Note sur la forme du stūpa au Cambodge - article ; n°2 ; vol.44, pg 581-590
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1951 - Volume 44 - Numéro 2 - Pages 581-590
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Marchal
Note sur la forme du stūpa au Cambodge
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 44 N°2, 1951. pp. 581-590.
Citer ce document / Cite this document :
Marchal Henri. Note sur la forme du stūpa au Cambodge. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 44 N°2, 1951.
pp. 581-590.
doi : 10.3406/befeo.1951.5187
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_2_5187NOTE SUR LA FORME DU STUPA
AU CAMBODGE
par
Henri MARCHAL
Dans l'Inde, à l'époque bouddhique, la forme des plus anciens stupas, réduits
à leurs éléments les plus simples, est une base circulaire formant soubassement sur
laquelle s'élève un dôme hémisphérique plein.
Cette forme s'est enrichie au cours des siècles d'éléments additionnels et la si
lhouette a changé de proportions en devenant plus élancée.
M. Foucher, dans son Art gréco-bouddhique du Gandhàra, fait un historique
complet de ce monument funéraire et religieux, et il n'entre pas dans mes intentions
d'en faire un résumé, si succinct soit-il.
Le stupa ayant été maintes fois étudié par des spécialistes autorisés (en particul
ier Gisbert Combaz, L'évolution du stupa en Asie, in Mélanges chinois et bouddhiques,
vol. a, 3, A, 19ЗЗ-19З7, et Paul Mus, Bafabudur, in BEFEO, t. XXXII, XXXIII,
XXXIV, 19З9, 19ЗЗ, 19ЗД. Voir de plus la bibliographie de Henri Deydier in
Contribution à l'étude de l'art du Gandhàra, p. 38 et З9), je ne peux que renvoyer à
ces études.
Je veux m'en tenir au Cambodge et ne parler qu'en tant qu'architecte.
L'évolution de la forme ancienne du stupa pour aboutir à la forme du stupa telle
qu'on la rencontre au peut se résumer dans le schéma suivant (fig. 8).
D'abord (n° 1) la courbe du dôme a son centre placé au-dessous du niveau de
base.
Puis ce centre se relève jusqu'au niveau de base (n° 2). Le dôme devient alors un
hémisphère.
Ensuite, le centre est placé au-dessus de la ligne de base (n° 3) et produit cette
forme globuleuse que présentent certains stupas.
Enfin le creux, qui résulte à la base du dôme de la partie de la sphère qui se rétrécit
et qui donne la sensation, un peu pénible à l'œil, d'une boule placée sur une surface
plane est comblé par un glacis (n° 4). On peut y voir l'origine du stupa siamois et
cambodgien qui, en prenant une forme plus élancée, présente cet aspect en cloche
si caractéristique.
Les premiers stupas furent couronnés, semble-t-il, d'un grand parasol central
qui, plus tard, fut remplacé par une série de parasols étages, chattrâvali. La base
fut constituée par plusieurs tambours diminuant de dimensions et une balustrade
entoura le monument.
Il ne faudrait pas conclure de ce qui précède que cette évolution de la silhouette
du stupa correspond à des dates déterminées et s'est produite d'une façon suivie
à travers les siècles. La forme correspondant au n° 3 de la figure i se trouve déjà
sur un dessin de stupa gravé sur un rocher à Kahandagala à Mâgam Pattu (Ceylan)
37, v HENRI MARGHAL 582
et que l'on date approximativement du 11e ou ni" siècle de notre ère (Ceylon, Journal
of Science, vol. II, part 3, octobre 19ЗЗ, p. i53).
Jouveau-Dubreuil suppose que le type du stupa primitif serait donné sur les bas-
reliefs de Bhaja près de Lonovla qui présentent cette particularité que la partie
ronde a son centre surélevé au-dessus de la ligne de base. ~
Une première constatation s'impose, le stupa n'a pas de dimensions fixes : on
en voit de très petits sous forme de reliquaire, tel celui de Sultanpour (Foucher,
Art gréco-bouddhique, I, p. 6i) qui n'a que о m. iâ de hauteur jusqu'aux stupas de
Ceylan, dont certains, tel celui construit par le roi Duttha-Gamani (1" siècle B.C.)
