Les principaux courants commerciaux du port de Saint-Malo en 1681 et 1682 - article ; n°3 ; vol.64, pg 275-327
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Les principaux courants commerciaux du port de Saint-Malo en 1681 et 1682 - article ; n°3 ; vol.64, pg 275-327

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Annales de Bretagne - Année 1957 - Volume 64 - Numéro 3 - Pages 275-327
53 pages

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Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Philippe Langlet
Les principaux courants commerciaux du port de Saint-Malo en
1681 et 1682
In: Annales de Bretagne. Tome 64, numéro 3, 1957. pp. 275-327.
Citer ce document / Cite this document :
Langlet Philippe. Les principaux courants commerciaux du port de Saint-Malo en 1681 et 1682. In: Annales de Bretagne. Tome
64, numéro 3, 1957. pp. 275-327.
doi : 10.3406/abpo.1957.2026
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1957_num_64_3_2026Philippe LANGLET
LES PRINCIPAUX COURANTS COMMERCIAUX
DU PORT DE SAINT MALO EN 1681 ET 1682
LA MANCHE I. — OCCIDENTALE DE LE LA PETIT BRETAGNE CABOTAGE ET LA COTE : SUD
1. — Caractères généraux
La Manche occidentale est une zone de petit cabotage
intense dont le centre principal semble Saint-Malo. Nous
comprenons exactement dans cet ensemble la côte fran
çaise depuis Caen jusqu'à l'embouchure de la Vilaine, les
Iles Anglo-Normandes et la côte britannique de Port-
smouth au Pays de Galles (1).
Les relations sont intenses : les rapports, souvent b
imensuels, avec Saint-Malo, sont assurés par des embarc
ations dont le tonnage varie généralement entre 8 et 25
tonneaux, et qui sont montées par quelques hommes. Les
bateaux de 30 à 35 t. apparaissent pour les ports les plus
éloignés, mais le tonnage ne croît pas régulièrement avec
la distance : c'est ainsi que tous les bateaux qui vont
chercher le cidre de l'Avranchin, jaugent 8, 12 ou 18 t.,
tandis que la grande majorité des caboteurs venant de
Guernesey, Jersey ou Granville, jaugent moins de 8 t.
A l'unité d'ensemble des tonnages, s'ajoute celle de la
nature des cargaisons : ce sont essentiellement des pro
duits de l'agriculture et de l'artisanat local. Nous pourrons
donc envisager des ensembles de produits principaux, et
(1) Les pages qui suivent sont extraites d'un mémoire pour le
diplôme d'études supérieures soutenu devant la Faculté des lettres,
€n juin 1957. 276 COMMERCE DU PORT DE SAINT-MALO
des groupes de ports qui les fournissent. Rappelons en
effet que nous étudierons surtout les entrées, car nous
avons très peu de renseignements sur les cargaisons au
départ.
Les ports aussi présentent un trait commun : ce sont le
plus souvent de simples criques ou grèves d'embarquement
souvent abritées dans l'embouchure d'une rivière. Ce carac
tère ne se trouve pas au-delà de Caen et Ouistreham, ni
au-delà du Golfe du Morbihan. Quant à la côte anglaise,
elle n'est en relation avec Saint-Malo que par des ports
de la zone ci-dessus définie : aucun port entre Portsmouth
et Londres n'est mentionné dans les archives. Ces ports
sont si peu importants aujourd'hui que nous avons dû en
laisser plusieurs non identifiés.
2. — Importations de produits agricoles
Le bois et ses dérivés. — Le bois provenant de forêts
encore importantes, mais aussi d'un bocage déjà constitué,
alimente une grande partie du trafic. On peut dire que tous
les petits ports de la baie de Saint-Malo y envoient du
bois. Même Le Vivier, au débouché du Marais de Dol,
envoie des planches ! Le Sud de la Bretagne et la côte
britannique en exportent très peu. Voici, classés par ordre
d'importance décroissante en 1681, les ports exportateurs
de produits du bois (2) :
1681 1682 1681 1682
Plevenon. . . 76/97 60/84 Pontrieux . . 28/28 20/28
. 46/58 26/33 Carter et. . . 26/26 28/31 Dahouet. .
St-Brieuc. . . 37/51 20/45 St-Cast. . . . 25/71 17/50
Bretagne- Plancoet. . . 36/43 52/61
Binic. . . . 28/29 Nord 23/35 8/8 néant
(2) Le premier chiffre représente le nombre de cargaisons au moins
partiellement formées de bois; le deuxième représente le nombre
total des cargaisons arrivées dans l'année. On a souligné, dans ce
tableau comme dans les suivants, les noms des ports dont le trafic
était le plus important. COMMERCE DU PORT DE SAINT-MALO 277
Bec- Tréguier. . . 23/42 néant
Morlaix. . . . 23/68 10/48 d'Andenne néant 4/17
