Notes sur la géographie ancienne du Gandhâra (Commentaire à un chapitre de Hiuen-Tsang) - article ; n°1 ; vol.1, pg 322-369
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Notes sur la géographie ancienne du Gandhâra (Commentaire à un chapitre de Hiuen-Tsang) - article ; n°1 ; vol.1, pg 322-369

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1901 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 322-369
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

M. Foucher
Notes sur la géographie ancienne du Gandhâra (Commentaire à
un chapitre de Hiuen-Tsang)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 1, 1901. pp. 322-369.
Citer ce document / Cite this document :
Foucher M. Notes sur la géographie ancienne du Gandhâra (Commentaire à un chapitre de Hiuen-Tsang). In: Bulletin de l'Ecole
française d'Extrême-Orient. Tome 1, 1901. pp. 322-369.
doi : 10.3406/befeo.1901.1060
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1901_num_1_1_1060NOTES
SUR LA GÉOGRAPHIE ANCIENNE DU GANDHÂRA
(COMMENTAÍRE À LL\ CHAPITRE DE HÎUEN-TSAiXd)
Par M. A. FOUOHER
Directeur p. i. de l'Ecole française d'Extrême-Orient
Au cours d'une mission scientifique dans l'Inde (1895-1 N97), nous avons visité en détail le.
district de Peshavar qui, comme on sait, représente assez exactement le territoire de l'ancien
Gandhâra. .Nous nous sommes beaucoup servis à cette occasion du journal de route laissé par le
pèlerin chinois Hiuen-tsang, « ce Pausanias des indianistes », qui lit le même voyage il y a en
viron douze cent cinquante ans. Dans ce pays où il n'est guère de ruine qui ne soit bouddhique,
les partialités du vieux pèlerin se trouvent en effet fréquemment d'accord aver les préoccupat
ions actuelles des archéologues. Nous avons pu ainsi vérifier sur le terrain même l'exactitude
de sa relation et acquérir quelque familiarité tant avec les procédés de voyage de l'homme
qu'avec la topographie de la contrée. Si l'on veut bien admettre que la meilleure façon d'ident
ifier l'itinéraire de Hiuen-tsang' en ce pays était encore de le suivre, on nous croira peut-être
autorisés à présenter à ce sujet quelques remarques, qui éclaireront du même coup la géographie
ancienne du Gandhâra.
Aussi bien nous ne prétendons avoir fait, à proprement parler, aucune découverte : et ceci
nous met à l'aise pour écarter de cet article nombre de polémiques inutiles et qui le grossiraient
démesurément. Il n'est point en effet d'identification imaginable qui n'ait été déjà quelque part
avancée : il n'en est pas nonplus, sauf peut-être celle de Peshavar, qui n'ait été contestée et ne
soit à la rigueur contestable Pour notre part nous laissons Purusapura à Peshavar et Ринкага-
valï dans les environs immédiats de Charsadda, mais non point aussi haut que le voudrait
M. Garrick ni aussi bas que le conjecturait Vivien de Saint-Martin. Nous maintenons également à
cette dernière place le fameux « Stùpa du don des yeux л que Cunningham a quelque part
transporté à Sahri-Bhalol sur la foi d'un passage mal lu de Song Y un. L'identification de Shàh-
bàz-garhi avec Po-lou-cha n'est pas davantage nouvelle : c'est une des deux hypothèses que
Cunningham a successivement proposées pour ce point. Encore était-elle si peu prouvée qu'en
1896, dans un très intéressant article, le major — depuis colonel — Deane a pu reprendre, sans
d'ailleurs y croire davantage, l'autre hypothèse, qui rapproche Po-lou-cha de Palo-dhêri. Le
colonel Deane a cru devoir également contester l'identification qui remonte à Vivien de Saint-Martin
ďU-to-kia-han-1'cha avec Ohind ou Urid, sur la rive droite de l'Indus Mais ceci suffit à
montrer quel tissu de conjectures souvent injustifiées et parfois même contradictoires est encore
la géographie du Gandhâra. Nous nous bornerons à apporter dans des cartes, des croquis
et des plans les raisons déterminantes de notre opinion et à signaler en note en quoi elle se
rapproche ou diffère de celles qui ont déjà été énoncées. Les personnes compétentes démêleront,
sans qu'il soit nécessaire de se perdre en des discussions oiseuses, ce que nous aurons pu
apporter dans ces questions de précision et de cohérence à défaut de cette certitude que
