Note sur les traitements de conservation du chapiteau - article ; n°2 ; vol.109, pg 700-708
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1985 - Volume 109 - Numéro 2 - Pages 700-708
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Véronique Picur
Note sur les traitements de conservation du chapiteau
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 109, livraison 2, 1985. pp. 700-708.
Citer ce document / Cite this document :
Picur Véronique. Note sur les traitements de conservation du chapiteau. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 109,
livraison 2, 1985. pp. 700-708.
doi : 10.3406/bch.1985.4767
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1985_num_109_2_4767■
VÉRONIQUE PICUR [BCH 109 700
APPENDICE I
Note sur les traitements de conservation du chapiteau
Les traitements de conservation du chapiteau se sont déroulés du 7 mai au 7 juin 1984
au Musée archéologique de Limassol, à l'extérieur des locaux.
État de conservation.
A la suite de sa réutilisation dans un muret, le chapiteau, cassé dans sa partie inférieure,
était enveloppé d'une gangue de mortier qui recouvrait les 3/4 de sa superficie au moment où
les travaux de conservation ont commencé. Cette gangue, assez tendre, atteignait parfois
plusieurs centimètres d'épaisseur, mais elle laissait apparaître sur les parties dégagées des
traces de polychromie.
Une des faces (« face Β ») présentait des dégradations avancées, particulièrement au
niveau du visage qui avait beaucoup perdu de sa lisibilité. On pouvait observer deux types
d'altération :
— une altération due à une transformation chimique de l'épiderme de la pierre, princ
ipalement sur la frise supérieure où le phénomène se manifestait sur plusieurs centimètres
d'épaisseur;
— une érosion sur le visage et la perruque. Cette érosion a été provoquée par un écoul
ement continu et régulier d'eau qui s'est traduit à la fois par une perte de matière considérable
et par l'apparition d'une couche de calcite, très dure, sur les parties lessivées : le cheminement
de l'eau était bien visible sur la couronne de cheveux et la perruque. Cette altération était
antérieure à l'enfouissement et indiquait que le chapiteau était alors très dégradé sur cette
face.
L'autre face (« face A ») semblait bien conservée et présentait une stratigraphie complexe.
Sous le mortier, existait une croûte dure, ocre, fine et régulière, quelquefois très adhérente
à son support, épousant parfaitement les contours du relief (visage, couronne de cheveux,
motifs supérieurs). De plus, sous cette couche la polychromie (couronne de cheveux) et la pierre
étaient bien conservées. Il ne m'a pas été possible de déterminer si cette croûte correspondait
à un traitement antique ou à une action naturelle. Généralement, là où elle était absente, la
surface était recouverte de débris végétaux intimement mélangés à leur support (polychromie
par exemple) et probablement dus à la technique de pose du mortier.
La polychromie était dans un état de conservation bien différent suivant les couleurs :
— le bleu était très épais et avait perdu toute cohésion. On pouvait distinguer deux
teintes : une claire et lumineuse, l'autre foncée presque noire. Vraisemblablement, l'un était NOTE SUR LES TRAITEMENTS DE CONSERVATION DU CHAPITEAU 701 1985]
un état altéré de l'autre, car ces deux bleus se côtoyaient sans ordre précis, recouvrant les
mêmes ornements de la perruque ;
— le noir était posé en couche plus fine, nettement moins friable. Sur certaines zones
(près de l'uraeus) il était parfois difficile de trancher entre un bleu foncé et un noir ;
— le rouge (composant la majeure partie de la polychromie restante) apparaissait soit
foncé et constituait alors une mince pellicule compacte, soit plus clair et irrégulier.
Sur toute la surface de cette face on rencontrait une couche rosâtre — très homogène et
d'épaisseur régulière (un à deux millimètres) — qui ressemblait, par son grain et sa texture, à
la pierre. En divers points elle se détachait du support pierre. Il pourrait s'agir d'une prépa
ration de la pierre.
Au niveau de la cassure de la joue gauche il restait deux petits goujons métalliques,
d'environ un millimètre de diamètre, indiquant une restauration antique.
En ce qui concerne les côtés du chapiteau, composés de volutes, l'un était complètement
enfoui sous la gangue de mortier — ce qui rendait difficile une définition de son état de conser
vation — et l'autre assez bien dégagé, mais poussiéreux. Néanmoins, on distinguait une bande
de couleur (rouge foncé, en bon état) parcourant toute la longueur du chapiteau près de la
« face A ».
Traitements de conservation.
Dans un premier temps il a fallu enlever le mortier, au marteau et au pic pour un dégage
ment grossier, puis au burin de sculpteur au fur et à mesure qu'on approchait de la surface
originale, et enfin au scalpel. La calcite de la « face Β » a été éliminée selon cette même méthode
lorsqu'elle était très épaisse, sinon simplement au scalpel.
La polychromie de la face A était en maints endroits en mauvais état de conservation
(pulvérulences) et, de surcroît, était liée soit au mortier-débris végétaux, soit à la croûte ocre.
Le bleu était tellement friable qu'il nécessitait, bien qu'encore partiellement attaché au mortier,
une consolidation immédiate : le moindre souffle d'air le détruisait aussitôt.
La par injections de Paraloid Β 72 dilué à 5 % dans de l'acétone avait pour
objet de rendre ce bleu de nouveau adhérent à son support, d'autre part, de lui restituer une
cohésion qu'il avait perdue à la suite de la désagrégation du liant. Les injections se sont donc
faites progressivement de l'intérieur vers l'extérieur. Les quelques plages de mortier restant
ont ensuite été enlevées au scalpel.
Le dégagement du rouge et du noir a été plus aisé; l'opération de consolidation a été
exécutée avec la même solution de Paraloid Β 72, par injection ou au pinceau suivant les cas.
Au cours du dégagement du côté pris dans la gangue de mortier, il s'est avéré que le
chapiteau comportait une très large cassure dans sa partie inférieure, au niveau du visage et
de la perruque. Cette cassure a dû se produire ou être volontairement faite au moment ou peu
de temps avant l'enfouissement, car sa surface ne présentait aucune trace de croûte calcaire.
Des traces d'une polychromie jaune-ocre sont apparues plus ou moins distinctement sur
les bandes du milieu (même type de consolidation que les précédentes).
Aucune consolidation générale n'a été effectuée, car elle ne semblait pas indispensable
puisque le chapiteau devait être placé au musée de Limassol.
Véronique Picur. 702 MAX SCHVOERER, VÉRONIQUE LAMOTHE ET MICHEL MARTINAUD [BCH 109
APPENDICE II
Étude physique des pigments rouge, bleus et noir du chapiteau*
Les couleurs subsistant sur la face la mieux conservée du chapiteau sont le rouge, le
bleu clair, le bleu foncé et le noir.
Véronique Picur qui préleva les échantillons destinés à l'étude physique dont nous
rendons compte ici, souligne dans un compte rendu1 quelques caractéristiques « macrosco
piques » de la couche picturale et de son support, que nous nous efforcerons de relier aux
résultats de nos observations et analyses « microscopiques ». C'est ainsi qu'elle remarque que
le colorant rouge fut appliqué en couche fine et régulière, le bleu en couche épaisse et irrégul
ière, le noir en couche épaisse et régulière ; elle note le caractère friable du bleu mais résistant
du rouge et mentionne, intercalées entre la couche picturale et le calcaire du chapiteau, une
éventuelle couche de préparation, blanche et non uniforme et une couche rosâtre de 1 à 2 mm
d'épaisseur ; elle décrit enfin, et tente d'interpréter, une particularité originale de la pierre
support qui est grise en surface sur 1 cm d'épaisseur et blanche en profondeur.
En mettant en œuvre des méthodes physiques de microanalyse, il est possible d'entre
prendre une caractérisation fine des pigments, de la couche picturale, des concrétions minér
ales qui la recouvrent en partie.
La localisation des points de prélèvement des échantillons analysés est indiquée sur le
schéma fig.

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