Nord et Picardie - article ; n°2 ; vol.11, pg 267-309
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Gallia préhistoire - Année 1968 - Volume 11 - Numéro 2 - Pages 267-309
43 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Roger Agache
Nord et Picardie
In: Gallia préhistoire. Tome 11 fascicule 2, 1968. pp. 267-309.
Citer ce document / Cite this document :
Agache Roger. Nord et Picardie. In: Gallia préhistoire. Tome 11 fascicule 2, 1968. pp. 267-309.
doi : 10.3406/galip.1968.1323
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1968_num_11_2_1323ARCHÉOLOGIQUES INFORMATIONS
Circonscription de Nord et Picardie. M. R. Agache, Directeur.
Aisne En deux ans, un matériel archéologique
important a pu ainsi être réuni. Il comprend Laon. — En accord avec la Direction des surtout de l'outillage lithique acheuléen et Musées de France et le Bureau des Fouilles moustérien. et Antiquités, un dépôt de fouilles a été
installé dans les vastes sous-sols du bel hôtel
Renaissance, dit le Petit Saint-Vincent, 1 rue avec des engins mécaniques de plus en plus puissants. Saint-Martin. Une salle d'exposition temporaire Chaque année ce sont des dizaines d'hectares qui sont est prévue. Les réserves sont accessibles aux ainsi totalement détruits. Or, ces alluvions de la vallée
spécialistes qui en font la demande aux de l'Aisne sont riches en gisements du Paléolithique
ancien et moyen, gisements assez souvent situés sous Directeurs régionaux des Antiquités.
l'eau et qu'il est d'ailleurs difficile d'étudier. De plus, Entièrement restauré par le Conseil général si cette plaine alluviale semble avoir été relatde l'Aisne, cet ensemble a été mis à la disposi ivement peu habitée à l'époque romaine, elle a été
tion de l'Office départemental du Tourisme occupée de façon très dense aux périodes néolithiques
que dirige M. Bruaux. Celui-ci, en accord protohistoriques et mérovingiennes. D'innombrables
ensembles archéologiques disparaissent ainsi. Il est avec M. le Préfet de l'Aisne, a bien voulu absolument impossible à un seul chercheur de surveiller réserver de vastes salles à un dépôt de fouilles, des centaines de kilomètres de front de taille en juxtaposé à l'Agence départementale des perpétuel déplacement. Seuls, des survols régulièrement
Bâtiments de France. espacés, permettent à M. Boureux un certain contrôle.
En effet, le travail des excavatrices est presque partout Grâce également aux subventions du Conseil
précédé par un décapage de la terre végétale et quand général, l'Office du Tourisme peut employer, cette dernière est enlevée, les remblais néolithiques à temps plein, un jeune archéologue (M. Michel ou protohistoriques forment des taches sombres qui
Boureux) qui a été chargé de surveiller syst ressortent assez bien, pour un observateur aérien, sur
ématiquement les travaux publics et surtout le fond plus clair des grèves. Malheureusement, ces
décapages se font à l'aide d'engins puissants qui les immenses ballastières qui exploitent indus
détériorent beaucoup sans même que les ouvriers triellement les graviers de la vallée de l'Aisne1. puissent s'en apercevoir. Du haut de leurs machines,
les conducteurs des grues ou des bulldozers ne peuvent
guère distinguer les vestiges archéologiques ; quant aux 1. Sur une centaine de kilomètres, tout le fond de
gros chargeurs sur pneus, de plus en plus utilisés, leur vallée de l'Aisne, de Compiègne à Soissons et de cette
va-et-vient continuel écrase les vestiges et les recouvre dernière ville jusqu'au département des Ardennes, est
d'une légère couche de terre végétale durcie qui rend exploité industriellement par des carrières de graviers
invisible les structures archéologiques en cours de et de sables grossiers utilisés comme matériaux de
destruction. construction. Ces carrières se développent constamment 268 INFORMATIONS ARCHÉOLOGIQUES
Par ailleurs, le Musée municipal déjà riche spondyles à deux trous de suspension et des
en archéologie régionale vient d'acquérir perles plates, éléments d'un collier. Les oss
une importante collection paléolithique recueill ements et le fond de la fosse étaient imprégnés
ie dans la vallée de l'Aisne, il y a quelques d'ocre rouge. Malheureusement, le godet de
années. la pelle mécanique a sérieusement endommagé
le crâne (fig. 2). La sépulture après avoir été Cys-la-Commune. — En parcourant les
dégagée et traitée sur place, a fait l'objet d'un ballastières, au lieu-dit le Paradis, M. Henri
coffrage intégral pour être transportée au Joullié découvrait, dès 1957, une série de
Musée des Antiquités nationales à Saint- fosses dont certaines contenaient des tessons
Germain où elle sera reconstituée sous la du Rubané récent ainsi que des ossements.