Pas-au-Bœuf Portrieux. . . 20/24 14/23 4/26 2/35
Brest- Bretagne
19/24 7/7 Sud 3/36 2/17 Landerneau.
Granville. . . 19/57 Pornieuc. . . 3/4 19/46 5/6
« 18/26 10/25 Erquy
re » Paimpol. . . 17/26 21/28 néant 3/16
St-Pol-de- Cornouailles
Léon. . . . néant 14/15 13/13 b 3/29
Port-à-la- Régneville. . 1/35 néant
Duc. . . . . 13/13 19/21 Châteaulin. . 1/12 2/17
Lannion. . . 11/24 9/15 Angleterre
Portbail. . . Sud 1/30 8/9 11/13 1/69
Normandie. . 8/13 17/23 Barfleur. . . néant 1/5
Jersey- Grouin-du-
6/60 13/60 Sud néant 1/24 Guernesey
Mont Saint- Bréhat. . . . 6/18 4/15
Michel. . . néant 1/10 Cherbourg. . 5/6 4/5
Cancale. . . . 5/5 . 3/6
On remarque l'importance de la côte du département
actuel des Côtes-du-Nord, et aussi celle du groupe Carteret-
Portbail.
Les chargements ne sont pas toujours déclarés en
« bois ». On précise souvent l'utilisation future du bois
venant des ports entre le Cap Fréhel et Morlaix : bois à
feu, bois à bordages, bois « pour couvrir », bois à mer-
rain (3), etc. Cette matière première a souvent été déjà
travaillée : sans compter les nombreuses entrées de fagots,
on note aussi les planches ou atelles (4).
La région de Carteret et Portbail semble spécialisée dans
la fabrication du charbon de bois. Lorsque nous voyons
arriver du « charbon », il est en effet impossible de penser
(3) Le bois à merrain est un bois de chêne fendu en menues plan
ches, dont on fait des tonneaux.
(4) Les atelles sont de petites planches fines qui peuvent servir à
la couverture des maisons. COMMERCE DU PORT DE SAINT-MALO 278
à une extraction locale de houille. Il serait de même impro
bable qu'il en transite en ces ports ; et nous ne trouvons
jamais la mention « charbon de terre », à la différence
d'un certain nombre de cargaisons anglaises. Il n'y a guère
que Plancoet qui fournisse du charbon de bois par ailleurs.
Ce dernier port est aussi un centre artisanal assez impor
tant : plusieurs embarcations apportent uniquement des
sabots ; ce sont aussi des balais, des avirons, des roues de
charrettes, etc. L'artisanat existe d'ailleurs d'une façon
diffuse dans toute la campagne : presque toutes les grèves
d'embarquement envoient par exemple des coffres de matel
ots. Mais il faut surtout parler de la fabrication des ton
neaux. En 1682, 13 sur les 13 chargements de Saint-Pol-
de-Léon comportent des « fustailles vuides ». Cette indust
rie intéresse en effet la région à l'ouest de Saint-Brieue,
de cette ville à Roscoff essentiellement. L'armement des
navires et leurs approvisionnements en sel, cidre, etc.,
nécessitaient l'importation de nombreux fûts à Saint-Malo ;
et nous en voyons repartir vers l'Avranchin, pays du cidre.
Quelques particularités : Les Iles Anglo-Normandes
envoient plusieurs barques chargées de bois, mais il s'agit
de pièces récupérées sur un navire perdu. Brest envoie
une barque chargée de Brai (5), mais il doit s'agir d'un
produit nordique ayant transité à l'arsenal. Plus intéres
sants sont les meubles de Saint-Brieuc et du Mont Saint-
Michel, mais cette fabrication ne concerne que deux car
gaisons.
Les cultures industrielles et les textiles. — Le chanvre,
le lin et leurs dérivés artisanaux tiennent aussi une place
importante dans l'alimentation du petit cabotage.
1681 1682 1681 1682
Morlaix. . . 26/28 26/48 Jersey-
Angleterre Guernesey 7/60 11/60
Sud 19/69 5/30 Granville. . . 4/57 5/46
(5) Le brai est un produit issu du goudron utilisé pour calfater
la coque des navires. .
,
COMMERCE DU PORT DE SAINT-MALO 279
Tréguier. . . 18/42 8/17 Bréhat. . . 4/18 1/5
Bretagne Angleterre. 4/32 2/16
Nord. . . . 3/35 6/27 17/35 2/8 Régneville.
Paimpol. . . 17/26 15/28 Pontrieux. . 3/28 7/28
Brest- Lannion. . . 17/24 11/15
Cornouailles Landerneau. 1/24 1/7
b 3/26 4/29 Bretagne
St-Brieuc. . . néant 2/45 Sud 1/36 néant
Portrieux. . . 2/43 Rades (?). . 1/3
Plancoet. . . 2/43 1/61 Carteret. . néant 1/31
Binic 1/30 néant St-Cast. . . 1/50
St-Pol-de- Plevenon. . néant 1/84
Léon. . . . 1/15 1/13
On peut observer avant tout que cet afflux de produits
textiles est plus que suffisant pour les besoins de Saini-
Malo. D'autre part, même compte tenu de quelque
variation d'une année à l'autre, on voit la primauté de la
région de Morlaix — Saint-Brieuc, et aussi de l'Angleterre.
D'autres port

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