Notes sur l enseignement au collège de l Oratoire de Nantes à la fin du XVIIIe siècle - article ; n°1 ; vol.39, pg 31-41
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Notes sur l'enseignement au collège de l'Oratoire de Nantes à la fin du XVIIIe siècle - article ; n°1 ; vol.39, pg 31-41

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Bretagne - Année 1930 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 31-41
11 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

Paul Jeulin
Notes sur l'enseignement au collège de l'Oratoire de Nantes à la
fin du XVIIIe siècle
In: Annales de Bretagne. Tome 39, numéro 1, 1930. pp. 31-41.
Citer ce document / Cite this document :
Jeulin Paul. Notes sur l'enseignement au collège de l'Oratoire de Nantes à la fin du XVIIIe siècle. In: Annales de Bretagne.
Tome 39, numéro 1, 1930. pp. 31-41.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1930_num_39_1_1658Paul JEULIN
NOTES SUR L'ENSEIGNEMENT
AU COLLÈGE DE L'ORATOIRE DE NANTES
à la fin du XVIIIe siècle W
Au moment où la question du « surmenage scolaire » a
ramené l'attention sur tout ce qui a trait à l'Enseignement,
il nous a paru assez curieux et intéressant à la fois de retracer
en quelques pages les aspects que présentait
une quarantaine d'années avant la Révolution, dans l'un des
collèges les plus réputés et les plus vénérables de Bretagne.
Le collège de l'Oratoire (2), établi, en effet, à Nantes dans
l'ancien collège de Saint-Clément (fondé en 1557) avait eu,
depuis un bail de 1625 avec la Ville, le monopole de l'ense
ignement secondaire dans la cité, ce qui avait provoqué quel
ques contestations en 1642 et 1650 de la part des professeurs
particuliers, sans parier des pédagogues. Devenus maîtres de
la Faculté des Arts, en 1625, après de sérieuses difficultés
pour s'y faire agréger, les Oratoriens avaient relevé au début
du xvn6 siècle la Faculté de Théologie tombée en décadence
à la fin du xvie. Mais le xvme siècle ne devait pas être aussi
(1) D'après 25 affiches et brochures diverses, inédites, s'échelonnant de 1757 à
1788 et dont nous tenons à remercier amicalement ici M. Jean Marion de nous
avoir fait hommage.
(2) Cf. les détails dans Léon Maître, L'Instruction publique dans les villes
et les campagnes du comté nantais avant 1189, Nantes, 1882, p. 159 et sqq. 32 NOTES SUE L'ENSEIGNEMENT
brillant : vers 1754 éclata une grande détresse financière, puis,
en 1787, des accusations de relâchement dans l'enseignement
seront portées contre l'Oratoire de Nantes.
Le cadre monumental (3) du collège, qui s'élevait derrière la
cathédrale, le long du cours des Etats et de la place Poch
actuelle était le suivant : un assez vaste quadrilatère de bât
iments avec une belle façade enchâssant la chapelle (de nos
jours, les Archives départementales) et avec un beau jardin
à la française.
Quel enseignement y donnait-on et de quelle manière ? Tel
est le sujet de notre étude très sommaire.
I. — Enseignement proprement dit.
Ce sont deux palmarès en latin sous forme d'affiches, pour
les années 1766 et 1769, qui nous renseignent principalement
sur l'Enseignement secondaire de l'époque.
§ 1. — Enseignement secondaire
Donné, semble-t-il, comme auparavant, par un seul pro
fesseur dans chaque classe, cet enseignement est réparti er»
sept classes, de la Septième à la Rhétorique, sans aucune
subdivision, selon la tradition du moment.
En Rhétorique, les élèves apprennent l'Amplification, l'Inter
prétation, le Discours concis, le Discours grec et font des
exercices de Mémoire^' au lieu des Déclamations, par intermit
tence, de la Rhétorique, de la Géographie et des Amplifications
qui figuraient seules au programme vers le milieu du
xvne siècle.
L'enseignement de la Seconde à la fin du xvin6 siècle est
identique à celui de la Rhétorique, excepté l'Amplification. Le
palmarès de 1766 atteste qu'à ce moment le Discours libre est
en honneur, mais les Fables remplacent ce dernier en 1769.
(3) D'après le plan manuscrit n° 1518 de la Bibl. mun. de Nantes et Alfred
Rouxeau, Laënnec avant 1806, Paris, 1912, p. 36. COLLÈGE DE L'ORATOIRE DE NANTES 33 AU