direction de M. René Joffroy. Ces derniers ont été datés par le C 14 de
5400 ±300 ans, c'est-à-dire des environs de Dans la même ballastière, une autre sépulture
—3400 ans avant J.-C.2. a été vue trop tard par le conducteur de la
pelleteuse. Une partie du squelette a pu être
récupérée ainsi qu'un tesson (fragment de
panse avec décor et avec un mamelon perforé).
De l'ocre rouge teintait les ossements.
Aux abords, dans la ballastière Leclère, au
lieu-dit le Bac de Chavonne, une autre sépulture
a été détruite dans les mêmes conditions. La
présence d'ocre rouge et de perles plates
(éléments de colliers) indique qu'il s'agissait
également d'une inhumation appartenant au
Rubané.
Des fosses nombreuses ont été observées
par M. Boureux lors des décapages dans ces
deux carrières comme d'ailleurs dans les autres
sites danubiens fouillés à 5 ou 6 km à l'ouest, 1 Cys-la-Commune, ballastière Drapier, lieu-dit les à Vailly et Chassemy. Les unes sont irrégulières, Longues Raies. Vue aérienne des traces de la cabane
les autres ont des contours géométriques : danubienne. La sépulture est protégée par une tente
militaire indiquée par une flèche. fosses circulaires, fosses rectangulaires et angles
arrondis, fosses en croissants, fosses en anse
de panier, etc. Ces formes paraissent être des
Depuis 1965, M. Michel Boureux a repéré modèles stéréotypés répondant à des utilisa
dans ce secteur de nombreuses structures tions précises, mais qui nous échappent pour
danubiennes et il les a fouillées quand le rythme le moment. Dans certains cas, M. Michel
d'exploitation des extractions de graviers le Boureux a vu des fosses à « remplissage
permettait. emboîté » (jusqu'à dix remplissages successifs
Dans la ballastière Drapier, au lieu-dit les distincts) qui ne contiennent aucun matériel.
Longues Raies, M. Michel Boureux a étudié Remarquons au passage que toutes ces
une sépulture danubienne (fig. 1 , 2 et 3). Il s'agit fosses, creusées dans des graviers et des sables
de l'inhumation en pleine terre, dans une fosse fluviatiles, et non dans des lœss, comme c'est
oblongue, d'une jeune femme de petite taille. le cas en Allemagne ou en Alsace, ne peuvent
Le squelette reposait en position repliée, couché être interprétées comme des extractions d'argile
sur le côté gauche, à 0,60 m de la surface du selon l'hypothèse généralement admise, hypot
sol actuel. Le mobilier comprenait deux remar hèse qui serait donc à réexaminer. Quant aux
quables bracelets ou brassards (l'un en calcaire, véritables fosses à détritus, elles semblent très
l'autre en roche verte d'importation), deux rares. C'est seulement ici, aux Longues Baies,
que M. Boureux a observé deux fosses allon
2. D. S. P. F., 1959, p. 484. gées, parallèles et extérieures à une cabane. CIRCONSCRIPTION DE NORD ET PICARDIE 269
Sepulture
2 Cys-la-Gommune. Même site ; relevé des structures danubiennes.
X
3 Cys-la-Commune. Détail le bracelet de la sépulture ou brassard danubienne en calcaire, montrant le spondyle, l'avant-bras les perles droit plates. replié, le bras gauche étendu, INFORMATIONS ARCHÉOLOGIQUES 270
4 Cys-la-Commune. Site rubané des Longues Raies. A et B, matériel lithique. G, céramique : 3 et 5, décor incisé ;
13, 15, 16, décor pointillé ; 1, 2, 4, 6 à 11 association du décor incisé et du décor pointillé ; 20, 21, 22, mamelons
perforés ; 1, 8, 2, 12, 14, 17, 18, 19, types de bords et profils sous le bord.
Les couches supérieures ont fourni près

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