Mr Pardessus, sa vie et ses ouvrages. - article ; n°1 ; vol.15, pg 453-467
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1854 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 453-467
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1854
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gabriel Demante
Mr Pardessus, sa vie et ses ouvrages.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1854, tome 15. pp. 453-467.
Citer ce document / Cite this document :
Demante Gabriel. Mr Pardessus, sa vie et ses ouvrages. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1854, tome 15. pp. 453-467.
doi : 10.3406/bec.1854.445207
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1854_num_15_1_445207M. PARDESSUS,
SA VIE ET SES OUVRAGES1.
Le 27 mai 1853 , M. Pardessus a terminé sa longue et honor
able carrière. Plusieurs organes de la presse ont déjà rendu
hommage à cette лае , belle par l'unité et la constance du carac
tère ; mais l'École des Chartes doit un hommage particulier à la
mémoire de son vénérable président et une mention spéciale à
ses travaux d'érudition.
Jean-Marie Pardessus est né à Blois, le 1 1 août 1772. Son
père avait reçu à l'université d'Orléans les leçons de Pothier. Les
relations entre le maître et le disciple survécurent au cours des
études et se transformèrent entre eux en un commerce durable
d'amitié et de science. « Le père de M. Pardessus puisa dans ses
« relations avec son ancien maître cette clarté de méthode , cette
« sagacité judicieuse et pénétrante qui distinguent à un si haut
1. Ouvrages de M. Pardessus : Traité des servitudes ou services fonciers,
8e édition, 1838, 2 vol. in-8°. — Cours de droit commercial, 5e édition, 1841, G vol.
in-8°. — Collection des lois maritimes antérieures an dix-huitième siècle, 1828-
1845, 6 vol. in-4°. — Loi salique, ou Recueil contenant les anciennes rédactions de
cette loi et le texte connu sous le nom de Lex emendata , avec des notes et des dis
sertations, 1843, 1 vol. in-^0. — Essai sur l'organisation judiciaire et l'administra
tion de la justice depuis Hugues Capet jusqu'à Louis XII, 1851, in-8°.
Ouvrages publiés par M. Pardessus au nom de l'Académie des inscriptions et
belles-lettres : Diplomata, chart.-e, epištol*, leges, aliaque instrumenta ad res
Gallo-Francicas spectantia, prius collecta a VV. CC. de Bréquigny et Laporie du
Theil , nunc nova ratione ordinata, plurimumque aucta, 1843-1849, 2 vol. in-fol. —
Table chronologique des diplômes, chartes, titres, et actes imprimés, concernant
l'histoire de France, par M. de Bréquigny, continuée par M. Pardessus, t. IV, V, VI,
in-fol. — Ordonnances desrois de France de la troisième race, t; XXI, in-fol. —
Table chronologique des ordonnances des rois de France de la troisième race, 1847,
in-fol.
M. Pardessus a en outre publié divers travaux dans les Mémoires de l'Académie
des inscriptions, dans le Journal des savants, et dans la Bibliothèque de l'École
des chartes. 454
« degré notre grand jurisconsulte, et les transmit comme un hé-
« ritage à son fils, dont il fut le seul maître4. »
M. Pardessus était dans les premières années de la jeunesse
lorsque la révolution vint cruellement éprouver sa famille. Un
de ses frères, aide de camp de Larochejaquelein dans l'armée
■vendéenne , paya de sa vie son dévouement à la cause royale. En
même temps, son père était arrêté comme suspect , et la famille,
privée de son chef, se trouvait réduite aux plus dures nécessi
tés. Le jeune Pardessus , pour soutenir les siens, commença dès
lors à plaider comme défenseur officieux. Par grâce , il avait ob
tenu la translation de son père des prisons d'Orléans dans celles
de Blois : c'est là qu'il se rendait chaque jour, lui portant les
dossiers des clients , étudiant la cause avec lui, et il revenait
devant le tribunal , éclairé des conseils de son père et fortifié de
sa vieille expérience.
Tels furent le complément de son éducation et le début de sa
vie publique.
Après la reconstitution de l'ordre social , sa carrière ne tarda
pas à s'étendre. En 1804, il fut nommé maire de Blois, et, en
1807, envoyé comme député au Corps législatif par le départe
ment de Loir-et-Cher.
