Mémoires complets et authentiques, sur le sièvle de Louis XIV et la Régence;
468 pages
Français

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\ MÉMOIRES DTï nue SAINT-SIMONDE IX COULOMMIERS. — TYPOGRAPHIE PAUL BRODARD ET C" MF MÉMOIRES COMPLETS ET AUTHENTIQUES DU DUC DE SAINT-SIMON SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE COLLATTONNÉS SDR LE MANUSCRIT ORIGINAL PAR M. CHÉRUEL ET PRÉCÉDÉS d'une NOTICE PAR W, SAINTE-BEUVE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE TOME NEUVIÈME ^ PARIS LIBRAIRIE HACHETTE ET G*" BOULEVARD79, SAI^'T-GERMAIN, 79 1884 i • MEMOIRES DE SAINT-SIMON. CHAPITRE PREMIER. Louville envoyé secrètement en Espagne. — Sa commission irès-importanle — — Jalousieet Irès-secrète. Incapacité surprenante du duc de Noailles. — intérieurs d'Al-extrême du maréchal d'Huxelles. Craintes et manèges — deux frères Ma-béroni on Esp ignc. Insolence de l'inquisition sur les — des affairescanas. Cardinal Acquaviva chargé, au lieu de Molinez, — ont l'un de l'autred'Espagne à Rome. La peur qu'Albéroni et Aubenton —les — Asluries el du conseil.unit. Giudice ôlé d'auprès du prince des Asturies; sa figure el sou caractère.Popoli fait gouverneur du prince des — Mécontentement réciproque entre l'Espagne et l'Angleterre. — Four- berie d'Albéroni pour profiter.— Les Anglois, en peine du chagrin duen roi d'Espagne sur leur traité avec l'empereur, le lui communiquent, et en —même temps les propositions que leur fait la France, et leur réponse. —Malignité contre le régent pour le brouiller avec le roi d'Espagne. .\dresse de Sianhope pour se défaire de Monteléon en Angleterre, et gagner Albé- —roni, qui passe tout aux Anglois.

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\MÉMOIRES
DTï nue
SAINT-SIMONDE
IXCOULOMMIERS. — TYPOGRAPHIE PAUL BRODARD ET C"MF
MÉMOIRES
COMPLETS ET AUTHENTIQUES
DU DUC
DE SAINT-SIMON
SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE
COLLATTONNÉS SDR LE MANUSCRIT ORIGINAL
PAR M. CHÉRUEL
ET PRÉCÉDÉS d'une NOTICE
PAR W, SAINTE-BEUVE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
TOME NEUVIÈME
^
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET G*"
BOULEVARD79, SAI^'T-GERMAIN, 79
1884i•
MEMOIRES
DE SAINT-SIMON.
CHAPITRE PREMIER.
Louville envoyé secrètement en Espagne. — Sa commission irès-importanle
— — Jalousieet Irès-secrète. Incapacité surprenante du duc de Noailles.
— intérieurs d'Al-extrême du maréchal d'Huxelles. Craintes et manèges
— deux frères Ma-béroni on Esp ignc. Insolence de l'inquisition sur les
— des affairescanas. Cardinal Acquaviva chargé, au lieu de Molinez,
— ont l'un de l'autred'Espagne à Rome. La peur qu'Albéroni et Aubenton
—les — Asluries el du conseil.unit. Giudice ôlé d'auprès du prince des
Asturies; sa figure el sou caractère.Popoli fait gouverneur du prince des
— Mécontentement réciproque entre l'Espagne et l'Angleterre. — Four-
berie d'Albéroni pour profiter.— Les Anglois, en peine du chagrin duen
roi d'Espagne sur leur traité avec l'empereur, le lui communiquent, et en
—même temps les propositions que leur fait la France, et leur réponse.
—Malignité contre le régent pour le brouiller avec le roi d'Espagne. .\dresse
de Sianhope pour se défaire de Monteléon en Angleterre, et gagner Albé-
—roni, qui passe tout aux Anglois. Albéroni, gagné par la souplesse de
euxStanhope, donne carte blanche aux Anglois pour signer avec ujie
— Bubb secrétairealliance défensive. Embarras et craintes diverses de , et
— Anglois insuppor-seul ministre d'Angleterre à Madrid. Prétentions des
—table conteste seulement pas.pour le commerce, qu'Albéroni ne leur
Bassesses et empressement Angiois.— Crainte d'Albéroni des Par-pour les
mesans qu'il — Louville à Madrid en est
, empêche de venir en Espagne. ;
—renvoyé sans pouvoir admis. — en coûte Gibraltar à l'Espagne.être Il
Impostures d'Albéroni sur Louville.— Le régent el Albéroni demeurent
louiours piqués l'un contre l'autre voyage de Louville.du
La négociation entre la France et l'Angleterre prenoit quelquefois une
face plus riante. Toutes deux désiroient attirer l'Espagne par des vuesy
différentes. Le régent en sut profiter pour ménager à l'Espagne la res-
titution actuelle de Gibraltar qui étoit la cliose du monde qui Tinté-
,
ressoit davantage. laissoit pas d'être charge roi d'An-ne à au
gleterre bien comme il étoit avec les Barbaresques , et fort supérieur eu
marine à l'Espagne. Avec le Port-Mahon , Gibraltar lui étoit inférieur en
usage et en importance à la dépense et à la consommation qu'il lui en
cotitoit. Il consentit donc à le rendre à l'Espagne moyennant des riens
qui ne valent s'en souvenir-, pas s'e.xposerpas mais comme il ne vouloit
aux cris du parti qui lui étoit contraire, il exigea un grand secret et
une forme. Pour le secret , il voulut que rien de cela passât par Albé-
roni, ni par aucun ministre espagnol ni anglois, mais directement du
régent au roi d'Espagne par un de conliance régent,homme du choix du
et de condition à être admis à parler au roi d'Espagne tète à tète. La
Saimt-Simon IX l,
S; LOUVILLE ENVOYÉ EN ESPAGNE [1716]
forme fut que cet homme de confiance du régent seroit chargé de sa
créance, d'une lettre touchant l'affaire du traité, c'est-à-dire d'un pa-
pier de ces riens demandés par le roi d'Angleterre prêt à être signé, et
ordre positifd'un du roi d'Angleterre, écrit e» signé de sa main, au
gouverneur de Gibraltar de remettre cette place au roi d'Espagne à rii>-
stant que l'ordre lui seroit rendu , et de se retirer avec sa garnison
, etc.
à Tanger. Pour l'exécution, un général espagnol devoil marcher subite-
ment à Gibraltar sous prétexte des courses de sa garnison: et sous celui
d'envoyer sommer le gouverneur, lui porter l'ordre du roi d'Angleterre,
et en conséquence possession deêtre reçu et mis en la place. La couleur
étoit foible. mais c'étoit l'affaire du roi d'Angleterre.
Le duc de Noailles étoit alors dans la grande faveur et vouloit tout
faire. Il ne faut pas être glorieux. Je ne sus rien de tout cela que du
bondsecond et par Louville avant que le régent m'en eût rien dit. qui
ne m'en parla qu'après. qui seul le choix seNoailles avec fit, dont le
maréchal d'Huxelles fut outré, crut faire merveilles de proposer Lou-
ville. comme ayant eu longtemps autrefois toute la confiance du roi
d'Espagne, et le connoissant mieux qu'aucun autre qu'on pût en-y
voyer. Sans être habile , je me serois défié du roi d'Angleterre propo-
sant une pareille mécanique. ne pouvoit ignorer avec quel soinIl et
quelle jalousie la reine et Albéroni tenoient le roi d'Espagne enfermé,
inaccessible à qui que ce pût être, et que le moyen certain d'échouer
étoit d'entreprendre de lui parler à leur insu, ou malgré eux et sans
eux. Quant au choix, de tout ce qu'il y avoit en France. Louville étoit
à avis tomber. Plus il avoit bienmon le dernier sur qui il dût été avec
le roi d'Espagne et avant dans sa confiance, plus son arrivée feroit-ella
peur à la reine et à Albéroni. et plus mettroient-ils tout en usage pour
ne pas laisser rapprocher un homme dont ils craindroient tout pour leur
crédit et leur autorité. Je le dis à Louville qui n'en disconvint pas,
mais qui se répondre que dans sa surprise il n'avoit osécontenta de me
refuser, et que, de plus, s'il réussissoit à percer, l'acquisition de Gi-
braltar étoit si importante qu'il auroit bien du malheur si elle ne luiy
valoit de rapporter ce qui lui étoit dû de ses pensions d'Espagne, qui
laétoit pour lui un gros objet. Être choisi et parti ne fut presque que
chose. pourtant loisir de me le venir dire, raisonnermême Il eut et
avec moi . et de me venir trouver le lendemain encore, et de me conter
que M. le duc d'Orléans lui ayant parlé avec bonté et avec confiance sur
ce dont il le faisoit porteur , en présence du seul duc de Noailles . les
lui devoit faireavoit promptement renvoyés chez le duc de Noailles qui
et donner ses expéditions.
Le duc de Noailles l'emmena donc dans sa bibliothèque, l'y promena,
lui parla de ses livres , puis de son administration des finances . chercha
des louanges partir le surlendemain,tant qu'il put. Louville . qui devoil
et qui n'éioit averti raouroit d'impatience. A la fin ilque de la veille,
l'interrompit pour le ramener à son fait. Ce ne fut pas sans peine, ni
sans essuyer encore d'autres disparates entièrement étrangères à leur
faire lasujet. Enfin il fallux prendre la plume. Noailles se mit à vouloir
lettre bout de quelquesde M. le duc d'Orléans au roi d'Espagne. Au

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