Majorité et opposition avant les élections législatives. Note sur quelques sondages  - article ; n°1 ; vol.17, pg 70-77
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Description

Revue française de science politique - Année 1967 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 70-77
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Monsieur Guy Rossi-Landi
Majorité et opposition avant les élections législatives. Note sur
quelques sondages
In: Revue française de science politique, 17e année, n°1, 1967. pp. 70-77.
Citer ce document / Cite this document :
Rossi-Landi Guy. Majorité et opposition avant les élections législatives. Note sur quelques sondages . In: Revue française de
science politique, 17e année, n°1, 1967. pp. 70-77.
doi : 10.3406/rfsp.1967.392993
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1967_num_17_1_392993Revue Française de Science Politique 70
MAJORITE ET OPPOSITION
AVANT LES ELECTIONS LEGISLATIVES
NOTE SUR QUELQUES SONDAGES
En décembre 1965, l'élection présidentielle a brusquement révélé
à la plupart des Français l'importance politique des sondages d'opinion.
Le 27 octobre 1965, 66 ;% des personnes interrogées avaient déjà fait
leur choix ; 69 1% d'entre elles se déclaraient décidées à voter pour le
général de Gaulle ; 47 !% seulement le lier décembre (76 1% s'étant pro
noncées) : le ballottage était dès lors une quasi-certitude.
Dans le même temps, les pourcentages d'électeurs favorables à M. Mit
terrand passaient de 22 [% à 30 1%, et ceux de M. Lecanuet de 3,5%
à 17 •%.
Avant les prochaines élections législatives, les sondages, auxquels les
formations politiques prêtent la plus grande attention, vont se multiplier.
Un certain nombre ont déjà été effectués ; il n'est pas inintéressant de
faire le point 1.
Deux questions se posent aux formations d'opposition : quelles sont
leurs chances de triompher ? Quels sont les meilleurs moyens d'y par
venir ?
Les chances de l'opposition dépendent évidemment des déplacements
de l'opinion sur l'axe gauche-droite. En avril 1966, à onze mois du
scrutin, la répartition était la suivante (b) :
Avril 1966 Octobre 1965 Juin 1964
Extrême-gauche 16 12 13
Gauche modérée . . 19 15 16
Centre 31 33 36
Droite . . . 17 15 15
7 9 Extrême-droite 10
Ne savent pas .... 10 16 10
II ressort de ces chiffres un affaiblissement de F extrême-droite, le
traumatisme algérien étant moins vivement ressenti, et une légère dimi
nution du centre. C'est en octobre 1965, avant le reclassement de l'élec-
1. A partir de trois sources, que nous indiquerons par (a), (b) , (c) :
(a) Revue Sondages n° 1, 1966 et (a') Revue Sondages n° 2, 1966 ;
(b) E. Deutsch, D. Lindon, P. Weill, Les familles politiques aujour
d'hui en France, Editions de Minuit ;
(c) Sondages inédits communiqués par la S.O.F.R.E.S. Forces Politiques en France 71 Les
tion présidentielle, que les indécis étaient les plus nombreux, et c'est
au profit de la gauche, extrême ou modérée, que s'opère leur engagement.
A l'intérieur du centre, les enquêteurs de la S.O.F.R.E.S. proposent
une distinction : seuls les 9|% qui déclarent s'intéresser à la politique
constituent le véritable centre; en ajoutant les autres (22 j%) à ceux qui
ne se situent pas (101%), on obtient un «Marais» qui groupe d'une
part les « faux centristes », c'est-à-dire les électeurs qui se situent au
centre, mais ne s'intéressent pas à la politique, d'autre part ceux qui ne
peuvent se situer nulle part 2; c'est la plus vaste famille politique (32 j%)
et la moins unie.
Les électeurs s' étant définis, il convient de leur demander comment
ils comptent se comporter.
Supposez que les élections législatives aient lieu dimanche prochain ; parmi les
candidats suivants, y en a-t-il un pour lequel vous voteriez sûrement,
et si oui, lequel? [mai 1966] [b)
U.N.R 31 Républicains indépendants .... 3
Fédération 16 P.S.U 2
P.C 15 Indécis 21
Centre démocrate 12
421% des électeurs du «Marais» n'ont pas encore fait leur choix;
dans les autres familles politiques, les pourcentages d'indécis oscillent
entre 6|% (extrême-gauche) et 18!% (extrême-droite).
Dans la mesure où le prochain scrutin sera présenté comme un duel
entre la majorité gaulliste et les oppositions, la courbe de popularité du
président de la République est un élément déterminant pour apprécier les
chances de l'opposition :
16-25 sept. 29 juil.-12 août Mars 1963 Mars 1962 1966 1966
Satisfaits 63 67 42 70
Très satisfaits 16
Plutôt satisfaits 47
Mécontents 26 25 41 18
12 Ne se prononcent pas . 11 8 17
Rappelons que le 5 décembre 1965, 36,5 1% des électeurs inscrits
ont voté pour le général de Gaulle, 48,5 |% pour un adversaire de celui-ci
et qu'il y a eu 15!% d'abstentions.
2. E. Deutsch, D. Lindon, P. Weill, op. cit., p. 21. Revue Française de Science Politique 72
II n'y a pas de lien entre le pourcentage obtenu au premier tour
de l'élection présidentielle, et la popularité du général de Gaulle dont
le point le plus bas fut atteint lors de la grève des mineurs (mars 1963 :
presque autant de mécontents que de satisfaits) et l'apogée lors de la
signature des accords d'Evian (mars 1962). Jamais, depuis cette date,
cette courbe n'avait été aussi haute qu'après le voyage du président de
la République en Union soviétique; malgré un léger fléchissement elle
reste à un très haut niveau.
C'est surtout la politique extérieure qui rallie les suffrages de l'opinion.
En avril 1966 (a), 55!% des Français étaient favorables à la signa
ture d'un « traité général de coopération » entre la France et l'U.R.S.S.,
et approuvaient donc le voyage du général de Gaulle; 41 % approuvaient
également sa politique vis-à-vis des Etats-Unis (29 '% désapprouvant). Il y
a d'ailleurs 57 !% des Français qui déclarent que la France ne doit être
« ni d'un côté, ni de l'autre ». 55 !% sont favorables à une union euro
péenne, susceptible de prendre des décisions politiques; mais cette nette
préférence ne donne pas nécessairement avantage à l'opposition « euro
péenne », car une proportion presque égale pense que le général de
Gaulle est aussi partisan de cette unification.
Considérez-vous le général de Gaulle
comme un partisan décidé de l'unification européenne ? (a')
Février 1966 Juin 1966
51 49 Oui .
Non . 27 23
Ne se prononcent pas . . 22 28
La politique atomique, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne
fournit pas à l'opposition une meilleure occasion d'exploiter le mécon
tentement de l'opinion. Si 37'% (contre 31'%) estiment inefficace notre
force de frappe, 46 1% la jugent utile (contre 42!%, 12:% seulement
d'indécis) (^).
L'opposition doit donc chercher des éléments de réconfort dans un
autre sondage :
Pensez-vous que dans la prochaine Assemblée
les gaullistes auront encore la majorité absolue ? (c)
Septembre 1966
Oui . 40
Non 35
Ne se prononcent pas . . 25 Forces Politiques en France 73 Les
A vrai dire l'examen des réponses par famille politique prouve que
54 % de l' extrême-gauche et 45 1% de la gauche, contre 29 !% seulement
de la droite et 25 {% de l'extrême- droite ne pensent pas que la majorité
soit reconduite. Il y a donc une certaine interférence entre ce que pensent
les électeurs et ce qu'ils souhaitent.
Les chances de l'opposition, d'après l'état actuel de l'opinion, ne
paraissent pas décisives, pour autant que cette opinion soit déjà cristallisée
à plusieurs mois du scrutin. Comme en novembre 1965, de nombreux
reclassements et bouleversements peuvent se produire au cours de janvier
et février 1966.
D'ailleurs, quelle opposition ?
Parmi les hommes suivants, quel est à votre avis celui qui devrait jouer le rôle
le plus important au sein de l'opposition ? (a)
Avril 1966 Janvier 1966
39 40 Mitterrand
14 22 Lecanuet ....
5 8 Defferre
Mendès France 6 6
4 4 Mollet
Waldeck Rochet 3
Ne se prononcent pas . . 29 20
Ces chiffres datent déjà un peu et il faudrait savoir si les derniers
mois ont confirmé l'évolution assez nette du premier trimestre : tandis
que M. Mitterrand maintenait ses positions, M. Lecanuet voyait son pour
centage fondre sensiblement. Si l'on admet la notion du « Marais » déga
gée par la S.O.F.R.E.S., faut-il voir là un

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