à Anuradhapura, le Ruanveli, ont près de 80 mètres de diamètre (Coomaraswamy,
H. ofl. and I. A., p. 160).
Les stupas du Cambodge présentent assez rarement ce caractère monumental
À
Fie. 8. — Évolution de la forme du stupa.
qu'ils ont dans l'Inde ou en Birmanie, toutefois au centre de la partie française de la
ville de Phnom Penh, au Palais Royal et à Oudong, on peut voir des stupas de grandes
dimensions.
La première question qui se pose à ce sujet est la suivante : quels sont les plus
anciens stupas ou Chedei connus au Cambodge? L'art du Founan, encore très peu
connu, bien que les trouvailles de M. Malleret à Oc-èo en particulier et dans la basse
Cochinchine, qui fut un ancien territoire khmer, aient apporté des aperçus nouveaux
sur cet art, n'a pas, à ma connaissance, livré aucun stupa qu'on puisse nettement
préciser comme tel. #
Je ne crois pas que dans les inscriptions anciennes du Cambodge, il soit fait ment
ion de stupas ; Auguste Barth dit à ce sujet : « Un caractère négatif et que M. Aymo-
nier aurait pu relever est l'absence complète du stupa, le monument bouddhique
par excellence. Il y a bien au Cambodge des stupas d'une certaine espèce et parfois
d'assez grande dimension comme les «pyramides» de Phnom Penh; mais ils sont NOTE SUR LA FORME DU STUPA AU CAMBODGE 583
modernes». (Extrait du Journal des Savants, juillet i 90 1, cité dans BEFEO, 1002,
I,p.83).
Toutefois, à l'époque où Barth écrivait ces lignes, l'archéologie du Cambodge
était encore très peu connue et, depuis, on a trouvé des stupas d'époque plus
ancienne que celui cité de Phnom Penh.
Des dégagements de sites archéologiques, exécutés soit par moi, soit par mes su-
cesseurs, ont fait découvrir des stupas maçonnés en grès, dont malheureusement
la date ne peut être fixée avec certitude, car ils se trouvent le plus souvent dans la
brousse au milieu de vestiges non datés; je donnerai une brève description de
quelques-uns de ces stupas, parfois assez incomplets.
Ces édicules peuvent être considérés comme les plus anciens connus actuellement
Fie. 9. — Fragment du stupa à Sasar Sdam.
au Cambodge ; certains peuvent se dater par leur emplacement à proximité d'un sanc
tuaire connu et de plus le détail de leur mouluration ou de leur décor les place à
une époque voisine^de l'époque classique, je préciserai, entre le xiiť et le xrv# siècle.
Je mentionnerai d'abord comme le plus connu, puisqu'il figure dans X Inventaire
des monuments du Cambodge de Lajonquière (t. I, p. 168 et 169), et j'ajoute que c'est
le seul mentionné en territoire cambodgien, dans cet inventaire, le stupa du Vat
Sithor (n° 1 2З) ; mais tel qu'il se présente actuellement il est difficile de lui donner,
comme le suppose Lajonquière, la date de l'inscription qui a été trouvée dans le
Vihàra voisin, fin du xe siècle. Il est certainement de date plus récente et son bon état
de conservation, si j'en juge par la photographie, car je ne l'ai jamais vu, indique
qu'il a dû être remaçonné, tout au moins en partie, par les bonzes qui habitent à
cet endroit. L'état de délabrement actuel où se trouve le stupa daté par une inscrip
tion du début du xvin* siècle, à Angkor Vat, montre ce que deviennent des édicules
de ce genre non restaurés au bout d'un ou deux siècles. HENRI MARCHAL 584
D'ailleurs il serait curieux que l'inscription du Vat Sithor ne fasse pas mention de
ce stupa si elle- était contemporaine.
D'après sa silhouette qui rappelle, en plus épais, celle du stupa de Phnom Penh
attribué au xvne siècle on peut, je crois, donner à celui du Vat Sithor une date appro
chante. De plus, les matériaux mêmes de ce dernier, latérite et brique, sont une indi-
J
L \
Fie. 10. — Stupa de Tep Pranam (Angkor Thorn).
cation de date assez récente, car les quelques stupas retrouvés à Angkor même ou
dans des régions voisines qui, d'après moi, seraient assez proches de la> fin de
l'époque classique sont construits du même grès que ceux des autres temples
khmers. La nature de ce matériau précise leur date ancienne car, à ma connaissance,
le grès du Phnom Kulen, qui d'ailleurs déjà dans les temples les plus récents est
employé assez parcimonieusement, les carrières devant être à peu près épuisées,
n'apparaît pas dans des constructions khmères postér

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