Les monnaies de Godefroi-Maurice, duc de Bouillon (1652-1721) - article ; n°32 ; vol.6, pg 171-185
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les monnaies de Godefroi-Maurice, duc de Bouillon (1652-1721) - article ; n°32 ; vol.6, pg 171-185

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue numismatique - Année 1990 - Volume 6 - Numéro 32 - Pages 171-185
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 55
Langue Français

Extrait

Jean-Pierre Garnier
Les monnaies de Godefroi-Maurice, duc de Bouillon (1652-
1721)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 32, année 1990 pp. 171-185.
Citer ce document / Cite this document :
Garnier Jean-Pierre. Les monnaies de Godefroi-Maurice, duc de Bouillon (1652-1721). In: Revue numismatique, 6e série -
Tome 32, année 1990 pp. 171-185.
doi : 10.3406/numi.1990.2023
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1990_num_6_32_2023GARNIER* Jean-Pierre
LES MONNAIES DE GODEFROI-MAURICE
DE LA TOUR D'AUVERGNE, DUC DE ROUILLON
(1652-1721).
(PL XIX-XXI)
Résumé. — L'examen des textes et la réunion d'un large matériel, permettant l'étude
coin par coin, sont l'occasion de réaliser une mise au point sur ces rares monnaies émises
entre 1681 et 1684.
Rappel historique г :
En 1095, avant son départ pour la croisade, Godefroi de Bouillon cède
son duché au prince évêque de Liège Otbert (1092-1119). Mais ce n'est
que bien plus tard qu'apparaît le titre de duc de Bouillon sur une monn
aie : il s'agit du mouton d'or de JeanV d'Arkel (1364-1378) 2. Le duché
** * Je Expert-numismate, tiens à remercier C.F.O. tous 39, ceux, rue conservateurs Vivienne, 75002 de Paris. musées, collectionneurs et
numismates professionnels, qui, pour m'aider dans mes recherches, m'ont ouvert leurs
médailliers ou communiqué des photographies de monnaies. Je pense à MM. Bompaire,
Belaubre, Breda, Charlet, Crinon, De Mey, Diel, Dhénin, Dian, Mme Kampmann, MM.
Nollomont, Poinsignon, Prot, Thiry, Tissière, Tourneux et Van Keymeulen. Qu'ils
trouvent dans cette modeste étude, le témoignage de ma gratitude. Je remercie parti
culièrement M. Jean Lafaurie pour ses conseils éclairés et utiles.
1. M. Ozeray, Histoire du duché de Bouillon, 1827.
M. Ozeray, Les monnaies de l'ancien duché, Annales de l'Institut archéologique de la
province de Luxembourg, T. V, 1869.
F. Poey d'Avant, Monnaies féodales françaises, T. III, 1862, p. 314-315.
С Warlomont, Lettre, RBN, 1859, p. 269.
J. R. De Mey, Les monnaies ardennaises (Numismatic pocket n°42), Bruxelles, 1985,
p. 137-139.
J.-P. Garnier et C. Charlet, Monnaies peu connues ou inédites de Godefroi-Maurice
de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon (1635-1721), BSFN, juin 1989.
A. Dieudonné, dans son Manuel de numismatique française, T. IV, p. 150, exclut l'ate
lier de Bouillon car faisant partie de la Belgique.
2. A. Mignolet, Les monnaies de la principauté de Liège, Maestricht, 1986, n°250. -
Delmonte, Le Bénélux d'Or, Amsterdam, 1964, n°309.
Revue numismatique, 1990, 6e série, XXXII, p. 171-185. 172 JEAN-PIERRE GARNIER
reste la propriété des évêques de Liège jusqu'à ce que Louis XIV, complé
tant ses conquêtes sur l'Autriche par le démembrement du Luxembourg,
du Hainaut et de la Flandre, s'en empare en 1675. Il le donne à Godefroi-
Maurice de la Tour d'Auvergne qui était son grand chambellan depuis
1658. Il était neveu du maréchal de Turenne, frère du cardinal de Bouil
lon et fils aîné de Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne (1605-1652),
prince souverain de Sedan connu sous le nom de duc de Bouillon. Impli
qué dans la conjuration de Cinq-Mars, Frédéric-Maurice sauva sa tête en
cédant sa principauté de Sedan à Louis XIII en 1642. La cession devint
définitive en 1651, en échange de quoi Гех-prince de Sedan se voyait
légitimé dans ses prétentions vis-à-vis du duché de Bouillon, propriété des
évêques de Liège, et dont il portait le titre en raison d'une lointaine
occupation temporaire.
Le Traité de Nimègue, en 1678, confirme le transfert de souveraineté du
duché de Bouillon au profit de Godefroi-Maurice qui avait succédé à
Frédéric-Maurice. Godefroi-Maurice avait, rappelons-le, épousé en 1662,
Anne-Marie Mancini qui était la nièce de Mazarin.
L'édit de Godefroi-Maurice sur la monnaie:
En prenant possession du duché de Bouillon, Godefroi-Maurice avait
conçu le projet de battre monnaie3. Nous savons qu'il y avait précédem
ment un atelier monétaire à Bouillon 4, ce qui aida sans doute à la réalisa
tion des projets du duc. Le 14 mai 1681, par la publication d'un édit
(Annexe I), il l'afferme au sieur Griffon de Belle Ville pour une durée de
six ans5. Un bail avait été établi le 1er février de la même année, devant
Caron notaire à Paris. Griffon étant le gérant, la société était par ailleurs
composée de Tasset, docteur en Sorbonně, Messire Baphaël de Bordane,
sieur de la Tour, et Henri-Michel Doyeux de Chaumontel. Griffon avait
charge d'émettre pour trente mille francs de monnaies par an. Le duc
n'était ni garant, ni responsable de la monnaie émise, bien que l'édit
précisât : « la fabrication de monnaies d'or, d'argent et de cuivre à son
effigie, ses armes et devises».
Les monnaies à émettre en 1681, étaient des:
souverains d'or (non retrouvés)
demi-souverains d'or (non retrouvés)
patagons ou écus d'argent (non retrouvés)
escalins d'argent
douzains de billon
liards de cuivre
3. M. OZERAY, Op. Clí. p. 104.
4. M. Ozeray, op. cit. p. 103 («dans l'État de Liège, il y avait en 1649, deux hôtels
de monnaies, l'un à Hassel et l'autre à Bouillon»).
5. M. op. cit. p. 104. GODEFROI-MAURICE DUC DE BOUILLON 173
D'après Ozeray, un certificat de remise et un procès-verbal en date du
1er septembre 1681 attestent qu'il avait été fabriqué et livré des monnaies
d'or, d'argent et de cuivre6. Nous connaissons à ce jour des escalins
d'argent, de rares douzains de billon et des liards et doubles de cuivre. Le
certificat de remise nous laisse espérer que toutes les valeurs ont été
émises et que nous aurons peut-être le bonheur de voir apparaître un jour
le souverain et le demi-souverain d'or, ainsi que l'écu ou patagon d'argent
non encore retrouvés.
Les fonds épuisés, le contrat fut rompu et la société liquidée. Les bâti
ments et le matériel furent vendus sans que les créanciers soient total
ement dédommagés7.
Les monnaies retrouvées:
Actuellement, nous connaissons des monnaies datées de 1681, 1683, et
d'autres non datées. La liquidation de la société de Griffon après la pre
mière livraison de septembre 1681, et l'absence de monnaies portant le
millésime 1682, nous incitent à poser deux questions : qui a frappé les
monnaies datées de 1683, et où ont-elles été frappées? Si c'est à Bouillon,
il y aurait eu réouverture d'un atelier, ce dont les auteurs que j'ai consul
tés ne font pas mention. Toutefois, il semble qu'au moins un coin de 1681
ait été réutilisé en 1683 (n° 9 du catalogue) ; il ne paraît pas anormal que
les coins aient été récupérés par l'administration ducale, lors de la liqui
dation de la société de Griffon. Nous espérons que des documents inédits
nous apprendront un jour qui a frappé les monnaies de 1683.
Nous avons donc trois séries de monnaies retrouvées:
Émises en 1681 : Escalins d'argent
Douzains de billon (non datés)
Liards de cuivre
Émises en 1683 : Escalins d'argent
Doubles de Bouillon en cuivre de Franc (sic !) en cuivre
Pièces non datées : Doubles de Bouillon en
Étude comparative des coins:
Nous avons étudié un certain nombre de ces monnaies, de façon à en
identifier les coins et à répertorier autant que possible les moindres
détails. Cette méthode de classement bien connue pour les monnaies anti
ques, se révèle assez efficace quand on l'utilise des du
xvne siècle émises en petite quantité.
6. M. Ozeray, op. cit. p. 105.
7. M. op. cit. p. JEAN-PIERRE GARNIER 174
Dans chaque série, une variante de ponctuation, à l'avers ou au revers,
différencie presque tous les coins de telle façon que nous sommes enclin à
penser que les monnaies étaient peut-être comptabilisées en fonction de
ces modifications volontaires des types.
L'apparition d'une cassure de coin qui s'accentue jusqu'au moment où
celui-ci est remplacé par un autre, nous a permis dans quelques cas, d'éta
blir un début de chronologie dans l'utilisation des coins. Ces nombreuses
variantes

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents