Nouveaux fragments d hymnes accompagnés de notes de musique (pl. XXI, XXI bis, XXII) - article ; n°1 ; vol.17, pg 569-583
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Nouveaux fragments d'hymnes accompagnés de notes de musique (pl. XXI, XXI bis, XXII) - article ; n°1 ; vol.17, pg 569-583

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1893 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 569-583
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1893
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Henri Weil
Nouveaux fragments d'hymnes accompagnés de notes de
musique (pl. XXI, XXI bis, XXII)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 17, 1893. pp. 569-583.
Citer ce document / Cite this document :
Weil Henri. Nouveaux fragments d'hymnes accompagnés de notes de musique (pl. XXI, XXI bis, XXII). In: Bulletin de
correspondance hellénique. Volume 17, 1893. pp. 569-583.
doi : 10.3406/bch.1893.3765
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1893_num_17_1_3765DELPHES - INSCRIPTIONS.DE
II. Nouveaux fragments d'hymnes
accompagnés de notes de musique.
Les fouilles de Delphes, poursuivies avec tant de succès par
notre Ecole d'Athènes, ont mis au jour, outre le Péan d'Aris-
tonoos, d'autres textes poétiques que M. Homolle a bien voulu
nous communiquer. Après avoir travaillé sur des copies faites
par deux membres de l'École, M. M. Couve et Bourguet .nous
avons reçu quelques rectifications, en partie prévues, de M. Ho
molle, et enfin des photographies, qui reproduisent assez ex
actement l'état des pierres. Très intéressants par. eux-mêmes,
les vers dont nous allons rendre compte prennent une im
portance exceptionnelle par la notation musicale qui les a
ccompagne ; ils constituent le spécimen le plus authentique et
le plus étendu que nous possédions de la musique des an
ciens Grecs. On distingue à première vue deux systèmes de
notation, d'après lesquels les fragments se répartissent en deux
séries. Une autre division est donnée par le mètre, tantôt péo-
nique, tantôt glyconien. Le sujet est partout le même: nous
nous trouvons en présence de restes d'hymnes composés pour
les fêtes de Delphes; le dieu invoqué et célébré est, presque
exclusivement, Apollon : on peut les appeler des péans, quoi
que aucun ne présente le refrain ίή Παιάν.
Nous avons quatre grands morceaux et un certain nombre
de menus fragments. Parmi les premiers, il y en a un (dé
signé par la tettre B) qui attire tout d'abord l'attention par
son étendue et sa bonne conservation. Résumons en le sujet,
Les Muses sont invitées à quitter l'Hélicon pour chanter leur
frère, le dieu à la chevelure d'or, qui habite le Parnasse et 5?0 NOUVEAUX FRAGMENTS D'HYMNES
se rend avec les femmes de Delphes à la fontaine Castalie.
Cela fait penser que l'hymne était écrit pour une procession
qui se dirigeait cte ûë côté. 11 était Certainement chanté (les
vers suivants en font foi) avec accompagnement de flûte et de
cithare. Athènes a envoyé un essain de pèlerins, qui s'asso
cient à la fête en brûlant les cuisses de jeunes taureaux et en
faisant monter vers l'Olympe l'encens de l'Arabie. Le mor
ceau a été trouvé dans le Trésor des Athéniens, et son ori
gine attique, qui se devine dès à présent, sera pleinement con
firmée par la suite.
Jetons maintenant les yeux sur un autre fragment (A). Mal
gré la mutilation du texte, la suite des idées est assez claire.
Après l'éloge du fils de Zeus qui révèle sa divine parole à
tous les mortels, le pôëte raconte comment le jeune dieu con
quit le trépied prophétique en perçant de ses flèches le fameux
dragon aux replis tortueux et aux sifflements terribles, et il
rapproche du monstre de la légende les Gaulois impies et sa*
crilèges qu'Apollon repoussa de son sanctuaire en les frappant
de terreur. Les rapprochements de la fable et de l'histoire sont
de tradition dans la poésie grecque.
Faut- il croire que les deux morceaux appartenaient au même
hymnef? Le texte poétique que nous avons résumé en dernier
lieu est précédé du mot [Άθ]ηναΐος, évidemment l'ethnique du
poète qui consacrait ses œuvres au dieu de Delphes. On a vu
uiie formule de ce genre en tête du péan d'Aristonoos de Go-
rinthe. Ce fragment se trouvait donc au commencement de
i'hymne. D'un autre côté le fragment mentionné plus haut
s'ouvre par une invocation aux Muses, qui semble convertir au
début d'un hymne. Voilà un argument en faveur de la sépa
ration des deux fragments. Cependant ils sont écrits dans le
même mètre, ils présentent le même système de notation mus
icale, et M.· Théodore Reinach, que nous avons prié d'étu*
dier la musique de ces, morceaux f a constaté qn'ils sont com
posés dans le même ton, Le caractère éminemment athénien
de l'un deê morceaux s'accorde avec la nationalité de l'auteur
de l'autre morceau. L'inspection des photographies fournit un AVEC NOTATION MUSICALE 57!
indice . matériel de la cohérence des deux fragments. A *est
brisé en bas, et l'échancrure de son bord inférieur se rapporte
assez bien à une saillie du bord supérieur de 2?. Enfin, d'après
une communication de M. Homolle, les deux blocs sont de
même épaisseur (0ra-49). N'attachons donc pas plus d'impor
tance qu'il ne convient à la place occupée par l'invocation des
Muses : elle arrive, il est vrai, un peu tard; mais on peut dire
que le poète voulut la réserver pour le moment où la proces
sion se met en mouvement. Nous verrons tantôt que la réu
nion des deux fragments jette du jour sur un passage de B,
qui semble contenir une allusion à l'incursion des Gaulois. Si
nous avons bien restitué et expliqué ce passage, notre hymne
a dû être composé à une date assez voisine de 278 avant notre
ère, année où les Gaulois tentèrent de piller le temple de Del
phes. Ajoutons qu'il ne donne pas mauvaise idée de la poésie
officielle de ce temps. 11 est vrai qu'il faut faire la part des
réminiscences et de l'imitation dans ces poésies qui ne fai*·
saient que varier un thème rebattu ; mais celle-ci se .sauve <§e
la banalité par un certain élan lyrique uni à la précision $e#
détails.
Avant de soumettre au lecteur des textes qui offrent des l
acunes que nous avons essayé de combler en partie, il est né
cessaire de donner quelques explications sur le mètre employé
par le poète et l'orthographe observée dans l'inscription. Les
lois du mètre déterminent les restitutions en limitant le champ
des conjectures ; l'orthographe, modifiée par le chant, est fâhp
instructive.
Le morceau est écrit dans le rhythme péonique, rhythme
éminemment apollinéen , son nom même l'indique ; aussi
retrouverons nous le même rhythme dans un autre morceau.·
Comme les péons se suivent du commencement à la fin, sitps
mélange de pieds hétérogènes, sans tenue et presque sans Te
mpos de voix, il était difficile de marquer la fin des vers ou.,
pour parler plus correctement, des périodes rhythmiques. Deux
fois seulement nous étions guidés par des indices positifs de
la séparation des périodes : la syllabe indifférente dans fr. $, ' NOUVEAUX FRAGMENTS D'HYMNES 572
1: 9; l'hiatus dans fr. B, 1. 17. Pour le reste nous n'avions
qu'un critérium négatif, à savoir que la période ne peut se
terminer que sur une longue non divisée par le chant. La me
sure péonique affecte quatre formes différentes, celles
' du crétiquer- %»-·_·
- ~ « ~ du premier péon,
' ' · péon, ~ « v - . du quatrième
de cinq brèves, ~ ~ ~ ~ ~
La mesure péonique, qui répondrait à une mesure de cinq
huit, n'est pas usitée dans notre musique moderne. Elle n'est
pas trop fréquente non plus chez les anciens. Gomme exemp
les de compositions péoniques suivies et sans mélange, on ne
peut citer qu'un chœur des Suppliantes d'Eschyle (v. 418-
437), Mode et Yantode de la Parabase des Acharniens et plu
sieurs autres chœurs d'Aristophane. Mats ce n'étaient pas là
les modèles qui servirent directement à notre poète ; nous pen
sons qu'il imita plutôt les péans de Simonide, dont Aristote
cite le début :
Δαλογενες εϋτε Λυκίαν . . .
Χρυσεοκόμα Έκατε, παΐ Διός . . . (1).
Il est cependant fort douteux qu'il y trouvât d'exemple de
la licence que l'on remarque ici et qui consiste à placer à la
suite d'un pied terminé par trois brèves un autre pied com
mençant par des brèves.
Quand une voyelle ou une diphthongue est chantée sur
deux notes, elle est répétée deux fois dans l

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