Nantes à l époque gallo-romaine - article ; n°1 ; vol.33, pg 57-83
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Nantes à l'époque gallo-romaine - article ; n°1 ; vol.33, pg 57-83

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Annales de Bretagne - Année 1918 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 57-83
27 pages

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Publié le 01 janvier 1918
Nombre de lectures 24
Langue Français
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Extrait

Louis de Laigue
Nantes à l'époque gallo-romaine
In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 1, 1918. pp. 57-83.
Citer ce document / Cite this document :
de Laigue Louis. Nantes à l'époque gallo-romaine. In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 1, 1918. pp. 57-83.
doi : 10.3406/abpo.1918.1477
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1918_num_33_1_1477LOUIS DE LAIGUE
NANTES A L'ÉPOQUE GALLO-ROMAINE
(Devise de la Monumenta Real Academia populorum espanola nobilitns. de la Histoiin.)
Lorsque, par suite de circonstances de force majeure, je
suis, le 1er septembre 1914, arrivé, avec les miens, à Nantes,
où je devais rester jusqu'à la fin du mois de mars de l'année
suivante, je n'aurais jamais supposé que j'écrirais un,e
monographie de cette ville à l'époque gallo-romaine. ?ar je
croyais le sujet complètement épuisé.
En me reportant aux nombreux ouvrages sur la matière,
soit demeurés manuscrits, soit imprimés, je me suis
convaincu que, pour avoir été souvent traitée, celle-ci l'avait
été de façon à ne pas entièrement décourager de nouvelles
recherches. Même, abstraction faite des remarquables et très
consciencieux travaux soit de M. Léon Maître, soit du
chanoine Durville, qu'il est impossible de ne pas nommer
avec particulier éloge lorsqu'on s'occupe de Nantes, la plupart
des études portant d'autres noms se trouvent n'avoir qu'un
caractère particulier, même lorsqu'en apparence elles em
brassent ce qui veut être un tout. Aussi bien sont-elles trop
souvent inspirées de partis pris qui, avec les meilleures
intentions d'objectivité, ou ont amené les auteurs à des
conclusions non justifiées, ou les ont empêchés de reconnaître
la vérité, dès que celle-ci était en contradiction avec leurs
postulais.
Tels sont les motifs qui, à tort peutrôtre, m'ont engagé à
rédiger ces notes avec un esprit absolument détaché de toute
préoccupation locale, quorum causas procul habeo. 58 nantes a l'époque gallo-romaine.
Ce m'est, du reste, un agréable devoir de renouveler ici
l'expression de ma gratitude à MM. Léon Maître et le
chanoine Durville, déjà cités tout à l'heure. L'un et l'autre ont
bien voulu, à plusieurs reprises, me servir de précieux guides
pour la visite des lieux ou des monuments que j'avais intérêt
à examiner directement.
Je dois également marquer combien m'a été utile l'obligeant
concours de M. Giraud-Mangin, conservateur de la superbe
bibliothèque municipale. Jusqu'au jour de sa mobilisation,
j'ai trouvé, chez lui, une inépuisable complaisance et obtenu,
pour mes recherches, des facilités dont, après son départ
pour l'armée, ses collaborateurs ont courtoisement continué
de me faire bénéficier. C'est de quoi je tiens à remercier ici
très vivement lui et eux.
I. — Observations préliminaires.
Au cours des siècles, certaines villes célèbres dans l'anti
quité sont lentement déchues de leur rang ou même ont
complètement disparu (Carthaginis ipsae periere ruinae),
tandis que d'autres ou sont restées illustres ou, du rang
modeste qu'elles occupaient autrefois, sont montées progres
sivement à celui de métropoles. Mais généralement, aussi
bien pour le territoire de l'ancienne Gaule qu'en d'autres
parties du monde romain, il est possible de suivre les
péripéties de l'existence de pareilles agglomérations urbaines,
que ces péripéties aient amené leur accroissement, leur
déchéance ou leur absolu anéantissement.
Ainsi, pour notre propre pays, ne sommes-nous pas en
peine de retracer l'histoire de ceux de nos grands centres
qui s'honorent d'un passé gallo-romain. Témoin, à titre
d'exemple, Massilia, Lugdunum, Bibracte, Burdigalo, sans
compter tant d'autres que l'on pourrait encore citer.
Par suite de son origine phocéenne et de sa fidélité à
l'alliance de Rome, nous suivons Massilia au travers des âges
depuis la gracieuse légende de la fille du roi Nann offrant la
coupe de fiançailles au chef grec Protis ou Euxène le « bel a l'époque gallo-romaine. 59 nantes
étranger », fondateur de la colonie, jusqu'à la chute définitive
de l'empire romain.
De Lugdunum nous connaissons la vie publique à partir de
sa fondation par L. Munatius Plancus .en 43 av. J.-C, c'est-à-
dire au temps d'Octave. Bien plus, nous pouvons reconstituer
les monuments de celte capitale des Trois Gaules sise au
confluent du Rhône et de la Saône. Ainsi, les monnaies nous
ont conservé l'image de l'autel de Rome et Auguste, placé
dans le fameux temple des soixante cités gauloises, préc
isément élevé en ce lieu-là, tandis que, sans parler du discours
de Claude, non seulement conservé par Ta,cite, mais décombré
en 1529, sous forme d'inscription, dans le sol même de Lyon,
nous trouvons chez les auteurs latins, nombre de détails
intéressant l'histoire de la cité.
Quant à Bibracte, plus tard Augustodunum, nous savons,
à n'en pas douter, que cette ancienne capitale des Aedui
se retrouve dans Autun et, par le rhéteur Eumène, natif de
cette ville où subsistent deux belles portes romaines et nous
apprenons qu'elle voulut prendre ou prit le nom de Plavia
par reconnaissance envers Constance. Chlore et son fils
Constantin, ses bienfaiteurs.
Enfin si Burdigala se trouve indiqué sur la carte de
Peutinger et dans l'Itinéraire d'Antonin comme situé au nœud
de diverses grandes voies le reliant à d'autres centres import
ants, le poète Ausone, bordelais lui-même, n'a pas manqué
de nous en laisser une description expressive, lui qui a
notamment écrit :
Burdigala est natale solum; clementia coeli
Mitis ibi et riguae larga indulgentia terrae.
Tout au contraire, de Nantes qui, pourtant, comme em-
porium maritime, ne le devait guère céder à Burdigala et
devait, à coup sûr, occuper une place autrement notoire
qu' simple cité de l'intérieur, nous ne savons Auyustodunum,
pas même exactement le nom antique; car la belle confiance
avec laquelle les écrivains la désignent trouve son démenti
dans le seul fait que les uns la nomment Condivnicum ou 60 nantes a l'époque gallo-romaine.
Condivincum, d'autres Namnetes, d'autres Poilus Namnetum,
ou Nannetum et encore de ces diverses façons à la
fois.
Quoiqu'il rende pénible la tâche du monographe préoccupé
d'exactitude, ce vague même nous a engagé à entreprendre
le présent mémoire. Si nous nous proposons d'y traiter tous
les sujets propres à en faire un travail d'ensemble, notre but
essentiel est, comme nous l'avons fait pour Aix-les-Bains.
dans un travail soumis au Congrès des Sociétés Savantes,
tenu en 1913 à Grenoble, de dégager le vocable par lequel
aurait été réellement désigné le Nantes actuel, à l'époque
gallo-romaine, c'est-à-dire durant la période comprise entre
la conquête définitive des Gaules par Jules César et la chute
de l'empire romain à la fin du cinquième siècle de notre ère.
Entre temps, il faut nous appliquer à dégager quelques
données premières sans lesquelles les explications que nous
présenterons, les solutions que nous proposerons, les faits
dont nous entreprendrons de fournir les preuves resteraient
à l'état d'hypothèses, certes fort plausibles parfois, mais
d'hypothèses quand même. C'est donc à quoi, dans la mesure
de nos faibles moyens, nous allons consacrer le chapitre
suivant,
II. — Témoignages des auteurs. — Leur rareté.
Leur imprécision.
Antérieure, quoi qu'on en puisse dire, aux Commentaires de
César, écrits environ 45 ans avant J.-C, mais relatant des
faits remontant à plusieurs années, il n'existe aucun docu
ment certain relatif soit à Nantes, soit à la zone où s'élevait
autrefois cette ville, laquelle, comme tant d'autres, occupait
le conlluent (Condate en celtique) de deux fleuves, au cas
particulier le Liger (Loire) et YErda (Erdre).
Que si nous donnons César comme référence la plus
ancienne, c'est que les textes de Ptolémée sont beaucoup

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