Déjà, en 1806 , il avait publié son premier ouvrage, le Traite
des servitudes , qui suivait de deux ans la promulgation du titre
du Code civil sur là matière. M. Pardessus était ainsi un des
premiers à renouer la chaîne des traditions juridiques et à prou
ver que la publication du Code ne changeait pas les conditions
essentielles delà science du droit.
Ce premier ouvrage , dont l'autorité dure encore , annonçait
dans son auteur un jurisconsulte consommé.
Le Traité sur les lettres de change, publié en 1809, vint con
firmer sa réputation et fut un de ses titres pour obtenir la chaire
de droit commercial, créée à cette époque à la Faculté de droit
de Paris. Cependant M. Pardessus , auteur distingué et législa
teur lui-même , ne dédaigna point d'affronter les luttes du
concours ouvert devant la Faculté de droit , et il dut au mérite
de ses épreuves , non moins qu'à ses titres antérieurs , l'investi
ture solennelle de cette haute position scientifique.
1. M. Frédéric Duranton, Notice biographique et bibliographique sur M. Par
dessus, insérée dans le Journal général de V instruct, publique du 27 juillet 1853. 455
Le Traité de droit commercial , publié en 1814, fut le fruit de
son enseignement. La réputation que lui acquit bientôt ce grand
travail procura à M. Pardessus l'honneur d'être nommé sponta
nément par la ville de Marseille, aux élections législatives de
1820. « Élu par Blois,son pays natal, et par Marseille qu'il
« n'avait jamais vue , il opta pour cette patrie d'adoption que la
« science lui avait faite \ »
L'année suivante , M. Pardessus était appelé à siéger comme
conseiller à la Cour de cassation. Dans sa vie politique et
dans sa carrière judiciaire, il nous présente le type respec
table des magistrats des anciens temps. Homme du tiers état,
il prêta à la royauté, dans une époque de luttes passionnées,
une assistance ferme, mais toujours éclairée. Il voyait dans l'a
ffermissement du pouvoir royal , au milieu des institutions nou
velles , la condition la plus assurée du maintien de l'ordre légal
en France. Sans prétendre aux rôles brillants de la vie parlement
aire , M. Pardessus conquit à la Chambre la juste considération
qui suit partout les travaux solides et la science éprouvée.
Dès cette époque, M. Pardessus, arrivé à la maturité de l'âge,
commença ses travaux d'érudition. En 1820 , il publia le pr
ogramme d'un des plus beaux monuments de l'histoire du droit ,
la Collection des lois mari limes de tous les peuples jusqu'au dix-
huitième siècle. Le premier volume , qui parut eu 1828, lui ou
vrit les portes de l'Institut : il fut élu cette même année par
l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
Cette nomination marqua une ère nouvelle dans la vie de notre
savant jurisconsulte. Bientôt la révolution de 1830 termina sa
carrière politique. M. Pardessus crut devoir refuser le serment
au gouvernement nouveau : par là il résignait volontairement
ses fonctions de conseiller à la Cour de cassation et de professeur
à la Faculté de droit de Paris. Heureusement l'Institut le couvrit
de son droit d'asile , et 31. Pardessus trouva dans les travaux que
lui confia l'Académie des inscriptions l'occasion d'accomplir en
core un véritable office public. Ainsi , comme président de la
commission de l École des chartes et plus tard en qualité de pré
sident du conseil de perfectionnement , il continua d'exercer sur
l'enseignement public une salutaire influence. Ses efforts persé
vérants auprès de plusieurs ministres de l'instruction publique
1. M. Frédéric Duranton, loc. cit. 456
ne furent pas étrangers au développement de notre École, conquis
en 1847 par la généreuse initiative de M. de Salvandy.
À ce titre , nous devons à M. Pardessus une reconnaissance
toute particulière; mais c'est surtout l'extension de ses travaux
scientifiques qui signale cette période de sa verte vieillesse.
Cependant M. Pardessus n'avait pas attendu les loisirs que
lui fit la révolution, pour prendre une participation active aux
travaux de l'Académie. Peu de temps apr

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