Les questions noires en France : revendications collectives contre perceptions individuelles
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Description

Sous la direction de François Dubet
Thèse soutenue le 27 octobre 2010: Bordeaux 2
Sur fond de revendications sociales et culturelles, l’émergence d’une « conscience noire », mobilisant très activement la mémoire de l’esclavage et les thématiques de discrimination et de visibilité politique et médiatique, s’est produite dans les arènes publiques françaises au début de l’année 2005. Dans une société qui fait de son principe universaliste son crédo, cette apparition pose question. Identifiée par les médias comme étant l’expression d’une « question noire », ces mouvements revendicatifs, émis par un ensemble d’acteurs organisationnels, interrogent sur leur contenu, sur les raisons de leur émission et sur le profil des personnes qui les ont exprimés. Cette recherche sociologique, dont l’objectif est de mettre en évidence la diversité de cette problématique noire, repose sur une enquête de terrain menée sur cinq organisations ayant alimenté cette question et dont l’objectif était d’amener leurs revendications sur le terrain politique. Désignées comme noires, ces organisations, par leur auto-définition et par leurs discours, révèlent l’absence d’unification autour d’une « conscience noire » commune réfutant alors toute idée d’unité de la « question noire ». Les facteurs et les conflits qui opposent notamment les différentes mémoires noires, selon qu’elles concernent les Antillais ou les migrants africains, témoignent de l’existence de plusieurs questions noires. Ces mémoires sont différemment construites et valorisées selon les demandes et les critiques sociales émises par chacun des collectifs. De même, ces derniers, n’aspirant pas à représenter la même population selon qu’ils se revendiquent Antillais, Noirs, Africains ou descendants d’esclaves et de colonisés, combinent et hiérarchisent à leur manière des logiques d’action à partir de leur propre expérience sociale. Deux observations complètent alors cette étude : d’une part le hiatus qui s’est cristallisé entre ces collectivités militantes et les populations noires qu’elles affirment représenter, d’autre part la transformation de l’imaginaire national français qui est interrogé sur sa capacité à intégrer les spécificités propres aux populations noires françaises qui affectent le récit républicain national.
-Noirs
-Mémoire
-Commémoration
-Justice
-Identité
-Reconnaissance
-Communauté
-Universalisme
-Mouvements sociaux
-Récit national
In 2005, a black consciousness arise from social and cultural claims reaffirming “slave memory” and discrimination in public sphere and questioning political and media-related visibility of the ones mobilised. This movement, described as the expression of “la question noire”, interrogates the protagonist’s profile and their involvement. This sociological research underlines the diversity of this question. An investigation has been carried out on five organizations with political claims and reveals the non-unification around a common black “consciousness”, disproving the idea of a “black question” unity. The different conceptions of “slave memory”, according to French carribean or Africans migrants concerns, shows several black questions reality based on different social criticism. As a consequence, a diversity of actions exists according to the social experience of these groups. Finally, the study reveals two tendencies. Firstly, the presence of a hiatus between these activist groups and black populations they consider that they represent. Secondly, the transformation of French national imaginary and the reassessment of its capacity to integrate black French populations.
-Black
-Memory
-Memorialization
-Justice
-Recognition
-Community
-Universalism
-Social movements
-National narrative
Source: http://www.theses.fr/2010BOR21732/document

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Publié par
Nombre de lectures 120
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Université Victor Ségalen Bordeaux 2

Année 2010 Thèse n°


THESE
pour le
DOCTORAT DE L’UNIVERSITE BORDEAUX 2
Mention Sociologie


Les questions noires en France
Revendications collectives contre perceptions individuelles


Présentée et soutenue publiquement
Le 27 octobre 2010
Par Yoann LOPEZ
Né le 2 décembre 1979 à Cenon


Sous la direction de François DUBET


Membres du jury :
François DUBET, Professeur, université Victor Ségalen - Bordeaux 2, directeur.
Hughes LAGRANGE, Directeur de recherche, Sciences Po/CNRS, rapporteur.
Éric MACÉ, Professeur, université Victor Ségalen – Bordeaux 2, président.
Pap NDIAYE, Maître de conférences, EHESS.
Michel WIEVIORKA, Directeur d’études, EHESS, rapporteur.
34Université Victor Ségalen Bordeaux 2

Année 2010 Thèse n°


THESE
pour le
DOCTORAT DE L’UNIVERSITE BORDEAUX 2
Mention Sociologie


Les questions noires en France
Revendications collectives contre perceptions individuelles


Présentée et soutenue publiquement
Le 27 octobre 2010
Par Yoann LOPEZ
Né le 2 décembre 1979 à Cenon


Sous la direction de François DUBET


Membres du jury :
François DUBET, Professeur, université Victor Ségalen - Bordeaux 2, directeur.
Hughes LAGRANGE, Directeur de recherche, Sciences Po/CNRS, rapporteur.
Éric MACÉ, Professeur, université Victor Ségalen – Bordeaux 2, président.
Pap NDIAYE, Maître de conférences, EHESS.
Michel WIEVIORKA, Directeur d’études, EHESS, rapporteur.
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6RESUME/ABSTRACT



Sur fond de revendications sociales et culturelles, l’émergence d’une « conscience
noire », mobilisant très activement la mémoire de l’esclavage et les thématiques de
discrimination et de visibilité politique et médiatique, s’est produite dans les arènes publiques
françaises au début de l’année 2005. Dans une société qui fait de son principe universaliste son
crédo, cette apparition pose question. Identifiée par les médias comme étant l’expression d’une
« question noire », ces mouvements revendicatifs, émis par un ensemble d’acteurs
organisationnels, interrogent sur leur contenu, sur les raisons de leur émission et sur le profil
des personnes qui les ont exprimés. Cette recherche sociologique, dont l’objectif est de mettre en
évidence la diversité de cette problématique noire, repose sur une enquête de terrain menée sur
cinq organisations ayant alimenté cette question et dont l’objectif était d’amener leurs
revendications sur le terrain politique. Désignées comme noires, ces organisations, par leur
auto-définition et par leurs discours, révèlent l’absence d’unification autour d’une « conscience
noire » commune réfutant alors toute idée d’unité de la « question noire ». Les facteurs et les
conflits qui opposent notamment les différentes mémoires noires, selon qu’elles concernent les
Antillais ou les migrants africains, témoignent de l’existence de plusieurs questions noires. Ces
mémoires sont différemment construites et valorisées selon les demandes et les critiques
sociales émises par chacun des collectifs. De même, ces derniers, n’aspirant pas à représenter la
même population selon qu’ils se revendiquent Antillais, Noirs, Africains ou descendants
d’esclaves et de colonisés, combinent et hiérarchisent à leur manière des logiques d’action à
partir de leur propre expérience sociale. Deux observations complètent alors cette étude : d’une
part le hiatus qui s’est cristallisé entre ces collectivités militantes et les populations noires
qu’elles affirment représenter, d’autre part la transformation de l’imaginaire national français
qui est interrogé sur sa capacité à intégrer les spécificités propres aux populations noires
françaises qui affectent le récit républicain national.


Mots clés : Noirs, mémoire, commémoration, justice, identité, reconnaissance, communauté,
universalisme, mouvements sociaux, récit national.


In 2005, a black consciousness arise from social and cultural claims reaffirming “slave
memory” and discrimination in public sphere and questioning political and media-related
visibility of the ones mobilised. This movement, described as the expression of “la question
noire”, interrogates the protagonist’s profile and their involvement. This sociological research
underlines the diversity of this question. An investigation has been carried out on five
organizations with political claims and reveals the non-unification around a common black
“consciousness”, disproving the idea of a “black question” unity. The different conceptions of
“slave memory”, according to French carribean or Africans migrants concerns, shows several
black questions reality based on different social criticism. As a consequence, a diversity of
actions exists according to the social experience of these groups. Finally, the study reveals two
tendencies. Firstly, the presence of a hiatus between these activist groups and black populations
they consider that they represent. Secondly, the transformation of French national imaginary
and the reassessment of its capacity to integrate black French populations.

Keywords : Black, memory, memorialization, justice, recognition, community, universalism,
social movements, national narrative.
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81REMERCIEMENTS






Mes premiers remerciements vont à l’ensemble des personnes
interviewées sans qui ce travail n’aurait pu voir le jour. Les membres du CRAN,
du Collectif DOM et du Comité Marche 98 ont accepté de répondre à mes
questions et de m’expliquer le fonctionnement de leur organisation ainsi que
leurs motivations qui les ont amenées à se mobiliser. Patrice et Marjorie ont été
d’un grand secours en me présentant une partie des personnes interrogées à
Paris. Ma profonde gratitude va à toutes les personnes rencontrées à Paris et à
Bordeaux qui ont pris sur leur temps personnel en m’accueillant chez eux ou en
partageant avec moi un repas autour d’une table de café.

Que soit également remercié mon directeur de thèse, François Dubet,
dont la confiance qu’il a bien voulu me témoigner en acceptant de diriger cette
thèse a été un élément moteur dans sa bonne réalisation. Je lui suis
reconnaissant de la liberté qu’il m’a accordée dans le choix de mon sujet de
thèse et dans mes choix de mener à bien ce travail. Certains moments ont été
bien plus difficiles que d’autres et il a toujours su trouver les mots justes pour
me permettre de retrouver la motivation à poursuivre cette recherche
lorsqu’elle me faisait défaut. Sa disponibilité et l’intérêt constant dont il a fait
preuve durant ces années, à l’égard de mon travail, sont ceux que l’on attend de
son directeur lorsqu’on débute une thèse, il n’a jamais failli à sa tâche. Ses
1 Cette thèse a été financée par une allocation nationale de recherche du Ministère de l’enseignement
supérieur et de la recherche (2005-2008).
9conseils, ses remarques et ses critiques sont pour beaucoup dans la réalisation
de ce travail. Il m’a appris qu’une recherche sociologique était avant tout une
étude proche des individus, loin du jargon scientifique et théorique et qu’une
thèse pouvait s’écrire « simplement », ce qui n’était pas gagné d’avance.
J’espère ne pas avoir trop failli à ses attentes.

Anne-Laurence Penchaud, Fanny Lung, Pascal Ragouet, Béatrice Jacques
et Benjamin Castets-Fontaine et Chloé Renaud ont relu de façon minutieuse
certains passages de cette thèse, qu’ils en soient chaleureusement remerciés, de
même que Sandrine Naudin pour la relecture complète qu’elle a effectuée. Je
remercie Géraldine Bouchard pour nos pauses café durant lesquelles j’ai pu
oublier les difficultés quotidiennes. Merci à Elsa Geneste avec qui j’ai
longuement échangé sur la « question noire » autour de laquelle nous avons
confronté nos idées et nos lectures. Je remercie enfin Corinne Laubert et Marie-
Christine Dattas pour leurs encouragements et leur aide logistique.

Que Frédéric, Laureen et Antoine trouvent ici l’expression de ma
profonde gratitude. Sans leur accueil chaleureux et leur soutien, il m’aurait été
bien difficile de réaliser l’ensemble d

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