Les projets de Dubuisson-Aubenay pour les jetons du Conseil d État - article ; n°18 ; vol.6, pg 156-170
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les projets de Dubuisson-Aubenay pour les jetons du Conseil d'État - article ; n°18 ; vol.6, pg 156-170

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue numismatique - Année 1976 - Volume 6 - Numéro 18 - Pages 156-170
Revue Numismatique, 6e série, XVIII, 1976, pp. 156-170. Vladimír Juřen, Les projets de Dubuisson-Aubenay pour les jetons du Conseil d'Étal. — Alors que les graveurs de divers jetons officiels frappés en France dans le passé sont souvent identifiés par des documents d'archives, les inventeurs des devises sur leur revers restent, en majorité, anonymes jusqu'à la fondation de la Petite Académie en 1663. L'article se propose de faire connaître l'un d'eux, l'érudit et historien Dubuisson-Aubenay, qui, sous la régence d'Anne d'Autriche, élabora quatre revers des jetons annuellement frappés pour le Conseil d'État et en laissa les projets en partie illustrés (voir l'Appendice) parmi ses manuscrits (Bibliothèque Mazarine, Paris).
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

Vladimír Juen
Les projets de Dubuisson-Aubenay pour les jetons du Conseil
d'État
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 18, année 1976 pp. 156-170.
Résumé
Revue Numismatique, 6e série, XVIII, 1976, pp. 156-170. Vladimír Juřen, Les projets de Dubuisson-Aubenay pour les jetons du
Conseil d'Étal. — Alors que les graveurs de divers jetons officiels frappés en France dans le passé sont souvent identifiés par
des documents d'archives, les inventeurs des devises sur leur revers restent, en majorité, anonymes jusqu'à la fondation de la
Petite Académie en 1663. L'article se propose de faire connaître l'un d'eux, l'érudit et historien Dubuisson-Aubenay, qui, sous la
régence d'Anne d'Autriche, élabora quatre revers des jetons annuellement frappés pour le Conseil d'État et en laissa les projets
en partie illustrés (voir l'Appendice) parmi ses manuscrits (Bibliothèque Mazarine, Paris).
Citer ce document / Cite this document :
Juŕen Vladimír. Les projets de Dubuisson-Aubenay pour les jetons du Conseil d'État. In: Revue numismatique, 6e série - Tome
18, année 1976 pp. 156-170.
doi : 10.3406/numi.1976.1754
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1976_num_6_18_1754Vladimír JUREN
LES PROJETS DE DUBUISSON-AUBENAY
POUR LES JETONS DU CONSEIL D'ÉTAT
(PL XVII-XVIII)
Le chroniqueur et éru dit français du xvne siècle, François-Nicolas
Baudot, seigneur du Buisson et d'Aubenay, est un personnage
peu connu1. Né vers 1590 en Normandie, il fit ses humanités
probablement à Paris, puis servit de secrétaire à différents
seigneurs et entreprît plusieurs voyages diplomatiques à l'étranger.
Au début des années quarante, il s'établit à Paris chez le Secrétaire
d'État Henri de Guénegaud pour s'occuper d'histoire, d'archéol
ogie, de philologie, de numismatique et de la composition des
devises. En 1646, il assuma à la cour la charge d'historiographe
du roi et, à la suite de la mort de Pierre Montmaur en 1650, celle
d'intendant de toutes les devises et inscriptions officielles. Il
mourut le 1er octobre 1652. Dubuisson n'est aujourd'hui évoqué
que pour son précieux journal de 1648 à 1651, mais il mérite
également l'attention pour ses devises destinées aux jetons du
Conseil d'État et conservées dans l'un de ses cinquante portefeuilles
à la Bibliothèque Mazarine2.
Les jetons du Conseil d'État, appelé aussi Conseil du Roi,
1. Voir la notice biographique par G. Saige dans son édition du Journal des guerres
civiles de Dubuisson- Aubenay , vol. I, Paris, 1883, pp. i-lvi. Les travaux relatifs à
Dubuisson furent répertoriés par A. Cioranescu dans sa Bibliographie de la littérature
française du XVIIe s., t. II, Paris, 1966, p. 774.
2. Ms. 4395. L'existence du manuscrit fut signalée par Saige, op. cit., p. xxxvi
et par A. Molinier : Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Mazarine, III, Paris,
1890, p. 328. E. Kantorowicz ( The King's Two Bodies, Princeton, 1957, p. 414-5,
fig. 24 ; Oriens Augusti - Lever du Roi, in : Dumbarton Oak Papers, n° 7, 1963, p. 169,
fig. 47) et R. E. Giesey ( The Royal Funeral Ceremony in Renaissance France, Genève,
1960, pp. 191-2, pi. 18) ont analysé l'iconographie d'une devise de Dubuisson (n° II)
sans en reconnaître l'auteur et l'intérêt du point de vue numismatique. PROJETS DE DUBUISSON 157
font partie de multiples pièces officielles des administrations
royales de France et constituent une série assez complète de la