Le programme de la Troisième ne diffère pas de celui de !a
Seconde en 1766.
En Quatrième, on n'enseigne plus que le Discours libre,
l'Interprétation et la Mémoire, alors qu'en 1791-1792, les
éludes <4) porteront sur la Religion, la Constitution, la géo
graphie de l'Afrique, l'Histoire romaine, l'Orthographe, les
principes du français et du latin, les éléments de versification
latine.
Quant à la Cinquième, à la Sixième et à la Septième, le
Discours libre et 'a Mémoire y sont les seules matières pro
fessées. Toutefois, en 1769, l'Histoire est ajouté à l'enseigne
ment de la Septième.
§ 2. — Enseignement supérieur
L'enseignement supérieur, en pleine décadence à l'Oratoire
de Nantes, ne comprend jusqu'en 1765 que deux classes : celle
de Théologie et celle de Physique et Logique ou Philosophie,
puis celte dernière exclusivement.
Vers 1069 et postérieurement, senible-i-il, en Physique et
Logique, les élèves employaient leur temps à la Dictée, à
l'Explication, à la Discussion et aux soutenances de thèses dont
nous reparlerons, sans compter, au xvui" siècle, quelques
rares exercices de physique.
Mais la Faculté des Arts de l'Université de Nantes se trouve
dans une telle décrépitude, qu'en fait, il n'esl plus nécessaire
de poursuivre des éludes en vue du baccalauréat, de la licence
et du doctorat ès-Arts. La qualité de membre de l'Oratoire de
Nantes donne a son titulaire, sans aucun obstacle, les droits
et prérogatives attachés à ces diplômes. Toutefois, en 1765,
les maîtres ès-Arls obligent les Oratoriens à élargir un peu le
cadre de ceux qui composent la Faculté des Arts (5>.
(4) Cf. A. Rouxeau, op. cit., p. 37.
(5) IJ est à peine besoin de rappeler qu'avant la Révolution toute personne
munie au moins de la maîtrise avait le droit de se faire agréger, sous cer
taines conditions d'honorabilité, à la Faculté dans l'ordre de laquelle elle
avait conquis ses diplômes et, aussitôt, elle faisait partie du cadre enseignant
de la dite faculté. 34 notes sur l'enseignement
Les classes de Théologie ne sont plus qu'une ombre, par
suite de la concurrence du séminaire diocésain libéré de toute
entrave <e) et dont les cours sont seuls valables au regard de
l'autorité ecclésiastique, car la question du Jansénisme étant
très en honneur à l'Oratoire de Nantes, Mgr de la Muzanchère
a voulu soustraire ses séminaristes a l'emprise de cette doc
trine*7). Aussi, en 1765, les Oraloriens sonl-ils obligés de r
enoncer définitivement à enseigner la Théologie dont Jes cours
avaient été dédoublés, de 1653 à 1716. Le Séminaire diocésain
eti surtout le Séminaire irlandais installé, en 1765 même, au
Manoir de la Touche prolitent de cette nouvelle situation.
Comme on le voit, les Humanités à ia fin du xviii" siècle sont
en honneur à l'Oratoire de Nantes et aucune place importante
ne semble réservée aux sciences. Quant à. l'enseignement
sans latin, il est superflu d'indiquer qu'on l'ignore.
II. — Personnel enseignant.
Les noms et qualités des professeurs plus ou moins remar
quables de l'Oratoire de' Nantes nous sont connus, grâce aux
« E trémies nantaises » de 1757 à 1788. Malgré la sécheresse
d'une assez longue énumération de noms et de dates, nous
ne croyons devoir en omettre aucun, car, avec le supérieur et
le préfet, tous les professeurs jusqu'à la Sixième) composent,
on le sait, la Faculté des Arts de Nantes.
Sont successivement supérieurs (8) :
(6) Cf. dans L. Maître, op. cit., p. 2/i5-249, les principaux épisodes de la luHe
entre l'Oratoire de Nantes et, ]e Séminaire diocésain qui ne put s'établir à
Nantes qu'en 1670, avec certaines restrictions, puis obtint. Ja liberté complète
de son enseignement en 1722.
(7) A propos du Jansénisme à Nantes et, des résistances de l'Oratoire à la bulle
Unigenitus, etc., se reporter à M. Bachelier, Le Jansénisme à Nantes de ni't
à 1128 [M érn. de la Soc. d'tlist. et d'Archéot. de Bref., 1929, ri» 2, p. 45-57).
(8) De 1761 à 17(3'» il ne semble pas y avoir eu de supérieur à inoins que ce
ne lut Le Loyer indiqué par Al. Léon Maître, op. cit., p. 188. AU COLL

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents