Nantes à l époque gallo-romaine (suite). - article ; n°2 ; vol.33, pg 217-241
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Annales de Bretagne - Année 1918 - Volume 33 - Numéro 2 - Pages 217-241
25 pages

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Publié le 01 janvier 1918
Nombre de lectures 47
Langue Français
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Extrait

Louis de Laigue
Nantes à l'époque gallo-romaine (suite).
In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 2, 1918. pp. 217-241.
Citer ce document / Cite this document :
de Laigue Louis. Nantes à l'époque gallo-romaine (suite). In: Annales de Bretagne. Tome 33, numéro 2, 1918. pp. 217-241.
doi : 10.3406/abpo.1918.1487
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1918_num_33_2_1487LOUIS DE LAIGDE
NANTES A L'EPOQUE GALLO-ROMAINE
ISuitej
V. — Du site de la ville gallo-romaine.
La nature même a délimité presque rigoureusement ce site.
En effet, sur la rive droite de la Loire, il existe un territoire
circonscrit par la ligne de faite ou, si Ton veut, par le plateau
de la hauteur, d'ailleurs peu considérable, où se trouve, au
point culminant, la Porte Saint-Pierre si souvent citée déjà et
le confluent de l'Erdre avec la Loire. A moins de 600 mètres
en ligne droite de cette même Porte Saint-Pierre, la rivière
se déverse dans le fleuve presque à angle droit de sorte qu'en
prenant toujours cette porte comme point de repère et jalon
essentiel, nous nous trouvons en présence d'une aire dont les
côtés sont presque rigoureusement déterminés.
De fait, l'agglomération gallo-romaine se trouvait défendue
naturellement, au sud et à l'ouest, par les deux cours d'eau,
sans parler des anciens marais de l'Erdre, lesquels s'éten
daient jusqu'à des rochers subsistant encore sur certains
points et dont un plan en relief conservé au Musée Dobrée
perpétue le souvenir tels qu'ils étaient dans le passé.
Pour achever de fortifier le Vicus Portensis par des
ouvrages militaires, que fallait-il dès lors? Elever un rempart
qui, partant de la Loire, la rejoindrait vers son confluent avec
l'Erdre. C'est effectivement ce plan que suivirent les praeiecti
fabrum ainsi que l'ont prouvé les fouilles exécutées à diverses
époques, un peu au hasard des travaux de voirie municipale
puisque ces fouilles ont fait découvrir, toujours à la Porte
Saint-Pierre, un fragment de rempart qui, pénétrant sous la 218 nantes a l'époque gallo-romaine.
cathédrale actuelle en direction de la Loire, atteint cette même
Porte Saint-Pierre et devait se prolonger vers l'Erdre.
Dans la maison de refuge située en arrière de la place
Dumoustier, c'est-à-dire précisément à un point sensiblement
plus rapproché de Ja rivière précitée, existe un autre
tronçon de ce même rempart demeuré, celui-là, constamment
au-dessus du niveau du sol et dont il sera parlé tout à l'heure.
Quant à présent, occupons-nous de celui de la Porte Saint-
Pierre en prenant pour guide le savant chanoine Durville IV.
En 1910-1911, la démolition de l'évêché de Nantes pour
l'établissement d'un square aux abords du transept gauche
de la cathédrale ayant entraîné divers travaux de terrassement,
des découvertes archéologiques relativement importantes se
produisirent. Parmi celles-ci, remontant, pour la plupart, au
début de l'époque mérovingienne, voire à une. période posté
rieure, seul le tronçon de rempart gallo-romain nous intéresse
comme rentrant de façon directe dans le cadre de cette étude.
C'est donc ce qui regarde ce seul témoin du passé latin que
nous allons transcrire ici :
« Ce mur », dit textuellement l'ecclésiastique nantais,
« s'étend entre la Porte Saint-Pierre et la cathédrale. On l'a
exhumé sur une longueur de 25 mètres environ. Au moment
de sa découverte, il était dans un état de conservation
admirable, avec toute la fraîcheur primitive de son ciment
rouge et la régularité de son appareil. Les joints des diffé
rentes assises semblaient terminés de la veille. On en voyait,
dans toute leur netteté et leur vigueur, les rainures tirées au
fer dans le ciment.
» II a été conservé sur une hauteur moyenne de 2 mètres.
Son épaisseur est de 4 m. 28 c; elle dépasse celle de deux
autres murs dç la même enceinte; l'un que l'on voit dans la
maison des Dames de la Retraite, l'autre qui a été découvert
au mois d'août 1910 dans la rue de l'Ecluse t2), ces deux
derniers n'ayant qu'une épaisseur de 3 m. 80 c.
[1) Voir bibliographie.
(2) De ce dernier, il ne reste nulle trace. nantes a l'époque gallo-romaine. 219
» Ce mur repose presque à fleur de sol sur ce qui était alors
le niveau du quartier. Ses fondations sont à peu près nulles.
Elles consistent en un rang de pierres brutes moyennes,
posées sur champ et qui font une retraite de 0 m. 25 c. La
maçonnerie commence immédiatement au-dessus de ces
pierres. Les quatre premières assises ne présentent pas la
régularité du petit appareil romain. Les pierres sont géné
ralement plus longues, plus grosses, moins bien équarries.
» Ce n'est qu'au-dessus de la quatrième assise que les
pierres commencent à être jointoyées régulièrement et à
présenter les rainures au fer qui donnent au travail son cachet
de perfection. Si, pour les quatre assises inférieures, l'on a
négligé de prendre le même soin que pour le reste du mur,
c'est sans doute que ces assises enfouies dans la terre étaient
destinées à n'être point vues.
» Pour la même raison, toute cette partie inférieure ne
renferme aucune chaîne de briques. Ces chaînes débutent
par un double rang au-dessus de la quatrième assise. Puis
viennent trois rangs de pierres cubiques suivies de trois rangs
de briques qui alternent régulièrement à partir de ce point
avec les trois assises de moellons.
» Les trois de briques font une hauteur de 0 m. 165 m.;
celles de pierre de 0 m. 33 c. La hauteur des assises du mur
de la Retraite est de 0 m. 18 c. et 0 m. 20 c. pour les briques
et de 0 m. 36 et 0 m. 40 pour les pierres; dans les deux cas,
la différence de hauteur entre les assises de briques et celles
de pierres est de moitié.
» Le mur n'a sa décoration de briques et de pierres
cubiques qu'à son parement extérieur; le parement intérieur
ne comprend que des assises de moellons prises dans le
ciment, sans être jointoyées. On n'y remarque, sans en
expliquer la présence, qu'un cordon de briques, sur une
longueur de 5 mètres, à environ 0 m. 90 de ses fondements.
» Ce mur n'a jamais été précédé d'une douve. Ses fondations
avec leurs quatre assises non appareillées, ne plongent qu'à
une profondeur de 0 m. 50; sa retraite reposait directement
sur le sol naturel. 220 nanïes a l'époque gallo-romaine.
» A l'intérieur, sa base présente une différence avec
l'extérieur. A partir de la retraite commence une aire cimentée
dont nous n'avons pu déterminer la largeur et qui règne sur
toute la longueur du mur qui a été dégagée. Gomme, en cet
endroit, on ne rencontre aucune amorce de mur d'un édifice
quelconque, il faut conclure que cette aire lui était propre,
et qu'elle avait pour but son entretien ou sa défense.
» Dans toute la longueur du mu'r, nous n'avons pas ren
contré, à sa base, un seul de ces blocs cyclopéens arrachés à
des monuments comme on en trouve dans les fondations de
la Porte Saint-Pierre... »
A cet exposé si détaillé, si précis et si complet dans sa
technicité, il suffira d'ajouter que Yopus en partie lateritium
employé à Nantes rappelle de fort près, si même il ne
reproduit pas exactement celui dont nous avons, à Paris, des
restes imposants au Palais des Thermes, restes que l'architecte
moderne de certaines parties du Musée de Cluny s'est plu à
copier en alternant les assises de moellons avec les chaînes
de briques.
Gela précisé, venons à l'autre tronçon de ce même
rempart, tronçon déjà signalé plus haut et qui existe à
l'intérieur d'une maison de retraite pour femmes où, depuis
le début de la guerre, se trouve installé un hôpital militaire.
Aussi bien est-il parlé déjà, incidemment, de ce tronçon dans
l'extrait donné ci-dessus de l'ouvrage du chanoine Durville.
Auteur d'ouvrages très documentés sur Nantes et sur la
Bretagne, le Tort érudit M. Léon Maître, longtemps archivis

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