Master Data Management un actif stratégique : la donnée maître
Livre Blanc MDM
Sommaire
La gestion des données dans l’entreprise ...................................... 4 Vers une gestion des données stratégiques ................................... 7 Le Master Data Management ..................................................... 11 En conclusion ........................................................................... 17
Livre blanc rédigé par Marie-Eve Decroocq, Benoît Paroissin, Jérôme Besson, Marc Boullier et Mariano Boni, membres de la practice Architecture SI du cabinet de conseil Solucom. Ce document ne peut être reproduit et/ou diffusé en tout ou partie sans l’autorisation de Solucom. Les informations contenues dans ce document sont susceptibles d’être modifiées sans préavis par Solucom. Elles sont données uniquement à titre indicatif, et Solucom ne saurait être tenu pour responsable de l’usage qui en sera fait. Les marques et noms déposés qui sont cités dans ce document appartiennent à leurs propriétaires respectifs.
Benoît Paroissin A r c h i t e c t e d e S y s t è m e d’information benoit.paroissin@solucom.fr
Urbanisation, architecture d’entreprise, systèmes d’information orientés services, les tendances engagées ces dix dernières années ont conduit à ce que l’on ne puisse plus considérer le système d’information comme étant composé d’îlots applicatifs autonomes et indépendants. Il est désormais admis que le système d’information doit servir l’entre-prise dans son ensemble et être l’outil permettant les synergies entre les métiers. En conséquence, pour que les métiers puissent collaborer effica-cement, les îlots applicatifs eux-mêmes se doivent de collaborer les uns avec les autres, induisant une transversalité du système d’information. D’une certaine façon, le classique triptyque présentation / traitement / données, adressé dans un premier temps de façon verticale avec les architectures n-tiers, semble s’étendre au système d’information dans son ensemble. Ce besoin de transversalité s’est concrétisé dans les portails, les applica-tions composites, les architecture orientées services (SOA) et la gestion de processus transverses (BPM) qui sont maintenant pratiques courantes. Mais force est de constater que la couche « donnée » est restée le parent pauvre de cette globalisation. C’est donc au niveau des données que se situent désormais les besoins les plus criants en terme de transversalité du système d’information. Pour que des services puissent réellement collaborer, ou pour que des portails puissent réellement agréger différentes interfaces issues de différents silos applicatifs, il est nécessaire que l’information partagée entre ces services d’une part, et ces écrans d’autre part soit cohérente et intègre. Traiter la transversalité de l’information au sein du SI est l’objet du Master Data Management pour lequel ce livre blanc entend fournir une intro-duction et une vision, fondée sur l’expérience acquise auprès de nos clients. Nous vous proposons dans cet ouvrage, de poser successivement un constat et d’établir un diagnostic sur la gestion des données dans l’en-treprise, avant de définir le concept de Master Data Management . Bonne lecture .
La donnée, un matériau • La vision SI , qui traduit impar- intègre à l’échelle du SI devient stratégique faitement les visions métiers et la un véritable défi, d’autant plus vision entreprise, détenue par la complexe à relever qu’il faut DSI, organisation autonome, ayant prendre en compte des contrain-Quelques constats elle-même ses propres objectifs, tes apparemment inconciliables : Lorsque l’on considère l’informa - son langage et ses contraintes. changements fréquents (acquisi-tion dans l’entreprise, on constate Pour le métier, qui a une vue tions, fusions, multiplication des qquu’eilpna’retxaigséteeppaarstuonueslveissioacnteuunris-locale,certainesdonnéessontvpeanrttee)n,ai d r i e v s e , r s n it o é u v a e c a c u r x u e c(apnaasusxagdeeplus stratégiques que d’autres. bdreelu’esenstrveipsriiosnes,mcoaiesxiqstueendte:nom-Maiscesdonnéesstratégiquesseud’nuenoefforfefreclicelinetntpedresomnansasliesvéeer)s,trouvent souvent dupliquées entre p • riLsea , v c i e si n o tr n é e g l s o u b r a s l a e m d i e s s l i ’ o e n n , t s r u e r -plusieurs systèmes d’information, dniivseatrisoitnénegléleo , g rdaipvherisqiutéedeetocrogma--voire au sein d’un même système llaaspartiissefadcetipoanrtdsesdeclimeanrtcsheét,dseusrd’informationquienprésenteplu-l p ’ é e t n e tr n e c p e r s is e m … étier à l’intérieur de sieurs visions. actionnaires Ces duplications d’informations • Les visions par domaine métier : augmentent le risque d’un défaut L duplication non il s’agit de visions en silo. Les de fiabilité, surtout lorsqu’elles a informations sont traduites dans sont mal gouvernées. Quelles sont un langage propre au métier les « bonnes » données parmi les contrôlée des données concerné (derrière un même terme différentes sources possibles ? Où tend inéxorablement à peuvent se cacher de nombreuses prendre les données qui doivent définitions implicites), et sélec - être partagées ? s’amplifier. tionnées en fonction des objectifs Le nombre d’applications n’a et contraintes liés au domaine (et qui ne concourent pas forcément cessé d’augmenter depuis des auxobjectifsdel’entreprise)ddiéscpeonsneireds’.unEendcoonnnsééeqfiuaebnlceeet:Données partagées : des processus et/ou données répartis sur plusieurs îlots sans propriétaire unique
Le diagnostic priétaire des informations transver- - L’investissement demandé est perçu Al’échelledel’entreprise,ladiffi-suens.mDoadnèslleedmeedilolenunrédeessdc’easntirleepxriissteecommeétantlourd,perceptionren-culté à consolider les informations ou par dom ine métier, plus souvent forcée par les mises en œuvre anté-rieures et coûteuse de progiciels de de façon globale avec le niveau de a type ERP qui promettaient d’adresser qdueamlaitnéd,édeestraupniedidtéérievtedpirsépviosniibblielidteéppaasrlaapmplaitcraitcieondemsariôsleqsueitnreesdpéonfisnait-leproblème. tout système d’information. bilités du cycle de vie de la donnée. - L’aspect technologique parait insur -Elletrouvesescausesdansladisper--jLesdomainsesprféornocgtaitoinvneselssusrolnetsmontableàcausedel’hétérogénéitésion naturelle des données au sein aloux de leur technique des îlots. des différents îlots de l’entreprise. données qu’ils administrent et donc Bien évidemment les situations Elleceestdaeggprraovcéeesnsoutsadm’emnetnrtepprairsle’adbe--peLuacnoéocpeérsastiitfés.d’uneffortcontinuvarientd’uneentrepriseàl’autre.sen L’institutMETAGroupamenéunecontrôle de production, de consom- dans le temps est sous-estimée, étude(METAGroupmars2002)per -mation et de la qualité des données, à voire ignorée, le problème étant alors mettant de segmenter les entreprises ll’easbosebjnectesdmeéntioerrmsepsaerttasgtéasn,d…ardssuraudnredsésbéutàettorutnceofimnm.eunprojetavecencinqgroupesreprésentantleurace à cette situation, quasi de fai , niveau de maturité par rapport à la F t - question n’est pas hiérarchisée gestion de l’information (voir tableau rléeascetinotnreeptriesnecshnaîenesnotntlepsapsrosjaentssenLtarebesoinsetdonnéesglobauxetci-dessous). d’améliorations. Mais leurs appro- locaux. Cette analyse met en évidence qu‘une ches sont le plus souvent palliatives. - Les freins aux changements sont approche « par le haut » (niveaux de En effet, le traitement curatif de nombreux, et notamment la difficulté maturités 3, 4 et 5) permet de rentrer cette situation est un chantier com- d’aligner les points de vue d’un sujet dans un cercle vertueux de gestion de plexe, notamment en termes de : par nature partagé et transverse. l’information. c • o G m ou m v e e n r t n , a a n v c e e c ( q q u u o o i i ) ,quand,qui, •Perceptiondudispositifàmettre Cc’heirstdleassjeeuuxledequpiopuevouitrsa’sasfforcaiéns-en œuvre à la possession de la donnée et - Bien que l’entreprise se sente -La solution au problème est souvent des réflexes d’indépendance, cau-concernée par ces difficultés, et sou- perçue comme étant d’ordre techno- ses classiques d’échec des pro-haite agir, il n’existe aucune entité logique, alors qu’elle est massive- jets de gestion de l’information. globale métier légitime pour être pro- ment organisationnelle.
N° Niveau de Perception du rôle Niveau organisationnel de Objectif clé Pris en compte par Processus de maturité de l’information prise de conscience gouvernance des données 1 Conscient Perception floue, Clients / Partenaires / Four- Faire progresser la pri- Individu/ utilisateur Les principes non structurée, nisseurs ont une meilleure se de conscience dans (vérification après sont en cours considérée fonction perception des dysfonction- l’entreprise extraction qu’il n’y a d’assimilation par fonction et be- nements que les employés de pas d’erreurs) soin par besoin l’entreprise elle-mêm e 2 Réact if Perception de l’inté- « Terrain », département, em- Faire progresser la Lors de la mise en P r o p o s i t i o n rêt de l’information ployés connaissance des in- place d’applications, d’orientation, de pour une meilleure formations entreprise dans le développe- lignes de condui-compréhension des et leur importance ment de la base de te activités métiers pour la compréhension données et des inter-des activités métiers faces associées 3 Proactif Un « carburant » Analystes fonctionnels Publication de pour une meilleure Standards exécution des pro-cessus métier 4 Maîtrisé Critique, identifié Directions Métiers Par MOAs et DSI au en tant que tel dans niveau global à par-le portfolio des ser- tir d’une demande vices DSI initiale 5 Optimisé Actif d’entreprise Dirigeants (direction, direction Institutionnalisation du Par l’entreprise au R e n f o r c e m e n t inexorablement re- générale, direction BU) programme de Qualité travers des proces- du mandat par la lié à la valeur et à la des Données dans les sus métiers, forma- direction de l’en-création de valeur entités métier et l’orga- tions, tout projet DSI treprise de l’entreprise nisation DSI
Un problème connu... • Projet référentiel décisionnel •Projetqualitédesdonnées On le voit, la gestion de l’information Dans ce type de projet, l’accent est Là encore la réconciliation des n’est pas une problématique mis sur l’intégration, le nettoyage données est faite a postériori , mais nouvelle. Elle revient régulièrement et le stockage des données, mais un tel type de projet effectue une à l’ordre du jour et nombreux sont sans rétropropagation vers les rétropropagation des applications les projets autour de la gestion applications sources. sources, après nettoyage et de l’information, et en particulier La réconciliation est faite a dédoublonnage. qauutiouorndtesprréofémreisnticelessdededronninèérees,sposteriori pour un contexte Ces opérations sont à renouveler années d’y apporter une réponse d’utilisation particulier. r é g u l i è r e m e n t a v e c u n e amélioration de la qualité des définitive. données des applications pas toujours au rendez-vous, des Cette récurrence s’explique en La récurrence dérives à chaque évolution du SI. gcreasnpdreojeptasrtdi’eampéalriolreatifoanitdqeuleades problèmes connus gestion de l’information abordent s ’ e x p l i q u e p a r u n la problématique de manière manque de p ise e … mais mal gouverné parcellaire, sont limités dans le comptedelalriquenTous ces projets ont en général temps sans garantie de l’après, et og un point commun : ils n’ont pas sont conduits sous un prisme ou un angle de vue restreint. de gouvernance . égtoéuvpeernnsaénscedadnesluandeolnongéiqeueetdeenparticulier sans aligner le cycle de • Projet référentiel métier • Projet vue à 360° veitecdoenssodomnmnaéteesuersn.treproducteursIalvse’acgitudn’ucnyecalpeprdoechveiceenotrriaelinstééeIls’agitlàd’unesolutionpalliativeDefait,trèspeudecesdémarchesproduction, stockage et trôle de et non curative consistant à ont réussi à créer le cercle vertueux con intégrer, nettoyer et faire converger la donnée, sans prise en compte les données vers u espéré et nécessaire pour adresser de l’usage. commune. ne structure les causes de la perte de contrôle Les problématiques liées à La fiabilité de cette structure progressive sur les données. l’intégrité, la cohérence et l’accessibilitésontsubiesplutôtecsotnsrterluaitrievel,alv’oubejeocpttiifméutman,tpdaseque choisies par les ressources nécessairement la bonne. consommatrices. Ceci favorise le maintien et la divergence de C o m m e p o u r l e r é f é r e n t i e l référentiel locaux pour palier aux décisionnel, la réconciliation des effets de recherche de cohérence données est faite a posteriori . versus d’efficacité locale.
Vers une gestion des informations stratégiques Servir la bonne information, au bon moment, au bon endroit et quel que soit le moyen d’y accéder, d’autant plus si elle est stratégique, critique et partagée est un facteur clé de compétitivité de l’entreprise.
Atteindre cet objectif permet niveau d’un groupe (titrisation, plus critiques doivent faire l’objet d’agir sur les deux leviers de la gestion des risques, conformité d’une politique spécifique. Son compétitivité que sont l’efficacité aux normes comptables en vigueur objectif, au niveau global comme opérationnelle et la performance telles que IRDS, FASS 133) au niveau local est de les rendre : économique de l’entreprise. - suivi client, réponse rapide à un • Cohérentes : définitions et client au vu de son historique ( call représentations stables et comprises par toute l’entreprise (ou du moins fGaecstteiuorncldéedl’einlfaorcmoamtpioétniti:viutén-c e a n n t a e l r y s s)ed’impactd’unévénementtousceuxquilesfournissentetde l’entreprise sur la production d’un produit les consomment), utilisation de standards d’échange lU’innefogremstaitoinonoptpiemramleetde:(dceonfnoromrimtéesàdpesarchaenxgeemmpelntes)• Intègres : accroissement de la fiabilité et de la qualité des données nécessaire à l’exécution 1-D’améliorerl’efficacité2é-conD’oamciqcureoî:trelaperformanceoptimale des processus métier et opérationnelle de gouvernance. • Réduction des temps de cycle • Économies d’échelle (réduction • Accessibles par toutes les metier(Time-to-Market,Time-to-ddeesspcrooûctess,seufsfiecnatcrietpérids’ee)x:écutionressources (acteurs métiers, Deliver ) applications) qui en ont besoin, - sous la forme qu’elles souhaitent, -harpmroonicseatsiosnuestglloobgailisstaitiqounseddese:lfaohugarrensmitsiosoneniusdraest,isodanretesitcplgealrsotbaeacnlhaisieattéiso,nddeesaumomentrequisetquelquesoitinformations clients et article res le moyen d’y accéder. toute la chaîne (commande, stocks, - globalisation de la gestion des • Sécurisées : un modèle ou production, livraison, facturation) stocks espace utilisateurs (producteurs / - m e i l l e u r e e f f i c a c i t é d u • Gains concurrentiels (fidélisation consommateurs / administrateurs) développement et de mise sur client, acquisition de nouveaux conforme aux règles et processus le marché de nouvelles offres clients ou de nouveaux marchés) : entreprise (sctoalnladbarordaistiaotinoanv,eccalpeistapliasrtaetinoanirseusr,-harmonisationetglobalisationdesCettevisionidéaledoitcependantle savoir faire) informati s clients/produits être atteinte via une démarche on pragmatique, démontrant un retour • Rapidité / fiabilité des prises - s y n c h r o n i s a t i o n d e s f l u x sur investissement suffisamment d’informations entre clients, rapide. Il ne s’agit pas de résoudre de décision par la mise en organisations de vente et sites de dans un seul projet tous les sœuurvrdeesdi’nifnodrimcaattieonurssfi–ablbeasséetsproductions problèmes de toutes les données de l’entreprise, mais de privilégier les « suffisamment fraîches » : La transversalité comme priorité données ayant le profil suivant : -dpersisiensfdoremdéactiisoionnsofiuncaonncsioèlirdeastioanulL’eesnriincfhoirsmseatmioennstdeotnl’talcacpèrsodsuocnttiloens,•Fortdegrédetransversalitéet d’importance pour l’exécution des Gestion de l’information, un facteur clé de la compétitivité de l’entreprise processus entreprise ; • Impact sur l’amélioration mesurable de processus clés de l’entreprise.