Note sur le but de la Commission. Les Souterrains-refuges d Etoges (Marne) - article ; n°3 ; vol.29, pg 126-140
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Note sur le but de la Commission. Les Souterrains-refuges d'Etoges (Marne) - article ; n°3 ; vol.29, pg 126-140

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1932 - Volume 29 - Numéro 3 - Pages 126-140
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Armand Viré
Note sur le but de la Commission. Les Souterrains-refuges
d'Etoges (Marne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1932, tome 29, N. 3. pp. 126-140.
Citer ce document / Cite this document :
Viré Armand. Note sur le but de la Commission. Les Souterrains-refuges d'Etoges (Marne). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1932, tome 29, N. 3. pp. 126-140.
doi : 10.3406/bspf.1932.5612
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1932_num_29_3_5612126 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Publications de la
Commission des Souterrains et Excavations
artificielles de la France
FASCICULE V.
Note sur le but, de la Commission.
Lee eouterratne-refugee d'Eloge» (Marne).
PAR
Armand VIRÉ.
Au moment où disparaît celui qui fonda parmi nous la Commiss
ion des Souterrains et Excavations artificielles de la France, notre
très regretté Président et ami, Adrien de Mortillet, il nous paraît
nécessaire de procéder à une mise au point du rôle et de la destina
tion de cette Commission.
Préocuppé, mais non troublé, par les réclamations de quelques-
uns de nos Collègues, Adrien de Mortillet se proposait de leur
donner une réponse définitive sur ce sujet. Ses forces déclinantes ne
le lui ont pas permis, et je me propose d'exposer ici ses idées qui
sont les miennes et celles de notre Conseil d'Administration.
Le grand grief articulé contre les publications de la Commission
consiste en ceci que les travaux qu'elle a déjà fait paraître com
prennent presque uniquement des monuments datés du Moyen Age.
De ce fait, leur étude ressortirait plutôt d'une Société archéologique
que d'une Société de Préhistoire.
C'est là, pensons-nous, un reproche non fondé et qui pourrait
s'appliquer à toutes les branches de notre activité. Interdira t-on à un
fouilleur de faire des rapprochements entre la technique des indust
ries paléolithiques ou néolithiques et celles des industries des peuples
arriérés contemporains? Fermerons-nous l'accès de nos Bulletins à
certains de nos Collègues qui cherchent par la pratique actuelle de
la taille du silex à élucider et à reconstituer les divers procédés qui
ont pu être usités pendant les périodes préhistoriques ? A ce titre, les
études qui ont paru dans nos Bulletins ou dans nos Congrès sur la
taille des pierres á fusil contemporaines eussent dû être proscrites,
de même que les expériences sur la taille accidentelle du silex dans
certains malaxeurs industriels, ou celle des éolithes produites par
les seules causes naturelles? PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 127 SOCIÉTÉ
En réalité tout s'enchaîne. Et en ce qui concerne les souterrains
artificiels, les études d'Adrien de Mortillet, Marcel Baudouin,
Adrien Blanchet et de nombre d'autres (1) nous mettent en présence
d'une manifestation de l'activité humaine très générale, très complexe,
encore mal étudiée. Elles forment un tout homogène dont les diverses
manifestations ne se peuvent séparer à travers les âges.
Jusqu'à preuve du contraire, les Paléolithiques ont occupé les ca
vernes et abris naturels, et n'en ont pas creusé d'artificiels.
C'est seulement à l'époque Néolithique que le perfectionnement de
l'outillage, que l'invention du pic et de l'herminette a permis de per
forer le sol.
Une longue pratique des grottes avait permis d'apprécier tous les
avantages qu'elles présentaient au point de vue de la sécurité. Mais
les cavernes ne se rencontrent que dans certaines contrées privilé.
giées. Aussitôt que cela lui fut possible, l'homme, on le conçoit^
chercha à se procurer les mêmes avantages dans toutes les contrées
où il s'était fixé. (2) Toutes les régions pourvues de roches tendres, à
la fois faciles à travailler et résistantes, furent perforées de galeries
artificielles. C'est ce que nous appelons les Souterrain s- Refuges.
L'Age du Bronze, l'Age du Fer perfectionnèrent encore les techniques
et le Moyen Age vit la grande multiplication de ces souterrains.
Leur histoire ne s'arrête pas là, et beaucoup de nos camarades,
même parmi ceux qui sont présents à cette séance de notre Société,
ont pu trouver eux-mêmes leur salut, en 1914-1918, dans nos vieux
souterrains préhistoriques ou médiévaux, ou dans des souterrains-
refuges creusés alors dans la craie tendre de la Champagne ou de
l'Artois .
La prochaine guerre, que nous souhaitons aussi éloignée que pos
sible, mais qui sera sans doute la guerre des gaz, étendra encore le
rôle protecteur des souterrains- refuges.
De tels monuments sont donc, me semble-t-il, bien dignes d'attirer
notre attention, et de retenir nos études.
Or jusqu'ici, à part les travaux d'ensemble déjà cités, ils n'ont fait
l'objet que d'enquêtes superficielles et locales.
Les Souterrains préhistoriques ou protohistoriques n'ont guère été
jugés tels que par la trouvaille, sur le sol de leurs galeries, de rares
fragments de bronze. Leur mode de creusement, la trace que les
outils excavateurs ont pu laisser sur leurs parois, le gisement de leurs
fossiles industriels, n'ont pas été sérieusement étudiés. En sorte que
nous ignorons à peu près complètement celles de leurs caractéristiques
(1) Adrien de Mortillet — Souterrains et grottes artificielles de France [Rev.
Ecole d'Anthropologie, 1908). — Marcel Baudouin Souterrains-refuges de la Vendee
В. S. P. ř. XVIII, a* 9, 1920, et plusieurs excellentes monographies), — Adrien
Bulncbet. Les Souterrains-refuges de la France (Pans, Picard, 1923).
(2) A. Viré. — Les cavernes et les sociétés humaines (En preparation). 128 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
qui nous permettent de les dater. Le beau travail de M. Blanchet
nous fait toucher du doigt toutes ces lacunes.
Comment veut-on, dans ces conditions, que nous n'apportions ici
que des souterrains préhistoriques ?
En réalité il appartient à la Société Préhistorique de les étudier
dans leur ensemble.
Pour cela il est nécessaire d'en constituer un inventaire aussi
étendu que possible, comme nous avons fait pour les Enceintes, et
d'en donner, d'après les auteurs, la date présumée.
Ensuite il faudra reprendre l'étude de chaque unité, en en explorant
les moindres fissures pour y recueillir les petits objets industriels
qui ont pu s'y glisser Nous arriverons ainsi tout au moins à détermi
ner les périodes principales pendant lesquelles ces souterrains furent
utilisés.
Dans le cas très favorable où de petites couches de détritus indust
riels se seraient formées, nous pourrons y recueillir des documents
très précieux à cet effet.
Il faudra examiner soigneusement la coupe des galeries et des
salles pour voir s'il y a correspondance réelle entre celle-ci et les
divers types architecturaux qui se sont succédé au dehors.
Mg- 1. — Traces d'outils sur les parois d'une grotte sépulcrale néolithique
à Goizard (Marne).
Enfin, pour les souterrains dont la datation sera ou paraîtra cer
taine, il sera bon d'étudier sur les parois les traces laissées par les
instruments qui ont servi au creusement, et les comparer à la trace
que nous pourrons obtenir nous même sur les roches tendres en uti
lisant des instruments de pierre, de bronze et de fer. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 129
C'est dans cet ordre d'idées que j'ai commencé le moulage des
traces laissées par les outils dans des cavités d'âge déjà connu, par
exemple les grottes sépulcrales néolithiques de Coizard (Marne)
(Fig. 1 et 2), les habitations troglodytiques de Haute-Isle (Moyen Age
Fig. 2. — Grotte sépulcrale néolithique de Coizard (Marne).
Figurée de déesse et traces d'outils sur les parois. (Phot. A. Viré).
en gênerai) ou les souterrains d'Etoges (période romane, d'une part,
et période gothique, d'autre part).
SOCIETE PRÉHI8TOHIQUB FRANÇAISE. 9 120 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Je me propose, après étude, d'en déposer la collection dans notre
laboratoire, pour servir de matériaux de comparaison dans les tra
vaux futurs de nos Collègues. Je prier

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