peuvent seules donner des inscriptions autenthiques et trouvées in situ.
Les conclusions de cette étude ont déjà été communiquées en notre absence par notre collègue
et ami, M. Finot, au Me Congrès international des Orientalistes tenu à Paris en 1897. Un
résumé en a même été publié dans les Actes du Congrès (Première section, p. 93-97),
mais sans aucune des pièces justificatives que nous nous proposons de donner ici avec tous les
développements nécessaires. L'intérêt exceptionnel que présente, aussi bien au point de vue
historique qu'archéologique, la grande route de tous les vieux conquérants de l'Inde et la
mine encore inépuisée des plus belles sculptures gréco-bouddhiques connues, serait, s'il en
était besoin, notre excuse, pour revenir et insister si longuement sur la géographie ancienne
du pays de Gandhâra.
Nous devons des remerciements tout particuliers à M. II. Parmentier, architecte, membre
de l'Ecole française d'Extrême-Orient, qui a bien voulu se charger d'exécuter, d'après nos
photographies, les nombreux dessins qui éclairent si joliment cette notice. — 323 —
cms joignons Hiuen-tsang au moment où,
venant de l'Ouest, il arrive au Gandhàra
travers des montagnes et des vallées », par
la. vieille route, encore jalonnée de stûpa, i de la passe du Khaïber : nous pouvons nous
l'imaginer doucement balancé au pas de sa
mule, tel le voyageur chinois que nous
montre un jade sculpté (x) du musée
de Lahore (fig. 55) ou tel quel'on voit
encore passer les pèlerins qui viennent
de l'Asie centrale s'embarquer dans les
ports de l'Inde pour la Mecque.
Bien qu'il commence par attribuer
à ce royaume, alors sans roi, des
dimensions beaucoup plus consi
dérables, ses notes de voyage se
rapportent exclusivement à la plaine
qui forme à l'heure actuelle le dis
trict de Peshavar et qui est en
somme fort resserrée dans sa cein
FIG. 55. — VOYAGEUR CHINOIS ture de montagnes que l'Indus
achève de boucler (2). Il trouva
d'ailleurs dépeuplé et plus qu'à demi ruiné par les maux de la guerre ce
malheureux pays qui eut toujours tant à souffrir de se trouver sur la grande
route des conquérants de l'Inde. Mais les pires invasions étaient encore à
(') Ce petit bas-relief est exécuté duns un morceau de jade grossier mesurant environ
0m20 de hauteur: comme la plupart des objets conservés au Musée de Lahore, il est malheu
reusement d'origine assez incertaine. Tout ce qu'on en peut affirmer, c'est qu'il se trouve
dans une vitrine spécialement réservée à un certain nombre de spécimens de l'art gréco-
bouddhique provenant de ilokhri, sur l'Indus, et qu'une inondation du fleuve aurait mis à
découvert. Le choix de la matière et la facture du motif en trahissent clairement l'origine
chinoise; et, s'il a bien été trouvé dans les sables de l'Jndus, il faut admettre qu'il avait été
apporté dans l'Inde du Nord, en manière d'ex-voto, par quelqu'un des nombreux pèlerins
bouddhiques chinois. 11 semble dans tous les cas plus conforme à la réalité que les images qui
nous représentent Hiuen-tsang à pied et courbé sous le faix de ses bagages, et dont M. Barth
asignalé le désaccord avec les textes (Le Pèlerin I-lsing, Journal des Savants, 1898, 2° article,
p. "28 du tirage à part; pour ces images de Hiuen-tsang, voyez le Panthéon japonais de
Hoffmann dans le Nippon de Von Siebold, vol. V, et la revue japonaise Hansei Zasshi, vol.
XII, no H, p. 25).
(2) Voyez la carte jointe à cet article. Hiuen-tsang dit: « 1000 li de l'Est à l'Ouest et 800 H
du Sud au Nord » (soit, en chiffres ronds, 300 kil. et 250 kil.) et, d'autre part, il lui suffit
d'une dizaine d'étapes en différentes directions pour visiter le pays dont il définit d'ailleurs
parfaitement les limites à l'Est et au Nord par l'Indus, qui le séparait du royaume de Takmçitâ
et par les montagnes du Bunêr et du Svàt qui le séparaient del' Udyâna. Il faut donc admettre,
ou bien, comme on le fait ordinairement, que le Gandhàra débordait de beaucoup au Sud et à
l'Ouest ses frontières naturelles, ou bien que les chiffres de Hiuen-tsang", d'ailleurs proportion-
B. E. F. E.-O. T. I. — Л) — — 324
venir et du moins le Gandhâra était-il resté indien de mœurs et de langue :
on sait qu'i

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