Notice sur l abbaye de La Bussière (Côte-d Or). - article ; n°1 ; vol.4, pg 549-563
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Notice sur l'abbaye de La Bussière (Côte-d'Or). - article ; n°1 ; vol.4, pg 549-563

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1843 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 549-563
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1843
Nombre de lectures 107
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jules Marion
Notice sur l'abbaye de La Bussière (Côte-d'Or).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1843, tome 4. pp. 549-563.
Citer ce document / Cite this document :
Marion Jules. Notice sur l'abbaye de La Bussière (Côte-d'Or). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1843, tome 4. pp. 549-
563.
doi : 10.3406/bec.1843.451722
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1843_num_4_1_451722NOTICE
SUR
L'ABBAYE DE LA BUSSIERE
(Cňte-ďOr).
A quelques lieues au sud- ouest de Dijon , dans la partie la
plus sauvage de l'étroite vallée arrosée par l'Ouche , s'élevait ,
au moyen âge , une de ces abbayes dont le puissant ordre de
Cîteaux avait couvert le sol de la France. Longtemps sa répu
tation de sainteté lui attira de nombreux disciples ; longtemps
elle vit les plus grands seigneurs des environs apporter sur son
autel le tribut de leurs richesses , et se dépouiller en sa faveur
des droits que la féodalité leur avait transmis , tandis qu'ils sol
licitaient pour toute récompense l'honneur d'être inhumés à
l'ombre de ses murailles. Aujourd'hui toute cette gloire est,
éteinte : le cloître est dévasté , la vaste habitation des moines
ruinée , et , au milieu de leurs débris , l'église seule est restée
debout, dernier témoin d'un passé qui va chaque jour s'effaçant.
L'abbaye de La Bussière ne nous offrira pas toutefois le haut
intérêt qu'excitent encore aujourd'hui ces illustres monastères
dont l'histoire se lie à l'histoire même de notre pays. Sa sphère
d'action ne s'est guère étendue au delà des bornes de la localité
où elle dominait. Mais ne devons-nous donc notre attention qu'à
ces grandes communautés dont tant de chroniques nous ont
gardé le souvenir? Ce serait, il nous semble , mal comprendre
la tâche de l'antiquaire. D'ailleurs de semblables monographies
sont comme les épisodes d'une grande histoire générale que sans
«Iles il serait impossible de reconstituer , et comme telles , elles
acquièrent une valeur qu'au premier abord on serait peut-être
tenté de leur refuser.
Les origines de l'église de La Bussière, grâces aux documents I
son Aseraule(l), à (1131 que En villa en saint L'ordre 696 1130, territoire ses apparaît église n. , Léger, archives Ansbert, st.) de Garnier, cathédrale (2). et Cîteaux, lui où dans par donna Ce nous il évêque avait sire n'est une l'histoire. qui de ont le de charte pas Saint-Symphorien choisi comptait d'Autim, village conservés Sombernon, la 550 Dès première sa du appelé sépulture alors la l'avait 13 , fin sont mars trente-trois fois, Très fonda léguée du et faciles de (3). au à septième Vallès la l'oratoire reste, une par même à ans constater. abbaye testament avec que siècle d'exisannée dédié cette tout à ,
tence seulement , avait déjà su acquérir une renommée que sa
rapide extension accroissait chaque jour. Grâce au zèle et à
l'activité d'Etienne Harding, son troisième abbé, il avait, dans
l'intervalle des huit dernières années , reçu douze monastères
dans son obédience. Jaloux de placer sa nouvelle fondation sous
un si vénérable patronage, Garnier s'adressa pour la peupler à
l'abbé Etienne , qui lui envoya immédiatement une colonie de
douze moines , auxquels un treizième , nommé Guillaume , fut
(ï) Aujourd'hui Loizerolle, métairie dépendant de la commune de La Bussière.
(2) In nomine sancte et individue Trinitatis, anno ab incarnacione domini MCXXX1,
fundata est abbalia de Aseraule a donino Gamerio de Sombernon, qui in primo capi-
tulo quod ibi fuit, per manum venerabilis Stephani Cisterciensis abbatis secundi,
dédit monachis et omnibus snccessoribus eorum qiiidquid habebat in toto territorio
et appendiciis ejus, quod Très Vallès nuncupatur. Hoc autem fecit, présente etlau-
dantelilio suo Herveio.... Factum est autem hoc temporibu s Stephani Eduensis epis-
copi, Guilencbi Lingonice crvitatis episcopi et Hugonis Burgundie Ducis. (Charte de
fondation de La Bussière, Gall- Christ* Instrum. ecclesiœ Eduensis, t. IV, col. 89.
<— Arch, de La aux archives de Dijon.)
(3) ... Villa veto Très Vallès in pago Maginontense, una cum appendiciis suis, do-
mibus, villaribus , campis, vineis, silvis accensisque omnibus, quos Wlbertus, per
sua instrumenta in nostro nomine delegavit ecclesie sancti Symphoriani, ad suos cleri-
cos pascendos in elemosyna nostra ut habeat yoIo; simiiiter-ad oratorium sancti Leo-
degarii qui sub habitu Symphoriaui constructns esse videtur ubi, si deo placuerit ,
corpusculus insuper requiescitnrus etit. .... Kotavi quod fecit, mensis Augusti die
V, anno secundo régnante domno Childeberto rege. (Instrum. ceci. Eduensis,
col. 43.)
Le pagus Magnimontensis (par corruption Maginontensis) ou pays de Mesmont
appartenait à la fois aux évêchés de Langres et d'Antun. Il était borné au nord par le
pagus Duesmensis ou Duesmois, au sud par le pagus Belnensis ou Beaunois, à l'est
par le pagus Divionensis ou Dijonnais , à l'ouest, enfin, par le pagus Alsensis ou Auxois
et le Duesmensis. On le trouve mentionné dans les chartes jusqu'à la (in du x.e
siècle. Il comprenait ce qui forme aujourd'hui le canton de Sombernon et une partie
des cantons de Saint-Seine et de Pouilly en Auxois. 551
donné pour supérieur (1). Mais l'existence de la communauté
naissante devait être reconnue d'une manière plus solennelle, et
en quelque sorte plus authentique. Au chapitre général de l'o
rdre, tenu à Cîteaux au mois d'octobre 1 131 , en présence du
duc de Bourgogne Hugue II , et de la duchesse Mathilde , le
sire de Sombernou renouvela les donations qu'il avait précédem
ment faites. En même temps , à l'instigation du duc qui déclara
prendre la nouvelle abbaye sous sa protection spéciale, Bou
chard, prieur de Vergy, du consentement de son chapitre , lui fit;
don de toute la terre « quant habebat a villa Croalt usque ad
« flumen Oscre, et a rupe que est juxta pontem Karral ad
« Combam Raibo (2)» » Pour dédommager le donateur, et pour
montrer d'une manière plus distincte la part qu'il prenait à cette
donation, Hugue abandonna au prieuré de Vergy tout ce qu'il
possédait sur les territoires de « Flagi et Veone (3). »
L'abbaye d'Aseraule ne devait pas subsister longtemps : ses
bâtiments n'étaient pas encore achevés , lorsqu'un violent in
cendie les réduisit en cendres. Loin de se laisser décourager par
ce triste événement , le sire de Sombernon se remit immédiate
ment à l'œuvre ; mais au lieu de relever sur le même emplacement
les bâtiments détruits , il transporta le siège de la communauté
sur les bords de l'Ouche, au centre de la villa qui avait fait l'ob
jet de sa donation primitive , et qui quitta dès lors son antique
nom de Très Vallès pour prendre celui de Buxeria ou La Bus-
sièteiy). IVon content de renouveler ses dons antérieurs, Gar-
nier acquit de plusieurs particuliers les biens qu'ils possédaient
dans les environs pour en doter 1 abbaye , et fit ratifier cette
nouvelle libéralité par Arnoul le Cornu , de qui toutes ces ac-
(!) D. Plancher, Hist, de Bourg. , t. Ier, p. 3l8.
(2) Villa Croalt, aujourd'hui Crugêy, canton de Bligny, arrond. de Beaune. Pons
Karral , vraisemblablement Pont de l'Ouclie , hameau dépendant de la commune de
Thorey, où existe encore un pont fort ancien. СошЬа Raibo, Combrainbœuf, hameau
dépendant de la commune de La Bussière.
(3) Flagey et Vosne, canton de Nuits, arrond. de Beaune. — Voir aux pièces justif
ii° 1. icatives,
(4) « Sane (idelibus certa et vera fidéliter tenentibus notum esse volumus , quod
prefata abbatia non multo posl tempore combusta, nomen pari ter. et locum mutavit,
quod et Buxeria appellatur , ubi Garnerius de Sombernon donum de Tribus Vallibus antea fecerat, sanctis laudavit et concessit et in quantam potuit eis multiplicare
studuit... Et ut hec carta rata in perpetuum permaneat, signata est sigillo Hugonis
ducis Burgundie. {lustrum, eccl. Eduensis, t. IV, col. 89 —Arch. de La Bussière,
liasse I.) 552
qiiisitions relevaient en fief(l). En outre, le pieux fondateur
accorda aux moines les droits de pâturage et de pêche sur toutes
ses terres , et le droit d'usage dans ses bois , à l'exception toute
fois du droit tout féodal de la chasse

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