Notes critiques pour servir à l histoire du Siam - article ; n°1 ; vol.16, pg 1-21
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1916 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 1-21
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1916
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P. Petithuguenin
Notes critiques pour servir à l'histoire du Siam
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 16, 1916. pp. 1-21.
Citer ce document / Cite this document :
Petithuguenin P. Notes critiques pour servir à l'histoire du Siam. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 16,
1916. pp. 1-21.
doi : 10.3406/befeo.1916.5274
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1916_num_16_1_5274■
NOTES
i POUR CRITIQUES SERVIR
A L'HISTOIRE DU. SIAM О
Par P. PETITHUGUENIN
Correspondant de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Les Sources.
Les documents relatifs à l'histoire du Siam proviennent de six sources princi
pales : l'épigraphie ; l'archéologie ; les annales ; les chroniques des villes, des
pagodes ou des familles royales ; les lois ; et enfin les documents étrangers.
Voici très sommairement quelle est, en l'état actuel,- l'importance relative
de ces sources.
i° Epigraphie. — Les inscriptions, sur stèles de grès en général, sont
très nombreuses dans le Nord du Siam, principalement dans la région de
Chien Sën. Mais, parmi celles qui ont été recueillies jusqu'ici, il en est peu qui
présentent un intérêt historique. Ce sont pour la plupart des stèles votives dont
les plus'anciennes datent de la fin du XIVe siècle. '
Elles sont très rares dans la région de Savankhalôk, Sukhôthai et Kamphëà
Phet, mais en revanche d'un grand intérêt historique. Les trois plus importants
monuments épigraphiques du Siam proviennent de cette région, site de l'ancien
royaume de Sachanâlai. Les noms de souverains et les dates authentiques
qu'elles relèvent, sont la base la plus solide de la chronologie du Siam ancien
et la pierre de touche des autres documents.
(!) Dans cet article les mots purement siamois ou siamisés et les noms géographi
ques modernes (lorsque nous n'avons pas suivi simplement l'orthographe consacrée par
l'usage) sont transcrits selon la méthode du dictionnaire de Pallegoix, sauf les modif
ications suivantes : h, c, ch, y, au lieu de ng, ch, x, j. — Pallegoix marque les
voyelles brèves : nous marquons les longues. — Les noms historiques d'origine sanscrite
ou pâlie ayant'conservé leur caractère étranger au siamois sont, autant que possible,
donnés sous leur forme originelle, sans tenir compte des légères particularités ortho
graphiques, d'ailleurs variables, de la forme siamoise.
• xvi, 3 ■
— _ О
Elles ont été publiées et traduites à plusieurs reprises, et les fac-similés
d'estampages, les transcriptions et les traductions que le P. Schmitt en a
donnés dans les ouvrages de Fournereau et de la Mission Pavie sont bien
connus. Malheureusement les traductions du P. Schmitt contiennent des inexact
itudes graves qui ont servi d'excuse à des chronologies fantaisistes et ont
augmenté la confusion qui caractérise l'histoire du Siam. Le Dr Cornelius
Beach Bradley a donné en 1909, dans le Journal of the Siam Society, une
nouvelle traduction de la stèle de Sukhôthai, connue sous le nom d'inscription
de Râm Khamhën, qui est presque parfaite et qui devrait seule, dorénavant, être
utilisée (1). Je m'efforcerai, en ce qui concerne les deux autres, de rectifier les
erreurs les plus graves des traductions du P. Schmitt.
La basse vallée de la Më Nam n'a jusqu'ici fourni aucun document épigra-
phique ; le Nord de la Péninsule Malaise au contraire paraît riche en inscriptions.
Elles n'apportent malheureusement qu'une faible contribution à l'histoire du
Siam.
2° Archéologie. — L'archéologie du Siam a été encore assez peu étudiée.
Le Siam ancien de Fournereau (2) est une œuvre dépourvue de critique.
Les cartes, les photographies et les plans lui laissent cependant une certaine
valeur documentaire.
