Les travaux archéologiques en Syrie en 1922-1923  - article ; n°1 ; vol.5, pg 44-52
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Les travaux archéologiques en Syrie en 1922-1923 - article ; n°1 ; vol.5, pg 44-52

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Description

Syria - Année 1924 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 44-52
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Charles Virolleaud
Les travaux archéologiques en Syrie en 1922-1923
In: Syria. Tome 5 fascicule 1, 1924. pp. 44-52.
Citer ce document / Cite this document :
Virolleaud Charles. Les travaux archéologiques en Syrie en 1922-1923 . In: Syria. Tome 5 fascicule 1, 1924. pp. 44-52.
doi : 10.3406/syria.1924.3078
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1924_num_5_1_3078TRAVAUX ARCHÉOLOGIQUES EN SYRIE EN 1922-23" LES
PAR
CHARLES VIROLLEAUD
La fin de l'année 1922 a été marquée par les heureuses recherches de
M, Pierre Montet à Byblos (2> et par les très importants travaux de la Mission
de Salihyeh sur l'Euphrate, travaux dont l'Académie avait confié la direction à
l'un de ses membres, M. Franz Cumont(3>.
Ainsi, cette année 1922, qui avait été si féconde déjà, se terminait de la façon
la plus brillante, et il paraissait légitime de penser que l'année 1923 verrait
non seulement la continuation, mais l'épanouissement de l'œuvre commencée
dès 1920, et qui n'avait pas cessé depuis lors de se développer de mois en
mois.
Il n'en a, malheureusement, rien été. Les crédits archéologiques du Haut-
Commissariat en Syrie se sont en effet trouvés réduits, au 1er janvier, à tel point
que nous avons dû renoncer à organiser pour le printemps quelque mission
que ce pût être. Privés du concours delà «Mission archéologique permanente»,
forcés de ne compter que sur nos seules et très maigres ressources, nous avons
cependant entrepris — ou repris — un assez grand nombre d'enquêtes, dont
quelques-unes ont produit d'intéressants résultats.
Au village de Hanaoué, sur la route de Tyr à Kana et à deux pas du mausol
ée « de Hiram », on a découvert fortuitement, en janvier 1923, une sépulture
d'un type nouveau, dont un côté seulement a pu être dégagé (4>. Cette tombe
consiste en une construction de petites dimensions, dans laquelle étaient ména-
(*) Rapport présenté à l'Académie des lns- (3) C.R. Ac, 1923, pp. 12-41; Syria, IV,
criptions, dans la séance du S octobre 1923. pp. 38-58.
(2) Comptes rendus de l'Académie des Inscrip- (4) Voir déjà C. R. Acad. Insçr., 1923, p. 77.
lions, 1923, pp. 84-96. LES TRAVAUX ARCHÉOLOGIQUES EN SYRIE EN 1922-1923 45
gés deux loculi, d'où Ton a retiré quelques ossements, une boucle d'oreille et
une bague en or, qui porte sur le chaton l'image du caducée (fig. 1).
Les trois dalles qui limitent ces loculi et les séparent l'un de l'autre, sont
ornées sur leur face antérieure de symboles sculptés en
relief et qui surmontent une hampe, de sorte qu'on dirait
trois enseignes qui se dressent à l'entrée des caveaux
funéraires. Le premier de ces symboles, celui de gauche,
est le caducée; le second, le « signe de Tanit », et le tro Fig. 1. — Hanaoué.
isième, un simple cercle (fig. 2 et 3).
Or, si le caducée se rencontre partout dans le monde méditerranéen, par
contre le signe de Tanit, isolé ou associé au caducée, n'avait pas été signalé
jusqu'à présent ailleurs qu'à Carthage, où il est du reste si fréquent. Il y a
bien, dans la série des monogrammes monétaires de Syrie, un signe qui re
ssemble beaucoup à celui de Tanit ; mais, comme ce monogramme ne se ren
contre que rarement, on avait pensé qu'il y avait là simple analogie accident
elle (i),
La découverte de Hanaoué paraît prouver que cette ressemblance n'est point
un effet du hasard ; elle atteste que le signe de Tanit était bien connu en Phé-
nicie et qu'il y était associé, non seulement, comme à Carthage, au caducée,
mais aussi à un autre symbole, qui est peut-être le disque solaire.
Il n'est certes pas impossible que la tombe de Hanaoué soit celle d'une
famille carthaginoise, que la mort aurait surprise à Tyr, et, s'il en était ainsi,
nous aurions là un nouveau témoignage des relations de la grande colonie
tyrienne d'Afrique avec sa métropole (2). Si, au contraire, cette sépulture est
proprement tyrienne, la question de l'origine phénicienne de la Tanit punique
se trouverait, sinon résolue, du moins posée.
Au nord de Tyr, non loin de l'embouchure du Litani, et sur la rive gauche,
11) Cf. S. Gsell, Hist, de l'Afrique du Nord, Diodore de Sicile (XX, 143) cité par M. Gseix,
t. IV, p. 378 n. 3. Dans Babelon et A. Blan- Hist, de l'Afrique du Nord, t, IV, p, 395, Car
chet, Eibl. Nat., Catal. des bronzes, n° 2252, thage avait envoyé à Tyr, en l'an 310, des
au lieu de « croix ansée et monogramme » tabernacles d'or. D'après M. Dussaud, Syria,
signalés sur un plomb provenant de Tyr ne 1923, p. 148, 'Abdmiskar qui érige un beau
faut-il pas comprendre « signe dit de Tanit et cippe de marbre à Sidon en l'honneur du dieu
caducée » ? Salman, était un rab carthaginois.
12) II y a lieu de noter, en effet, que d'après 46 SYRIA
Mme le Lasseur avait exploré en 1921 le site de Mahalib, et elle y avait visité
notamment, au nord-est des ruines, une grotte dans laquelle on avait trouvé
jadis un sarcophage de plomb. Ce sarcophage est probablement le même qui
nous a été présenté par un antiquaire de Tyr comme provenant de Mahalib
(pi. XVI). Il est orné d'un décor emprunté au cycle dionysiaque et paraît dater
Fig. 2. — Hanaoué.
du début du ive siècle, formant transition entre Fart gréco-romain classique et
l'art chrétien de Syrie (1).
M. René Dussaud nous communique la note qu'il a lue sur ce monument
devant l'Académie des Inscriptions (29 juin 1923) :
« En Phénicie, la vogue des sarcophages en plomb semble tenir aux représentations
qui y étaient figurées et qui attestent les préoccupations de l'époque sur le sort de l'âme
après la mort. Jusqu'ici, les sujets qui apparaissent sur ces monuments sont empruntés
au mythe de Psyché (2) ou au cycle dionysiaque. A ce cycle se rattachent un sarcophage
au musée de Boston (3) et un autre publié par M. Clermont-Ganneau (4) qu'il est parti-
(') Nous avons constaté la présence de trois (2) Trois sarcophages de Sidon signalés par
sarcophages en plomb de ce type au musée de Renan, Mission de Phénicie, pp. 427-428, pi. LX,
Constantinople. Un autre réside chez un par fig.l et p. 866; sarcophage dans Perrot et Chi
ticulier de Beyrouth. Un cercueil de plomb du piez, Hist, de l'art, III, p. 177; au Louvre, Le-
même genre, contenu dans un sarcophage en drain, CataL des monuments phéniciens, n° 17.
pierre, a été découvert, en décembre 1923, dans (3) Archaeolog. Anzeiger, t. XII, p. 73.
une grotte funéraire, à proximité du Qabr (4) Reproductions dans Clermont-Ganneau,
Hiram. Album d'Antiq. Orient., pi. L. TA
p Pl. XVI. 1924. SYRIA, IT v-V .>■
— Sépulture phénicienne de Hanaoué. Fig. 3.
Vue de la face ouest et plan. 48 SYRÎÀ
culièrement intéressant de comparer au sarcophage de Mahalib. Le décor de ce dernier
est organisé sous la forme d'un temple dont la façade, sur un des petits côtés du sarcos
phage, est ornée de quatre colonnes corinthiennes cannelées en spirale sur les deux tier-
de leur hauteur. Le fronton, suivant la pratique courante des architectes syriens de l'époque
romaine, est allégé par un arc en plein cintre. L'espace ainsi ménagé est décoré d'une tête
de Satyre. Des feuilles de vigne se dressent sur les rampants du fronton en guise d'acro-
tères. Dans les entrecolonnements latéraux, des pampres, dessinant des volutes, sortent
de deux canthares.
Le champ de la face latérale est limité en haut par une guirlande de laurier, en bas
par un rinceau de pampres, puis divisé par des colonnes corinthiennes du type décrit plus
haut. Le compartiment central est orné du gorgoneion avec, au-dessus et au-dessous, deux
dauphins affrontés. De part et d'autre, des pampres en volute sortent d'un canthare. Les
compartiments latéraux portent en leur milieu le sphinx femelle accroupi qu'entourent
quatre canthares séparés par des bouquets de feuilles de laurier.
L'autre petite face du sarcophage est décorée d'une sorte d'étoile ou plutôt de soleil à
huit rais, une rosace au centre et une rosace à l'extrémité de chaque rais, soit neuf
rosaces (*). .
Les éléments de cette décoration

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