Les Stations ou Gisements préhistoriques des environs de Vernon (Eure) - article ; n°11 ; vol.25, pg 464-474

Alphonse-Georges Poulain

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1928 - Volume 25 - Numéro 11 - Pages 464-474
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: BULLETIN_DE_LA_SOCIETE_PREHISTORIQUE_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1928
• Nombre de lectures: 14
• Langue: Français

Extrait

Alphonse-Georges Poulain
Les Stations ou Gisements préhistoriques des environs de
Vernon (Eure)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1928, tome 25, N. 11. pp. 464-474.
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Poulain Alphonse-Georges. Les Stations ou Gisements préhistoriques des environs de Vernon (Eure). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1928, tome 25, N. 11. pp. 464-474.
doi : 10.3406/bspf.1928.6627
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1928_num_25_11_6627464 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Les Stations ou Gisement» préhistoriques
environ» de Vernon (Eure)
Alphonse-Georges POULAIN,
Correspondant du Ministère de l'Instruction Publique.
Epoques paléolithique et néolithique.
I
Ces vingt dernières années ont amené dans notre région un certain
nombre de découvertes d'ordre préhistorique que je vais résumer.
La pailic de pays comprise dans cette étude, aura pour centre
Vernon et rayonnera d'environ 13 kilomètres à vol d'oiseau autour
de cette ville, c'est-à-dire qu'elle englobera les vallées de la Seine et
de l'Epte et les plateaux limitrophes.
Epoque paléolithique .
Les stations ou gisements paléolithiques ayant fourni soit de l'i
ndustrie humaine, soit de la l'aune quaternaire, sont de plusieurs ca
tégories que je classerai ainsi qu'il suit :
1° Gisements dans les alluvions anciennes de la vallée de la
Seine;
2° dans les alluvions limoneuses des plateaux et des
pentes;
3° Gisements dans les tufs de formation pleistocene déposés sur le
versant gauche de la vallée de la Seine ;
4° de surface ;
5" Abris sous roches.
1° Alluvions caillouteuses du fleuve quaternaire. — A Vernon, la
vallée de la Seine est creusée dans le terrain crétacé dont on retrouve
les assises au-dessous des graviers du Quaternaire ancien, à 7 et
10 mètres de profondeur. Le niveau du fleuve à son étiage est à
18 d'altitude.
Les carrières de gravier ouvertes près de Vernon, n'ont livré
jusqu'ici que peu de documents relatils à la faune et à l'industrie
paléolithiques. Quelques-unes creusées à environ 300 mètres du
fleuve actuel, au fond de la vallée, montrent sous une couche de
terre végétale rougeâtre à la base, supportée par un lit de limon jaune
légèrement sableux, une assise profonde de cailloux roulés et de
sables blancs plus ou moins (ins, charriés et déposés par l'ancien
llcuve à l'époque pleistocene. La faune y est généralement pauvre :
des molaires à'Equus caballus, y ont seulement été remarquées.
Dans une ballastièrc située près des ateliers de construction milí- PUÉHlSTORlQUn: FlïANÇAlSE 465 SOCIÉTÉ
taire de Vernon, je ramassai il y a quelques années un éclat du type
dit Lcvallois et une lame moustérienne.
Une briqueterie aujourd'hui abandonnée Ma briqueterie Lkgendhk)
située à Vernon, le long de l'avenue des Capucins et près de la ligne
de chemin de 1er de Paris au Havre, a donné à une profondeur de
5mi)0, à la base d'une couche de galets et sables blancs, au-dessous
de la terre à briques, une omoplate et une vertèbre dorsale ďElephas
primic/enins.
2" Gisements des alluvions limoneuses des plateaux et des pentes. —
Au fond de la vallée de la Seine, le limon argileux n'atteint guère
que Г"Г)0 au maximum; il est généralement rougeàtre à la base.
Dans les pentes des coteaux, surtout sur la rive gauche, nous
avons des dépôts considérables de limon argileux, à Gamilly, Saint-
Marcel, Saint-Jnst, Saint-PieiTC-d'Autils.
A Gamilly-Yernon, à la lisière de la foret de Bizy, est exploité un
dépôt de terre à briques d'une épaisseur de 10 mètres, reposant sur
un lit de cailloux anguleux et ocreux. On rencontre à la base de la
terre à briques, sur le lit de cailloux, de rares haches du type Chel-
lécn. généralement de forme amygdaloïde, ainsi que quelques éclats
taillés sur une seule face (Moustérien).
Une briqueterie située à 145 mètres d'altitude sur le plateau d'Hen-
nezis (canton des Andelysj a livré des instruments moustériens.
Les argiles de la vallée de l'Kpte (affluent de la Seine, briqueteries
de Gasny et d'Aveny, canton d'Ecos)ont donné des pointes et racloirs
de cette époque.
3° Gisements dans les tufs de formation pleistocene déposés sur le
versant (jauche de la vallée de la Seine- — Sur la rive gauche de la
Seine existent près des nombreuses sources situées à flanc de co
teau, des dépôts de tuf calcaire. Les eaux de ces sources avant tra
versé dans leur long parcours, des terrains calcaires riches en carbo
nate de chaux, dissolvent une quantité plus ou moins forte de cette
matière à travers laquelle elles ont filtré. Arrivées à l'air, ces eaux
perdent de leur action dissolvante par suite de l'évaporation et dé
posent alors, dans le lit du ruisseau, un calcaire dont le niveau aug
mente sans cesse.
A'Montigny, près de Vernon, la masse calcaire atteint jusqu'à
10 mètres d'épaisseur. Cette roche durcissant à l'air, contient des
empreintes de plantes; elle est utilisée surtout pour l'édification de
grottes artificielles.
Presque à la base de la colline, à la partie la plus épaisse du dépôt,
des ouvriers ont ramassé des haches de transition (acheuléen) :
j'en ai trouvé moi-même. Elles sont fortement cacholonées et taillées
sur les deux faces.
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Ce gisement est à rapprocher de celui de la Celle-sous-Moret
(Seine-et-Marne).
4° Gisements de surface. — .le ne connais dans les environs de
Vernon (|ue deux véritables stations acheuléo-mousiériennes de
surface, découvertes par moi il y a peu d'années. Les autres trou
vailles d'instruments paléolithiques ont été laites sporadiquement,
surtout dans des terrains constamment ravinés par les pluies et que
le limon n'a pu recouvrir.
L'une de ces deux stations est située sur la commune de la
Chapelle-Réanville, près de la ferme de Cour-Côte, à une altitude
d'environ 120 mètres. Le terrain lavé par les pluies dévale en pente
douce vers le lit du ruisseau de Saint-Ouen qui prend sa source près
de là.
Les labours ramènent à la surface du sol de nombreux silex aussi
bien du quaternaire ancien que néolithiques. Les instruments du
type achculéen se composent de coups de poings amygdaloïdes, trian
gulaires, ovalaires et discoïdes, surtout de petite dimension. Ils sont
généralement cacholonés alors que, les silex néolithiques ne sont
recouverts que d'un simple vernis. On y rencontre des racloirs et
des [jointes triangulaires plates, taillés sur une ou deux faces.
Comme type mouslérien pur, il y a des racloirs, des pointes,
disques, le tout о lira ni une seule face taillée.
La seconde station fait partie de la commune de Saint- Marcel,
au triage de la Croix-de-Nonnandie; mêmes types acheuléens qu'à la
la Chapelle-Réanville.
Le plateau situé entre la Seine et l'Eure offre de nombreux endroits
où le terrain tertiaire aflleure (Lutétien calcaire grossier, sables gra
nitiques miocènes) qui ont été de tout temps ravinés.
C'est surtout sur ces points que l'on rencontre à la surface du sol
des armes paléolithiques.
Dans la forêt de Bizy,près Vernon, à l'altitude de 1.30 mètres, triage
de Cantemarche, l'on trouva deux haches de type acheuléen, l'une à
0m50 de profondeur, l'autre à fleur de sol.
Commune de Saint-Etienne-sous-Baillcul, triage des Bruyères de
la Croix-Bourdet, hache acheulécnne. Près du hameau de Brosville,
altitude 130 mètres environ, disque acheuléen.
Commune de Saint Pierre-de-Bailleu), canton de Gaillon; altitude
120 mètres, disque taillé sur une seule face, avec retouches sur tout
le pourtour.
Commune de la Chapelle-Réanville, triage de la Jacqnaise, pointe
moustérienne. de Saint-Pierre-d'Autils, lieudit le Calillon, pointe
moustérienne triangulaire.
On trouve des coups-de-poing de moyenne grosseur à la surface SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 467