L'intéressant récit de voyage aux anciennes villes du royaume de Sukhôthai
que S. M. le roi Vajirâvudh a publié, sous le nom de « La route de Phrah
Rùân » (3), est extrêmement utile. Il contient des descriptions détaillées, avec
plans et photographies, de Kamphën Phet, de Sukhôthai, de Savankhalôk et
des environs de ces villes. Une critique des principales inscriptions et des
essais d'identification des anciennes localités "qu'elles mentionnent accompag
nent les notes archéologiques. Malheureusement l'ouvrage, d'ailleurs rare, n'a
été publié qu'en siamois et a passé presque inaperçu. J'y ferai de nombreux
emprunts dans la suite.
Le commandant Lunet de Lajonquière a étudié les monuments siamois se
rattachant à l'art cambodgien, et a indiqué un plan de recherches qu'il serait
intéressant de suivre (4). Il vient en outre de publier un Essai d'inventaire
archéologique du Siam (5).
(1) The oldest known writing in Siamese. The Inscription of Ram Kamheeng of Su-
khothai, i2$j A. D., by Cornelius Beach Bradley. Journal of the Siam Society, Vol.
VI, Part I, 1909.
(2) Paris, Leroux, 1895-1908, 2 vol. in-8° (Annales du Musée Guimet. tomes XXVII
et XXXI).
(3) Rwaň thlau mwah phrah Rùân. Par Somdet Phrah Parama Orasâdhiràj Cao Fa
Maha Vajirâvudh. R. S. 126 (1907 A. D-).
(*) L. de Lajonquière. Le domaine archéologique du Siam. (Bulletin de la Commiss
ion archéologique de l'Indochine, 1909.).
(5) Bull, de la Comm. archéol. de l'Indochine, 1912, p. 19. - - 3
J'ai parcouru la plus grande partie du territoire siamois et j'ai pu constater
que les anciens monuments y sont nombreux.
D'une manière générale je crois qu'une étude sérieuse de ces ruines con
duira à répartir le domaine archéologique du Siam de la façon suivante :
i° Une région s'étendant de Ligor, dans la Péninsule Malaise, à la vallée
du Nam Sak, relevant d'un style ayant quelques rapports avec le style cambodgLes'
ien, mais néanmoins en différant très sensiblement. plus anciens témoins
en seraient les quelques débris en grès retrouvés autour du cetiya (chedi) de
Phrah Prathom, et ses plus récentes manifestations lesprân (l) de Pechaburï et
de Lopburï et les vieux prâh d'Ayudhyâ. On retrouve des traces nombreuses
de ce style dans certains monuments de Phisanulôk, de Sukhôthai et de Savan-
khalôk.
2° Une région comprenant les subdivisions des Monthon Isân (province
d'Ubon) et Râchasimâ (province de Khôràt) situées au Sud du Nam Mun (Së-
Moun) et quelques points au Nord de cette rivière, relevant du style cambodg
ien. •
La pierre est souvent employée dans le premier et le second styles.
3° Une région composée de l'ancien royaume de Sachanâlai, de Nân, de Luân
Phrah Baň et de Vien Can, caractérisée par le cetiya pégouan, qui dans les
monuments les plus récents prend une forme plus élancée, et par les temples
à hautes toitures de tuiles décorées de crochets.
4° La région de Chïen Mai, Chïen Sën, Chïeù Rai, Lamphûn, Phrë, dans
laquelle l'influence birmane est très visible.
La brique et le bois entrent presque seuls dans la construction des monuments
des styles 3 et 4.
Le style siamois, qui a dominé dans la région d'Ayudhyâ. à partir du XIVe
siècle et s'est propagé, depuis lors, dans le Siam entier, a peu à peu mais non
entièrement, submergé tous les autres. Ce style est à peu de chose près celui
des monuments religieux de Bangkok et du Cambodge moderne. Il paraît être
un compromis entre le style le plus récent de la deuxième région et l'ancien
style de la première, le cetiya découlant du cetiya de Sukhôthai, et les prân
des prâsât de la première région.
Mais ce ne sont là que des indications très rapides auxquelles il n'y a pas
lieu d'attacher pour l'instant plus de valeur que ne leur en donne le caractère
superficiel des études faites sur certaines parties.
3° Chroniques. — Les chroniques des villes, des pagodes et des familles
particulières offrent une mine abondante de légendes dans lesquelles sont cer
tainement enveloppés des faits historiques, malheureusement difficiles à déga
ger actuellement avec quelque précision. La plus ancienne, la Jinakâlamâlinï,
Prân, monument à terrasses étroites en gradins surmontées d'un obélisque. .

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