fin du règne de François Ier jusqu'à 16621. Frappés en or, en argent
et en cuivre au terme de chaque année, ils étaient répartis dans
des bourses brodées pour être ensuite distribués aux étrennes
par le Trésorier de l'Épargne, au roi, à la famille royale et aux
membres du Conseil. La date qu'ils portent est toujours celle de
l'année à venir. D'un aspect presque invariable depuis le règne
d'Henri II, ils montrent, d'un côté l'écu de France accompagné
de la légende NIL NISI CONSILIO (pi. XVIII, fig. 1), de l'autre côté
une devise composée d'une inscription et d'une figure, annuellement
élaborée par un érudit et chargée d'une signification commemor
ative ou politique2. Si, en règle générale, des documents relatifs
à la fabrication de divers jetons livrent les noms de leurs graveurs3,
les inventeurs et le mode de sélection de leurs devises restent
inconnus jusqu'à la fondation en 1663 de la Petite Académie
chargée de composer toutes les inscriptions et pièces officielles4.
La série de revers composés pour le Conseil d'État par Sully et
expliqués dans ses écrits est une exception5. Ainsi, les devises de
Dubuisson qui permettent de reconstituer son activité de fournis
seur de revers pour le Conseil d'État de 1643 à 1650, viennent
en partie combler une importante lacune dans la connaissance
actuelle du jeton français.
Les devises de Dubuisson occupent vingt-quatre feuillets divisés
en deux parties inégales. La première partie se compose de cinq
feuillets de 297 sur 210 mm et constitue un cahier soigneusement
calligraphié et illustré qui a été soumis au Conseil à la fin de 1643
pour la sélection d'une devise6. La seconde partie réunit les notes
1. A. Blanchet : Manuel de numismatique, III, Paris, 1930, pp. 205 sqq. et
pp. 157 sqq. ; J. Jacquiot : Médailles et jetons de Louis XIV d'après le manuscrit
de Londres Add. 31908, I, Paris, 1968, pp. lxxi sqq.
2. Le terme de devise dans la langue française des xvie, xvne et xvine siècles,
est une équivalence de Yimpresa italienne, pour laquelle voir notamment M. Praz :
Studies in Seventeenth-Century Imagery, Rome, 1964 et W. S. Heckscher-K. A. Wirth :
Emblem, in : Rellexikon zur deutschen Kunstgeschichte, t. V, Stuttgart 1959, pp. 86 sqq.
3. Voir de nombreux documents publiés par F. Mazerolle : Les Médailleurs
français du XVe siècle au milieu du XVIIe siècle, I, Paris, 1902.
4. Blanchet, op. cit., pp. 30 sqq. et J. Jacqufot, op. cit., pp. lxxiii-iv.
5. A. de Longpérier : Jetons composés par Sully, in : Revue numismatique,
t. 8 (1863), pp. 425-449. J'ai l'intention de publier prochainement une étude sur les
devises composées pour plusieurs jetons par le « poète royal » des derniers Valois,
Jean Dorât.
6. Voir Appendice et fig. 1-4. Des projets analogues sont parfois mentionnés dans
des documents du xvie s., mais aucun n'est conservé (Mazerolle, op. cit., pp. 72-4,
82-3, 570, 573). 158 VLADIMÍR JUŘEN
qui, apparemment, servirent à Dubuisson de base pour l'élaboration
des cahiers analogues de 1644 à 1650.
Le titre de la première partie annonce les « Revers de médailles
et jettons pour le Boy à V antique et à la moderne » qui — selon
une note ajoutée — furent « désignés en octobre 1643. pour les
estrennes de 1644. — à donner en jedons ďor et d'argent par MT de
Guénegaud Trésorier de l'Espargne » (fol. 2r; fig. 1). Les revers,
au nombre de quatorze, sont dessinés sur le recto des quatre
feuillets, accompagnés d'une « Déclaration » et précédés d'un
« Advertissemenl » (fig. 1-4 et Appendice). L'« Advertissement » est
une sorte d'introduction théorique qui pose le problème du choix
entre deux manières de concevoir une devise, à savoir « à l'antique »
et « à la moderne ». La question du style des devises numismatiques,
qui surgira de nouveau en 1662 à l'occasion du projet de fondation
de la Petite Académie1, semble faire partie des interrogations
constantes des théoriciens du xvne siècle. Numismate et colle
ctionneur averti2, Dubuisson ne peut que plaider en faveur des
devises « à l'antique » inspirées par des monnaies romaines, tout
en décidant d'alterner les deux manières pour répondre à la variété
des goûts. Ainsi, chaque thème — avènement de Louis XIV
(I, II, XIV), prise de Thionville (III, IV), victoires militaires en
Flandres (V, VI), allégorie de l'Éternité de l'Empire français
(VII, VIII), début de la Régence (IX, X, XIII) et préliminaires
de la paix (XI, XII) — est traité au moins deux fois, « à l'antique »
et « à la moderne ». Toujours est-il que, même parmi les projets

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents