Matinées littéraires: cours complet de littérature moderne
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>r i^i > ntpr.niÉ par ploin fricues, 36, p.i;f. ni: vaciRARt», 1 MATmlES LITTÉRAIRES COURS COMPLET LITTÉRATURE MODERNE EDOUARD MENNECHET. TOAJK OIATIUKMK. -•>l'auteur n'est pas de ces huit-là. Il faisait là, plus qu'il ne pensait peut-être, la satire de son livre. Quoi qu'il en soit, personne ne lit plus la Géométrie de l'infini, et c'est par un autre ouvrage , beaucoup moins profond sans doute, mais écrit dans une langue accessible à tous que le renom scientifique de Fontenelle s'est conservé jusqu'à nous. Nous voulons parler des surEntretiens la pluralité des mondes. Fontenelle «nous dit dans la préface de son livre : J'ai voulu traiter la philosophie d'une manière qui ne fût ])oint philosophique j'ai tâché de l'amener à un point ; où elle ne fût ni trop sèche pour les gens du monde , ni trop badine »pour les savants. Nous croyons en effet que les gens du monde n'accuseront point Fontenelle de sé- cheresse dans les explications ingénieuses et claires qu'il donne des découvertes la science et des différentsde systèmes du monde mais les savants pourront bien trou- ; ver qu'il pousse des dis-un peu loin le badinage dans cours qui ont d'une sciencepour objet l'enseignement 8 MATINEES LITTÉRAIRES, comme l'astronomie." />

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MATmlES LITTÉRAIRES
COURS COMPLET
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MODERNE
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DU PLUTARQUE FRANÇAIS LANGLOIS ET LECLERCQ
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-^XLI.LEÇON
LITTERATURE FRANÇAISE.
TRANSITION DU XVIl'" AU XVIIl'" SIKCLK.
HOUDARD DE I.A mOTTE.FONTENEI.LE,
Marthe Corneille, sœur du grand Corneille, femme
d'esprit et de mérite, avait épousé un sieur Le lîovier ou
Le Bouyer, avocat à Rouen. cette union sortit BernardDe
Le Bovier de Fontenelle, qui fut, non pas un homme de
génie comme son oncle Pierre Corneille, mais l'un des
esprits les influents des deuxplus distingués et les plus
siècles les plus littéraires France.de la
Né à Rouen le Ll février Fontenelle devait1657,
mourir à Paris, presque janvier 1757.centenaire, le 9
Ce qui, sans doute, contribua le plus à cette longévité
extraordinaire, c'est qu'il s'arrangea toujours pour igno-
rer, durant sa longue que c'était que lesexistence, ce
soucis était bien loin de
, l'inquiétude et le chagrin. On
prévoir, toutle jour de sa naissance qu'il dût traverser
,
un siècle : qu'il eùl une heureà peine même croyait-on
IV. 1,,,
2 MATINÉES LITTÉRAIRES.
à viviT. Sa sanlé fut si fai!)]c pondant toute sa jeunesse
qu'il fallut lui interdire les exercices du corps, et que la
moindre agitation, la moindre fatigue mettaient sesjours
en péril. Il est probable que dès lors , le sentiment de la
conservation dominant chez lui tous les autres, il se fit
des principes règles conditions d'existence dont
, des , des
il périls sane s'écarta jamais, et qui triomphèrent des de
les dou-constitution débile et chancelante. Il se dit que
leurs souf-morales n'usent pas moins le corps que les
lesfrances physiques , et il mit autant de soin à éviter
plaisirsunes qu'à échapper aux autres : il se garda des
trop vifs, des joies trop émouvantes avec la même atten-
tion que des soucis et des chagrins dévorants il se fît
;
ainsi dire,pour une loi de ne jamais rire ni pleurer, se
contentant de sourire quelquefois. Il aimait la causerie
et peu d'hommes ont laissé le souvenir d'une conversa-
tion plus pleine de charmes que la sienne; mais il ne
discutait jamais. Lorsque son opinion était attaquée
dans lamême à tort, il se gardait bien de la soutenir,
la con-crainte de s'échauffer, et peut-être aussi dans
autresviction qu'on ne gagne jamais rien à prouver aux
qu'ils n'ont pas raison qu'eux. Ilet qu'on a plus d'esprit
avait d'ailleurs si peu de confiance dans le succès qu'ob-
tiennent parmi le monde les choses utiles, qu'il disait :
« Si j'avais la main pleine je me garderaisde vérités
,
bien de l'ouvrir. » cetteNous sommes loin d'approuver
réserve, genre hu-ou plutôt cette épigramme contre le
main. Si hommes mettent, en mainte circonstance , les
deautant d'empressement à accueillir les erreurs que
lenteur lesà adopter les vérités, c'est que dans l'abordLITTÉRATURE FRANÇAISE. 3
égarent leur jugement. Mais finalement les er-passions
passent et les vérités seules demeurent.reurs
montra de bonne heure un grand amour deFontenelle
dispositions à tout apprendre. Lesl'étude et d'heureuses
leurs plus bril-jésuites, qui le regardaient comme un de
entrer dans leur ordreélèves , voulurent le fairelants ;
mais son père exigea qu'il fût avocat comme lui. Dès sa
première cause, qu'il perdit, il sentit que les luttes du
pouvaient convenir à sa frêle constitution. Ilbarreau ne
à Paris, où il habita cliez son oncle Thomasvint bientôt
Corneille, dont l'exemple détermina sans doute sa voca-
tion littéraire. Là, il se lia avec l'abbé de Vertot, avec cet
Saint-Pierre qui rêva toute sa vie d'é-excellent abbé de
paix universelle et qui paraîttablir parmi les peuples la ,
avoir eu la gloire d'enrichir la langue française du mot
h aisance. Le géomètre Varignon était encore dansienf
leur intimité et Fontenelle , dans l'éloge de ce savant,
;
rappelle ainsi le souvenir de leur liaison : « Nous nous
rassemblions avec un extrême plaisir, jeunes, pleins
première ardeur de savoir, fort unis, et, ce quede la
peut-être grandnous ne comptions pas pour un assez
«bien, peu connus. Fontenelle chercha donc à se faire
il concourut plusieurs fois pour le prixconnaître , et
Ilde poésieque décernait l'Académie française. ne fut pas
lieureux malgré l'appui de ses deux oncles , et il dut de-
mander auMercure galant la gloire que lui refusait l'Aca-
démie : il trouva qu'une réputation de rimeur assezn'y
qui l'empêcha de se croire en étatmédiocre , ce ne pas
de se produire sur le tliéàtre le vieux Corneille et leoù
prixjeune Racine se disputaient par des chefs-d'œuvre le,
A MATINEES LITTÉRAIRES.
de la tragédie. Fontenello se crut un moment appelé à
décider la défaite de Racine, et ses amis n'eurent pas
de peine à lui persuader que sa tragédie A'Aspa?' efface-
rait le souvenir de Britannicus et de Phèdre : mais de
celle tragédie, si pompeusement annoncée, le nommême
ne serait pas resté, si Racine ne l'eût préservée à jamais
l'oubli par cette cruelle(ic épigramme :
Ces jours passes, chez un vieil hisfriou
,
Un clironiqueur émut la question
ParisQuand dans commença la méthode
De ces sifflets qui sont tant à la mode.
Ce fut, dit l'un, aux pièces de Boyer.
Gens pour Pradon voulurent parier.
Non, dit l'acteur, je sais toute l'histoire.
Que par degrés je vais vous déhrouiller :
appritBoyer au parterre à bâiller
;
Quant à Pradon si j'ai mémoire
, bonne
Pommes sur lui volèrent largement
;
Mais, quand sifflets prirent commencement,
C'est jouais, j'en suis témoin fidèle).(j'y
C'est à l'Aspar du sieur Fontenclle.
répondant à cette pi-Fontenelle manqua d'esprit en
grossière injure qui ne fitquante épigramme par une
tort qu'à lui mais il fit preuve de bon sens en jetant au
;
n'avait pointfeu sa tragédie et en reconnaissant qu'il
génie tragique. Lereçu, avec le sang des Corneille, le
davantage : il fitgénie comique ne lui était pas échu
connaîtjouer six comédies dont personne aujourd'hui ne
par aucuneles titres , Racine ne les ayant immortalisées
dans ses opérasépij^ramme. Il fut moins malheureu:^

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