Les poteries des Jonquies à Portiragnes (Hérault) - article ; n°10 ; vol.87, pg 450-460
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1990 - Volume 87 - Numéro 10 - Pages 450-460
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

J.-C. Echallier
Jean Grimal
Les poteries des Jonquies à Portiragnes (Hérault)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1990, tome 87, N. 10-12. pp. 450-460.
Citer ce document / Cite this document :
Echallier J.-C., Grimal Jean. Les poteries des Jonquies à Portiragnes (Hérault). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1990, tome 87, N. 10-12. pp. 450-460.
doi : 10.3406/bspf.1990.9927
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1990_hos_87_10_9927Bulletin de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1990 /TOME 87 / 10-12
Les poteries des J onquies
à I ortiragnes (riérault)
Données analytiques nouvelles
par J.-C. Echallier et J. Grimai
INTRODUCTION
En 1968, un labour profond révéla la présence d'un
gisement archéologique au lieu-dit « Les Jonquiès »
à Portiragnes (Hérault), commune proche d'Agde
(fig. 1) (1). Les vestiges, bien localisés, occupaient la
partie la plus haute de la parcelle qui descend en
pente douce vers le sud (fig. 2). Une fouille de
sauvetage (2) permit de mettre au jour, au moins
partiellement, une structure d'habitat.
La mer se trouve actuellement à plus de deux
kilomètres, mais il est vraisemblable que des étangs
aient occupé la zone littorale entre le rivage de
l'époque et les environs immédiats du site, qui est Fig. 1 - Carte de localisation du site des « Jonquiès » (Portiragnes) et des
gisements Mailhaciens les plus proches : 1. Les Jonquiès ; 2. Portai Viel édifié sur une légère eminence. L'abondance des (Vendres) ; 3. Sauvian ; 4. Montloubat (Cers) ; 5. Vignes Vieilles (Bes- coquilles et la présence de plusieurs poids de filet san) ; 6. L'île (Agde) ; 7. Montpenèdre (Mèze) ; 8. La Fangade (Sète).
(dont certains en cours de fabrication) permettent
d'envisager l'existence en cet endroit d'un campe
ment de pêcheurs. Des arguments archéologiques,
tels que l'existence de couches bien individualisées,
font par ailleurs penser à une occupation temporaire
du site, comme cela a été mis en évidence pour
d'autres régions littorales du Languedoc (3). 100.
LA FOUILLE
La fouille dans le cadre d'un sauvetage urgent, canal du midi
bien que limitée à 10 m2 (fig. 3), mit en évidence une Fig. 2 - Situation cadastrale du site des Jonquiès. L'étoile indique l'emplace
fosse formée de deux cuvettes coalescentes, manifes- ment du sondage. 451
tement liées à un habitat. En raison de la trop faible ment grisâtre (couche 2) riche en cendres et charbons
surface fouillée aucun trou de poteau n'a été découv de bois occupe une épaisseur de 80 cm au maximum.
Cette couche correspond aux vidanges successives ert, mais les restes de faune et le matériel archéolo
gique indiquent clairement la présence d'un habitat d'un foyer, mais des traces de rubéfaction (carrés 7
sur ce site. Pour la même raison, il n'a pas été et 8) laissent penser que cette fosse a pu être utilisée
possible de déterminer avec précision si la fosse se occasionnellement comme foyer non structuré. La
couche 3 est constituée d'un sédiment identique à trouvait à l'intérieur ou hors d'une cabane, mais son
celui de la couche 1 , mais en position stratigraphique statut de dépotoir ne fait aucun doute. En effet, des
fragments de poteries s'y retrouvent pêle-mêle et des non remaniée. Elle se différencie facilement du sol
naturel (couche 4) qui est beaucoup plus induré et de vases entiers y sont, soit écrasés, soit presque intacts
(fig. 4). Des restes de repas (faune et coquilles), des couleur plus claire.
morceaux de meules brisées et des vidanges de foyer La totalité du remplissage de la fosse contient du font partie du comblement de la fosse. matériel archéologique ; cependant, la succession
Le sol naturel est constitué par un dépôt fluvio des couches individualisées ne reflète pas de notables
lacustre Pleistocene formé d'argiles brun clair conte différences chronologiques, ce qui laisse penser que
nant des galets quartzeux. la durée globale d'occupation du site a dû être
relativement courte. La cuvette du carré 1 (fig. 3) a un remplissage
homogène, uniquement constitué par un sédiment
argileux marron contenant des fragments basaltiques
provenant peut-être d'une structure détruite (mur
et ?). Ces fragments de basaltes, qui se rencontrent
dans toute la basse vallée de l'Hérault, ne semblent LE MOBILIER ARCHÉOLOGIQUE
pas se trouver dans les environs immédiats du site et
les occupants ont dû aller les chercher à quelque
distance.
Le remplissage de la grande cuvette a permis L'abondant matériel récolté tant en surface que
d'individualiser 3 couches anthropiques bien dis dans les fosses dépotoirs appartient au Mailhacien I
tinctes. Sous une épaisseur de 60 cm de terre arable (Bronze final Illb), dont le décor caractéristique se
contenant des restes remaniés (couche 1), un sédi- retrouve dès le premier niveau en place, jusqu'au
fond du dépotoir, au contact du sol naturel. Toutef
ois, certains vases possèdent des caractères généra
lement considérés comme un peu antérieurs (Bronze
final II) ou postérieurs (Age du Fer). Il ne semble
pas, compte tenu de l'homogénéité du reste du
matériel, qu'il faille accorder à ces vases une valeur
chronologique significative mais plutôt les considérer
comme les indices d'une période de transition.
La vaisselle céramique constitue la majeure partie
du matériel. Plusieurs vases ont été abandonnés
entiers et beaucoup de formes ont pu être reconsti
tuées. Elles comprennent différents types d'urnes
(fig. 5 et 6), des coupes et coupelles (fig. 6 et 7) et un
croissant-chenêt (fig. 8). En ce qui concerne les
décors, les motifs géométriques au double trait incisé
n'ont rien d'original et s'intègrent bien aux thèmes
déjà connus dans la région. Il en est de même des
impressions et incisions diverses, larges cannelures et
cordons décorés qui ornent les urnes, parfois de très
grande taille (4). Certains décors, comme celui du
tesson n° 22 (fig. 11), font songer à des emprunts plus
lointains (5).
Des ustensiles d'usages divers révèlent les activités
quotidiennes :
— fusaïoles, poids de filet fabriqués avec des
Fig. 3 - Coupe et plan de la fouille : a. pierres brutes en basalte ; b. fragments tessons percés, couronne de maintien des vases, de meules ; c. zone cendreuse ; d. limite de la fosse. En noir dans la coupe
traces de foyer. torchis ; 452
Fig. 4 profondeur la - position Photos des de 100 la tessons cm fouille ; D. d'une : carré A. carré même 1, couche 2, coupe couche en décorée place 1, profondeur ; E. (carrés carré S, 2, 70 4 couche et cm 5). sous 3, profondeur le niveau du 115 sol cm ; ; B. F. carré 2, 5, couche 3, 2, profondeur 135 80 cm cm. ; Le C. petite carré flèche 4, couche indique 1, 453
10cm
Fig. 5 - Les Jonquiès. Types d'urnes. Fig. 8 - Les Jonquiès. Le croissant-chenêt.
— manches d'outils en os ou en bois de cerf.
Les restes de repas et les fragments de meules en
basalte attestent des diverses facettes de l'économie
vivrière (pêche, collecte de coquillages, chasse, éle
vage et agriculture). La parure est représentée par
Q 10.T des coquilles régularisées et percées par frottement,
mais compte également une épingle en bronze à tête
enroulée. Deux objets rituels (corne sacrée/chenêt)
évoquent la pensée religieuse des occupants (6).
La relative importance du matériel céramique et
les quelques anomalies relevées dans certains décors
nous ont conduits à intégrer l'étude en laboratoire de
ce matériel, dans le cadre d'un programme plus large
lancé par l'E.R.A. 36 du C.N.R.S.
Devant l'impossibilité d'analyser la totalité du Fig. 6 - Les Jonquiès. Urne à col cylindrique et coupes.
mobilier, vingt-six échantillons seulement, prélevés
dans le matériel céramique, ont fait l'objet d'analyses
minéralogiques. Sur cet ensemble deux (nos 25 et 26)
ont été choisis à cause de leur originalité qui paraiss
ait indiquer des influences moins connues. Les
autres (nos 1 à 24) ont été pris au hasard parmi les
tessons aux formes ou décors identifiables.
Description macroscopique

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