2,72 %
type с 34 30,09 % d 21 19,09 %
type e — — f 14 12,75 %
types 17 15,45%
Nous avons utilisé l'histogramme comme représentation graphique
(Fig. 1). On est en présence d'un ensemble technique très homogène carac
térisé par le facettage du plan de frappe.
Des éclats et des lames non retouchés sont en assez grand nombre; nous
en présenterons un inventaire en rappelant toutefois qu'il s'agit d'un
ramassage et non d'une fouille.
Eclats levallois 44 (Fig. 4, n° 5)
Lames 2 4, n° 5)
Pointes 6
Eclats et lames à dos naturel 25 (Fig. 4, n° 7) de débitage 148
Quelques-uns des éclats levallois (Fig. 4, n° 3-4) proviennent de nucleus
à pointe, mais l'éclat légèrement outrepassé, porte à l'extrémité distale la
trace des enlèvements de préparation. Des formes semblables provenant
de la région thébaine ont été signalées ici-même par E. Vignard (3). L'in
dustrie est pauvre en forme et très peu nombreuse. Elle est constituée
de :
1 pièce à encoche distale sur éclat levallois dont la base retouchée sur
la face inverse forme un pédoncule (Fig. 4, n° 2).
1 grattoir épais,
1denticulé massif,
3 racloirs atypiques,
9 lames à coche latérale plus une pièce à double coche dégageant un bec,
2 denticulés sur galet (Fig. 4, n° 1).
1 pièce écaillée,
14 éclats à retouches continues sur la face dorsale et 10 sur la face plane.
La pauvreté de l'industrie comparée à l'abondance des nucleus et des
éclats de débitage semble indiquer un atelier de taille.
La deuxième collection que nous étudierons provient du delta oriental,
Le site se trouve à 1.700 m. au Nord du village d'Abu-Suwair en bordure
du camp d'aviation; il a été découvert lors du creusement d'une tranchée.
L'outillage a été recueilli de part et d'autre de cette tranchée, dans les
graviers de la basse terrasse de l'oued Tumilat, ancien bras du Nil. De
même qu'à Héliopolis, les galets de silex ramassés sur place ont servi de
matière première; ce sont des galets de petite taile, la longueur maxima
moyenne varie entre 5 et 7 cm.
G. Caton-Thompson (4) fait mention de cette industrie qu'elle range
dans l'épi-levalloisien. S. A. Huzzayyin (5) en fait un micro-levalloisien
attardé (diminutive levalloisian industry).
Cette collection rassemble plus de 500 nucleus et un nombre important
d'éclats. Les outils, par contre ont été dispersés. L'étude que nous pré
sentons ne portera que sur la partie conservée intacte. D'après leur état
physique, on peut distinguer deux groupes d'inégale importance :
Une quarantaine de pièces sont à patine brune, aux arêtes émoussées,
fortement éolisées, en voici l'inventaire :
(3) E. Vignard. — Stations paléolithiques de la carrière d'Abou el Nour,
près Nag Hamadi, Haute-Egypte. Bull, de Vlnsi. Fr. d'Arch. Orient.,
Le Caire^ 1921, t. XX, pp. 89-109.
(4) G. Caton-Thompson. — Op. cit. p. 103.
(5) S. A. Huzzayyin. — The place of Egypt in Prehistory. Mémoires
présentés à l'Institut d'Egypte, t. XLIII, Le Caire, 1941, pp. 222-223 et
Some new lights on the beginnings of egyptian civilisation. A synopsis...
Hull, de la Soc. de Géogr. d'Egypte. Le Caire, 1939, pp. 203-273, cf. pp. 207-
208. 334 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 33Ó
—-- 4 1 8 12 disques, éclats nucleus éclats. pointes à lamelle, plan de de type frappe levallois, facetté, sans préparation latérale,
Le reste de l'industrie est à arêtes vives. Les types de nucleus sont
analogues à ceux déjà rencontrés à Héliopolis :
—— les 62 nucleus galets taillés sont à sont plan au de nombre frappe de facetté, 60, sans préparation latérale
(Fig. 5, n° 1-3).
L'importance de ce type s'explique facilement par la dimension des
galets utilisés comme matière première; les galets petits, à bords régu
liers ne demandent pas de préparation latérale particulière pour l'enl
èvement de l'éclat. Nous rappelons que les trois nucleus de ce type trouvés
à Héliopolis étaient exceptionnellement taillés sur des galets de petite
taille. Sur 60 % de ces nucleus, deux ou trois petits é