Notes sur les graffitis phéniciens de Mogador - article ; n°1 ; vol.166, pg 155-173
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Publications de l'École française de Rome - Année 1992 - Volume 166 - Numéro 1 - Pages 155-173
Les fouilles archéologiques à Mogador ont amené la découverte d'une centaine de tessons à graffitis phéniciens. Ces graffitis, qui contiennent des sigles et des noms propres, sont importants du point de vue de l'épigraphie phénicienne surtout parce qu'ils attestent une phase de l'écriture (entre le VIIe et le VIe siècle av. J.-C.) jusque-là peu documentée. La présente contribution consiste surtout dans l'analyse de la forme des lettres aux fins de leur classement chronologique. Un appendice rassemble les noms propres de lecture assurée qui paraissent témoigner des types archaïques et d'origines variées.
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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maria Giulia Amadasi-Guzzo
Notes sur les graffitis phéniciens de Mogador
In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11 novembre 1989). Rome : École Française de Rome, 1992. pp. 155-
173. (Publications de l'École française de Rome, 166)
Résumé
Les fouilles archéologiques à Mogador ont amené la découverte d'une centaine de tessons à graffitis phéniciens. Ces graffitis,
qui contiennent des sigles et des noms propres, sont importants du point de vue de l'épigraphie phénicienne surtout parce qu'ils
attestent une phase de l'écriture (entre le VIIe et le VIe siècle av. J.-C.) jusque-là peu documentée. La présente contribution
consiste surtout dans l'analyse de la forme des lettres aux fins de leur classement chronologique. Un appendice rassemble les
noms propres de lecture assurée qui paraissent témoigner des types archaïques et d'origines variées.
Citer ce document / Cite this document :
Amadasi-Guzzo Maria Giulia. Notes sur les graffitis phéniciens de Mogador. In: Lixus. Actes du colloque de Larache (8-11
novembre 1989). Rome : École Française de Rome, 1992. pp. 155-173. (Publications de l'École française de Rome, 166)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1992_act_166_1_4301/J
MARIA GIULIA AMADASI GUZZO
NOTES SUR LES GRAFFITIS PHÉNICIENS DE MOGADOR
Les tessons inscrits de l'îlot de Mogador moignaient un conservatisme de types an
sont devenus célèbres non pour l'importance ciens, caractéristique de la culture de régions
des textes qui y sont gravés, mais pour leur marginales2.
datation et pour les controverses que son ét Pendant les années 1956-1958 le Service
ablissement a suscitées. L'histoire de la découv des Antiquités du Maroc confia la fouille de
erte des fragments est bien connue. En 1950 Mogador à A. Jodin. Celui-ci établit la strat
les instituteurs J.-P. Desjacques et J. Koeberlé igraphie définitive du site, comportant cinq ni
effectuèrent des sondages sur une petite colli veaux, le quatrième étant justement celui de
ne qui se révéla être constituée par un ensemb l'occupation phénicienne. Sa chronologie
le de céramique et de déchets de différentes peut être fixée grâce à la présence d'un cer
tain nombre de tessons d'importation grecque périodes. Les inscriptions furent mises au
jour sous des poteries d'époque romaine, dans et chypriote qui étaient associés au matériel
le niveau archéologique le plus profond, qui phénicien. L'analyse de cette céramique, ac
successivement fut identifié comme le niveau complie par F. Viilard, amena à une datation
IV1. du niveau IV dans le courant du VIIe siècle
La fouille commencée par Desjacques et av. J.-C. (ainsi A. Jodin; cependant certains
Koeberlé se poursuivit en 1952 sous la direc fragments d'importation étaient datés par
F. Villard dans la première moitié du VIe siètion de P. Cintas : celui-ci proposa pour le n
iveau IV une datation aux IVe-IIIe siècles av. cle av. J.-C.)3.
J.-C, malgré les rapports qui avaient été éta Les trouvailles de Mogador témoignent
blis avec la céramique archaïque de Carthage donc d'une pénétration phénicienne au-delà
de la période VIIe-VIe siècles av. J.-C. et mal des colonnes d'Hercule depuis une époque
gré le tracé également archaïque de l'écriture. très reculée, au moins cent cinquante ans
D'après Cintas, les matériaux archéologiques avant le périple d'Hannon, ce qui paraissait
impensable sur la base des connaissances ar- des établissements atlantiques du Maroc
1 Histoire de la recherche : J. Desjacques et P. Koeberl res utiles du Maroc punique dans H. G. Niemeyer (éd.),
é, Mogador et les îles Purpuraires, dans Hespéris, 42, Phönizier im Westen Madrider Beiträge, 8, Mayence, 1982,
1955, p. 193-202; P. Cintas 1954; A. Jodin, Mogador dans p. 429-444 (Mogador, p. 440).
Enciclopedia dell'arte antica, classica e orientale, V, Rome, 2 P. Cintas, La céramique rouge brillante de l'Ouest mé
1963, p. 140-141 (abrégé: EAA); Id., Mogador, comptoir diterranéen et de l'Atlantique, dans CRAI, 1953, p. 72-77,
phénicien du Maroc atlantique, Tanger, 1966; Jodin 1966; repris dans Cintas 1954, p. 45-50, cf. aussi p. 50-53 et 71-
(ces ouvrages contiennent une bibliographie détaillée); 89.
3 Villard 1960. cf. en outre : J. Février, dans IAM 1 ; sur l'ensemble du
territoire cf. Bekkari 1971, p. 32-34; M. Ponsich, 156 MARIA GIULIA AMADASI GUZZO
chéologiques des années '504. Dans les décen manquait encore et qui semble possible même
nies suivantes, les découvertes au Maroc sur la base des seules photographies. En ap
pendice est donnée une liste de noms propres, même, mais surtout dans la péninsule Ibéri
que, démontrant la pénétration phénicienne entiers ou fragmentaires, qu'on peut considé
dans l'extrême occident dès le VIIIe siècle av. rer comme vraisemblablement sûrs.
J.-C, permirent de relier les matériaux de Mo-
gador à un tissu historique sûr5. Si donc la
présence de la céramique rouge lustrée et Les graffitis
d'amphores archaïques sur la côte atlantique
ne surprend plus au point d'amener à en bais On rappelle brièvement que le corpus éta
ser la date, le nombre considérable d'inscrip bli par Février attribue aux inscriptions de
Mogador les nos 22-1228. À l'intérieur de ce tions demeure un fait unique à cette époque
corpus les nos 22-95 constituent les exemplairet qui, à ce qu'il semble, n'a pas été suffisam
ment mis en relief. Ces inscriptions ont été es qui, d'après J.-G. Février, devaient faire
bien étudiées et réunies par J.-G. Février6. partie de la collection de M. Koeberlé. Les nos
S'agissant cependant de textes très courts 96-98 proviennent de la fouille de Cintas; les
nos 99-122 devraient constituer les tessons de (noms propres et sigles), pour la plupart frag
la collection Jodin. Cependant un certain mentaires, ils n'ont pas attiré suffisamment
l'attention des épigraphistes, de sorte que la nombre de ces derniers se trouve déjà édité
parmi les exemplaires de la collection Koebpubblication de Février, qui ne se voulait pas
définitive, est demeurée malheureusement erlé. D'autre part quelques tessons inscrits
sans suite7. sont reproduits, en dessin seulement, dans la
publication de Cintas et Février n'en donne Le but de la présente contribution est
avant tout de fournir des remarques utiles que la référence9, sans les cataloguer dans
pour la rédaction d'un recueil définitif, qui ne son recueil. Enfin un certain nombre de graff
itis de Mogador avait été publié précédempeut se faire qu'après une révision directe du
ment par Février10, en partie sur la base de matériel inscrit. On essaie ci-dessous de don
ner une liste complète des textes connus à ce photos que lui avait envoyées R. Thouvenot,
jour, avec les concordances bibliographiques, en partie sur la base de reproductions exécu
tées par Koeberlé. Mais d'un côté Février en révisant la classification de Février, qui en
particulier contient des doubles; on avance n'avait pas jugé opportun de reproduire les
quelque correction de lecture, évidente sur la dessins de Koeberlé, ne les considérant pas
base des reproductions; enfin on conduit un comme dignes de confiance certaine, de l'au
examen de la forme des lettres attestées, qui tre les photos de Thouvenot furent égarées
"Cf. à nouveau les remarques de Cintas 1954, p. 90- p. 226-228; en outre, Id., Venti anni di epigrafia punica
101. Sur les voyages à partir du VIe siècle J.-C, cf. à pré nel Magreb (1965-1985) dans RSF, 14, 1986, Supplemento,
sent J. Desanges, Recherches sur l'activité des Méditerra p. 70-71 (avec les concordances entre les exemplaires de
néens aux confins de l'Afrique (VIe siècle av. J.-C. - IVe siè IAM 1 et les tessons reproduits dans Bekkari 1971). Garbi
cle après J.-C.) (Collection de l'École française de Rome, ni rapporte aussi bien sa datation au IVe-IIIe siècle av.
38), Rome, 1978, p. 3-120. J.-C. que celle de Février et Bekkari (et des archéologues
5 Jodin, Mogador, p. 8-19; 53-76; S. Moscati, II mondo après Cintas) au VIIe-VIe siècle av. J.-C.
dei Fenici2, Milan 1979, p. 142-143; A. Jodin, Les Phéni 8 Les nos 1-11 rassemblent les inscriptions de Volubilis,
ciens à Mogador : histoire et archéologie (Les Dossiers, les nos 12-13 celles de Thamusi

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